Archive pour la Catégorie '* BARDIN-LAPORTE Nicole'

Jour de Toussaint

En un jour de Toussaint si fortement fleurie
La demeure bruissait de parents et de pluie
Qui tombait finement, en arrosant les fleurs
Venues prouver aux morts qu’ils restaient dans les cœurs.

Le petit vieux allait, à jolis pas menus
Tout courbé qu’il était et déjà fort chenu
Sans se soucier des gens, des allées et venues,
Redécorer les tombes qu’il avait retenues.

Curieuse, j’observais son drôle de manège,
Empruntant un pot là, ici un bouquet grège,
Allant les répartir sur la tombe isolée,
Qui, jour de souvenir, n’était pas visitée.

Ainsi devant la sotte et ingrate aberrance
L’injustice de vie, même dans la souffrance,
Il essayait enfin et par un grand effort,
D’établir l’équité bien par-delà la mort.

En rose et en gris… la Vie !

Pour voir les deux couvertures du dernier recueil publié par Nicole Bardin-Laporte, cliquer sur les fichiers ci-dessous :

fichier pdf Laporte EN ROSE ET EN GRIS…LA VIE…! 1ère de couverture – Copie

fichier pdf Laporte 4ème de couverture EN ROSE ET EN GRIS…LA VIE…! – Copie (2)

 

Couleurs de la vie

J’aurais voulu un lieu pour cacher notre amour,
Nous l’aurions fait joli et cela pour toujours.
Il aurait été bleu, de la couleur des cieux,
Et puis rose au matin, un régal pour les yeux.

Il serait au printemps,
D’un jaune étincelant,
S’habillerait de vert
Nuance primevère,

De mauve ou de violet,
Quand tout serait parfait,
Se teinterait de brun
Quand nous ne ferions qu’un,

Se bleuirait de nuit
Pour vivre l’harmonie,
Se vêtirait d’ivoire
Pour s’aimer dans le noir.

Puis à l’aurore encor’,
De perles de rosée,
De teintes irisées,
Nous serions caressés.

Le rouge irait chez lui
A l’heure de midi,
Et tout serait safran
Si nous étions contents.

Cette palette alors serait comme un tableau
Apportant à l’ esprit la prescience du beau.
Amour de poésie, lueurs de l’arc-en-ciel,
Donneraient à la vie un avant-goût du ciel.

Mais l’amour s’est enfui, il était trop blessé,
Et le tableau rêvé demeure inachevé.
Tous les tons chatoyants se sont parés de gris,
La lumière du lieu disparaît dans la nuit.

La main

Si mignonne elle était, si douce et potelée
Mais le hochet pourtant fermement retenait.
Elle était fort maligne et les tresses tirait,
Coquine aussi parfois, mimait des pieds de nez.

Souvent de confiture elle était décorée,
Du suc de l’encrier elle était colorée.
Elle a grandi pourtant et puis s’est affinée,
Alors un de ses doigts d’un anneau s’est orné.

Elle s’est épaissie, rompue à tout labeur,
Adroite et déliée, a soulagé les peurs
Du gamin enfiévré. A son front en moiteur
D’une tendre caresse a posé la douceur.

D’autres tâches encor’, elle accomplit, habile,
Elégante, imposante et rarement servile
Et ses fiers ouvriers tels de petits marteaux
Avec dextérité courent sur le piano.

Lors, belle travailleuse, amplement nervurée,
Sans avoir eu le temps d’être manucurée,
Délaisse son ouvrage et les armes dépose
Puis dans le marbre enfin un jour elle se pose.

Les mots

Ils fredonnent, tournoient, volètent ici -bas
Ou se jettent, se ruent en immense fracas
Selon l’heur’, le moment et rythmant pour toujours
Le bonheur, le malheur ou bien l’humeur du jour.

S’ils sont doux, ils guérissent
Et mettent sur les maux de jolis artifices.
S’ils sont fiers , ils meurtrissent :
Ceux qui les subissent n’en tirent bénéfice

Ils peuvent être carcans, enfermant à jamais
Sous un trop lourd harnais
Cette idée même enfin
De retrouver la paix

Ils se font caressants
A l’oreille de l’amant
Emu qu’un si beau jour
Lui apporte l’amour

Ils sont doux, rassurants
Lorsque l’angoisse étreint le petit cœur d’enfant
Qui, de leur multitude,
Ne connaît que « maman ».

Adoption

Adoption, adoption, drôle de situation
C’est un mot qui résonne,
A mes oreilles, qui tonne
Papa, maman,
Dites-moi, vous qui êtes mes parents :
Pourquoi les autres ont-ils
Tout le systématique
De l’enfant biologique ?

