Derrière mes carreaux je regarde l’ennui
Et l’ennui me regarde et s’approche la nuit,
M’enveloppe la nuit, de son ombre troublante,
Silencieusement, m’envahit et m’enchante.
Les sons deviennent sourds, les oiseaux plus légers
Et les papillons fous aux contours ouvragés
S’en vont vers l’infini, découvrir d’autres mondes,
Que voudraient visiter les âmes vagabondes.
Avec eux je m’en vais, je m’en vais dans le soir,
Où brille doucement un ardent regard noir…
Il me suit, je le suis, car c’est celui d’un ange,
Avec tous ceux du ciel je chante sa louange !
Ô mon bel ange noir, caché près de mon cœur,
Tu éclaires la nuit et parfumes les fleurs,
Tu fais les jours plus beaux et plus grands les espaces,
Tu me donnes, vois-tu, les plus folles audaces.
Mais quand ’’Il’’ est trop loin, se déchaînent mes pleurs,
Les plus jolis tableaux perdent toutes couleurs.
N’être plus dans ses bras rend bien fade la vie
Et tout, autour de moi, sent la mélancolie.
Lorsque le crépuscule enferme mon ennui,
Mon rêve, par les airs, s’envole près de lui,
J’implore son retour, en prière sublime
Et je tends mes deux mains vers son cœur magnanime.
(Simone PONSOT)