Archive pour la Catégorie '*02 – au bord de la mer'

Le grand-père et l’enfant

« -Dis, grand-père je voudrais retourner à la mer ! 

On referait des châteaux… 

 

Je connais des eaux tièdes, 

Regardant partir les bateaux dans le port 

Elles emportent avec elles, la monotonie. 

 

Je connais des eaux froides 

Entraînant les bateaux vers les rochers 

Qui  transportent ainsi la vilenie. 

 

Je connais de belles eaux 

Offrant aux bateaux un soleil couchant 

Elles partagent avec nous la beauté de la vie. 

 

Je connais des eaux douces 

Prévenant les bateaux de leurs phares lumineux 

Qui reflètent toujours la bonté de la vie. 

 

Je connais des eaux farouches 

Frappant les bateaux de leurs lames rebelles 

Elles hurlent surtout les mots dits 

 

Je connais des eaux profondes 

Ne se lassant jamais d’accueillir les bateaux 

Qui sont un puits de tendresse et d’oubli. 

 

- Ces eaux là n’existent pas, grand-père ! Je n’ai rien compris à ce que tu as dit ! 

  

- Tu sais, petit, tu verras cet été, les eaux ondulent, ricochent sur les obstacles, tombent, montent, se faufilent, filent, elles portent et engloutissent, peut-être plus tard, un jour, quand tu les auras bien regardées, tu diras… Je connais des eaux tièdes… » 

La mer

La vague sur ses rocs a des rumeurs sinistres.
La vague par ses chaos creuse les roches bistres.
J’écoute anxieusement, couchée sur la falaise, monter les hurlements qui
jamais ne s’apaisent.
Sans arrêt dans la nuit, le ressac sonne et gronde et ce sinistre bruit,
c’est la rumeur de l’onde.
Les tristes cormorans que la nuit épouvante ont fui le firmament et sa
lueur manante, seul un vieux braconnier avance dans la crique emportant
ses casiers.
Son ombre famélique se dessine un instant sur la grève où il passe, que
son pas hésitant marque de place en place.

Saint-Georges-de-Didonne

Un petit coquillage 

Que la vague abandonne  

Au sable de la plage 

De Saint-Georges-de-Didonne. 

 

Une brise légère 

Caresse mes cheveux 

Tandis que sur l’eau claire 

Courent des rides bleues. 

 

Solitaire, un vieux phare 

A l’horizon s’amarre 

Tout comme le nénuphar 

Au milieu d’une mare. 

 

Le ciel couleur turquoise 

Sertit un soleil d’or ; 

Deux cerfs-volants s’y croisent 

Planant comme des condors. 

 

Des pelles et des râteaux 

Façonnent le sable 

Et bientôt des châteaux 

En sortent comme d’une fable. 

 

Hop ! je prends mon élan 

Et … plouf ! dans l’océan 

Qu’effleurent les goélands, 

Je me jette céans. 

 

Une sirène encor 

Gémit dans le lointain : 

Un bateau rentre au port ; 

Le jour déjà s’éteint. 

A la Guadeloupe

Pays où je rêvais d’aller à vos côtés, 

Terre lointaine, île du vent sous le tropique, 

Dont je sentais si fort le charme romantique, 

Antilles adorées aux éternels étés… 

 

Soleil brûlant, peaux colorées… mille beautés 

Que je voyais dans vos prunelles exotiques, 

Patois créole aux chauds accents, danses typiques, 

Paradis où la mer offre ses voluptés… 

 

Plages au sable fin, à la tiédeur du soir, 

Lorsque la lune enfin baigne son doux visage 

Dans l’onde reposée… Heure où sur le rivage 

 

J’aurais aimé la nuit, auprès de vous, m’asseoir… 

Pays du bout du monde où ma douleur est née ; 

Puisque c’est là que vous m’avez abandonnée ! 

