A la veille du 1er août, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Marie-France : le voyage.
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Archive mensuelle de juillet 2011
Me sera-t-il donné de conjuguer les temps,
Résoudre le passé, comprendre le présent,
Accepter que le verbe exprime l’imparfait
Et, devant celui-ci, que “je” sois le sujet.
Je cherche une réponse au questionnement dit,
Pour qu’un jour, à l’oral ou bien même à l’écrit,
De l’épreuve donnée, en un long examen,
Je prenne avec succès ma destinée en main.
Qu’en vérité, le maître explicite à l’enfant
A la fois le pourquoi, à la fois le comment,
Pour, qu’effaçant l’épais tableau noir de la nuit,
Sur l’ardoise, à la craie, il écrive : “ je suis”.
Pour les purs, « Tous terrains » n’est pas un poème classique, c’est une chanson qui utilise les artifices de la chanson… Ne cherchez pas la césure, elle est dans la manière d’interpréter la chanson…. Idem pour le premier vers du refrain ou je divise en deux la syllabe « ture » de voiture que l’on retrouve en rime dans ses deux derniers vers en l’accentuant excessivement…..
Écoutez avant de lire, ou lisez simultanément à la lecture….
http://boaretto.unblog.fr/2011/01/09/tous-terrains/#comments
TOUS TERRAINS
Refrain
A bord de sa voitu-ure tous terrains
Il n’a jamais peur de se briser les reins
Il fonce plein pot à travers la nature
Il a toujours eu le goût de l’aventure
Le goût de l’aventure
Il a quitté la route et ses habitudes
Pour partir au volant de sa solitude
Il a fui le macadam et le goudron
Bitume asphalte jamais plus le verront
Jamais plus le verront
hohohoho hohohoho
En arrière en avant et même en travers
Il franchi les obstacles et les dévers
Les glaces de l’hiver les feux de l’été
Le sable ou la bou’ rien ne peut l’arrêter
Rien ne peut l’arrêter
héhéhéhé héhéhéhé
au refrain
Les forestiers les paysans le maudissent
Quand il passe avec ses quatre rou’s motrices
Et quand son moteur rugit sous le capot
Certains ont même juré d’avoir sa peau
D’avoir sa peau
hohohoho hohohoho
Il ne s’arrête que pour céder passage
Quand il rencontre des animaux sauvages
Ils ont le même besoin de liberté
Toujours un peu méfiant toujours indompté
Toujours indompté
héhéhéhé héhéhéhé
au refrain
Il traîne ses rou’s dans toutes les ornières
Le cœur et le regard couverts de poussière
Toujours pied au plancher par temps de brouillard
Pour n’être pas doublé par son désespoir
Par son désespoir
hohohoho hohohoho
Mais un jour au bout d’une course effrénée
Débusquant les confins de sa destinée
Droit vers les cailloux qu’il n’a pas évités
Contre rocs et rochers il s’est éclaté
Il s’est éclaté
héhéhéhé héhéhéhé
au dernier refrain
Paroles & Musique du coyote solitaire
Claudio Dante Enzo Boaretto
Grand-Mère ne commençait jamais la journée sans sa croix d’argent qu’elle frottait contre son gilet en riant.
Quand elle ramassait des mirabelles parmi les herbes piquantes, on voyait son ourlet retroussé à la hauteur de ses genoux et la dentelle jaune de son jupon.
Le matin, très tôt, je me cachais derrière la porte pour la regarder. La brosse noire lissait ses longs cheveux blancs: « cent fois, conseillait-elle souvent, pour les rendre plus brillants. » Un frémissement ondulait au creux de ses reins et une expression étrange l’habitait dans le miroir: les yeux profonds, la bouche entrouverte.
Je me souviens d’elle, penchée au-dessus de la bassine où elle lave les haricots: ce sillon bleu entre ses seins me fascine.
