A la veille du 1er mars, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle di Sangro : la joie.
- Accueil
- > Archives pour février 2012
Archive mensuelle de février 2012
Grand-mère, aux cheveux si blancs
Grand-mère, au sourire si chaud
Je me souviens, de ce temps d’avant
Je me souviens, de ce temps si beau.
Toi ma belle et si douce grand-mère
Souvenir, d’une image d’éternité
Toi qui fus, pour moi comme ma mère.
Je t’offre ma pensée et mes baisers.
Je revois encore, ce regard aimant
Que j’embrassais en m’éveillant
Tu me berçais, si tendrement
Moi l’enfant, de cet heureux temps.
Sur tes genoux, je me taisais
Dans tes légendes, je m’évadais
Et ton visage, quand tu me contais
Se transformait, en prince et en fée.
Combien de fois, t’es-tu penchée
Sur mes rêves, quand je dormais
Dans mes nuits, je te retrouvais
Emportée au fond de mes secrets.
A toi, qui ne fut jamais colère
A toi qui pensait tant de prières
Souvent au fond de tes yeux clairs
J’ai vu resplendir la lumière.
Grand-mère, ce fut mon histoire sur cette terre
Un bouquet de fleurs en plein hiver
Sylvie Weisse, notre amie et adhérente du Lunévillois, en
association avec sa soeur de Marly, organise une soirée poétique en l’honneur
de son frère Guy, qui nous a quittés trop vite, et qui nous avait honoré en
participant à notre concours 2010 où il avait obtenu un Prix d’Honneur. Cette
soirée est donnée à Marly (près de Metz) dans le cadre du Printemps des Poètes.
J’ai le plaisir d’associer la SPAF Lorraine à cet
événement et de vous convier à cette soirée ( voir informations sur l’affiche
jointe)
Si d’autres personnes organisent des manifestations dans
le cadre du Printemps des Poètes, ou dans un autre cadre, pensez à nous en
faire part pour que nous puissions l’annoncer sur notre blog.
Merci à Isabelle Chalumeau de faire circuler
l’information.
Cordialement à tous
Armand BEMER
03 87 64 64 87
Je peux sans hésiter dédier ce poème de jeunesse,
Du temps où j’étais passionné de voile,
Au poète-capitaine au long cours Claudio !
Il me pardonnera je crois d’avoir refusé de « diéréser » le lion !
Pauvre bête !
Mais… Il y a un vers qui contient une double-anomalie…
La première personne qui la trouvera se verra remettre une oeuvre originale lors de la prochaine remise des prix des poètes lorrains, peut-être bien une « Marine »…
A votre sagacité !
P.S. : Claudio, désolé, mais tu es hors concours ! On ne peut pas tout avoir !
Marine
C’est un bateau cinglant vers d’autres latitudes,
Un dévoreur d’écume au beaupré provocant,
Phoques prêts à craquer, équipage chantant,
Qui balance ses mâts avec belle amplitude.
Sa proue ouvre la mer qu’elle brise en nuages,
Et ses filins mouillés grincent sur les taquets ;
Un éclair de soleil frappe le bois doré
D’une nymphe aux seins drus qui fixe son sillage.
Quand le lion du château dévoile ses canines
Le grand félin des mers hésite, et puis s’incline,
Serrant le vent de près pour virer sous la brise.
Puis au bout d’un grand arc que sa poupe dessine,
Les grands balcons sculptés devisent de Marine
Avec les flots lointains où l’horizon s’enlise.
(Cheminements)
Frêle bouleau tout écuissé
Sève le sang sève la suie
Rose printemps près de l’été
Près de l’étang tout endormi
Feuillu frileux frissonne encore
Fraîches paillettes rouge pluie
Sous les racines de l’aurore
Traînent les guêtres de l’oubli
Voici venir cerisier blanc
Comme la fleur au mois de mai
Au grand soleil pétale au vent
Rougit sa cape veloutée
Sur tes chevilles flanc de coteau
Se mosaïquent des forêts
Voguant à l’âme et vague à l’eau
Comme de superbes bracelets
Quand l’école primaire empêchait les garçons
De côtoyer de près les filles dans l’enfance,
Elle leur inculquait, de fait, leur différence
Mais sans l’exacerber ni troubler leurs raisons…
Donc offrant un repère et force de leçons
Dites par le sourcil levé des consciences,
Elle leur apportait l’extrême confiance
En leur maître et rendait ces enfants plutôt bons !