 

                                               Simone PONSOT 

Marée basse

                   Tenus en laisse au rivage, 

                            la coque engoncée dans la vase, 

                                      quelques bateaux impotents, 

                            affalés sur le flanc, 

                                      agonisent… 

 

                                               Mais la mer reviendra sur la plage … 

 

                   Elle passera tout doux sa langue 

                            au tendre des ventres vernis 

                                      pour qu’à nouveau 

                            les bateaux 

                                      tanguent… 

Sur la mer et les matelots

La mode à une époque fut de composer des chansons sur la Mer et la Marine…. Comme je suis de lignée Vénitienne, que nombre de mes ancêtres furent marins, que mon père fut marin dix années durant avant d’émigrer en France, que je fis le marin pêcheur pendant plusieurs saisons en Bretagne du Nord, je me sentis l’apostolat pour écrire une chanson sur ce thème….

 Pour cette chanson,  je ne composai pas  la musique…. Non pas que j’en fus incapable, mais je voulais que cette chanson soit une œuvre commune avec le musicien, chanteur et ami qui habituellement m’accompagnait, Jean-Marie Duwicquet, parti depuis en Martinique, vivre sur un bateau, comme par hasard…. Comme je citai son nom dans les paroles de cette chanson, je désirai qu’il fût le compositeur de la musique….

J’ai pris plaisir à écrire cette chanson sur une seule rime en « O », rime masculine (mes préférées) disposée par quatrains de rimes parfaites…. Les vers de douze pieds sont cadencés sept plus cinq pour les besoins de la mélodie….

« Sur la mer et les matelots »
Guitare capodastre 1


Mim                                                                              
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Do                                                                                         Si7

Nous aussi on peut pousser quelques trémolos
Mim                                                                           
Nous aussi on peut chanter un méli-mélo
Do                                                                                Do   Mim
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots

Sol                                                                           
On n’a jamais embarqué sur le Santiano
              Do                                                                          Si7
Avec ses mâts et ses nœuds et tous ses tonneaux
         Mim                                                                                 
On s’appell’ pas Hugues Auffray ni même Renaud
                 Do                                                            Mim
On n’a jamais embarqué sur le Santiano
                             Sol                                                                
Ton nom toi c’est Jean-Marie le mien c’est Claudio
                            Do                                                           Si7           
Nous aussi on peut chanter ce vieux scénario
Mim                                                                                
Donnez-nous des musiciens un super studio
                            Do                                                                  Mim Do Mim Do
Ton nom
toi c’est Jean-Marie le mien c’est Claudio

Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Nous aussi on peut pousser quelques trémolos
Nous aussi on peut chanter un méli-mélo
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots

Dans notre univers y-avait pas de grands vaisseaux
On avait plutôt les deux pieds dans le ruisseau
C’est p’têt’ la faute à Voltaire la faute à Rousseau
Dans notre univers y-avait pas de grands vaisseaux
Nous on n’a jamais vu les horizons nouveaux
On a plutôt navigué dans les caniveaux
Que voulez-vous dans la vie chacun son niveau
Nous on n’a jamais vu les horizons nouveaux

Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Nous aussi on peut pousser quelques trémolos
Nous aussi on peut chanter un méli-mélo
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots

Mais lorsqu’on voit partir ces grands bateaux sur l’eau
Prendre le vent du large fendre les rouleaux
On a le cœur qui fout l’camp le cœur à vaux l’eau
Lorsqu’on voit partir tous ces grands bateaux sur l’eau
J’aime à chanter avec vous quand j’ai le cœur gros
Mes frères de la côte les maigres les gros
Pour retrouver mon tempo qu’il soit allegro
J’aime à chanter avec vous quand j’ai le cœur gros

Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Nous aussi on a poussé quelques trémolos
Nous aussi on a chanté un méli-mélo
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots

Pour écouter sur la mer et les matelots, cliquez ci-dessous
http://boaretto.unblog.fr/2010/02/02/sur-la-mer-et-les-matelots/ 

 

Les épousailles de l’océan

De rubis, de perles et de diamants, 

Sont les épousailles de l’océan ; 

Du levant au couchant 

Il gronde doucement. 

