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Archive mensuelle de novembre 2011

Le thème du mois de décembre : l’objet

A la veille du 1er décembre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle : l’objet.

Paysage d’hiver

Les flocons épars puis, de plus en plus serrés, dansent et papillonnent.

Tombant d’un ciel laiteux qui se déchire enfin, ils virevoltent,

saupoudrant – discrètement d’abord – le paysage d’une traîne

de duvet pailleté.

D’autres flocons, bien gorgés le recouvriront peu à peu d’un épais manteau immaculé.
Immensité soudaine. Féerie du décor…

Sans un bruit la neige tombe…

Pas étouffés, bruits feutrés. C’ est le silence qui domine.

Seuls le déchirent, le cri perçant d’une buse qui tournoie et le croassement disgracieux de corneilles.


La nature est immobile, figée sous les flocons dansants, les arbres sombres, décharnés,les pâtures dont les limites ont disparu sont désertées.
La neige a jeté partout d’improbables passerelles, modifié les contours familiers.

Mon village s’est réveillé ce matin métamorphosé par la blancheur toute virginale de ce linceul hivernal, qui contraint les hommes à l’immobilité.
Ici et là on peut entendre le bruit des pelles raclant la neige devant les maisons.

Marchant sur les traces d’un chat, j’arpente les rues, foulant le beau tapis glacé.
Devant mes yeux, les flocons tourbillonnent, de plus en plus denses

et me grisent agréablement.

Exposition Katy Loby et présentation « Les Feux d’Eden »

Exposition Katy Loby et présentation Modification de la date et de l’heure du vernissage.

A la suite d’une indisponibilité imprévue du maire de Villers le 6 décembre, le vernissage de l’exposition de peinture de Katy Loby, suivie de la présentation du livre « Les feux d’Eden » et du buffet qui les suit a été reportée au mercredi 7 décembre à 18h30.

Celles et ceux qui en auraient le goût pourront donc nous rejoindre à ce moment à la galerie d’exposition du château Mme de Graffigny à Villers-les Nancy.

Ci-joint, l’affiche de la manifestation qui indique les plages d’ouverture des deux lieux d’exposition (Salle du rez-de-chaussée pour les tableaux de Katy et salons du 1er étage pour la présentation des feux d’Eden -originaux de dessins, diaporama et dédicaces-). Je dédicacerai aussi pour la circonstance les autres ouvrages qui sont encore disponibles dans la série « les chantiers du fer » soit « l’aube des hauts-fourneaux » et « l’épopée des forges ».

En attendant, à dimanche pour certaines et certains d’entre vous, et/ou à mercredi soir (ou du mardi au vendredi pour moi et jusqu’au dimanche pour Katy, de 14 à 18h30.)

Bonne fin de semaine à tous

Gérard DALSTEIN

Article paru dans Le Républicain Lorrain du 26/11/2011

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Instants silence

Lumière éclatante
Dévoilant les pensées
Du jour qui se lève
Clarté pâle, nuages translucides
Chatoiement fragile
Magnificence révélée
Silence absolu !
 
Quand le soir tombe
Dans l’âtre le crépitement du feu se tait
Les heures s’écoulent lentement
Les braises se meurent doucement
Autre foyer, autre flamme, autre chaleur
Que la nuit recouvrira à son tour de son silence.
 
 Automne silencieux
Arbres dévêtus en pleurs
Dont les branches se réflêtent
Sur le sol, jonché par les feuilles mortes,
Que mes pas foulent dans la grisaille et le silence du matin.
 
Nuit silencieuse
Esquisse de deux corps
Qui s’étreignent dans la pénombre
Sentiments qui s’éveillent
Force tendre , danse sacrée de l’amour.

Véga et la cascade de Tendon (huile sur toile)

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Art & Poésie n° 216

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Le numéro d’ART et POESIE d’octobre est dans nos boîtes aux lettres depuis quelques semaines, on y trouvera dès les premières pages le compte rendu du concours Les cadets de la poésie organisé cette année à Blainville sur l’Eau, un texte déjà paru sur ce blog le 7 juillet, mais cette fois précédé du commentaire d’Armand Bémer.

On notera également dans ce numéro, la participation de notre délégation sous la plume de Jean Pailler – Pierre Brousse – Pierre Lombard - André Martin et Nathalie Jofa.

Pélerin

Le silence envahit l’âme. 

Dans l’obscurité s’esquisse l’invisible. 

Celui qui entre ici se recueille. 

 

 

Le silence s’irise, vitrail de lumière. 

Il fragmente chaque instant 

En éclats d’éternité. 

 

 

Le silence rayonne au cœur d’une rosace. 

Les piliers s’élèvent vers la voûte céleste, 

Chemin parsemé d’épines et d’étoiles. 

 

 

Le silence décrypte le livre du temps. 

Il grave dans le marbre 

Le mystère de la vie et de la mort. 

 

 

Le silence porte sa croix 

Sur notre chemin de foi. 

Celui qui entre ici s’agenouille. 

