Archive pour la Catégorie '* CHIRON Jean-Jacques'

Douces aréoles

Douces aréoles
Le velouté d’une pêche
Désir frugivore

Folle tarentelle (haïku)

Folle tarentelle
La valse de nos regards
Lèvres en goguette

Mauve inflorescence (haïku)

Mauve inflorescence
Un souffle chaud caressant
Nos languides corps

Frise harmonieuse

Frise harmonieuse
Tendre écrin pour mes baisers
Labiale emprise

Calme frondaison (haïku)

Calme frondaison
Matinale crinoline
Germe d’une aubade

Flocon d’aile blanche (haïku)

Flocon d’aile blanche
Un avant-goût de l’hiver
Le gel des amours

Un frisson d’automne (haïku)

Un frisson d’automne
Les feuilles couvrent le sol
L’or rejoint la terre

Puissance des flots (haïku)

Puissance des flots
Complicité des brisants
Le chant des embruns

La marguerite

Comme au gré d’une marguerite,
Quel futur s’impose à l’amour ?
Voici depuis le premier jour
Ce frisson dont le cœur hérite.

Chaque être devient émérite
A rendre meilleur son séjour ;
Comme au gré d’une marguerite,
Quel futur s’impose à l’amour ?

Lors, fidèle au plus tendre rite,
Vivant baigné d’un peu d’humour,
Libérant l’âme sans détour,
Nulle amertume ne m’irrite,
Comme au gré d’une marguerite.

Elan vernal

D’un seul regard tu m’émoustilles :
Je sens un frisson de bonheur
Entre narcisses et jonquilles.

Sous l’envol des charmeuses trilles
D’oiseaux formant un joyeux chœur,
D’un seul regard tu m’émoustilles.

Telle une étoile tu scintilles
Pour mieux oublier ta candeur
Entre narcisses et jonquilles.

Reste la plus tendre des filles :
Avec un sourire enjôleur
D’un seul regard tu m’émoustilles.

Quand, d’une main, tu me titilles,
Ta caresse exalte mon cœur
Entre narcisses et jonquilles.

L’aura d’amour dont tu t’habilles
M’invite à combler mon ardeur !
D’un seul regard tu m’émoustilles
Entre narcisses et jonquilles !

Galaxie mirabelle

L’amène citadin, fidèle astéroïde,
Fête une jeune étoile au charme oriental,
Suivant son char fleuri, mobile piédestal,
Vers l’antre où se déguste un prodige fluide.

Emu par un alcool subtilement fruité,
J’admire cette ville à l’humeur débonnaire ;
Ce flux, pour mieux ouvrir l’huis sur l’imaginaire,
Active mon regard d’une étrange acuité :

L’antique agglomérat, nébuleuse messine,
Exalte ses atours en un songe soyeux ;
Tel un monde paisible éblouissant mes yeux,
Près de l’urbaine frange un royaume fascine :

Doux essaims flavescents, d’innombrables soleils,
Fruits que l’Ame lorraine avec tant d’amour glane,
Se mirent dès le soir dans l’onde mosellane
Sous un tulle abyssal ourlé de cils vermeils !

Le livre dans tous ses états

Le livre dans tous ses états dans * CHIRON Jean-Jacques chiron-2013-j.l.-longuyon-honor.jjc-001

Lisbonne

La marine fraîcheur s’épanche sur la rade
Et frôle l’aire urbaine en un flux diligent.
Déposant sur les flots des friselis d’argent,
Le céleste archipel indolemment parade.

Au bord de l’estuaire, une tour ciselée,
Dont la robe opaline exalte la splendeur,
Révélant de jadis l’usage salvateur,
Honore un conquérant, égale un mausolée.

Sur un mont de la ville, un castel lumineux
En demeure un fleuron aux murailles altières ;
Un seul nom sans rival, par-dessus les faîtières,
Se lie aux vieux faubourgs par d’infrangibles nœuds :

Je vois, près d’un café, du plus grand des poètes,
Se dresser l’effigie inscrite dans l’airain ;
Une émouvante voix, au charme souverain,
L’arbore en un fado cher aux cœurs lisboètes !

Les colons d’Acadie

Suivant le Malouin au nord de l’Amérique,
Epris de liberté dans leur quotidien,
Ils allaient conquérir le royaume indien
Et nourrissaient leurs vœux d’un rêve allégorique.

Loin du songe aurifère animant l’Ibérique,
Ces premiers fondateurs du sol canadien
Ne pouvaient se douter qu’un néfaste gardien
Cèderait leur province à l’Anglais vampirique.

