Je ne suis plus seul !
Possédé, elle me hante,
Me tient compagnie.
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Archive pour la Catégorie '* GENEVRE Marie-France'
« Au-revoir, à la prochaine », crie t’elle,
Je m’envole, suis passée sous ton nez, »
Farceuse, elle me fait un pied-de-nez.
Effrontée, insolente, péronnelle.
Satisfaite de mon sort, elle guette,
Et m’attend, là au tournant du passé,
Me brave, fait semblant de m’ignorer ; »
Au détour du destin, elle me tente,
Me dévoile toute sa séduction.
S’évanouit soudain dans le décor
Et me rappelle, sans moi elle dort,
Revient narguer, un gage en tentation.
Une autre fois dans son panneau je tombe.
Elle s’est efforcée de déguiser
L’appât qui me fait tellement rêver
Et à son charme envoûtant je succombe.
« A plus tard, quand tu seras plus en veine… »
Lance t’elle, partant chercher fortune,
Vers des pays où l’on manque de thune.
Et là aussi profite de l’aubaine.
Je m’amuse à la vie, c’est mon jeu préféré,
Répète la partie chaque jour de l’année.
Dans l’arène, à l’écart, sur le quai, au café
Sur un plan je dessine un tracé lévité,
Campe de ma personne un décor, ça commence.
La réplique est bien gaie, le spectacle balance,
A la porte un décès et mes condoléances.
Je regarde le sort du défunt qui s’avance.
S’annoncent les vacances, au soleil on badine.
Je ris secrètement de mes contemporains,
Installé sur le bord, les pieds dans la piscine,
Ils s’agitent, s’ébrouent, se minent pour un rien.
Pour toujours disposer sur l’écran du ciné
Les images des gens qui ne savent s’aimer.
Ils me font rigoler quand ils sont si pressés
D’arriver nulle part en ratant le passé.
S’évitant ils se suivent et méfiants se déchirent,
Se croient si importants, indispensables, grands.
En fait ils se leurrent pour s’empêcher de dire
Qu’ils sont tous dans le noir du deuil qui les attend.
J’aime m’arrêter devant !
Des prix au centime d’avant
Et la dizaine s’en ressent…
Nous achetons naïvement
Attention panneau droit devant !
On nous offre bien des cadeaux
La gratuité fait son turbin.
On nous chouchoute en deux pour un,
Carte à crédit, carte à gogo.
J’économise mes dépenses
Par des achats en abondance ;
Ai gagné le gros lot, je pense ?
Je suis comblé en apparence.
Un bon stock de papier d’aisance
Et j’ai de quoi tenir un siège.
J’irai demain brûler un cierge
A la vierge pour sa clémence
J’ai tant que je peux partager
Avec l’indigent du quartier
Qui ne veut pas de mes bienfaits…
Non vraiment là, c’est le bouquet !!
Haine puissance dix,
Violences sans limites,
L’amour et la malice,
Colères, déficits.
L’appât du gain s’arrime
Aux inégalités
Qui des bourses raniment,
La Terre a chaviré.
Politiques fantoches,
Pantins de pacotille,
La fin du monde est proche,
Fermez les écoutilles.
Les pôles Nords font Sud,
Une terrible époque
Et sens dessous dessus
L’air nous manque, on suffoque.
Des courants s’entrechoquent
A force de bercer
L’humanité loufoque
Qui ne fait que passer.
Epoque exacerbée,
Remettons à l’endroit
Cette boule d’acier
De la vie qui se noie.
Ca ne tourne plus rond.
Sortons de nos prisons.
Avec nos émotions
Réinventons le pont
Qui va vers l’Orient
Où tout a commencé,
Pour y semer la paix…
La chance me sourit, je suis née comme ça
Le neufnovembremilneufcentsoixantetrois
Que de neufs… !!!!, six et trois.
Novembre, onze ? Comment ça ?