Le soir, Grand-Mère s’amusait à me montrer ses mains ridées sous la lampe: « Que je t’apprenne à lire toutes ces lignes de vie… » Et moi, envahie par une peur sourde: comme elles sont frêles ses veines brunes qui s’entrelacent à fleur de poignet…
On suivait Grand-Mère dans les champs
L’air mêlait des voix mystérieuses
Les mirabelliers acquiesçaient dans le vent
Les insectes vibraient
Les petits animaux se précipitaient pour nous confier les rêves inavoués des sous-bois
Les cailloux s’en étonnaient
Et quand un nuage s’avançait, la bedaine lourde de pluie:
« Le soleil nous fait une farce. » souriait Grand-Mère.
Une fin d’après-midi d’été, les traits tirés, Grand-Mère nous souffla: « Jouez sans moi ».
Elle désirait se reposer plus qu’à l’accoutumée.
Nos espiègleries ne l’accompagnèrent pas à la porte de sa chambre.
Elle ne réapparut pas pour le dîner.
A partir de ce soir-là, je cessai de converser avec le bel oiseau d’or qu’elle épinglait sur son coeur.
J’ai perdu mon temps
à suivre en nonchalance
ce qui allait en moi vivant :
j’étais moi et me suivait.
J’ai perdu mon temps
de rien à pas d’importance,
à retenir la leçon du vent
qui souffle sans subsistance.
J’ai perdu mon temps
sans passer alliance
avec le petit plus à aller de l’avant,
sans créer l’heur de, sans saisir la chance.
J’ai perdu mon temps :
dépensier d’inutile, panier percé tenu à l’anse ;
les autres érigeaient tout instant…
Puis, j’ai dit stop et ai posé une pierre sur une pierre
au milieu de l’errance…
Si j’avais des ailes comme mon oiseau
Je partirai, par les chemins de l’azur
Si j’avais des ailes comme toi l’oiseau
Je traverserai cet océan si pur.
Mais, je ne suis qu’un petit enfant
Qui voit l’oiseau, voler dans le soleil
Et je rêve qu’au bout de ce printemps
Je m’envolerai vers ton pays de rêve.
Gracieux souverain, de cet azur bleu
Ton aile, frôle mes yeux d’enfant
Si je pouvais courir les cieux
Tu m’apprendrais le chant du vent.
Mais tu t’éloignes, toujours au loin
Pour le compagnon, de ton destin
Et je rêve qu’un beau matin
J’aurai des ailes pour suivre ton chemin.
Bel oiseau, au plumage fleuri
Montre-moi l’arbre de ta vie
Pour qu’un songe m’emporte une nuit
Par les forêts, jusqu’à ton nid.
Si j’avais des ailes, comme toi l’oiseau
Je partirais, sur les chemins de l’horizon
Si j’avais des ailes, comme mon oiseau
Je traverserais, cet océan profond.
Marie-France nous propose un nouveau sondage :
La perfection est-elle figée ?
Vous pouvez voter ci-contre.
A la question : « le beau doit-il émouvoir ? », 48 visiteurs ont voté :
24 non
24 oui
Le beau doit-il émouvoir ?
- oui (50%, 24 Votes)
- non (50%, 24 Votes)
Nombre de votants: 48
Chers Amis,
Je viens de recevoir un message de Vincent VIGILANT, notre président national, relayé par notre ami Jean-Claude GEORGE, et m’informant du décès de Henri MEILLANT, qui fut parmi les membres fondateurs de la SPAF, et qui en était Président d’Honneur. J’avais eu l’occasion de le rencontrer au dernier congrès national de la SPAF à Bar-le-Duc.
Qu’il me soit permis ici de transmettre les condoléances de la délégation lorraine à sa famille et à ses amis.
Armand BEMER, délégué régional.
Congrès national de la SPAF en 2007 à Bar le Duc
(Henri MEILLANT est le premier à gauche)
(Photo d’Armand BEMER)
Le printemps des poètes des « Cadets de la Poésie ».
