Archive pour la Catégorie '* PETIT Maïté'

Le sablier du temps

Le temps qui passe

Est un sablier tenace

Qui s’écoule jour à jour,

Sans aucun espoir de retour,

Sur les folles espérances

De nos beaux chemins d’enfance.

 

Jamais rien ne le retient.

On aimerait arrêter son cours

Mais il nous file entre les mains

Et toujours il court, il court

Sans se retourner,

Comme un dératé…

 

Jour et nuit

Il s’enfuit

Et nous enfouit

Dans les ombres de l’oubli…

Il estompe nos meilleurs souvenirs

Et nous laisse avec tous ces désirs,

Suspendus, inachevés,

Qui ne donnent que regrets.

 

Mais s’il est vrai, hélas !

Que le temps fugace

Emporte notre jeunesse

A toute vitesse,

Pourquoi succomber à la tristesse ?

Bientôt viendra l’heure de la sagesse,

De la patience, de la tendresse,

De l’aptitude à profiter

De chaque instant donné

Et de tout vivre avec intensité

Pour ne rien jamais regretter..

Plus loin que les nuages…

recueilmatpetit.jpg

A tout choeur

La salle est suspendue… 

Les chuchotements se sont tus… 

Le premier violon donne le « la » ; 

Tandis que vibrent les cordes 

L’orchestre s’accorde. 

 

Un frisson, 

L’écume d’une émotion, 

Et le maestro apparaît… 

 

Sous sa baguette, impeccable, 

Il va réunir, dans le même destin, 

Choristes et musiciens, 

Leur donner le tempo, 

L’audace et le brio, 

Pour servir, avec panache 

Et précision, 

Le récit des six jours de 

« La Création ». 

 

Le chœur commence lento, 

L’orchestre répond allegretto, 

Le geste du maître est précis, 

A son regard on obéit. 

Parfaite adhésion, consentement intime, 

Ascèse vers le sublime. 

Piano, pianissimo, 

Voix à peine données, 

Dans des espaces éthérés, 

Puis crescendo, crescendo, 

Jusqu’au fortissimo 

 

Les solistes modulent les récitatifs 

En d’abondants effets descriptifs. 

Adam et Eve interviennent, 

Nous sommes au jardin d’Eden ; 

Hymne sublime à l’amour, 

Parfait duo de baryton et soprane. 

 

Les musiciens jouent à plein cœur, 

Les voix accompagnent 

Puis se libèrent avec ampleur. 

Le final est une méditation 

Sur la vie éternelle, 

Point d’orgue à « La Création », 

Apothéose solennelle. 

Bravos et ovations retentissent 

Et la foule debout réclame le bis… 

Les épousailles de l’océan

De rubis, de perles et de diamants, 

Sont les épousailles de l’océan ; 

Du levant au couchant 

Il gronde doucement. 

Paré de ses plus beaux atours, 

C’est comme un chant d’amour 

Qui étincelle 

Et regarde le ciel. 

Ô doux réveil où je m’émerveille !… 

L’immensité prête à rêver… 

Il change de couleurs 

Au gré de ses humeurs : 

Reflets ardents 

Ruisselants d’or et d’argent, 

Bleu turquoise, vert émeraude, 

Jusqu’à l’aube, 

Lagon transparent, 

Si troublant, si tentant… 

 

Au loin s’élève le chant des vahinés : 

Femmes fleurs, fleurs parfumées, 

Elles dansent le tamouré 

Au son du ukulélé. 

Mouvements de hanches chaloupés, 

Merveilleusement rythmés. 

Envoûtantes et charmeuses, 

Grandes amoureuses de l’océan 

Pour des épousailles 

De rubis, de perles et de diamants… 

 

Le merveilleux lagon de Bora-Bora !… 

Regarder les bambins barboter 

Sur les plages de Hahiné. 

Hahiné, la sauvage, Raïatea la sacrée. 

Merveilleuses îles de l’archipel de la Société 

Où les filles et les fleurs se ressemblent ! 

Mon cœur en tremble… 

 

J’aimerais, de ces îles enchantées, 

Faire ma demeure dernière 

Sans regarder en arrière 

Et comme Gauguin, 

Enfin, 

Terminer mes jours sur l’un de ces archipels, 

Connaître l’ultime destination, 

Oui, larguer tout, 

Vivre dans les Tuamotu… 

Et, comme Jacques Brel, 

Chanter jusqu’au bout : 

« Par manque de brise 

Le temps s’immobilise 

Aux Marquises ». 