Que me dites-vous là ?
Non, non, ça ne change pas,
C’est neuf plus deux et puis voilà…
C’est un leurre de croire « Le bonheur vient d’ailleurs »
Il vient de soi.
Quand il est là
On retrouve l’enfant d’avant tous les tracas.
Et on le sent qui vibre au plus profond de soi
Tout simplement,
Donne le la,
Ne demande que ça, et fait ses premiers pas.
Libéré du carcan des idéaux troublants
Qui nous minent.
Oui mais comment ?
Nous font penser à tort qu’aimer est le plus fort.
Et s’oublier encore…
La lumière se glisse en douceur vers la plinthe
Eclate en clair-obscur, clairvoyante, magique
Brillantes de finesse, en relief et sous-teinte
Les couleurs se déclinent en un prisme lyrique.
Filtrée par les fenêtres, les nuages, les vents
Elle prend possession de multiples effets
Des éclairs en miroir dévoilent en même temps
Sa caresse aux cloisons soudain ébouriffées.
La servante aux grands yeux ingénus prend la pose
Timide face au Maître assis, mélancolique
Qui dépeint et transcrit sur le fond noir et dose
En nuances les traits du visage angélique.
Le jour dans son regard écarquillé scintille
Et pour mieux aviver la lueur qui crépite,
La perle toute blanche à son oreille brille,
Révélant de son teint la pâleur inédite.
Se chamarrent aussitôt d’éclats resplendissants
Les tissus tout de soie transposés sur la toile
Les drapés ondoyants s’allument de diamants.
Ils renvoient en douceur le reflet d’une étoile.
Noire lumière, sombre clarté
Flaques de ténèbres illuminées.
Je colore mes idées noires
Parfois elles restent bien grises
Et se tamisent à la lumière
Qu’importe la nuance mise.
Rien à faire c’est la « déprisme »
Je l’irise tant que je peux
Elle reste dans son mutisme
Et le noir gagne encore un peu.
Quand un rayon tout jaune vif
Par le carreau entre et me pique
Suffit à chasser « l’escroc-griffe »
Au même instant le gris abdique.
Et mes yeux s’ouvrent, ils voient plus loin
Que ce brouillard dedans ma tête
Je l’ai gagnée à cent contre un
La vie a son habit de fête…
Elle zoome, c’est la caméra.
Champ, contrechamp, plongée,
Gros plan, large, rapproché.
Observe, c’est le microscope
Scrute, c’est le télescope
Balaye l’horizon et c’est la longue-vue
Qui déplace, transpose,
Décrit la vie.
Minutieusement inventorie
De l’univers, le sentiment
De l’âme, le ressenti,
Les écueils, émerveillements.
Le monde est là pour s’y fondre
Confondre, morfondre
Elucider ces ombres qui nous entourent
Illuminer tous les pourtours
De l’intérieur en décrypter
L’humanité et l’immuable
Et communiquer l’ineffable.
Elle fait souvent défaut
Nous boude, se cache
Joueuse,
Il faut chercher, la débusquer.
S’y coller, compter jusque cinq.
Quelquefois sans succès,
D’autres sans fouiller
Elle débarque et s’impose
Saute à nos yeux,
Joue avec nos pensées,
Nos impressions, nos idées
De beauté, d’émotion
Qui peuvent s’exprimer
Si l’on est disposé
Sinon elle reste masquée.
Elle est dans tout,
Même ce qui désole,
Rend déprimé.
S’adapte à tout,
Les états d’âmes, réalités
Qu’elle embellit
Sauf si c’est trop laid.
La poésie est un rêve ?
Eveillé
L’autre perspective qui libère
Par plénitude interposée,
Dilue, décale, déplace la réalité.
Une façon de voir la vie
Dans son entier.
Et ce qu’elle ne peut embellir
Elle aide à le pleurer.
La poé-vie :
Une dispo-vision de l’esprit.