Au bord du Saint-Laurent, d’un noble cœur féal,
Attirés vers l’espace où naitra Montréal,
Ils vécurent, troublés, un instant mémorable :

Sur la neige couvrant la frange de Beaupré,
Reposait, comme empreint du zénith empourpré,
L’éblouissant reflet d’une feuille d’érable !

Charmes du terroir

      (Inspiré par un tableau du peintre Pernes

exposé dans le restaurant “Le Terroir” à Santenay)

 

Des charmes du Terroir à ceux issus de l’Art,

        Liés à cette douce escale,

Je garde en souvenir dans mon cœur sans retard

        L’esprit d’une flaveur locale.

 

L’automnale palette œuvre au gré du hasard

        A teindre en tons divers la vigne

        Où murit le plaisir insigne

Des charmes du Terroir à ceux issus de l’Art.

 

        L’harmonie éclaire la toile :

        Savamment l’épure dévoile

Une invite à m’ouvrir le monde bien à part

Des charmes du Terroir à ceux issus de l’Art !

Etrange empyrée

Etrange empyrée
Un doux parfum sidéral
Nuages lavande

Près du Mont-Saint-Michel

Mon frère, approche-toi. Sans crainte, prends ma main.
Face à l’orbe de cuivre en ce jour qui régresse,
L’église où l’humble cœur s’embrase d’allégresse
Reflète sobrement l’épiscopat romain.

Forts d’accéder, tous deux, à ce Haut Lieu, demain,
Nous devrons éviter cette lise traîtresse :
Tant vinrent y périr en criant leur détresse…
Quel froid et glauque enfer pour l’intrépide humain !

Grâce aux accords subtils du bronze séculaire,
Un psaume vespéral, bénissant l’insulaire,
Sème sur l’antre impur ses limpides accents.

Tandis qu’autour du Mont, monastique nacelle,
La brume effleure l’onde en lés opalescents,
L’Archange aux ailes d’or, dans l’éther, étincelle !

Horizon

Flux d’ambre céleste 

L’or d’une plage déserte 

Songe immaculé

Un frisson sur l’onde

Un frisson sur l’onde 

Un florilège fluide 

Promesse d’amour 

Pour une terre fraternelle

(En hommage à l’Abbé Grégoire) 

  

  

Offrons-nous, aux enfants, la paix des nations ? 

A quelle vie ainsi nous les initions 

    Dans ce monde en alarme ? 

Au cœur de tous les temps l’Homme parfois se perd, 

Nourri d’un culte extrême, épris du feu qui l’arme 

    Pour tuer en expert. 

  

Qu’une race envers l’autre impose l’esclavage, 

Son acte vil nous montre une horde sauvage 

    Acquise au lucre obscur. 

La misère endémique exige qu’on offense 

Par un labeur cruel, gage d’un noir futur, 

    Les jeunes sans défense. 

  

La haine encor détruit nos rêves salvateurs, 

Transformant des humains en horribles vecteurs, 

    Vêtus d’ignominie. 

Le combat pour l’Amour se construit constamment. 

Vivre en toute amitié dans la joie infinie 

    Reste mon seul serment. 

  

Approuvant tes écrits, ton esprit nous éclaire 

Sur les valeurs à suivre en un pacte exemplaire,  

    Parchemin granité. 

Aussi, portons bien haut, tels bénis du Saint Chrême, 

Au fronton de nos cœurs le mot – FRATERNITE -, 

    Comme enseigne suprême !   

 

Houspilleuse muse

Arrête-toi ! Quel crime ! 

Deviens-tu l’insensé, 

Aimant être tancé 

Lorsque son art déprime ? 

  

Que m’offre-t-il en prime ? 

Un vers mal cadencé ; 

Puis, joue à l’offensé 

Quand mon ire s’exprime ? 

  

Mon cher dadais dodu, 

Y trouves-tu ton dû 

D’ouïr mon invective ? 

  

Tu connais mon humour… 

Pour que ta foi s’active 

Garde-moi ton amour. 

Ausone

Sais-tu qu’un patriarche, ancien nocher, Noé, 

Ce fabuleux héro des bibliques annales, 

Organisant du vin les mœurs artisanales, 

Rêvait de concevoir l’uvale Siloé ? 

  

As-tu, comme Iacchos, vidé l’œnochoé ? 

Retracé plusieurs fois jusqu’aux heures finales 

Les plaisirs envoutants de vives bacchanales ? 

