A la veille du 1er mai, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle di Sangro : la vie.
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Archive mensuelle de avril 2012
J’habitais cette cité, prison de fumée
Là où l’homme a travaillé, sous le poids du fer
A, ses endroits où l’horizon a cessé de passer
Parce que s’essoufflant, il manquait d’air.
Je n’ai vécu qu’à l’ombre des cheminées
Des hauts fourneaux, hurlant et crachant l’enfer
Je suis née, près du cri des fumées brûlées
Dans ma pensée hurle encore, l’écho de l’acier.
J’habitais cette maison, couleur de feu et de poussière
Où allaient et venaient, des hommes esclaves de l’enfer
Leurs visages, assombris et lourds de noire terre
Voyaient ainsi, souffrir et mourir leurs pères.
Ils sont tombés les uns, les autres fatigués où brisés
Jeunes et vieux, ils ont tous fait couler leur sueur
Derrière ce portail, désormais condamné
Ils ont tous laissé la trace de leur dur labeur.
J’ai connu ces hommes, j’ai vu leur souffrance
Pour eux chaque saison, n’était que poussière
Ils vivaient nuit et jour cette seule existence
Crachant dans l’enfer, jusqu’à chaque coulée dernière.
J’habitais ces quartiers, prison de fumée
Là où l’homme, a péri sous le poids du fer
A ces endroits, où le soleil a cessé de passer
Parce que s’essoufflant, il manquait d’air.
Je me souviens du noir, cachant le ciel
Je me souviens de la couleur de notre terre
Je me souviens d’un regard fatigué
C’était un homme, c’était mon père.
Non, ce n’est pas un poisson d’avril, même si l’article du Républicain Lorrain est daté du 1 avril 2012!
Les plus anciens se souviennent de ses « tubes » musicaux : Sur les bords de la Moselle, Au Pays des merveilles de Juliette, J’ai rêvé New York ». Les plus jeunes et les lecteurs connaissent davantage l’auteur, l’écrivain : c’est bien le même Yves SIMON, Lorrain d’origine, qui était à l’honneur du jury du prix Erckmann-Chatrian le 31 mars dernier.
Le comité de ce prix invite régulièrement le délégué régional de la SPAF, et c’est à ce titre que j’ai pu rencontrer le lauréat et me retrouver sur scène à ses côtés. Un instant d’émotion et de nostalgie, teinté de grâce.
Merci à Gilles Laporte, président du jury, adhérent de Lorraine et auteur à succès avec sa récente Cantate de Cristal.
Armand Bemer, délégué régional »
A l’invitation de notre amie et adhérente Sylvie Weisse, j’ai eu l’occasion de participer et d’intervenir à la soirée de lecture poétique en hommage à Guy Weisse, lauréat et prix d’honneur de notre concours 2010.
Une soirée émouvante et riche, à laquelle participaient plusieurs autres adhérents de la délégation lorraine.
Armand Bemer, délégué régional »
tes mânes libérés de leurs tombeaux de suie
promenant sur mes pieds leurs complaintes brûlées
de clairs capharnaüms en palais sous la pluie
égrènent aux foulées leurs images brouillées
c’est la date abhorrée qui ploie ses voiles noires
sur l’océan perdu de nos rêves d’enfants
c’est la date enlacée aux murmures des soirs
sur l’oreiller noué de mes larmes d’antan
devenu ce marin cet aviateur des mers
qui vole ton image aux vagues infernales
je poursuis cette Errance en Robin ou Corsaire
sur ma bicoque neuve en vue d’Avril fatal
la voile noire ornée du vingt-cinq ennemi
soudain paraît et rit de mon esquif roulant
je me nomme Amiral et lance mes torpilles –
le vingt-six lumineux dresse un mât triomphant
et je ris
Bonjour à toutes et à tous !
Veuillez trouver ci-dessous, au titre des échanges amicaux entre sociétés amies, le réglement du concours de poésie de La Ciotat.
Bonne chance et succès à ceux d’entre vous qui décideront d’y participer !
Avec nos amitiés en poésie.
