Elle lit
tout amour et sans rien maudire.
Elle pose sa voix sur l’oiseau lire,
il vole à mes oreilles,
il porte sur lui une femme
qui chérit nonpareil
l’exercice qui déclame.
Elle lit
et d’un présent des mots rien n’est instant,
tourne les pages
au rythme de la lecture d’un voyage.
Elle lit,
les mots s’écrivent
et de proche en proche, accentuée :
l’histoire déroulée, à ma rive,
rend tout ouï et captivé.
Elle lit…
et les yeux écoutent…
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Archive pour la Catégorie '* BONTEMPS Alain'
Sur les points il pose les i
et l’ordre des choses et renversé,
sa façon d’être à la malice de l’enfance
en reviviscence à chaque instant qui sert son insolence d’adulte.
Histrion, il marche sur les mains pour montrer sa liberté
et retombe sur ses pieds
pour regardeur de ses contemporains faire tomber les masques,
dresser les portraits parfois au vitriol, singer.
Il se rit des esprits engoncés prisonniers de leur éducation,
de leur morale et avec impertinence déjoue la réflexion tirée
à quatre épingles en jonglant avec les mots.
Il compare l’importance à l’immensément rien et trouve
l’essentiel en la face cachée,
il peut user de sarcasmes
pour laisser à la saveur piquante de la moquerie,
sa règle démesure, grossit le trait
tandis qu’il a un principe : mieux vaut en rire.
Il a la générosité qui n’égratigne qu’un seul
pour rassasier tous les autres
mis en œuvre dans la fonctionnalité de leurs zygomatiques,
la pirouette est son issue pour ne jamais disparaître,
le pied-de-nez son arme pour désarmer,
il n’est pas au cirque et le fait…
Applaudissements …
Ma rivière ne regorge pas de poissons
ni de pêcheurs à la ligne.
Au-dessus d’elle, pas de libellules pour voleter,
pas de barques qui vont à vau l’eau,
pas de hérons,
pas d’ombrages dessinés à sa surface
transpercés aux ajours par les rayons du soleil,
pas de saules blancs ou de peupliers qui la bordent sur ses rives,
pas de nénuphars ou d’iris jaunes le long de ses méandres,
pas de courant quiet,
pas de bucolique pour la baigner d’une atmosphère.
Ma rivière à un pont entre elle et le ressentir
où coule l’énergie fleuve dans le sang qui verse à ma vie.
Elle me parcourt comme la sève nourricière
qui ne sèche pas,
rutilante et intarissable dans le paysage incarné.
Ma rivière est tant que dure la vie…
Le sang des coquelicots éclatants ne sèche pas,
les boutons d’or enfants du soleil rayonnent flavescents,
la coccinelle : bête à bon Dieu se pose sur la main
et le présage heureux enjoue.
Poids de plume l’herbe se balance au vent
comme la fiancée chavirée de l’été,
la lenteur semble effilocher la course du temps
et la quiétude épargner de toute emprise
l’air libre qui règne en partage.
Un secret éthéré écoute le chant du coucou
qui n’a pas construit son nid,
le trèfle à quatre feuilles se cache dans le pré
et portera chance au garenne et à qui se promène.
Plus loin, à sa lisière, le bois promet un tapis de mousse,
une petite route champêtre s’étire dans le paysage
bordé de champs où le blé a fait ses grains,
la moisson approche comme la rente des efforts de sueur.
Une jeune fille à bicyclette qui passe en tenue vaporeuse
apporte une présence fraîche au délice enivrant de juillet
et la lumière , là, a un regard qui vous fait rencontrer
d’autres yeux limpides et doux…
Sur le taillis, j’ai vu la belladone :
belle-dame qui attrape par sa beauté
et nous tromperait avec ses fruits qui empoisonnent.
Je n’ai pas pris la dame
et de son rose elle étincelle encore.
Je ne suis pas un cueilleur de couleur
qui estompe ce qui ose au milieu des herbes…
Voici un printemps
Avec vous dedans
Voici tant et tant d’amour venant
Voici l’hirondelle
Volant sur l’air
Voici l’air du temps
Il chante vert sur les feuillées nouvelles
Il chante les fleurs uniques ou en ribambelles
Il chante tout le temps
Voici un printemps
Avec vous dedans
Vous retournerez au bois
Au bois du muguet de l’an
Vous en ferez un bouquet
Cueilli frais par les enfants
Voici un printemps
Avec vous dedans
Regain et tenue plus légère
Sa sève monte à l’engouement
Et entend sa messagère
Voici un printemps
Avec vous dedans
Voici tant et tant d’amour venant
Voici l’hirondelle
L’hirondelle fait le printemps
Le père Noël comme un coquelicot saupoudré de neige
bat la campagne mais pas le fer.
Il apporte aux enfants dans leurs chaussons :
un jeu de construction, un livre ou je ne sais quoi encore !
Puis, au matin, un bonheur étincelle d’un coup.