 

 

Les pierres lourdes de tant de confessions, 

Légères de tant de prières, 

Scellent le silence.
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Litanie des sables

Quand tu vomiras le soleil de midi qui scarifie les chairs au zénith 

N’oublie pas : il est la force qui commande à la terre 

 

Quand tu poursuivras le renard qui te nargue en son agilité 

N’oublie pas : il connaît le chemin du jour qui vient 

 

Quand tu repousseras le vent des plateaux si douloureux à tes oreilles 

N’oublie pas : il psalmodie la chanson du désert 

 

Quand tu détesteras ton ombre, ensorcelante escorte aux jours inachevés 

N’oublie pas : elle est ta compagne obligée,  ton double redoutable 

 

Quand tu boiras le soir au puits l’eau que ton désir a maudite 

N’oublie pas : elle est la source d’où ta vie a jailli 

 

Quand tu fustigeras le bois du réconfort si lent à donner sa chaleur 

N’oublie pas : il a connu la sève qui a nourri ton fruit 

 

Quand tu maudiras le froid des nuits arides qui pénètre et glace tes os 

N’oublie pas : il connaît le secret qui retient l’ennemi 

 

Quand tu chasseras le grain de sable irritant ta couche au bivouac 

N’oublie pas : il est l’infiniment petit  dont tu es issu 

 

 

 

Alors tu te fondras dans le grand sablier 

Où tes graines de  vie finiront par germer 

Dans le sel de la nuit et le chant des étoiles 

 

 

 

A l’ombre de ma prison

Quelle faute, ai-je commise 

Pour qu’ennemie, fusse ma vie 

A quelle folie, s’est-elle soumise 

Pour que je vive cette agonie 

 

Je suis ailleurs, je suis ici 

Je suis lucide et je suis fou 

Tantôt l’envie, tantôt l’oubli 

Je suis malade, je deviens fou. 

 

Qu’on m’arrache, à cette nuit 

Qu’on brûle, mon âme qui me nuit 

Je suis, la plainte et le cri 

Je suis dément, mes yeux me fuient. 

 

Quelle faute ai-je commise 

Pour que prison fusse mon lit 

Folie, pourquoi t’es-tu éprise 

Pour que je vive dans l’agonie. 

 

Je suis ailleurs, je suis ici 

Je suis le calme et le cri 

J’écoute la nuit, sans plus de vie 

Mon âme, mon corps sont si meurtris 

 

Où est le jour, où est la nuit 

Je crie, je hurle dans le noir 

Qu’on m’arrache à cette folie 

Je crie, je pleure au désespoir. 

 

Une larme coule sur ma joue 

J’oublie mon corps et qui je suis 

Elle gronde, comme un océan fou 

Et je me noie, au creux de son lit. 

 

Je sens le froid, me pénétrer 

Comme l’océan, sur ma joue 

Mon visage, ne cesse de pleurer 

Une pluie de larmes, coule sur mon cou. 

 

Quel péché, ai-je commis 

Pour qu’ennemie, fusse ma vie 

Pour que je vive cette agonie. 

Horizon

Flux d’ambre céleste 

L’or d’une plage déserte 

Songe immaculé

Voyage

Ne t’encombre pas de choses difficiles -une pensée une émotion une scène de vie suffisent 

Veille à toujours étancher ta soif de mots avec du bleu 

Nul besoin de boussole ou de plan fais confiance à la vérité du moment 

Détache chaque feuille avec la légèreté de la joie 

Et si le rideau s’écarte enfin c’est le signe 

que les étoiles de toute façon t’approuveront  

Rapproche-toi alors sans crainte de ton coeur 

Bon voyage en pays d’écriture 

Le thème du mois de décembre : l’objet

Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “Le cri”. Sept adhérents ont participé.
A partir de lundi et jusqu’au 31 novembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour décembre, Joëlle nous propose : l’objet. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.

Le cri des ombres

La tête me tournait : j’ai fermé les paupières.

Un homme se pencha pour ramasser des pierres,
Une arme redoutable au poing d’un révolté,
Au nom de la justice et de la liberté,
Pauvres mots bafoués dans un pays en guerre.
Un père pleure un fils qu’il ne connaissait guère
Mais que son peuple acclame en martyr idéal
Pour secouer le joug du monde occidental.

Une femme cachée aux regards sacrilèges
Disparaît sous le voile. Il est des sortilèges
Aux griffes des tyrans plus forts que la raison.
Pour punir l’adultère ou le vol d’un blouson,
La loi prend une main, parfois même la vie
Et transforme une peine en vengeance assouvie.

De jeunes orphelins sans larmes dans les yeux
Sont les muets témoins de mon Noël joyeux.
Ni bonhomme ni rêne et point de cheminée
Pour ces laissés-pour-compte, enfance assassinée.

Les huîtres fleurent fort et le saumon sent bon,
Dans le four se prépare une dinde, un chapon,
Le champagne pétille au son des mitraillettes
Et des gouttes de sang ternissent nos paillettes.
Le rire et les sanglots se livrent un combat
Sans même devenir le sujet d’un débat.

