Archive mensuelle de mars 2011

Le thème du mois : l’émerveillement

A la veille du 1er avril, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème : l’émerveillement.

Noces sous l’orage

Dans cette église au bout du jour 

Quand la cloche sonna la noce 

Pour les mariés, du grand amour 

Ce fut l’orage, qui fit la noce. 

 

Nuages noirs, sur le clocher 

Quel cortège, pour deux enfants 

Mais la mariée, était si belle 

Que le soleil, semblait présent. 

 

Eglise blanche, au crépuscule 

L’orage gronde au son de l’orgue 

Jolie mariée, du crépuscule 

Ton sourire plane au son de l’orgue. 

 

Nuages noirs sur le clocher 

La foudre souffle son haleine 

Eglise blanche, d’un long baiser 

L’orage crache toute sa haine. 

 

Les longues robes se sont levées 

Ils ont dit oui, et pour toujours 

Les roses blanches se sont dressées 

Ils ont dit oui, au chant d’amour. 

 

Dans cette église, au bout du jour 

L’orage gronda, jusqu’à la nuit 

Mais la mariée était si belle 

Que son sourire, fut un abri. 

J’espère

qu’au-delà des nuits de neige 

dans la calme saison du ciel 

où fleurit chaque étincelle 

tu penses encore à moi… 

Les sonnets de Shakespeare de Pascal Lefèvre

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Bonjour à tous…
 Comme je l’avais indiqué dans nos échanges sur les sonnets de Shakespeare, je me suis attelé à respecter scrupuleusement les règles du sonnet classique et voilà, j’ai terminé le challenge en reprenant les 154 sonnets de mon livre ‘Les sonnets de Shakespeare » dont vous pouvez lire les 15 premières pages (sur 316) en suivant le lien suivant sur le site de TheBookEdition.com à partir duquel il est possible de se procurer le livre par paiement sécurisé, soit papier soit en pdf. 

 http://www.thebookedition.com/les-sonnets-de-shakespeare-nlle-trad-pascal-lefevre-w-shakespeare-f-v-hug-p-57736.html On peut aussi y accéder par mon site http://versificulpture.free.fr  

Bien amicalement Pascal 

Le rucher

thouveninlerucher.jpg

Mas

joffamas.jpg

Orage

Je secoue, rien sur ma page
Les mots dans le mélangeur
S’agitent, ils sont en rage
Je les retourne sur
la blancheur

Et bleue des champs mésange vole
Je les remets à l’intérieur
Deux s’envolent

Mésange des champs vole

Ouf ! De justesse,
Rase le sol.

J’ai dans le coeur

J’ai dans le cœur
Un chemin camomille
Qui me quitte
Un peu plus
Chaque jour
Avait-il un début
Avait-il une fin
La question
La réponse
Fleurissent
En ombelles
Indéfiniment
Reproduites
En fractales
Après moi
Sur un chemin
Que seule
J’aurai connu 

Dure réalité

L’homme a toujours été cet apprenti-sorcier
Détruisant son abri bien plus que nécessaire,
Tel un rapace idiot entraînant en ses serres
Son nid et son petit au-dessus d’un glacier…

Puis, larguant sans mystère son cri rauque et grossier
En voyant son enfant dévisser vers la terre,
Il garde bien serré ce dont il n’a que faire
Au lieu d’aller sauver le bébé carnassier !

On le voit mieux encore avec la tragédie
Du Japon nucléaire que nul Grand répudie
En priant que chez lui n’arrive un tel malheur !

Pourtant, cela paraît du ressort du possible
Avec cet intérêt sans nulle autre valeur
Que celle de l’argent sournois et invisible…

Long le chemin

Il est long le chemin… 

la main horizontale sur le front comme les Indiens 

 

Il est tout le long, il est au lointain 

Il serpente 

Il déambule dans le petit matin, seul sans se perdre 

Il est horizon le chemin et occulte d’ailleurs 

Il part quand il arrive au bout du chemin 

derrière le bout de nos yeux…

Juxtaposition du dessin de Jean Morette et celui de Gérard Dalstein

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Amour famille…

Arnaud et Sophie s’aiment
Se marient et s’installent
Ont deux enfants cristal
S’appliquent à deux, les forment.

Puis Arnaud se projette
Et elle a trois enfants
C’est assez décevant
Sophie émue végète.

Les enfants assez grands
Ils se séparent enfin
Arnaud déprime bien
Dans son appartement.