De leur famille, ils ont la ressemblance
Et puis de leur enfance,
Partagent la connaissance
Papa, maman,
Dites-moi, vous qui êtes mes parents :
Pourquoi suis-je esseulée
Souvent le cœur ailleurs,
Et comme abandonnée ?

Ecoute mon Cœur, entends chanter la joie
Qui nous est arrivée
Par ton petit minois.
Ecoute papa, maman,
Nous sommes tes parents,
Tu le sais, t’en souvient-il ?
Si tu es née ailleurs,
C’est pour notre bonheur

Adoption, adoption, c’est comme une chanson
Un très doux mot qui sonne,
Récompense et couronne
Des années de labeur,
Pour faire vibrer nos cœurs.
Ecoute papa, maman,
Nous sommes tes parents
Tu le sais, t’en souvient-il ?

Avance maintenant et essaie de rêver,
Avec les souvenirs
Que nous avons créés
Tu es bien notre enfant,
C’est là ton avenir
Nous sommes tes parents,
Pour t’aider à grandir,
Pour être à tes côtés et cela, à jamais.

Garde -le en ton cœur pour les jours de malheur.
Souviens -toi pour toujours,
Que l’adoption, au fond,
C’est une histoire d’amour,
Un chemin difficile,
Qui peut rendre fragile,
Une superbe aventure
Que d’avoir deux cultures.

Le banc

A l’ombre d’un platane, il était un vieux banc
Usé par les années mais défiant le temps
Assis là, immuable, et prêtant son corps lourd
Aux jeunes amoureux tout éperdus d’amour

Qu’il en a entendu de grandes confidences
Enoncées dans les larmes en toute innocence !
Que de serments d’amour sur lui ont vu le jour
Comme il s’est réjoui de leur servir d’atours !

Et là il est encore, accueillant à nouveau
Tous les couples chenus venus chauffer leurs os,
Egrener souvenirs, misère, peur de mourir,
Se rappeler les joies, la jeunesse, les sourires

Puis un jour endeuillé, l’amour s’est absenté
Vers le siège éloigné ses pas ne l’ont porté
Le vieux banc esseulé alors s’est descellé
A la fin d’une nuit, le vent l’a emporté.

Minouche

Elle est belle ma fille, elle est née tout là-bas,
Dans un pays lointain et qu’elle ne connaît pas.
Elle est jeune, elle est belle, mais elle est née rebelle,
De vocables curieux ses phrases elle libelle.

Tout l’insurge, la révolte, lui hérisse le poil,
Et sur ce qui me plaît, elle jette le voile.
Bêtise après sottise, elle se refuse à voir
Qu’elle perd sa terre promise et ruine ses espoirs.

Ma jolie, entends-tu ce que redit ta mère,
Qui rêve de tes efforts et qui se désespère ?
Elle voudrait tant et tant que tu comprennes bien,
Le danger qu’il y a, à rompre tous les liens,

A oublier si vite ce qu’elle t’a appris,
Elle qui a pourtant, l’expérience de la vie.
Je t’en prie n’oublie pas qu’en ce monde ici-bas,
Son unique souci, son amour, c’est bien toi.

Elle est belle ma fille, elle est née tout là-bas,

Dans un pays lointain, où un jour elle ira…

Que pleuvent les mots !

QUE PLEUVENT LES MOTS !

Poésie

Que pleuvent les mots ! dans * BARDIN-LAPORTE Nicole bardin-laporte-1-couv

Nicole BARDIN-LAPORTE

« Que pleuvent les mots ! Qu’ils libèrent la parole et
content les maux !
Que naisse l’écriture, exutoire magique aux blessures
de la vie… »

« L’art est une vibration où personne ne dépasse personne »
écrivait Jean Cocteau.
C’est sur cette affirmation que Nicole BARDIN-LAPORTE, au fil des pages, nous livre dans ce premier recueil de poésies, ses réflexions sur l’enfance, les mots, l’amour, la vie…afin qu’à petits pas comptés les mots se glissent sur la feuille blanche nourrie à l’encre du destin.
Dans cet ouvrage empreint de sensibilité, la pensée permettra au lecteur de retrouver au hasard d’une poésie, un élément de son propre parcours.

Nicole Bardin-Laporte

Nicole Bardin-Laporte dans * 1 - Présentation des artistes bardin-laporte-portrait
Née à Champigneulles, Meurthe-et-Moselle.
« Enseignante en Langue Anglaise, ayant beaucoup travaillé avec des classes littéraires, j’ai gardé une passion pour la littérature et les textes.
A l’épreuve du temps et des peines, j’ai ressenti le besoin de coucher mes émotions sur le papier, au moment où elles surgissent et me surprennent. »

Recueil de poésie, édité en Juin 2012 (autoédition)

« QUE PLEUVENT LES MOTS! »




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