Véronique Flabat-Piot
Présidente-fondatrice
Si vous êtes bien abonnés à la revue Art & Poésie, vous avez dû recevoir le n° 218 d’avril 2012.
Précisons qu’il s’agit d’une nouvelle mouture, avec nouvelle maquette mise en page par une infographiste. Avec les rubriques traditionnelles, édito du président, photos et textes primés au concours national et célébrés au congrès national de Yenne en septembre dernier, textes proposés par les auteurs, recensions d’oeuvres, adresses diverses, tarifs des adhésions, abonnements et publications.
Dans son édito, notre président national rappelle l’historique de la revue et je le cite : « Notre revue sert notre cordée et c’est ensemble que nous poursuivrons, sur la route pentue de l’exigence, notre ascension au service de la poésie et des arts ».
Enfin il remercie ses prédécesseurs, Henri Meillant, Jean-Claude George et Claudine Remetter-George. Qu’il me soit ici permis de remercier nos sympathiques amis lorrains qui ont oeuvré pendant tant d’années aux manettes de notre société et de la revue, aux postes les plus exigeants, les plus exposés ou dans l’intimité de leur bureau, derrière leurs claviers (de machines à écrire..), accrochés à leur téléphone ou à leur calculatrice, ou simplement le crayon à la main pour déchiffrer les textes qui leur étaient soumis pour parution.
Bon vent, bonne mer à notre « nouvelle » revue et merci à ceux qui se « décarcassent » pour la faire vivre !
Armand Bemer, délégué régional de Lorraine »
Chers amis de tous les cercles connus et de la SPAF!
Veuillez bien prendre note de cette invitation à Festiv’Arterre – que certains parmi vous connaissent pour y participer d’ année en année – venez donc nombreux.
Tous les arts sont à l’ honneur, écrivains, poètes, conteurs, chansonniers, peintres, sculpteurs, croqueurs et autres; c’est une fête au sens propre du terme et …chaque année de plus en plus belle !
Stéphanie nous accueille les bras ouverts par de gentilles attentions, en plus de la gratuité des tables et cimaises.
Mais il y a plus encore : le plaisir de nous retrouver durant un week-end ! Le but est de nous donner à connaître et de placer nos régions wallonnes en exergue et ma foi si nous pouvons
vendre quelques petites oeuvres, ce n’ est que plus attractif pour chacun, mais l’ essentiel est que nous nous RETROUVONS tous dans une ambiance festive et artistique où nous nous
sentons bien !!! Si vous faites quelques démonstrations devant le public, c’est mieux encore !
Vous savez que vous pouvez vous restaurer à la grange aux Potiers à prix modique si vous le souhaitez. Si vous ne pouvez être présents durant les deux jours: pas de problème, vous
le signalez !
Vous trouverez en PJ l’ annonce, le règlement et le bulletin d’ inscription. Venez donc nous rejoindre; tout Bouffioulx sera investi par de multiples animations et interdit à la circulation;
ce petit village médiéval superbe vous appartiendra ! (Pour votre véhicule pas de problème non plus, un n° vous sera assigné et vous pourrez vous garez à proximité immédiate de la manifestation;
de plus les parkings sont surveillés par les services de police). Que demander de plus ?
Je vous réitère mes amitiés. Bien à vous tous.
Roseline (Gilles-Renier)
Olivier Gardel-Dubois, responsable régional, nous fait part de la création du blog de la délégation Midi-Pyrénées :
http://spafmidipyrenees.eklablog.com
Pourquoi, tant de colère
Pourquoi, tant de châtiments
Homme, pour qui tant de prières
Dans ce monde sans pardon.
La paix, est résignée depuis des temps
Et la peur veille les visages
Crainte, de chaque instant
Pour, une guerre qui s’engage.
Ici l’on tue, là-bas l’on vole
Que deviendra, notre futur
Ici l’on meurt, là-bas l’on vole
Pourquoi, tant de déchirure.
La lourde clé, sonne au poignet
D’un vieil homme, qui se lasse
Pourquoi, tant de portes fermées
Sur des crimes, qui s’entassent.