Musicalement vôtre

Ô musique éternelle

Ô musique souveraine, intemporelle !

J’écoute une symphonie,

Je suis en harmonie

Et j’aime la vie…

Avec Mozart,

C’est toujours le grand art !

Avec Bach je monte aux cieux !

Avec Vivaldi,

Je vais même au paradis…

Ô musique !

Dynamique, euphorique…

Tu épouses tous mes sentiments

Et jamais tu ne me mens…

Ô musique !

Le surnaturel

Entre dans mes veines.

Pas de rancune,

Pas d’amertume,

Pas de place pour le chagrin !

Tes chemins

Ne sont jamais importuns ;

Malgré les ronces et les épines,

Tu es ma drogue, mon adrénaline,

Mon amphétamine,

Mon absinthe divine.

Emmenez-moi

Oui, emmenez-moi encore dans votre univers,
L’univers flamboyant des poètes.
Emmenez-moi faire escale dans votre sphère !

Mon cœur est à la fête :
Il veut partager votre lumière
Et toucher à l’éphémère…

Je suis suspendue à vos accents si troublants !
Vos mots pudiques et mélancoliques
Me bercent et m’enchantent…

Bien plus qu’une amante
Je serai votre égérie,
Votre muse.

Simple rêverie ?
Atmosphère vaporeuse ?
Fugue nébuleuse ?

Oh !Oui, emmenez-moi au-delà de moi !…
Je suis à bout, je me noie,
Je suis à vous, je suis… à toi ! 

Douceur du soir

Ce soir,
C’est un grand soir,
Je t’accueille vêtue de noir,
Je te reçois
Dans mes failles de soie,
Avec ferveur,
Avec ardeur.
Rien que du bonheur !
Fond de robe en dentelles
A fines bretelles,
Dessous nylon,
Dessous fripons,
Déshabillé de soie,
Je sens tes doigts…
Lustrine un peu coquine,
Tu me taquines…
Je deviens mutine, câline.
Moire, tulle,satin et taffetas,
Tout est pour toi !
Fripures fragiles
Pour mains agiles…
Tissus froissés
Pour homme pressé.
Quand tu te perds
Dans mes froufrous
Tu fais, j’espère,
Plus d’un jaloux ! 

La rose

Elle est née ce matin,
Unique dans le jardin,
A mon réveil,
Au premier rayon du soleil.

A peine éclose,
La première rose !…

D’une blancheur immaculée,
Elle incarne pureté,
Jeunesse et fragilité.

Dans sa robe de fête,
Je l’offre au poète…

Reine des fleurs,
Princesse des cœurs,
Entre chant du rossignol
Et clapotis de l’eau ;
Elle est  le symbole
Des jardins royaux.

Rose d’antan,
Rose d’Ispahan,
Romantique et sensuelle
Comme une demoiselle,
Rose pour les amants
Echangeant de doux serments. 

Si près de la nuit

Dans le parc les arbres frissonnent,
Le pin courbé pleure des stalactites
Sur la lune rousse qui s’abandonne…

Dans la cheminée, les flammes crépitent…

En prélude à une harmonieuse soirée,
Mezzo voce,
Un concerto de piano,
Egrène, lento,
Ses notes mélodieuses.
Les sonorités chaudes et caressantes
Rendent l’atmosphère troublante.

L’immense miroir reflète
La danse endiablée du feu…

Autre pas de deux :
Tendrement enlacés,
L’un contre l’autre serrés,
Deux corps vibrent comme corde d’archet.
Une petite voix implore :
« Berce-moi, berce-moi encore
Longuement dans tes bras,
Comme si c’était la dernière fois.
Je veux garder l’empreinte de tes doigts
Et m’endormir au creux de toi,
Ne plus avoir ni peur ni froid ! »

Les bras tendus vers le ciel
En une plainte éternelle,
Les vieux charmes
Rendent les armes
Et lancent une ultime prière…

Les yeux des amants
Se font suppliants
Et, tandis que la nuit s’effiloche,
Deux cœurs s’accrochent…
S’accrochent…

( ce poème a obtenu le premier prix en poésie libre au Grand Prix 2010 de la société ARTS-SCIENCES-LETTRES     de PARIS) 

Amour post mortem

Maïté Petit nous propose une petite vidéo :

http://www.youtube.com/jadogene 

Veille de Noël

Noël approche à grands pas
Pourtant mon cœur n’y est pas !
Les avenues rutilent,
Scintillent de mille feux,
Rivalisent à qui mieux mieux…
Les vitrines sont richement décorées
Et les sapins tout enguirlandés,
Somptueusement parés
Mais, éphémère beauté…
Joie des enfants
Et des plus grands.
Noël s’apprête.
Les familles se mettent en fête,
Le champagne pétille
Dans la nuit qui brille.
Mais, mon cœur n’y est pas… 

Où sont les Noëls d’antan ?
Où sont mes Noëls d’enfant ?
Ils me manquent papa, maman !
Noëls si joyeux, si fervents !…
Les simples veillées au coin du feu
Où je voyais briller leurs yeux.
Je chante encore : « Il est né le Divin Enfant ! »
Avec tout mon cœur « d’avant ». 