Se sent trahit, blessé
A ses jours il met fin
Elle parle, fait le point
Sa confiance a flanché

Les hommes sont fragiles
Elle revoit son destin
Retrouve son chemin
Exprime tout son style

Se consacre à elle-même
Ses enfants et son chien
Rencontre Philistin
Autonome et lui-même

Ils prennent le chemin
Du bonheur étourdi
A chacun dans son lit
Se voient aussi demain.

…LA VIE

Sushi nucléaire…

Le peuple japonais devient très surprenant
Quand il vit à l’envers l’affreux sort qu’aux baleines
Il inflige sans cesse en leur filant la haine
Qu’elles ont au sous-sol transféré maintenant.

Il reste en effet digne en s’auto-condamnant
En vivant où la mer peut les venger sans peine
En étirant sa langue en épiphénomène
Pour juste un peu baver son dégoût au tournant !

Les Terriens ignorant que la Terre est vivante
Ne peuvent pas penser que cette déferlante
Aurait quelque rapport avec l’Homme et ses choix…

Mais quand le nucléaire et sa belle arrogance
En rajoute alors là, comme avec les anchois
Le plat devient salé malgré son élégance !

Sur une mer opale

Sur une mer opale
Une rose des sables
Taillée par les vagues
En nuage
S’élève 

Avioth

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Un petit chemin fiorestier dans les envirions d’Avioth (Meuse. Frontière belge)’ dessin à la plume d’après nature.
Toutefois, pour ce dessin, je n’ai pas résisté à redessiner et à intégrer un des éléments d’une oeuvre de celui que je considère comme notre grand dessinateur lorrain (et le génie de son trait dépasse bien sa notoriété lorraine), qui fait partie de mes maîtres en la matière. Il nous a hélas quitté il y a quelques années…
De qui s’agit-il ?  Question subsidiaire pour éventuel partage : de quelle oeuvre s’agit t-il  (ou seulement le titre de l’ouvrage dans lequel elle figure)

A la première personne qui répond à cette question sur un commentaire du blog, je m’engage à offrir une oeuvre originale (que je créerai pour la circonstance) à la plume sur papier C à grain, lors de la prochaine remise des prix des poètes lorrains. En fonction de la sensibilité de la personne, on pourra voir le thème à aborder…Bonne chance.

Gérard Dalstein

Haïkus pour le Japon

Cerisiers éteints 

Le Fuji Yama est triste 

Mais la neige tombe 

 

****** 

 

Tout s’est arrêté 

Dans le ciel et sur la terre 

Où trouver des larmes ? 

 

****** 

 

Vol de grues au loin 

L’oiseau sacré s’est enfui 

Le Japon est seul. 

L’arrosoir

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La bataille des fourchettes

Dans le tiroir, d’une cuisine   

Des fourchettes, se bousculaient 

A qui serait les plus dociles 

A qui aurait  plus de quartier. 

 

Une bataille, prit la parole 

Et les fourchettes firent guerre 

Que les plus dignes aient un rôle 

Et que les autres fassent taire. 

 

Hache de guerre fut arrachée 

Bruits de bataille vint raisonner 

Dans ce tiroir bien encastré 

Les fourchettes en firent un grenier. 

 

Et les couteaux vinrent en devoir 

De se vouloir offrir gloire 

Dans la bataille de ce tiroir 

Ils crurent bon de faire foire. 

 

Et les cuillères si bien rangées 

Firent devoir devant l’armée 

Miroir devant miroir derrière 

Toute l’armée fut gaspillée 

 

Les fourchettes se dressèrent 

Les couteaux les recouchèrent 

Coups de cuillères bien envoyés 

Et les voilà tous écroulés. 

  

Chacun repris, place à son nom 

Fourbus, couchés en leurs abris 

Le jour s’ouvrit, sur un balcon 

Hache de guerre fut ensevelie. 

Pour exister

il te suffit, mon ami, de passer doucement 

comme le visage de l’eau… 

La poule

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La rose bleue

La neige drue, derrière la fenêtre 

Une rose bleue 

Une gracieuse danseuse indienne 

Des papillons. Deux, brodés 

Sur des petits rideaux de dentelle… 

 

Dehors, une silhouette saupoudrée de blanc 

Dedans, le piano de Ravel 

Égrène des harmonies 

Volutes et couleurs 

Chaleur de notre nid… 

 

Toi, sculptant ton bois 

Moi, rêvant tout près de toi 

En regardant par la fenêtre 

La neige qui n’a de cesse de tomber… 

 

La rose bleue, est de verre 

Dehors, le printemps attend 

Au clocher voisin sonne l’heure 

Tiens ! Quatre heures ! 