Paré de ses plus beaux atours, 

C’est comme un chant d’amour 

Qui étincelle 

Et regarde le ciel. 

Ô doux réveil où je m’émerveille !… 

L’immensité prête à rêver… 

Il change de couleurs 

Au gré de ses humeurs : 

Reflets ardents 

Ruisselants d’or et d’argent, 

Bleu turquoise, vert émeraude, 

Jusqu’à l’aube, 

Lagon transparent, 

Si troublant, si tentant… 

 

Au loin s’élève le chant des vahinés : 

Femmes fleurs, fleurs parfumées, 

Elles dansent le tamouré 

Au son du ukulélé. 

Mouvements de hanches chaloupés, 

Merveilleusement rythmés. 

Envoûtantes et charmeuses, 

Grandes amoureuses de l’océan 

Pour des épousailles 

De rubis, de perles et de diamants… 

 

Le merveilleux lagon de Bora-Bora !… 

Regarder les bambins barboter 

Sur les plages de Hahiné. 

Hahiné, la sauvage, Raïatea la sacrée. 

Merveilleuses îles de l’archipel de la Société 

Où les filles et les fleurs se ressemblent ! 

Mon cœur en tremble… 

 

J’aimerais, de ces îles enchantées, 

Faire ma demeure dernière 

Sans regarder en arrière 

Et comme Gauguin, 

Enfin, 

Terminer mes jours sur l’un de ces archipels, 

Connaître l’ultime destination, 

Oui, larguer tout, 

Vivre dans les Tuamotu… 

Et, comme Jacques Brel, 

Chanter jusqu’au bout : 

« Par manque de brise 

Le temps s’immobilise 

Aux Marquises ». 

Partance

Dans un port, les fesses au bord du fleuve, à son embouchure, le regard vers le large, le cœur naviguant déjà sous spinnaker…. 

 

 

L’été le long du fleuve a dénoué ses ris. 

Aux brumes du matin les chalands sont partis. 

Chimérique suaire écrit sur le musoir, 

Mon visage se tord aux rides du miroir. 

 

Les oiseaux ont suivi les grandes barques blanches. 

Déjà le ciel effrange ses haillons aux branches. 

Il ne reste, étonnée, qu’une grue qui s’inquiète 

De voir sur le pavé trainer sa silhouette. 

 

Matelots éclatants vous m’avez oublié. 

J’entends jaillir vos rires sous les mangliers. 

Et moi, j’ai posé là mes rêves de marin, 

Sur l’ancre abandonnée aux rouilles du chagrin. 

 

Mais je sais que demain reviendront pour l’escale 

Les coques parfumées de senteurs tropicales. 

Alors je cinglerai vers un nouveau rivage, 

Eclaboussé de vent, debout seul sur l’étrave. 

La crique

mer10jofalacrique.jpg

Le galet

Je serai roulé par la mer 

son jouet jusqu’à l’infini 

et poli luisant de lumière 

j’étincellerai dans la nuit. 

 

Un enfant jouant sur la plage 

m’emportera comme un joujou. 

Presse-papiers d’écolier sage 

je serai pour lui « le caillou » 

 

Mais je reviendrai dans ses rêves 

le hanter de sonorités : 

chevaux d’écume sur les grèves 

des manades hallucinées 

 

Alors je le verrai sourire 

dans la lumière du matin 

comme sourit un avenir 

dans les songes fous d’un gamin. 

 

                                    Élie Viné 

Un bord de mer

La fin d’une terre.

La fin des pas.

Pour qu’aller …vogue

Pour qu’un horizon sur le miroir de l’onde touche le ciel

Pour qu’un gréement gonfle sa voile

Pour que loin du phare un voyage n’en finisse pas

Pour que les larmes du départ soient en osmose

Pour les gouffres amers

Pour qu’un albatros…

Pour que l’homme et la mer…

Odyssée

La vague a déferlé comme une gerbe d’or 

Et la perle irisée au creux du coquillage 

Quitta l’écrin de nacre et suivit son sillage 

Mais le sable vermeil la voit frémir encor. 