Ces Noëls païens
Devenus si peu chrétiens
M’emplissent de chagrin
Et, je n’ai plus les miens. 

Le vieux chais

Mon enfance a le goût des fruits,
Le parfum des fleurs, des champs et des forêts,
Celui de l’humus de la terre où je suis née. 

A l’automne on récoltait le raisin…
Me revient le divin arôme des grappes foulées
Et du jus qui coule du pressoir.
Souvenirs de vendanges et de terroir,
De la glèbe sauvage et puissante,
Souvent rude mais si attachante… 

Toujours de bonne humeur,
Vendangeuses et vendangeurs
Travaillent avec ardeur
Malgré le dur labeur.
Agenouillés,
Les mains comme ensanglantées,
Ils recueillent le fruit à maturité,
Le déposent délicatement dans le panier
Qu’ils verseront ensuite dans une grande sapinée… 

Ils font résonner collines et vallons
Des refrains de leurs chansons
Qui redonnent vie au village
Et à tout le voisinage.
Le lendemain tout recommence
Dans la même joyeuse ambiance… 

Que de belles soirées et d’amitiés partagées ! 

Depuis, lorsque je savoure un bon vin,
Je ferme les yeux
Et je me souviens du vieux chais… 

Sensualité et volupté… 

Ame vagabonde dans un vent de liberté de Maïté Petit

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J’ai osé

Enfin j’ai osé,
En grand secret,
Réaliser
Un rêve un peu insensé :
De l’avion j’ai sauté !
J’ai volé dans les airs,
Bien au-dessus de la mer !
Je n’en croyais pas mes yeux !
Voler comme un oiseau,
Plus libre qu’un passereau…
Suspendue à mon parachute,
Je n’ai pas craint la chute.
Bonheur ineffable !
Incommensurable !
Le grand silence, dans le ciel espéré,
Rencontre avec l’immensité !
Petit exploit
Mais grand dépassement de soi.
Une seule envie : recommencer ! 

Au coeur de l’orchestre

Cette nuit j’ai rêvé…
Au milieu d’un orchestre je me trouvais…
Et j’implorais :
« Jouez, trompettes,
Résonnez musettes !
Accordez tous les violons,
Mais taisez les sanglots longs… 

Faites tout vibrer…
Jouez théorbes, tubas et violoncelles,
Faites des étincelles !
Vous, les cordes, frémissez,
Tendez vous sous les archets,
Libérez vos virtuosités… » 

Et les cuivres se sont déchaînés,
Les percussions se sont emballées,
Quand trompettes et timbale se sont mises à jouer
J’ai eu l’impression qu’un vaisseau tanguait
Au gré des flots en furie,
A perdre haleine… 

Heureusement sur cette mer agitée,
Le chef restait le capitaine
Mais moi je perdais pied, mon pouls s’affolait…
Et ,dans la tempête de mes sentiments,
Métaphore de mon cœur tourmenté,
En pleurant je me suis éveillée. 

 

Fête-Dieu

Aujourd’hui, c’est fête au village…
J’ai promis à ma Maman d’être sage ! 

Mais comment pourrais-je encore bouger
Dans mes habits endimanchés,
Cette robe d’organdi
Qui ne fait aucun pli,
Et ces souliers vernis ?! 

Que de cérémonies !
Ce n’est vraiment pas drôle…
Je serre les épaules,
J’ai peine à remuer…
Et puis j’ai mal aux pieds !
Mais il faut obéir,
Quitte à en souffrir !
Pour comble de bonheur,
Ma sœur a piqué des fleurs
Dans ma jolie chevelure frisée !
Je ne suis plus qu’une petite fille… déguisée… 

Et cette corbeille pleine de pétales de roses
Accrochée à mon cou,
Comme un licou !…
Je me sens toute chose,
Un peu morose…
Les adultes sont si bizarres,
J’aimerais comprendre leur langage,
Mais c’est la Fête-Dieu,
Il faut être respectueux,
En signe d’offrande se courber,
Rendre grâce et prier. 