La gracieuse danseuse indienne 

A toujours ses couleurs… 

 

La neige drue, derrière la fenêtre 

Nous, serrés, tout près du feu 

Les papillons de dentelle ont des ailes d’or 

Février dort et traîne un peu 

Je guette en rêvant, la fenêtre 

Devant une rose bleue… 

 

                        Extrait de : « Ames qui vivent » 

Douce ivresse

                            Dans la douce tendresse au matin de l’éveil, 

                                   Ton regard est comme la fleur qui vient d’éclore ; 

                                   De ton sourire d’ange et le feu de ton corps, 

                                   Tu scintilles d’Amour, belle comme un soleil. 

 

                                   Dans la douce tendresse au matin de l’Amour, 

                                   Tes lèvres de rosée se sont jointes aux miennes. 

                                   Puis, tes bras accueillants aux mains de magiciennes 

                                   Ont envahi mon corps, envoûté par leurs tours. 

 

                                   Ton arôme charnel, voluptueux vertige, 

                                   A dévoilé mes sens, caressé mon esprit, 

                                   Nos corps se sont soudés d’une exquise harmonie, 

                                   Emmêlés de gestes que la passion exige. 

 

                                   L’air frémit de soupirs, l’heure est harmonieuse. 

                                   Nous baignons dans l’Amour parfumé de moiteurs, 

                                   Et nos corps sont luisants, embués de sueurs, 

                                   Dans la douce ivresse des fragrances fiévreuses. 

 

 

                                   Gérard  Bollon-Maso (Délégation lyonnaise) 

Le tacot

Le long du chemin il cahote,
Pétarade mais va bon train,
Tousse, fait teuf- teuf quand ça monte ;
En descente, crisse le frein.

Fier, il avance et se renforce
Brinquebalé par les tourments
Vainc les embûches si féroces
De la route, seul aux tournants.

Le relief amorce une pause
Il accomplit ses tours de roues
Ses chromes reflètent grandioses,
Le soleil qui fait les yeux doux.

Au grand jamais il ne renonce
Hoquète à la sente adoucie
Parfois calé en bord de ronce
Sans faillir il est reparti.

Je l’appelle « la vie ».

Un enfant

Un enfant
Aux cheveux
Jaune insouciance
Court
Sous
Un lâcher de ballons
Tous jaunes
Du jaune pastel
Au jaune
D’or
Car l’enfant a vu
Et va poursuivant
De sa curiosité
Jaune enthousiasme
Un canari jaune
Entre les pétales
Jaunes
D’un dahlia
Flamboyant
Image
Entrevue
En la transparence
D’un ballon
Jaune soleil
Mais l’enfant
Bras tendus
Vers le ciel
Ne reçoit
En son cœur
Jaune nid
Que le chant
Jaune fuyant
D’un adieu
Jaune canari 

Les appâts

    A  cette époque, mon père considérant que son métier était très sédentaire, avait pris l’habitude de « s’aérer » un peu chaque semaine en allant à la pêche. 

Nous partions à St Julien du Verdon dont la réputation du lac, superbe, n’est plus à faire. 

    Je passais la journée à courir partout, gambader sur les sentes qui, presque toutes menaient directement à la rive et l’ eau profonde dès les premiers mètres. 

L’eau claire, transparente, permettait de voir les truites frétiller tout près !…au point que, fascinée, je plongeais la main, croyant les saisir. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai failli filer au jus à plusieurs reprises, retenue par…Je ne sais quoi !(la chance, sans doute). 

    Mon père était un curieux pêcheur : il disposant d’une dizaine de cannes soigneusement rangées dans un luxueux étui, d’une épuisette, d’une boîte spéciale pour mettre le poisson, bref : de tout l’attirail du parfait pêcheur, sauf qu’il ne ramenait jamais que trois ou quatre ablettes, plus pathétique l’une que l’autre, (si bien qu’il les remettait parfois à l’eau avant de repartir !) 

    Cependant, comme tout  pêcheur qui se respecte, il recherchait les meilleurs appats. C’était généralement les vers de terre qui gigotaient au bout de sa ligne, mais un jour, son « voisin de rive » lui confia qu’un de ses amis du village avait de bien meilleurs appats qu’il vendait pour quelques sous. 