Pourquoi, tant de misère
Pourquoi, tant de colère
Dans, ces pays sans un hiver
Où, un enfant cherche une mère.
Pourquoi, tant de barrières
Entre l’orient et l’occident
Pourquoi, tant de frontière
Entre, ces hommes de même sang.
Adolescence si perturbée
Par une drogue, sans apport
Pourquoi, t’es-tu enchaînée
A ces pratiques, de la mort.
Enfant, ne jette pas ton pain
Écoute, ton frère là-bas
Entends-tu, son cri de faim
Songe, à ton frère là-bas.
Pourquoi, tant de colère
Pourquoi, tant de châtiment
Pour qui, tant de prière
Dans ce monde, sans pardon.
Pourquoi, ces hommes, ces femmes
Aux portes, des usines fermées
En viendront-t-ils, un jour aux armes
Pourquoi, tant de visages figés.
Adolescent, si perturbé
Par, ton avenir incertain
Que deviendras-tu, dans ces années
Où savoir, ne sert peut être plus à rien.
Tu naquis Ô ma douce en ce temps des Lumières
Où ton peuple à genoux formait l’immense espoir
De lendemains chantants, loin de ces cachots noirs
Où même les plus forts finissent par se taire.
Tu grandis Ô ma tendre au gré de ces colères
Qu’au feu de l’Idéal jailli de tes terroirs,
Des hommes de progrès portaient comme un miroir
Au cœur de la tourmente révolutionnaire.
Où est passé Rousseau ? Quand reviendra Voltaire ?
L’ombre du grand Hugo a-t-elle quitté ta terre ?
A tous les délaissés, donneras-tu leur chance ?
Ce siècle avait douze ans, et le profit, prospère,
Ce nouveau dieu païen méprisait la misère !
Oh, Jean (1), chanteras-tu toujours pour nous « ma France » ?
(1) Jean Ferrat
(Cheminements)
Par les champs, par les bois,
Par l’écume des blés ondulant vers l’azur
Dans un frisson sacré qui vient bénir nos murs,
Par la foison des toits ;
Par l’eau et par sa voix
Qui célèbre les jours des simples et des purs
Au creux de la fontaine où tous le dieux obscurs
Se sont soumis à Toi ;
Par cette immensité offerte de la plaine
Où des troupeaux quiets paissent avec ferveur,
Par les rêves d’amour prenant formes humaines ;
Par ces mots suspendus qui font battre mon cœur,
Je reconnais ton Nom, la route où tu nous mènes
Dans un premier matin, Myriam, ma Souveraine !
Cheminements
Irène PAQUIN fut membre de la Délégation durant de nombreuses années.
Irène et Gilbert PAQUIN comptaient de nombreux amis parmi les poètes lorrains
et furent des plus assidus à nos Remises de Prix dont Irène était lauréate.
Le lent balancier du temps monotone
Berce amoureusement son mortel ennui.
Il va paresseux comme feuilles d’automne
Egrener doucement les heures aux aiguilles
L’indolent musarde n’attendant personne
Juste le doux refrain d’oiseau qui pépie.
Coucous de vaurien, sentiment aphone
Rappellent aux humains, il est déjà midi.
Un jour différent, l’horloge frissonne
Tourne comme girouette, comme toupie.
Quand l’amour s’éveille, le temps tourbillonne
Trotteuse en cavale et l’horloge rit.
En cachant le brillant de son regard de femme,
La grande burqa noire étouffe ce savoir
Que la fillette, avant, rêvait d’aller revoir
Après avoir senti s’allumer une flamme !
Car en quittant l’enfance et tous ses jeux de gamme,
Elle perdit l’élan de la vie allant voir,
Au sein de son tourment, le goût de concevoir
Pendant qu’elle reçut son carcan pour programme !
Alors, à ce moment, le visage caché,
La pauvre, encore enfant, a tout juste séché,
Sans qu’on ne la remarque, une larme rebelle.