 

Un regard a trouvé son miroir dans tes yeux 

Et ton âme rêveuse en quête de partance 

Prit un nouvel essor à cet appel intense 

Et puis s’en fut cueillir l’amour au fond des cieux. 

 

La muse a soulevé son voile diapré 

Le songe doucement s’est posé sur sa lèvre 

Afin que d’un baiser elle apaise ta fièvre 

Et que s’éveille en toi l’Autre enfin révélé. 

L’échapée belle

Du livre noyé 

s’échappent les personnages 

au fil de la vague.

mer6porcherothistoire.jpg

Amer premier congé payé

Ma joie de voir la mer pour la première fois
Fut incommensurable, à l’instar de mes rêves
De marcher sur le sable de ses immenses grèves
Roulant comm’ le tonnerr’ de cent tôles qui choient…

Le laminoir d’enfer où j’avais mon emploi,
Souvent plus redoutable qu’une mauvaise grève
Brisant de faux coupables désignés pour leur brèves
Tempétueuses colères, avait déjà sa voix…

… En effet, arrivant sur la côte normande,
Entre Dieppe et Fécamp, au moment de la grande
Foi du Front populaire, elle me fit bizarre…

… Par son surprenant bruit sous ces galets rouleurs
Concédant, sans mystère, un petit peu plus tard,
A mes pieds, plus d’ennuis encor’ qu’à mon labeur !

Sur Omaha Beach

Un cheval luisant léger trottait,
Traînant un sulky de long en large.
Un chien noir, comme un lévrier,
S’était lancé derrière des sternes affolées.
Quelques chars à voile de l’École du vent
Progressaient à grand peine si lentement.

Et puis, là-bas, soudain, dans les dunes,
Telle une vierge apparue,
Une belle mariée en robe d’ivoire
Posait, irréelle et docile,
Pour un photographe virevoltant.

À deux pas de l’épave d’un blockhaus,
Un vétéran texan au parler malsonnant
Refaisait pour six touristes
Le débarquement de juin quarante quatre,
Dessinant la bataille en pointillé,
Du bout de sa canne, sur le sable mouillé.

Je marchais presque seul sur Omaha Beach
Dans la lumière vibrante et les miroirs
D’un ciel incessamment en mouvement.

Sur le sommet du talus d’intense verdure
Flottait la bannière américaine
Par-dessus le cimetière militaire
Où s’alignent impeccablement et à jamais
Des milliers de croix blanches.

Les ombres de ces lieux hantent encore la plage :
Des fantômes kaki d’à peine vingt ans
Qui étaient venus, pourtant, mourir ici.

Marées noires

Les catastrophes sont chiffrées en dollars.

A quand le chiffrage en hectares
Pollués, détruits, salis
Pour des décennies ?

Sans vergogne on détruit le vivant
En puisant ce que la terre
Avait enseveli pour longtemps.

Non contents des fléaux naturels
Que nous précipitons
Par ce que nous dérangeons,

Nous éloignons la vie
De notre futur.
En oubliant la nature,

Nous perdons l’harmonie
De nous-mêmes y compris.
Et nos sociétés meurent

D’aisance.

La vague (huile sur toile)

mer2mo.jpg

L’océan

mer1isa.jpg

Thème du mois d’août : au bord de la mer

A la veille du 1er août, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème avec une toile de Franck Carron, peintre contemporain de renommée notamment en Bretagne et en Provence, et un poème de Charles Baudelaire qu’il n’est pas nécessaire de présenter.

J’espère que ces deux oeuvres seront un moteur pour tous les peintres et poètes de la SPAF Lorraine qui participent à l’animation de ce blog.

L’homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer. 

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur,
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. 

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! 

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié, ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables ! 

(Charles Baudelaire – Les fleurs du mal)

 

La Bretagne de Franck Carron

franckcaron.jpg

(Tableau reproduit avec l’autorisation de l’artiste).

Pour en savoir plus sur le peintre professionnel Franck Carron, cliquer sur :
http://franck-carron.com/index.htm 




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