    Mon père me donna quelques pièces et m’envoya au village tout près. J’ai un peu cherché la maison au détour d’une ruelle. Tout était calme et presque alangui en cette matinée d’été. M’approchant du seuil, j’ai tiré sur la corde qui actionnait une petite cloche. Un son léger se fit entendre, puis, j’entendis une sorte de toux grasse, avant qu’un vague grognement me fasse comprendre que je pouvais entrer. 

     Un petit corridor me conduisit à une minuscule pièce où, près d’une petite fenêtre, se tenait, sur un tabouret, un homme énorme. L’odeur émanant de l’endroit me donnait envie de repartir en courant, mais, consciente de ma « mission », j’ai poliment salué le personnage et lui ai dit la raison de ma venue. 

     L’homme me regardait d’un air vague en mastiquant consciencieusement et, brusquement, cracha une grosse boule marron dans un seau, à côté de lui. Effarée, je le vis se tourner, sans même se lever, vers un autre seau et prendre de pleines cuillérées de gros vers blancs qui grouillaient, qui grouillaient !…Il les fourra dans un sac en papier, prit les piécettes que je lui remis, et j’ai détalé le plus vite possible ! 

     Pendant deux jours, ma mère se demanda pourquoi je ne mangeais pas à table et faillit me conduire chez le docteur. Puis, un après midi, mon amie Aline, petite parisienne fraîchement arrivée en Provence me dit : 

—-J’ai d’mandé à mon grand-frère ! y m’a dit que les gens qui crachent des boules marron mangent du tabac ! Ca s’appelle une chique ! y paraît même qu’ y en a d’autres qui s’en fourrent dans l’nez ! 

     Mon père n’a jamais compris que je ne veuille plus retourner chez le marchand d’appats…D’autant que les gros vers blancs n’avaient pas attiré davantage d’ablettes que les malheureux vers de terre sacrifiés au supplice de l’ hameçon . 

Déception ou désespoir

Regret, ou désespoir 

Je ne sais plus, ce qu’il en est 

Adieu, ou triste au revoir 

La passion, un jour s’est brisée. 

 

Déception, ou juste raison 

Je ne sais plus, pourquoi ni comment 

Un printemps, un été folle passion 

Un automne, un hiver,fatale raison. 

 

Aurai-je, le droit de comprendre 

Aurai-je, le courage d’apprendre 

Que reste t-il,même plus d’attendre 

Sinon des mots, que je refuse d’entendre. 

 

Regret, ou désespoir 

Dois-je, me cacher ce qu’il en est 

Adieu, ou cruel au revoir 

La passion, un soir s’est déchirée. 

 

Souvenirs, poignants, de ma pensée 

J’ai de son corps, une image si parfaite 

De son regard, une présence si indiscrète 

Que, dans mon cœur la raison reste imparfaite. 

 

Un printemps, un été folle passion 

Un automne, un hiver triste raison 

Déception, ou désespoir 

Je ne sais plus, ce qu’il en est 

Je ne sais plus pourquoi, ni comment. 

Invitation

Aujourd’hui le soleil 

Coule entre les feuilles 

Comme une coccinelle 

Le temps se constelle 

De points frêles 

 

Je déplie la nappe 

Aux reflets bleus 

Je dispose les couverts 

La grande cuillère 

Et sa petite soeur 

 

L’eau de la joie 

Danse dans les tasses 

Sur les assiettes de faïence 

Un étrange oiseau 

Chante en silence 

 

Ton voyage sera facile 

Songe qu’il fait beau 

Puis traverse ma pensée 

Comme une flamme d’avril 

Je t’attends fidèle 

 

Mais ne tarde pas trop! 

Je vois

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Le Xa en hiver

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Aube

                                        Aube 

 

 

                                      Dans la verdeur 

                                               Sauvage 

                                               Et les soupirs 

                                               D’un vent d’été, 

                                               Monte en vapeur 

                                               Une brume bleutée. 

 

                                               Puis, dominant 

                                               Les collines, 

                                               Un ciel 

                                               Incandescent 

                                               S’habille de lumière. 

 

                                               S’élevant vers les nues 

                                               S’évapore la brume. 

                                               La nature, 

                                               Que le matin parfume, 

                                               Déploie chants et murmures, 

                                               Puis s’étire au soleil, 

 

                                               L’aube pâle s’éveille. 

 

 

                                               Gérard  Bollon-Maso (Délégation lyonnaise) 

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