Car la Société dont l’âme est citoyenne
Ne fait pas générer de femme dite « chienne »
Soumise à son mari devenant violent…
…Et pourrait bousculer, dans les pires familles,
Cette transmission de crimes violant
Ses plus jeunes, d’un bond comme boule en des quilles !
Lorsque j’ai découvert l’étendue du charme de la poésie, le fameux poème de Baudelaire « Harmonie du soir », m’a plongé dans une forme d’émerveillement intérieur encore inconnu qui était en rapport avec le domaine de la mystique, et la forme de ce poème n’y était pas étrangère. Ce texte était alors qualifié de « pantoum », et je n’ai eu de cesse, dans mon écriture, de sacrifier à cette forme pour exprimer notamment des états d’âme liés au sentiment d’amour.
J’ai appris plus tard que ce poème de Baudelaire n’était pas un pantoum, ou du moins qu’il n’en avait que peu d’aspects, mais finalement suffisamment pour que je m’y attache et que j’y trouve un rythme singulier en harmonie avec ce que j’avais envie de chanter. On enseigne aujourd’hui encore que « Harmonie du soir » est un pantoum, et certains sites à vocation littéraire se font le relais de cette affirmation tout à fait inexacte. D’ailleurs Baudelaire lui-même n’a jamais qualifié son texte de pantoum.
Alors de quoi s’agit-il ?
D’une forme très particulière qui nous vient d’Orient (Malaisie), le pantoum (ou encore pantoun) fut introduit chez nous au XIXe siècle par Victor Hugo. C’est Théodore da Banville qui en consigna les règles que je résume ci-dessous par curiosité, car les énormes contraintes qui les caractérisent découragent de choisir cette forme, assimilable à une prière et difficile à transcrire dans la culture occidentale. Je ne m’étends pas davantage sur ces aspects. En tapant pantoum sur Google, on trouve tout ce qu’on veut.
Voici le résumé de ces règles :
1 | Forme des strophes | Quatrains |
2 | Nombre de strophes | Nombre pair supérieur à 16 |
3 | Mètre | Octo ou décasyllabe |
4 | Nombre de rimes | Indéterminé |
5 | Alternance des vers dans la strophe | Rimes croisées |
6 | Alternance des vers dans le poème | Le vers n° 2 et n° 4 d’une strophe sont repris comme vers n° 1 et 3 de la strophe suivante.
Et le dernier vers doit reprendre le premier |
7 | Fond et syntaxe | a) Le poème doit être écrit sur deux thèmes, l’un matériel, l’autre immatériel, le premier étant exprimé dans les 2 premiers vers de chaque strophe, le second dans deux derniers.
b) Les vers consacrés au premier thème doivent se terminer par un point, un point d’interrogation ou point d’exclamation, ce qui interdit l’enjambement. |
8
(facultatif) |
Autre particularité | Dans sa forme la plus élaborée, le poème doit aussi pourvoir se lire à l’envers |
Dans ces conditions, on peut comprendre que les pantoums composés même par les plus grands poètes comme Théodore de Banville ou José Maria de Hérédia « sentent un peu la sueur ».
Quant à celui attribué à Baudelaire, il ne respecte que la règle 6, et encore, partiellement, car il ne répète pas le premier vers en fin de poème. Cela ne l’empêche pas d’être en tous points admirable. Il n’aura pas « l’appellation contrôlée », c’est tout.
Alors, faut-il jeter cette forme aux oubliettes, ou la considérer comme une sorte de défi intellectuel ?
Pour ma part, certainement pas ! Car on peut en capter des éléments qui donnent un charme certain à nos textes, et si celui de Baulelaire, indépendamment du fond, est admirable et provoque des sensations très particulières, c’est en grande partie à la forme de la règle n°6, plus qu’intéressante dans ses effets, qu’il le doit.