Et puis, en s’éloignant vers son piètre horizon,
Son image est restée en ma mémoire telle
Qu’un graffiti creusé sur un mur de prison.
les cheveux gondolés par la pluie de minuit
la jeune fille allait sur le cœur une rose
son pas triste et léger sur l’herbe où l’air se pose
fit briller le lichen sur ces statues de suie
la Lune en silence s’enfuyait et pleurait
assombrissant l’enfant et le cimetière
de sa peau brune et pâle elle embrassait les bières
au loin le coq stagnait les nuages chantaient
la jeune fille allait la main close et l’œil sourd
les pans noirs de sa robe allongeaient des sourires
froids et indifférents en un cortège lourd
les pierres à ses pieds égrenaient des soupirs
la jeune fille allait enfin elle arriva
le tombeau de Mausole avait moins de beautés
une fleur se fanait la nuit l’enrubanna
là dormait le plus doux des plus doux des aimés
l’amoureuse accroupie dessina sur le marbre
un bouquet lacrymal de roses et de larmes
silencieux tout autour s’agenouillaient les arbres
comme des généraux faisant tomber leurs armes
elle embrassa la dalle et se signa muette
elle inspira son rêve et referma les yeux
sur le monde et la nuit comme un feu sur les Crêtes
sa tempe scintilla de rouge elle vit Dieu
Onirie sous son bras
la prit et la guida
sertie de chants heureux
jusqu’à son amoureux
Charpie d’un regret… voir un jour la tour Eiffel.
Et puis, comme c’est un regret :
puzzle d’un regret,
mea culpa à un désir…
Être au pied de la tour Eiffel…
LES JOURS LOURDS
Pèsent sur le moral
Bas comme un baromètre
Annonçant la dépression
Et on garde tout
Prisonnier de soi
Fleur fermée ou ouverte ?
En repli ou offerte ?
PARADOXE
S’ouvrir pour se rapprocher de soi
Se fermer pour s’en éloigner.
Le puissant brasier bleu du gaz des hauts-fourneaux
Ne flottera donc plus dans les nuits d’Herserange !
J’ai vu les champs du fer, de Longwy à Rodange
Etendre leurs gravats jusqu’au pied des coteaux !
L’univers des titans s’est mué en chaos !
Ni les pleurs, ni les cris, ni les poings ne dérangent
Le front noir de la mort aux puissantes phalanges
Qui va faucher d’un coup cent ans au Pays haut !
Pourtant, c’est le soleil qui caresse ma terre
Au flanc roux des forêts dont l’odeur est si chère
A mon âme qui cueille un bouquet de bonheur.
Tout peut être rasé jusqu’aux moindres minières !
Au Pays, rien ne peut altérer le mystère
De ce tréfonds de lui qui habite mon cœur !
Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “L’espoir”. Trois adhérents ont participé.
Jusqu’au 30 avril, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour mai, Joëlle Di Sangro nous propose : la vie. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.
Fragile instant écartelé, désordonné
Tout chiffonné, du sang dans les tempes qui tapent
En tapinois, en proie à l’instabilité
Balbutiant des mots affligés qui vous rattrapent.
Idées noires comme les trous dans l’univers
Suant de triste mine et de suaire trempé.
Douleurs opaques à l’agonie mortifère
Crissant de verres pilés et de fer fêlé.
Tapis dans l’angle d’une pièce un cafard,
Un insecte chafouin se glisse sous nos plaintes.
La fenêtre est ouverte et le soleil espoir
Trace un petit layon et chasse la complainte
Il y a toujours un peu de sève
Sous la terre gercée et durcie
Pour la fleurette qui espère
Malgré l’âpre vent d’hiver.
Il y a toujours un peu de ciel bleu
Pour rendre notre coeur joyeux
Et chasser les nuages lourds et gris
D’où ruissellent la pluie et l’ennemi.
Il y a toujours au bout de la nuit ténébreuse
Une aube claire et radieuse
Pour effacer les tristes songes
Les fantasmes nés de mensonges.
Il y a toujours au bout de la souffrance
Une lueur petite flamme d’espérance
Blottie au fond de notre coeur
Pour nous faire entrevoir le bonheur.