Les fidèles défilent devant le reposoir,
Le prêtre exhibe l’ostensoir
Et agite l’encensoir…
Moi j’en ai assez !
Mes pétales je les ai jetés,
Mon devoir je l’ai fait,
Alors que l’on me fiche la paix ! 

Mais avec le soir, un peu plus tard,
Arrivent les cauchemars : 

« Et le verbe s’est fait chair…
Et il a habité parmi nous… »
Cela ne pourrait-il pas être un peu plus clair ?…
Je mets en doute tous ces mystères !… 

Mais c’est sûr, à présent, je mérite l’enfer !…
Dieu m’aurait-il abandonnée ?…
Ô pitié, pitié !…
Il me faut vite me faire pardonner
Et, demain matin, très tôt, aller me confesser ! 

Juillet

Les panaches et les plumets dorés
Des graminées
Se parent d’un voile scintillant.
Les santolines étincellent
Quand se lève le soleil.
Dans les haies persistantes
Aux teintes aveuglantes,
Les flamboyants déploient
Leurs robes incendiaires
Et se noient
En pleine lumière…
Les grands sedums argentés
S’étonnent de tant de clarté. 

Juillet est riche de toutes ses beautés,
De la douceur des journées,
De toutes les fleurs parées
Aux couleurs de l’été. 

Caressant et modulant
Comme un plain-chant,
Le vent est léger.
Il fait bon le respirer…
On croirait voler,
Avec volupté
Et à tire d’aile
Comme l’hirondelle
Entre terre et ciel…

Dans la prairie

Dans un frisson de plume,
Dame libellule
Etale ses ailes au crépuscule.
Un essaim d’abeilles déambule
Et butine avec ardeur
Un joli champ de fleurs.
De brindille en brindille
Sautille la chenille.
Passent un gros bourdon
Et son ami le papillon
Qui, fier comme un paon,
Sort de son cocon.
Pressentant quelque danger
Au hasard du grand pré,
Demoiselle coccinelle
Cache ses deux ailes.
Pauvre petit escargot
Tout fatigué, tout pâlot,
A force de porter
Sa maison sur son dos !
Et le vilain moustique,
Croyez- vous qu’il pique !
Et le hanneton
Qui se prend pour un avion !
Tandis que chante le grillon,
La sauterelle et le criquet,
Qui vont bientôt se marier,
Dansent en tourbillon… 

En été,
Allongée dans le grand pré,
J’aime observer, de tous mes yeux,
Toutes ces petites bêtes à Bon Dieu
Qui me rappellent, dondon, dondaine,
Les fables de La Fontaine. 

Les quatre saisons de l’amour

Pour s’aimer en toutes saisons, 
Nul besoin de conjugaison :
 La nature est au diapason… 

Les premiers bourgeons éclatent,
Mars rit sous cape
Et chasse, d’un coup de pied,
Le vilain février :
L’amour s’est réveillé… 

Les jours défilent,
Avril tisse ses fils,
Mai fleure bon le muguet,
Le printemps gambade dans le pré :
L’amour atteint son apogée… 

Juillet installe ses torpeurs
Et calme un peu les ardeurs
Mais, au joli mois d’août,
Le désir, à nouveau, brûle tout :
L’amour devient fou… 

Octobre frileux flamboie,
L’amour a peur du froid.
Il s’installe près de la cheminée
Et ne cesse de nous réchauffer :
L’amour prend un goût d’éternité… 

Plus jamais ça

Il tend encore la main
Mais il n’aura plus de lendemains…
Dans un dernier sourire enfantin,
Il a murmuré «  Maman »,
Et il est mort…couvert de sang. 

Il n’est plus, c’est révoltant !
Il ne se verra pas vieillir
Alors qu’il avait encore tant à dire ! 

Disparus au combat,
Les bras en croix,
Le nez dans la poussière,
Implorant encore leur mère
En ultime prière,
Combien ont subi ce triste sort ?
La mort, la mort, sans réconfort… 

Tous envoyés au front
Comme chairs à canon,
Gibiers qu’on abat,
Tous ces pauvres soldats
Qui ne reviendront pas… 

Pathétique, tragique, imbécile guerre !
S’il existe un enfer,
Il est bien sur tous ces calvaires !
Non, plus jamais cela !
Plus jamais de combats ! 

J’y pense lorsque je vois,
Tout près de chez moi,
Ces petites croix alignées
A l’ombre des cyprès… 

La joie d’être femme

Etre femme… belle destinée !…
Amante, épouse, mère,
Généreuse et féconde comme la terre. 