J’avais proposé une forme semblable sur le blog (archives Dalstein, page 2- La remise) sur le sujet de la découverte de l’amour dans son double aspect, charnel et sentimental, qui respecte les règles 1, 6 et 7 (règle 7 partiellement, car chacun des thèmes n’est pas systématiquement confiné alternativement dans les vers 1-2 et 3-4 de chaque strophe).
Pour illustrer mon propos d’aujourd’hui, je vous en partage un qui, pour l’instant, n’est pas destiné à la publication, et traite d’une vision de l’intimité féminine peu usitée dans une culture à dominante phallocratique, pour ne pas dire encore tabou malgré toutes les prétendues révolutions et libérations comme je l’écrivais dans un commentaire sur le poème de Serge Beyer « Canicules », auquel celui-ci fait un peu écho. J’avoue que j’ai un peu hésité à le mettre sur le blog, comme si ces mots, livrés à la cantonade, pouvaient encore être « salis », ce que je regretterais beaucoup. Cela peut faire sourire dans une société où le « hard » est presque de rigueur. Mais rien n’est sans risque…Baudelaire entre autres en a fait les frais, et quand on connaît le développement de son procès, on est outré, non par ce qu’il a écrit, mais par ceux qui l’ont jugé. Il fait croire que, quelquefois, ce qui va sans dire va mieux en le taisant ! Ca ne sera pas le cas.
Sceau
(pantoum non régulier en rimes masculines (1))
Quand sa bouche d’en bas murmure un mot mouillé
En offrant son sourire entre lippes corail
Le monde s’ouvre en moi ainsi qu’un éventail
Et la femme renaît d’un très lointain passé.
En offrant son sourire entre lippes corail,
Son ventre au feu luisant me laisse émerveillé,
Et la femme renaît d’un très lointain passé,
Forgé en creuset d’or, de vermeil et d’émail.
Son ventre au feu luisant me laisse émerveillé
Et je découvre, ému, le sceau de son portail,
Forgé en creuset d’or, de vermeil et d’émail,
D’un écrin délicat pour un gemme rosé.
Et je découvre, ému, le sceau de son portail,
Dans un puissant frisson couvrant l’intimité
D’un écrin délicat pour un gemme rosé,
Qui joue avec mon coeur au fond de son trémail.
Dans un puissant frisson couvrant l’intimité,
Monte un écho vivant des secrets du sérail,
Qui joue avec mon cœur au fond de son trémail (1)
Quand sa bouche d’en bas murmure un mot mouillé.
(1) Etant observé que la rime en ail présente un son identique en rime masculine ou féminine.
(2) préféré à tramail, (les deux orthographes sont admises) d’un son plus dur.
Dans les larmes de Satan
La neige tombe et en rêvant
Le désespoir contre les étoiles
Et les anges se dévoilent.
L’arc-en-ciel en un tour
Reste noir sans Amour
Et les rires des diables
Sèment des sorts sur les sables.
Les dunes s’entassent sur la terre
Le rêve s’éteint dans l’enfer
Aux creux des vagues déferlantes
Les nuits deviennent larmoyantes.
Dans les bras de Satan
Le soleil brille de son vivant
Le rêve s’ouvre devant
Les portes du ciel sanglant
Pour franchir un pas en avant
Pour dormir une vie infinie
Après s’être accompli
A la fin d’un Paradis.
RESSENTIMENT
Sois rage, Ô ma douceur, et tiens-toi moins tranquille.
Tu réclamais l’espoir ; il t’attend ; le voici :
Un climat dangereux enveloppe la ville,
Les uns sortant la paix, les autres le souci.
Pendant que la lueur des cocktails d’or s’effile,
Sous le feu du courroux, ce moteur sans merci,
Va cueillir le débat qui là-haut se profile.
Ma douceur, donne-moi la main : viens par ici,
Près d’eux. Vois s’avancer les foules indignées,
Sur les ponts, les balcons, colombes alignées,
Surgir le privilège aboli souriant ;
Le réveil horizon venir du fond d’une arche
Et comme un long cortège allant vers l’orient,
Entends, ma chère, entends, la révolte qui marche.
Recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Marie-France nous propose une nouvelle rubrique : poèmes à la manière de…
Après avoir lu le poème de Charles Baudelaire, « Recueillement », et encore une fois le premier vers, l’idée lui est venue de composer un poème pareillement classique, reprenant à son compte une partie des mots, en en changeant d’autres, pour exprimer tout à fait autre chose.
Le résultat est surprenant et très intéressant ! Le poème de Marie-France est parfaitement classique, cela ressemble à du Baudelaire pour la forme, mais pour le fond, c’est bien du Genèvre !!!
Avec l’accord d’Armand, je crée donc cette nouvelle rubrique et publie dans un article séparé le poème de Marie-France avec, en dessous, celui de Baudelaire qui lui a servi de canevas.
Avis aux amateurs !
Amour qu’es-tu vraiment ?
Que le soleil, sur un rivage
Au coin d’une île sur l’océan
Aurore sur un beau visage.
Amour qu’es-tu vraiment ?
Que ce frisson de la pensée
Qui sillonne les souvenirs
Pour une nuit, pour un baiser
Qui gonfle, la voile d’un empire.
Tu es envie, tu es folie
Ce son d’une douce voix
Tu portes, sur l’aile de l’envie
Ce moi qui ne désire que toi.
Qu’es-tu vraiment ?
Qu’un crépuscule, au coin du ciel
Ou s’endort, l’enfant que tu étais
Pour l’adolescent au goût de miel
Qui vibre d’amour et d’amitié.
Qu’es-tu vraiment ?
Que le soleil, sur un rivage
Au coin d’une île sur l’océan
Larmes fragiles, sur un visage
Qu’un secret, veille pour longtemps.
Amour qu’es-tu vraiment ?
Que ce frisson d’un doux baiser
Qui poursuit le souvenir
Pour une nuit, dans le secret
Tu gonfles, la voile d’un empire.
Contre mon corps, bien allongé
Membres étirés et yeux fermés
tout alangui, tu sommeilles
Attendant que je me réveille.
Une main posée sur ton flanc
Échange mutuel rassurant
D’amour et de bonne chaleur
Tu dors, blotti contre mon cœur…
J’aimerais que le temps s’arrête
Pour toi et moi, sur la banquette
Que rien, jamais ne vienne troubler
Cet instant très privilégié.
Tu es là, confiant et heureux
De ce câlin très voluptueux.
Dehors, dans la ruelle
L’on entend que la pluie ruisselle…
Bien serrés au chaud, à l’abri
Nous sommes tous deux comme dans un nid.
Aussi vrai que tu es un chat
Et que parler, tu ne peux pas
Le bonheur n’est pas un mirage
Quand, le nez dans ton pelage
J’oublie ma peine et mon chagrin.
Ton cœur bat contre le mien
Et de cet amour fusionnel
Jaillit la joie qui étincelle.
Ton échine que je caresse
M’apporte bien-être et tendresse
Et te regarder rêvasser
M’enseigne la sérénité.
Qu’il demeure longtemps encore
Ton petit corps contre mon corps
Paisiblement, comme dort un chat
Repose encore dans mes bras.
Glissé longuement dans la nuit,
encore allongé sur la campagne dans l’engourdissement de l’inerte,
le matin au creux de son lit ouvre la lueur diaphane du crépuscule.
Sur un arbre, une chouette pousse un hululement et bouscule le silence.
Du rideau nocturne apparaissent des chemins bordés de couleurs
et mêlés à des restes d’ombres.
Des bosquets de bouleaux s’érigent en relief et se détachent du ciel
dans les prémices d’ascension du jour.
À leur pied, la rosée casse son collier et pare de perles l’herbe coquette.
Les maisons du village, au bout de la perspective des glèbes en plein étirement, montrent à nouveau leurs fenêtres.
L’aurore au soleil levant du lointain a commencé le jour…
Bientôt l’Angélus…
Croire
Oser croire
Accepter le bonheur
Quand il se présente
Même surgit de nulle part
Deux regards qui se croisent
Qui se comprennent à demi -mots.
——————————
Quand tu me regardes
S’inscrit sur ton visage
Ton amour si grand
Que je parcours sans détour
Car il est en moi.