Poussé ce mot festif, plein d’ivresse : évohé ? 

  

Fort d’exalter la Gaule, oubliant l’Ausonie, 

Par d’ïambes portés vers la polyphonie, 

La Moselle et ton cœur formèrent un canon. 

  

Aussi, je songe au jeu des antiques bacchantes, 

Puis, savoure un nectar aux flaveurs éloquentes, 

Prolongeant ce délice en éloge à ton nom. 

 

Totem

Sœur du temps des moissons, la douceur automnale 

S’attarde longuement au sein de la cité 

Où le bienfaisant calme, en un songe incité, 

S’imprègne dans le soir des parfums qu’elle inhale. 

  

Je sens un flux mystique au charme invocateur : 

Lorsque l’âme s’émeut pour l’éclat d’une étoile, 

Fervente exhalaison, l’espérance dévoile 

Un nouvel hymne offert au divin Créateur ! 

  

La ville désormais demeure la gardienne 

D’un étrange symbole, œuvre amérindienne : 

Son ornement subtil forme seul un rescrit ; 

  

Rêve-t-il, fort d’un culte issu d’un autre monde, 

Que s’élève vers lui dans cette nuit profonde 

Tous les chants ancestraux louant le Grand-Esprit ? 

  

Pour ceux qui voudrait connaître l’histoire de ce Totem, ils peuvent 

consulter le site www.longuyon.fr. 

La richesse d’aimer

Dans le cadre du téléthon, j’ai composé le poème ci-dessous 

pour un petit garçon atteint d’une maladie génétique orpheline. 

  

  

La richesse d’aimer reste un trésor unique, 

Fragile talisman de nos cœurs hyalins. 

Transfigurant les jours en sublimes vélins, 

Semence d’un regard, l’amour se communique. 

  

Chaque instant de bonheur, telle une ample tunique, 

Ornemente les corps loin des funèbres lins. 

La richesse d’aimer reste un trésor unique, 

Fragile talisman de nos cœurs hyalins. 

  

Forts d’un espoir solide et leurs actes malins, 

Au mal pernicieux tes parents font la nique. 

Constamment tu reçois les plus tendres câlins, 

  

Reflets d’un besoin cher à bien des orphelins : 

La richesse d’aimer reste un trésor unique, 

Fragile talisman de nos cœurs hyalins. 

  

  

Cette forme fixe est appelée « Sonnetin » qui fait l’amalgame 

des règles du rondel et du sonnet. La composition des rimes 

est la suivante : A*B*BA ABA*B* ABB AA*B*. La mienne 

est différente, car elle a suivi l’inspiration du moment. 

Pour plus de renseignement sur cette forme fixe, lire 

l’article de Gérard Laglenne à la page 40 de la dernière 

revue Art et Poésie du 4ème trimestre 2010. 

Talmont sur Gironde

De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières, 

Escale emblématique acquise aux pèlerins, 

Ecrin du temps jadis nacré d’oiseaux marins, 

Il s’affirme à l’écart des emprises fermières. 

  

Calice intemporel, intangible vecteur, 

De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières, 

Sa vieille église adresse un psaume protecteur 

Envers tous les bateaux dès leurs courses premières. 

  

Dans ce paisible lieu, joyau du littoral, 

Où s’exposent sans fin tant de roses trémières, 

De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières, 

Chaque ruelle arbore un même écho floral. 

  

Quel plaisir d’y chercher les sources coutumières 

En cette enluminure où l’homme aspire encor 

A ce fondre humblement au sein de son décor, 

De l’aube jusqu’au soir, sous diverses lumières !

Resurgence

Le charmant souvenir des câlins de ma mère 

           Simplement ne s’efface pas. 

O ces instants d’amour ! Mon cœur les énumère 

            Plus fort bien après son trépas. 

  

Un flux de regrets rend ma vie encore amère 

            D’où s’exhume d’un pur linceul, 

            Souhaitant me sentir moins seul, 

Le charmant souvenir des câlins de ma mère. 

  

             Devant son jardin sépulcral, 

             Délaissant la source du Graal, 

J’orne d’éternité dans mon âme éphémère 

Le charmant souvenir des câlins de ma mère. 

 

Le Styx immonde

Chère Europe, crains-tu de vivre insomniaque ? 

Un symbole de paix gît au fond d’un carnier. 

Refuses-tu de voir, par ton jeu casanier, 

Des bataillons meurtrir la terre bosniaque ? 