Le trèfle à quatre feuilles au milieu des trèfles,
dans ne pas attendre,
dans oser,
dans les pas dans le pré sans le chercher
pour qu’il nous trouve, nous saute aux yeux
et se laisse cueillir entre deux doigts…
Trésor de la chance…
D’un ciel floconneux
Un manteau d’innocence
Un paysage blanchi
Blanc comme neige
De neige, blanc
La lumière venant de lui dans la gelure hiémale
Comme le pardon d’une saison
Qui peut-être impie dans l’hiver ?
Préface anticyclonique, soleil
Pile ou face : non
Pas de hasard à te regarder
L’échappée belle, d’yeux à yeux,
sans fard, se dit : une dentelle,
un amour en ses ajours, en ses creux
La vérité y brille, darde
Un œil cille
L’autre le regarde infrangible
Une volte-face serait mentir d’un nuage
mais un ciel lisse ne l’a pas à effacer…
Efflorescence bleue…
Épilogue anticyclonique
Beau fixe
Face à face, un baiser de framboises
et que l’envie le refasse…
L’anarchie des pierres le borde.
Ni rond, ni carré : il a la forme inspirée qui s’insère au puzzle du jardin.
Ses nymphéas fleuris blancs et jaunes son l’archipel sur l’onde
où saute une grenouille qui dit beaucoup de choses et coasse.
Du trèfle d’eau se dévoile dans la transparence émeraude
et fait les détours à la nage lente des poissons rouges.
Des roseaux émergent d’un peu de verticalité
et suivent de leur épi de velours, doucement, l’air qui flâne.
Un saule pleureur qui pleure des feuilles d’argent, tout à côté,
tombe comme une cascade
et la fraîcheur se respire comme les sels d’être bien.
Un petit coin d’eau trop petit pour être enjambé par un pont japonais…
Un petit coin d’eau comme un peu de Monet…
J’aurais voulu,
J’aurais aimé,
J’aurais mieux fait…
Non, ce vécu…
Je l’ai voulu,
Je l’ai aimé,
Fait pour le mieux,
Pour que naisse un beau souvenir sans regret.
Parce que les regrets prennent racine sur l’insuffisance d’avoir voulu,
L’insuffisance d’avoir aimé,
L’insuffisance d’avoir fait pour le mieux :
Mauvaises herbes du vécu dans une friche qu’il faut cultiver vraiment…
Un toit dehors, trop haut : le ciel
Une maison dedans, trop petite, comme un demi oubli
Un cœur blessé
Et : » À votre bon cœur, vous qui passez. »
Pas assez pour le ventre
Pour revenir où l’on rentre
Au milieu des hommes…
Un homme à la gomme…
De la fontaine à gueule de lion, jaillissement frais,
coule un verre mousseline qui bouillonne à la surface du bassin.
Il pleut et la pluie en traits de cristal y joue le clapotis de ses notes.
Une moire de transparence y mire la vie.
L’eau vient à la bouche de quelqu’un qui passe là
et il chante : À la claire fontaine…
» Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai. »
La fuite trisse de tout ce qu’on n’attrape pas :
le pompon du manège,
quelqu’un qui a volé l’orange,
la musique en arpèges,
la jeunesse au sourire d’ange.
La fuite trisse de tout ce qu’on n’attrape pas :
la main caressante qui quitte la joue,
l’ombre absorbée par la pensée triste,
l’image nette qui devient floue,
le bonheur qui s’est refusé
et le bonheur d’après sur la même piste…
Écorné, il faut suivre la fuite et la rattraper…
les oiseaux passent dans le ciel,
l’envie dans le bonheur,
les chagrins les suivent ou un ange
et nos pas promènent notre âme…
lui dédient des évocations à picorer…
Les premières pages en lecture gratuite chez l’éditeur Edilivre.
La Terre tourne en rond
On voudrait qu’elle tournât en rondes
La Terre tourne en douleur
La Terre tourne à la guerre
Se sont ses hommes qui pleurent
Se sont ses hommes qu’elle perd
La Terre tourne en rond
On voudrait qu’elle tournât en rondes
On regarde… la Terre tourne à l’horizon
De tous ceux qui lui veulent du bien et font la fronde
Prix de l’humainement, les nominés sont :
Un début d’espoir de paix, demain en bouton
Ceci, cela… ce qu’il faut pour y croire
La Terre peut se retourner
Elle comprend qu’elle tourne pour avancer
La Terre tourne en rond
Elle commence une ronde
L’envie n’est plus là et le visage potu, quand plus rien ne rit,
ne va, ne se souvient plus à l’hameçon de vivre avoir mordu. Il
faut un appât nouveau… Un esprit étourneau rate la marche
et c’est cette étincelle, cette étoile de lumière qui fait remordre
à la vie…
Charpie d’un regret… voir un jour la tour Eiffel.
Et puis, comme c’est un regret :
puzzle d’un regret,
mea culpa à un désir…
Être au pied de la tour Eiffel…
En passant par un trou de souris
j’ai vu même un oubli
En passant par le belvédère
j’ai vu la réalité paysagère
En passant le gué
j’ai vu l’autre rive et ai marché
En passant le temps
je n’ai plus vu la montre, le cadran
En arrivant dans la rue
des passants faisaient le pied de grue…
En passant un bonjour
on me l’a retourné…
La joie exhale son soleil,
son été d’allégresse,
met sur son visage un sourire à ses lèvres,
creuse ses fossettes entourées d’éphélides
et ses joues sont tiquetées de points
comme autant de vitamines orangées.
