Frêle bouleau tout écuissé
Sève le sang sève la suie
Rose printemps près de l’été
Près de l’étang tout endormi
Feuillu frileux frissonne encore
Fraîches paillettes rouge pluie
Sous les racines de l’aurore
Traînent les guêtres de l’oubli
Voici venir cerisier blanc
Comme la fleur au mois de mai
Au grand soleil pétale au vent
Rougit sa cape veloutée
Sur tes chevilles flanc de coteau
Se mosaïquent des forêts
Voguant à l’âme et vague à l’eau
Comme de superbes bracelets
c’est joli
J’ai été séduit par ce poème écrit en forme moderne avec un charme qui rappelle pourtant en bien des endroits une ambiance nervalienne. Des assemblages de mots en même temps surprenants et très heureux qui font naître une foule d’images, et laissent un paysage un peu surréaliste qui invite au rêve. C’est bien composé sans jamais sentir l’artifice. Je relève un nouveau mot dans le verbe « mosaïquer ». J’apprécie toujours les néologismes qui enrichissent la langue sans être amenés pour combler une lacune de vocabulaire ou une nécessité « mécanique de versification.
Dommage toutefois que le rythme de l’octosyllabe accroche par deux fois dans le dernier quatrain (1er et dernier vers). Pour le dernier vers par exemple, il suffirait de supprimer le « de » pour obtenir une belle chute. Mais cela n’entame pas le plaisir que j’ai eu à lire ce texte.
Un grand merci à Marie France et Dalstein. ça fait du bien d’être lue et appréciée.
Quant au vers, c’est tout à fait juste. Il faut que je peaufine encore.
Moi itou, Anne, j’aime bien tes assemblages de mots….
Comme dans un de tes textes précédents j’avais aimé :
« Frais museau cœur de cresson »
« Va fouinant le laurier-rose »
Et aussi :
« Il s’en va clouté blouson »
« Sous les yeux canins râleurs »
Juste un peu de boulot sur les règles de l’art, comme le rythme, comme dit Gérard, ou l’alternance des rimes pour valoriser tes poèmes et en ôter tous poils à gratter….
Tu as un vrai sens de l’image dans l’assemblage de tes mots, et c’est rare….
Bravo, moi j’adore….
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merci beaucoup pour vos commentaires, ça me touche beaucoup.
Voici une correction pour la dernière strophe :
Sur tes hanches flanc de coteau
Se mosaïquent des forêts
Voguant à l’âme et vague à l’eau
Comme superbes bracelets
C’est mieux, je pense. Merci Dalstein. Je dois peaufiner
Peaufine si tu veux, mais persiste. Tu as un je ne sais quoi de prometteur qui ne trompe pas, et comme aurait dit un de mes anciens préfets, -malheureusement décédé par assassinat-, en blaguant, et c’est ce que je retiens entre autres de lui dans un humour parfois décapant « c’est mon avis, et je le partage ». Formule à double sens qui était bien dans ses cordes !
Alors je partage mon avis sans hésiter. Cela fait simplement du bien de lire au gré des inspirations de chacune et chacun de « beaux passages » qui ravissent et le coeur et l’esprit, et c’est je crois la « mission » de tout poète qui n’a pas envie de passer sa vie à se regarder le nombril, mais à donner du plaisir, comme nos musiciens, comme nos comédiens, comme nos peintres, comme nos comiques, comme nos artistes de cirque etc. Un petit morceau de bonheur, qu’y a t-il de plus précieux ?