Se donner avec sincérité,
Engendrer dans la félicité,
Transmettre la vie :
Pouvoir merveilleux
Peut-être venu des dieux !?
Dispenser tout son amour
Sans rien attendre en retour… 

Lorsque l’enfant pousse son cri,
Il efface la souffrance
Dans la délivrance
Et le bonheur est infini.
Et puis après, combien de nuits
A veiller sur son sommeil,
Sans faire de bruit,
Parfois jusqu’au lever du soleil !… 

Le plus important m’aurait manqué
Si je n’avais pas enfanté. 

Et lorsqu’il va s’en aller,
Surtout ne pas pleurer…
Le petit de l’Homme est libre et autonome… 

Désir

Un soupir…
Je cueille la fleur de ton désir.
Sur tes lèvres,
Une fièvre.
Ton regard s’enflamme,
Me désarme…
Je rends les armes.
Elan de tendresse,
Puis… l’ivresse…
Je me délecte à ta source
Tu m’enlaces,
Tu m’embrasses.
Dans tes bras je me laisse emporter
Pour m’ancrer…
Jusqu’au vertige.
C’est si bon d’aller
Vers ce je ne sais quoi
Qui est, toi ! 

Amour blessé

Ne peut-on se quitter
Sans s’abîmer,
Sans se déchirer
Et ne garder que les bons moments
Parfois si troublants ?…
Préserver au moins l’amitié ;
Ne pas mépriser
Celui qui s’en va,
Celui qui  nous quitte
Et ne sera plus là,
Mais, vite, vite,
Retrouver la liberté,
La liberté d’aimer à son gré
Et, même s’il en coûte,
Choisir une autre route… 

Trop de rancœur
Noircit le cœur. 

Soigner la blessure
Qui longtemps suppure,
Puis, à nouveau, pouvoir se regarder
Sans inimitié…
Même si souvent l’on pleure,
Ne souhaiter pour l’autre que du bonheur
Et tout en pardonnant
Devenir plus grand…
Après avoir crié comme une bête,
Reprendre goût à la fête
Car jamais rien ne s’arrête.
Etouffer les blancs sanglots,
Rire, danser, chanter fortissimo :
Le temps qui passe est sans retour
Mais porte en lui, toujours,
L’espoir d’un nouvel amour. 

Lorraine

Lorraine de mon enfance,
Terre nourricière
Dont je suis si fière,
Malgré toutes mes errances,
Tu restes mon espérance. 

De tant de guerres
Tu as beaucoup souffert !
Pourtant, paisibles sont tes paysages,
Merveilleux tes petits villages,
Modestes hameaux, purs joyaux
Nichés à flanc de coteau.
Je revois, à l’orée de la forêt,
Les vignes et les vergers
Gorgés d’arbres fruitiers :
Révélation pour le palais ! 

Ciel si pur des côtes de Meuse
Où la Meuse coule, sinueuse,
Loin d’être paresseuse,
Courageuse,
Comme paysans et vignerons
Installés dans tes vallons. 

C’est ici que je suis née…
Ô ma jeunesse ! Mon insouciance !
Que de réminiscences !
J’entends le clocher dans la vallée
Qui égrène le grand orémus
Des douze coups de l’angélus
Et je revois mon père,
Dos courbé, fatigué, éreinté… 

Magnifique tableau de Millet.
Le labeur terminé,
Papa priait. 

Maïté Petit

matpetit.jpg
« Le monde est fait pour aboutir à un beau livre ». Cette phrase de Mallarmé, j’ai un jour voulu la faire mienne… Il faut dire que, passionnée de musique et de littérature, j’ai eu la chance d’exercer durant de nombreuses années le beau métier de bibliothécaire et de chanter, en chorale, de grandes oeuvres classiques. A force de côtoyer la beauté et la poésie, j’ai fini par écrire moi-même quelques petits poèmes … Quelques concours plus tard, avec des résultats encourageants, ( 2ème prix du Rossignol au concours 2008 de la région Poitou-Charente- Vendée; médaille d’argent au prix De Graffigny 2008 à Lunéville,… ), j’ai fini par publier, en 2008, mon premier recueil  de poèmes intitulé : »Ame vagabonde dans un vent de liberté » . Cet événement dans ma vie m’a surtout permis d’ouvrir mes horizons grâce aux rencontres et échanges avec d’autres poètes  dans une très agréable convivialité. C’est là, pour moi, la plus merveilleuse des récompenses




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