Son regard brûle un songe enchâssé dans son âme,
Serti sous quelque ciel porteur de sable ocré,
Quand il soufflait ce vent qui vers le puits sacré,
Déplaçait chaque dune, éteignait chaque flamme.
Quels mots ceints de silence et d’indomptés émois
Et de peine de chair diront dans l’autre verbe,
A l’accueillant forcé, fier de ses prés en herbe,
Le long chemin retors mesuré par les mois ?
Est-ce par ce rivage ouvert au monde vaste,
Où le large insistant clame le jour, la nuit,
Où la cavale au ciel d’un puissant galop, fuit,
Qu’on suspendra son pas au seuil de l’autre caste ?
Face aux flots interdits, par l’estran fasciné,
Dans la boue et le froid, rebelle et pathétique,
Le migrant déliant l’horizon chimérique,
Laisse aller par la mer son beau rêve obstiné.
Marie REITZ
Grand Prix des Poètes Lorrains 2005 pour son recueil intitulé : «PULSATIONS »