Compte rendu de la remise des prix du 30 juin à Blainville sur l’Eau :
C’est sous ce titre, un rien désuet, que nous avons mené à son terme cette heureuse aventure, nous c’est à dire : Nicole Métivier, Sylvie Weisse, Armand Bémer et moi-même.
Tout avait commencé le 19 juin 2010 lors de la réunion de la SPAF au Grand Sauvoy, autour d’Armand, notre Délégué Régional. Une rencontre au cours de laquelle Nicole et moi avions lancé cette idée un peu utopique (mais : il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre … etc ) d’organiser un concours à destination des scolaires, chacun sait que ça ne coûte rien d’avoir des idées, mais nous allions nous heurter à la dure réalité des chiffres ; des milliers d’enfants, rien que pour la Région lorraine, susceptibles de répondre à notre appel … de quoi modérer nos ardeurs !
A la suite des contacts pris par Armand, seule la circonscription de Blainville sur l’Eau, dans le 54, a adhéré à notre projet et ceci grâce à Sylvie et à l’accueil enthousiaste que nous a réservé Eric Douchet, l’IEN de la circonscription. Ce double investissement local est incontestablement à mettre à l’actif du succès de l’entreprise.
Cinq classes de niveau CM 1 et CM 2 ont participé au concours sur le thème du Printemps des Poètes. Un jury, composé de 3 personnes de l’Education Nationale (non en charge des enfants concernés) et 3 membres de la SPAF, a jugé et classé les « compositions poétiques » des enfants et la remise des prix s’est déroulée en présence de tous les concurrents (plus de cent enfants), leurs professeurs, l’IEN, madame le maire de Blainville sur l’Eau (dont l’accueil fut chaleureux et la satisfaction non feinte) et les représentants de la SPAF déjà nommés … une sympathique « cérémonie » au cours de laquelle furent félicités et récompensés les lauréats. Qu’on en juge :
- Pour les douze premiers : un diplôme accompagné d’une belle et artistique composition réalisée par Nicole, les enfants n’étaient pas peu fiers de recevoir un joli tableau peint où figurait leur texte.
- Pour 10 autres, un diplôme et un cadeau
- Pour les professeurs concernés un diplôme pouvant être affiché dans leur classe ainsi que deux ou trois livres au choix à destination de leur bibliothèque de classe (merci à Simone Dézavelle pour sa généreuse participation en la matière)
- Par ailleurs, tous les enfants n’ayant pas été récompensés ont reçu un diplôme de participation.
L’enthousiasme était de mise en cette matinée du 30 juin, au point que tout le monde est prêt pour une nouvelle aventure l’an prochain, aussi bien les représentants de l’Education Nationale que la municipalité de Blainville, quant aux enfants, n’en parlons pas, c’est tout juste s’ils n’envisagent pas de réinventer les devoirs de vacances et d’y inclure la poésie … enfin, je crois !
Nous retournerons à Blainville, cela semble aujourd’hui incontournable, mais il y a certainement d’autres communes ou circonscriptions où une même entreprise peut voir le jour … à qui le tour ?
Pierre VINCENT
Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “La nuit”. 6 adhérents ont participé.
A partir de lundi prochain et jusqu’au 31 juillet, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour août, Marie-France nous propose : le voyage. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.
Mille paillettes d’or parsemées sur la toile
Découvrent, par endroits, l’ardoise de la nuit.
Sous la voûte céleste, enluminée d’étoiles,
Notre planète dort, tendrement alanguie.
Lucarnes de l’espoir, lorsque je vous contemple,
Je sais que, quelque part, un être me sourit,
Un Petit Prince errant dont le cœur, il me semble,
En quête d’infini, recherche son amie.
Dans l’ordonnancement si beau de l’univers,
Ces tâches de couleurs - doux rires enfantins -
En poussières de l’or, fertilisent ma terre,
Pour que puisse fleurir une rose au jardin.