Une philanthropie appelle sur son teint à l’éclat céleste
pour que ceux en peine se hissent au même ciel.
Glissé longuement dans la nuit,
encore allongé sur la campagne dans l’engourdissement de l’inerte,
le matin au creux de son lit ouvre la lueur diaphane du crépuscule.
Sur un arbre, une chouette pousse un hululement et bouscule le silence.
Du rideau nocturne apparaissent des chemins bordés de couleurs
et mêlés à des restes d’ombres.
Des bosquets de bouleaux s’érigent en relief et se détachent du ciel
dans les prémices d’ascension du jour.
À leur pied, la rosée casse son collier et pare de perles l’herbe coquette.
Les maisons du village, au bout de la perspective des glèbes en plein étirement, montrent à nouveau leurs fenêtres.
L’aurore au soleil levant du lointain a commencé le jour…
Bientôt l’Angélus…
Avec le passage de la faux,
le pré se coiffe court :
l’éternité y est en cours… le regain y pousse aussitôt.
L’herbe folle ou mauvaise, repas des lapins,
reprend ses aises, à côtés de lopins,
comme des cheveux sur un crâne terreux.
Un faune promène son âme, là,
rabonnie quand viennent les beaux jours.
Il permet qu’on y cueille un brin d’herbe comme un brin d’éternité…
Un jour, il lui écrit une lettre
Son lendemain, il lui écrit une lettre
Chaque jour, il lui écrit une lettre
Il voudrait lui écrire toutes les lettres
Il n’a que celle des sentiments du jour
Puis un jour, il lui porte ses mots…
et l’être a remplacé la lettre…
Parfois, c’est comme chaque fois :
il se love à l’opposite sur son fauteuil.
Parfois, c’est encore une fois :
les fleurs du vase qu’il mordille sur la table.
Parfois, c’est comme ça, une fois :
quelque chose qu’il n’a jamais fait :
monter sur la niche du buffet.
Parfois, c’est pour une fois :
il n’est pas bredouille,
il revient de la grange avec une souris.
Parfois, c’est tout à la fois :
un enfant espiègle,
une tête qui se frotte si belle de sollicitude,
un ronron qui berce.
Parfois, c’est tout chat…
Sur la piste,
dans l’orgie de lumière
un clown fait son tour,
jardin des artistes
des enfants tout autour.
Il est l’auguste et tombe…
Un enfant crie : » Poum ! »
Et tous sourient puis éclatent en rires profus de dents.
Allongé, » le nez rouge » supplie en jérémiades…
…………………………………………………………
Dans le jardin des artistes,
au milieu de la piste,
il y a toujours un clown blanc…
Arrive le clown blanc une étoile d’argent à l’œil droit.
Aussitôt, il hèle vers les coulisses :
» À l’aide mes amis, ma famille étoilée »
Et chaque étoile des numéros précédents du spectacle
revient en piste.
La première revenue, par la main,
relève l’auguste soulagé qui salut.
Le public ravi applaudit comme un coup du ciel.
………………………………………………………..
Sur la piste un clown à fait son tour,
au jardin des artistes
des enfants tout autour,
et dans l’orgie de lumière…
le cirque sera toujours la piste aux étoiles…
Il y a un pâtis où les vaches paissent
Il y a une jeune fille les cheveux noués en tresse
Il y a les girolles dans la mousse du bois d’à côté
Il y a un lièvre qui coure vite pour ne pas être attrapé
Il y a les galets roulés du ruisseau, polis
Il y a un coq qui chante au réveil
Il y a un seau d’eau claire tiré du puits
Il y a du raisin, en été, qui pend de la treille
et par-dessus… quelques mûres pour le vider heureux…
Du nid grouillent des pépiements.
Il y a, dans son cercle de brindilles,
des duvets d’encore petites plumes,
des duvets d’enfants.
À la becquée, les petits yeux ronds s’allument :
il faut bien dire sa faim a maman.
Du nid, pelotonné chaudement,
l’appétit veut prendre son essor
un jour sous le soleil et aussi dans la brume,
les pépiements devenir chant,
l’oiseau être de plumes… volant…
De la fontaine à gueule de lion, jaillissement frais,
coule un verre mousseline qui bouillonne à la surface du bassin.
Il pleut et la pluie en traits de cristal y joue le clapotis de ses notes.
Une moire de transparence y mire la vie.
L’eau vient à la bouche de quelqu’un qui passe là
et il chante : À la claire fontaine…
» Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai. «
Dans le cri du temps
il y a à la seconde près :
la douleur du grain de sable
dans la mécanique de la vieille horloge,
il y a en ses entrailles la mort qui dit non,
la trotteuse muette,
le temps qui passe sans plus aucune mesure,
se désincarne et devient l’âme de l’air du temps.
Dans le cri du temps,
il y a le silence de l’objet inerte :
sentinelle appendue au mur
de ceux qui n’ont plus d’heure.