Mais j’entends des cailloux jetés dans nos soupières.
Le cœur me débordait : j’ai rouvert les paupières. 

Plus rien à dire

                               Plus rien à dire,

                                               tout à crier

                               et plus de larmes pour pleurer.

                La locomotive est déjà dans l’escalier.

                               Et cognent, cognent,

                                               mes peurs d’enfant

                                                               dans l’oreiller.

 

                               Plus rien à croire,

                                               tout à vomir

                               et plus de rêves pour dormir.

                L’inéluctable en guise de proche avenir.

                               Imminence du mur

                                               où nous allons finir.

 

                               Plus rien à dire,

                                               plus qu’à attendre

                               et plus de mots

                                                pour dire

                                                                le tendre.

                Les dents serrées,

                               le corps tendu,

                                               l’angoisse au ventre.

                               Monde abruti,

                                               bêtise au bord,

                                                               absurde au centre.

 

                               Plus rien à dire,

                                               tout à crier

                               et plus de souffle pour prier.

                La bête immonde

                               monte déjà

                                               dans l’escalier

                               et crache sa bave noire

                                               sur mon oreiller.

 

                               Plus rien à croire,

                                               tout à vomir

                               et plus de fièvre pour frémir.

                L’irréversible en guise d’ultime avenir.

                               Evidence du gouffre

                                               où nous allons finir.

 

                               Plus rien à faire,

                                               plus qu’à attendre.

                               Plus guère d’amis

                                               pour dire

                                                               le tendre.

 

                Cœur misanthrope,

                               tête épuisée,

                                               l’horreur au ventre.

                               Monde ahuri,

                                               le vide au bord,

                                                               la mort au centre.

 

Le cri du monde

Le Vide sidéral, en cours d’éternité,
Eut un jour un frisson simplement à l’idée
Que sa lisse beauté s’en trouverait ridée
Tel un plan d’eau n’étant plus guère inhabité.

Alors, ce mouvement fait de subtilité
Généra juste un Cri d’une voix débridée
N’émanant que de l’onde alors fort décidée
A parcourir l’Espace et sa sérénité…

Mais celle-là, heurtant à la fin sa limite,
S’amplifia de l’écho de ce son qu’il imite
Enrichi des confins de son morne Univers…

C’est ainsi que le Verbe, en sa verve empathique,
Engendra lentement le Monde au gré des vers
Venant de l’Infini de l’Âme poétique !

Du nid

Du nid grouillent des pépiements.

Il y a, dans son cercle de brindilles,

des duvets d’encore petites plumes,

des duvets d’enfants.

À la becquée, les petits yeux  ronds s’allument :

il faut bien dire sa faim a maman.

Du nid, pelotonné chaudement,

l’appétit veut prendre son essor

un jour sous le soleil et aussi dans la brume,

les pépiements devenir chant,

l’oiseau être de plumes… volant…

Le cri

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Les Feux d’Eden : présentation à Villers-lès-Nancy

La présentation de l’ouvrage « Les feux d’Eden » a eu lieu bien naturellement dans le Pays haut, son domaine premier d’inspiration, mais je suis villarois, et le livre, outre quelques textes à portée générale, contient un certain nombre d’évocations des usines de Jarville, commune dans laquelle je suis né, Pompey et bien entendu Neuves-Maisons où il existe encore une activité sidérurgique avec le four électrique. Il était donc naturel que je prévoie également une présentation sur ma commune de résidence, située au centre de ce « cercle de feu » dont bientôt personne ne se souviendra plus (Jarville haut, Jarville bas, Maxéville Pont Fleuri, Champigneulles, Frouard Montataire, Pompey, Liverdun, et Neuves-Maisons). Elle aura lieu le mardi 6 décembre à partir de 18h           au château Mme de Graffigny à Villers-les-Nancy.

 

Cette présentation aura un caractère particulier lié à la SPAF, car pour illustrer le P et le A du sigle, nous inaugurerons une double exposition, celle de Katy Loby qui espérait pouvoir exposer un jour des toiles au château Mme de Graffigny, et la présentation des « feux d’Eden » avec un certain  nombre d’originaux de dessins triés en fonction du lieu, avec projection d’un diaporama.

 

Armand BEMER nous fera l’honneur d’être présent pour sceller en quelque sorte l’alliance des poètes et des artistes employant une autre forme d’expression. Heureux « hasard » d’une telle opportunité qu’il ne fallait pas rater.

 

Nous vous invitons à nous rejoindre pour ce moment particulier si le cœur vous en dit !

 

Gérard et Katy

Les Feux d’Eden

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Les hurleurs

 

Ils vivent à l’écart des villes.
Leurs hurlements cruels

 

Volent la vie,

 

Dérobent l’énergie,

 

Pour devenir plus forts.

 

 

 

A moitié morts,

 

Comme eux vous hurlerez…

(poème proposé par Pierrick, le fils de Marie-France Genèvre)

 

Criant

Des clameurs s’élèvent.
Rousseau, Montesquieu, Voltaire
En grève, s’éteignent.




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