Derrière mes carreaux je regarde l’ennui
Et l’ennui me regarde et s’approche la nuit,
M’enveloppe la nuit, de son ombre troublante,
Silencieusement, m’envahit et m’enchante.
Les sons deviennent sourds, les oiseaux plus légers
Et les papillons fous aux contours ouvragés
S’en vont vers l’infini, découvrir d’autres mondes,
Que voudraient visiter les âmes vagabondes.
Avec eux je m’en vais, je m’en vais dans le soir,
Où brille doucement un ardent regard noir…
Il me suit, je le suis, car c’est celui d’un ange,
Avec tous ceux du ciel je chante sa louange !
Ô mon bel ange noir, caché près de mon cœur,
Tu éclaires la nuit et parfumes les fleurs,
Tu fais les jours plus beaux et plus grands les espaces,
Tu me donnes, vois-tu, les plus folles audaces.
Mais quand ’’Il’’ est trop loin, se déchaînent mes pleurs,
Les plus jolis tableaux perdent toutes couleurs.
N’être plus dans ses bras rend bien fade la vie
Et tout, autour de moi, sent la mélancolie.
Lorsque le crépuscule enferme mon ennui,
Mon rêve, par les airs, s’envole près de lui,
J’implore son retour, en prière sublime
Et je tends mes deux mains vers son cœur magnanime.
(Simone PONSOT)
Est-ce la nuit qui tombe ou le jour qui s’envole
S’accrochant aux rayons du soleil se couchant
Derrière une lisière ou très loin dans un champ
Comme si la lumière était pleine de colle ?
Un tel questionnement que l’adulte survole
Est, pour l’enfant, savant quand il prend sur-le-champ
Une craie en couleur et qu’il montre un penchant
Pour l’art et le collage en sa première école.
En réfléchissant bien, l’on sent qu’il a raison
Le jeune doux rêveur et cancre en sa « prison »
Voyant la vérité beaucoup mieux que personne…
C’est ainsi que Prévert face à ce tableau noir
Semblable au ciel nocturne a bien vu qu’il résonne
Au cœur comme en tous ceux du grand peintre Renoir !
Je me glisse sous les draps
Ma fatigue glisse en moi
Je glisse un » Bonsoir «
à l’oreille du marchand de sable
Je glisse dans le sommeil
Je rencontre Morphée
Je ne glisse plus…
La nuit glisse avec le temps…
Je rêve…
Mon cœur s’est assombri, l’amour en un éclair
A quitté son abri vers un autre mensonge,
S’est volatilisé, évaporé dans l’air …
S’il a même existé, n’était il rien qu’un songe ?
Aveuglée de chagrin, je n’y vois plus très clair
Mon âme à fleur implose, s’enterre de dépit
Ton souvenir balance et berce mon calvaire
Me contente d’un rien, présent il me suffit.
Soudain vidée de jour ma passion nue s’éboule
Rabougrie, se flétrit, imbibée de néant
Et le manque de vie autour de moi s’enroule
En boucle et le destin qui s’étouffe au dedans.
Plus jamais je ne vois de matin qui se lève,
Illumine ma vie comme au temps du bonheur
La nuit s’est imposée au plus profond du rêve
A jamais disparait l’indomptable lueur
Du jour où tu es parti.
Je me réveille
dans la nuit
Est-ce
le volet
que heurte
l’épaule du vent?
Le cri plaintif
de la hulotte?
La cheminée où rôde
une voix aigrelette?
L’arbre qui grelotte
près de la gouttière?
Ma main
cherche sans fin
ton ventre ton bras ta main
et se perd
dans les plis froids
du drap
Pourquoi mon coeur
ce tremblement?
C’est ma chère
le tendre soupir
du souvenir
ou le pouls fidèle
de Minette
qui s’endort
les yeux ouverts
sur le corps
de ta longue Attente