  

Une vague féroce, affreuse maniaque, 

Se rit des Droits de l’Homme, hymne du prisonnier ; 

Ce flot profanateur, fossoyeur rancunier, 

Se nourrit d’un limon au goût démoniaque. 

  

Dans ce conflit pénible aux putrides enjeux, 

L’hydre érige la haine en un temple outrageux, 

Fort de piliers humains, – viles caryatides – ! 

  

Souffres-tu cet enfer ? L’effroi que l’on ressent ?
Défais l’impur griffon d’où suppure, incessant,
 

Le fleuve du nazisme aux effluves fétides !                

 

Au chantre narbonnais

Dans un immense clos, royaume du platane, 

Le matin s’appauvrit des nocturnes parfums ; 

Une chorale ailée, en rythmes peu communs, 

Allègrement distille une aubade occitane. 

  

L’onde abyssale épouse une danse gitane, 

Insensible aux accords des rivages cajuns ; 

L’orbe stellaire irise à peine les embruns 

Que soulève parfois la vive tramontane. 

  

D’une invisible nef, notre ange troubadour, 

D’échos harmonieux, tel un hymne à l’amour, 

Au fil des jours séduit la frange léonine. 

  

Tout son bonheur se fond où sa musique tend 

Pour mieux griser d’un art une tendre ménine : 

La mer ganse d’azur l’âme du Fou chantant ! 

Provençal crépuscule

Sensible à l’horizon, le jour brisé se sauve,
         Laissant, sous les cieux constellés,
Sur le miroir lunaire, enseigne du mont chauve,
         La nuit poser ses noirs scellés, 

Un parfum de lavande orne d’un voile mauve
         L’incandescence du couchant ;
         Négligeant ce tableau touchant,
Sensible à l’horizon, le jour brisé se sauve. 

         Fort loin du fleuve magistral
         Qu’effleure sans fin le mistral,
Dressant sa forme ultime en une frange fauve,
Sensible à l’horizon, le jour brisé se sauve.

Le mot du Président du jury du concours littéraire du Centre d’Art Lorrain

En mettant à l’honneur Jacques Prévert pour cette remise de prix du concours de littérature patronné par le Centre d’Art Lorrain, nous sommes heureux du nombre de participants qui se sont engagés et les en remercions.
Pour rendre hommage à cet artiste passionné des mots, je me suis surpris à commettre modestement un scénario au travers d’un rêve :
…Je marchais à ses côtés dans son village. Nous conversions en nous amusant à créer des phrases ornées d’un jeu de mots.
Il m’en proposa une : « Les sots, s’ils sont de Lyon, cela n’empêche pas des andouilles à Vire ! »
Et moi celle-ci : « Tu me reproches de ne composer que des sonnets ; vois-tu, à tes yeux, je passerais pour un drôle d’oiseau si je vivais sans sonnet ! »
Plus tard, la discussion tourna autour de la poésie de manière plus sérieuse.
En rejoignant la maison, nous pouvions apprécier la douceur du vent apportant la fraîcheur de la mer, l’odeur de la terre humide et le feu du soleil couchant.
Dans son atelier, je lui proposai un poème reprenant l’amour né des quatre éléments cités plus avant avec l’espoir qu’il séduirait son goût pour le surréalisme : 

Moi, si j’étais la terre ouverte à toute flore,
J’attendrais ta corolle exhalant son parfum,
Pour sentir en ton âme, ô moment opportun,
A l’ombre d’un soupir l’amour enfin éclore. 

Moi, si j’étais de l’eau, sans perdre un seul instant,
Je te caresserais de mon âme fluide,
Pour, dans l’étreinte, enfin te voir en néréide,
T’exalter en soupirs par un désir constant. 

Moi, si j’étais le feu, d’une subtile flamme,
J’embraserais ton corps doucement tout le jour,
Unissant dès le soir, en des gestes d’amour,
Chaque soupir nocturne au plaisir qu’il réclame. 

Moi, si j’étais le vent, fils d’un pôle idéal,
Je chanterais ton nom, tel un poète hellène,
Pour mieux t’offrir ainsi ma douce cantilène,
Jusqu’au dernier soupir demeurer ton féal ! 

A ma déconvenue, le rêve s’arrêta net et je ne pus savoir ce que Jacques pensait de ce poème.
Ainsi, chers Amis, l’imaginaire se meurt parfois et se ramasse à la pelle comme les feuilles. 

Jean-Jacques Chiron
Président du Jury 

 

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