——————————-
Matin furtif
Avalanche soudaine de baisers
Comme des perles de rosée
Lumière tamisée
A l’aube naissante
Bonheur simple
Accroché aux épissures
Du soleil levant
Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “Les masques”. Cinq adhérents ont participé.
Jusqu’au 29 février, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour mars, Joëlle Di Sangro nous propose : la joie. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.
Les masques de Rio comme ceux de Venise
Ne sont que des miroirs pour celui qui les voit !
Ils amplifient ses peurs autant qu’un porte-voix
Ou montrent son trésor caché sous sa chemise !
Une chanson dont vous ne pourrez écouter la musique car elle nécessite une orchestration appuyée avec instruments et musiciens, que, à Venise, je ne puis assurer seul….
CARNAVAL ET MASCARADE
Carnaval et mascarade
Allez viens voir la parade
C’est un joyeux festival
Mascarade et carnaval
Allez viens mon camarade
Carnaval et mascarade
En gondole ou à cheval
Je t’emmène au carnaval
Tout à l’heure sur l’esplanade
Je ferai ma sérénade
Pour mon bel amour fatal
Je suis un sentimental
Je chanterai la ballade
Ferai mes rossignolades
Tout prés du palais ducal
Intermezzo musical
Soudain comme une sanglade
La sanglante estafilade
Je viens de la voir au bal
Dans les bras d’un « Hannibal »
Dans mon cœur c’est l’escalade
Je suis jaloux et malade
Je suis pourtant pas brutal
Mais ca deviendra fatal
Me mettrai en embuscade
Pour lui donner l’estocade
Je saignerai mon rival
Mascarade et carnaval
Bal masqué, c’est l’échappade
Inconnu dans l’escapade
Qui la touche homme animal
Je suis prêt à faire du mal
Il faudrait bien des décades
Des juges et des alcades
Pour me mettre au tribunal
Ou même au confessionnal
Si tu crains les algarades
T’approche pas camarade
De mes amours c’est banal
Ou je deviens infernal
Carnaval et mascarade
Viens plutôt voir la parade
C’est un joyeux festival
Mascarade et carnaval
Viens ne reste pas en rade
Carnaval et mascarade
En gondole ou à cheval
Je t’emmène au carnaval
( in Venexian)
Carneval e mascarada
Andemo a sta parada
El xe beo sto festival
Mascarada e carneval
Je ne veux pas vieillir
A l’aide,
Me rider, tout flétrir.
Moi je veux rester jeune,
De visage surtout.
Et pour ne pas changer,
Botoxer jusqu’au cou
Me muségréviner.
Et je passe à l’action,
A l’apprenti-sorcier
Je crache mon pognon.
Il m’opère en entier.
Je ressors nivelée,
Craquelée, tout lissée
Traits tirés, maquillée,
Bouche toute gonflée.
Je fais peur aux enfants
Mais j’y suis arrivée ;
j’ai à nouveau vingt-ans
Mais en bien plus épais.
Pas un ne me repère,
Camouflage opéré.
Je me cache derrière
Un portrait tout enflé.
Et je me tords de rire
Comblée de ces remblais.
Je suis Poupée de cire
Raccords prêts à céder.
Parfois le cœur s’emballe
Sous une toile épaisse
Un manteau poussiéreux
Rêche et tout déchiré.
Est-il sentimental
Ou de la pire espèce
Du genre libidineux
Ou de haine tissée ?
Ne pariez pas cent balles
Sur le nez qui se dresse
Qui pointe au beau milieu
D’un corsage habillé !
L’attitude impériale
Peut sans délicatesse
Apprivoiser les yeux
Et votre âme duper.
Ce loup de Carnaval
Se porte sans noblesse.
Il déguise les aveux
Les propos mensongers.
Le masque théâtral
Enferme les faiblesses
Et fais du merveilleux
De la banalité.
Faut lire en diagonale
Et jouer de prouesse
Filtrer le fabuleux
Trier le faux du vrai !
L’habit ne fait pas l’moine.
L’adage nous le professe.
L’image est un adieu
A l’authenticité.