P ousser la chansonnette
L ancer « Satisfaction »
A ttraper la douchette
I mbibé de savon
S’ égosiller sans peur
I miter Mick Jagger
R incer tout son bonheur
S a main là sur le cœur.
Brusquement la radio
Me coupe de mon rêve
Et ma sœur disparaît
Interrompt son entrée.
Vanessa en tandem
Traverse mes oreilles
Et Monsieur Météo
Annonce qu’il fait beau.
Pascale me rappelle
Qu’elle a servi le thé
Me donne des nouvelles
Du paradis d’après.
Au loin ses mots s’étirent
De la publicité
L’information résonne
Il faut bien se lever.
A ce soir ma sœurette
Garde le canapé
Je t’y retrouverai
Endormie, aussi.
Je te réchaufferai.
Je m’use s’amuse ma muse d’un clin d’œil
Taquine elle illumine au-dessus mon recueil
Qui reste de glace, de marbre et de mélasse
Il fait grève du mot si peu que je l’embrasse.
Quand m’embarque en l’écume, un cheval tout de brume,
Fait rugir mes embruns, je le suis, me costume.
Soudain inopportun il m’emmène au galop.
Sirène du destin je bondis dans ses flots.
Ses subites fureurs suffoquent mes élans.
Il se peut qu’un matin je le suive en pleurant.
Il m’anime, m’étreint sur sa côte d’airain,
M’attire à lui, me prend, m’emporte et me retient ;
Il m’étire, s’agite et marche sur mon cœur,
Il est passé si vite que mon éclat se meurt.
Plaquée là étourdie et vaincue de ressac,
Sa tempête éloignée me laisse tout en vrac.
Sur le bloc WC
J’ai vu « parfum marine »
Je l’ai acheté
Sur le bloc marine
J’ai vu « parfum WC »
Et je l’ai jeté.
Excelle Donzelle
Telle qu’en ribambelle
Tu te révèles belle
Et celle qui interpelle
En rêvant.
Que n’ai-je donc vécu au temps de Jane Austen,
Epoque où l’on prenait :
Le temps de voyager
Le temps de séjourner
Chez des amis à discuter
De tout, de rien
Et les formes on mettait
Avec obséquiosité.
Le temps aussi d’aimer
De séduire ou de tromper
De manigancer, de se parler
De bien s’écrire,
Bien se mentir,
Se disputer, provoquer.
Le temps de bien manger
De s’occuper
A rire ou à chanter
A la veillée
Sans écran, on jouait
Contait, encor’ lisait,
Dissertait sur le monde
En sortaient des idées
En musique près de l’âtre
On savait s’installer
Prendre le thé,
Attendre le courrier.
Mais ça, c’était avant…
Aujourd’hui,
A la sauvette,
On l’a raccourcie, la causette !…
Chanson de geste ou de Roland
Chant du départ, des partisans
Complainte, aria pendant la messe
Hymne à la joie, à la tristesse.
Chant populaire ou de révolte
Gospel vibrant pour la récolte
Berceuse calme, l’enfant dort
Beuglante, un cri entonné fort.
Valse des fleurs, comme un prélude,
Hymne à l’amour dans une aubade
Chant du cygne ou bien sérénade
Ritournelle, jolie balade.
Du fond de l’âme elle s’étend.
La chanson scande à tout moment
Une vie d’homme et son mystère
Marche nuptiale ou militaire.
Carrément blanc un air s’élève
Traduit la paix ou la soulève
Qu’un destin flanche au vent il vibre
Merci de laisser le chant libre.
LES JOURS LOURDS
Pèsent sur le moral
Bas comme un baromètre
Annonçant la dépression
Et on garde tout
Prisonnier de soi
Fleur fermée ou ouverte ?
En repli ou offerte ?
PARADOXE
S’ouvrir pour se rapprocher de soi
Se fermer pour s’en éloigner.