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Archive mensuelle de février 2009

Amertume

Il faut me prendre comme je suis ou me laisser,
M’a dit la rose.
J’ai déchiré mes bras aux épines, et j’ai cueilli la rose.

Il faut me prendre comme je suis ou me laisser,
M’a dit la violette.
J’ai glissé dans les près mouillés et j’ai cueilli la violette.

Il faut me prendre comme je suis ou me laisser,
M’a dit le coquelicot.
J’ai traversé les champs de blé brûlants, et j’ai cueilli le coquelicot.

Il faut me prendre ou me laisser,
Ai-je dit à mon tour en te voyant.
Ne m’as-tu pas reconnue ou as-tu honte de moi ?
Avec mes bras en sang, mes pieds boueux, mes joues en feu.
Pourquoi m’as-tu laissée?
Mais moi… pourquoi ai-je pleuré? 

Les jeunes chênes

                                                                                  A mes parents
Je sais des jeunes chênes déracinés
Par les orages de la guerre,
La terreur de chaque instant
Devant le tribut suprême au calice allemand
Et tous ces sentiments
Plantés au coeur d’adolescent,
Effroyables et fous.
À dix-sept ans,
Une âme mutilée en suspension.

Je sais des jeunes chênes déracinés
Par les coups de vent des droits chemins,
Par les croyances, les vertus,
Les entraves des jours laborieux,
Par les brûlures d’un inique purgatoire
Et l’assurance du ciel, plus tard. 

Et puis, le cancer, tel un tonnerre…
La rémission, l’espoir né, illusoire…
Le cancer, encore, plus fort… 

Vinrent alors
Les jeunes morts. 

Il en va des hommes comme des oiseaux
Aux heures livides de la nuit
Qui s’en vont,
Laissant le vide dans leur nid,
Les remords aussi
De ne les pas avoir regardé vivre
Ou seulement vu voler. 

Je sais des jeunes chênes renversés,
Racines vers les nues, branches devenues,
Buvant  leur sève clandestine
À la céleste rosée
Et s’efforçant, je le devine,
De me nourrir encore. 

Mine de Mairy – 31 mars 1991

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Départ

Triste est mon coeur,
La nuit se meurt.
Trop tôt le jour
Apporte sa lueur.
Triste est mon coeur.
La rancoeur n’a laissé dans mon âme
Que tristesse, que pleurs.
Triste est mon coeur.
Dans le silence,
Tu vas partir et je resterai là,
Pleurant tout bas.
Oui l’aube paraît trop vite,
Pourquoi faut-il que l’on se quitte ?
Que m’importe à moi l’envol du temps,
Je voudrais tant retarder l’aurore.
L’ombre s’enfuit,
Adieux beaux rêves,
Où les baisers s’offrent comme des fleurs,
Nuit de senteurs.
Mais pourquoi faut-il que s’achève
Ce beau rêve enjôleur.
L’ombre s’enfuit.
Ma lèvre hésite
A murmurer après de doux aveux,
Des mots d’adieu.
Si l’amour n’est que mensonge,
Un parfum triste qui ronge,
S’il est vrai que ta lèvre ment,
Dis-toi pourtant cher amour
Que toujours je t’aime. 

Monsieur Léo

Tout au long, je l’écoute,
En mon vertige déniaisé, il m’envoûte.
Le chanteur parfois ne chante plus,
Il valse, il articule, il vibre, il jazze
Et même, il gueule sa poésie et sa fureur,
Sa peine et sa révolte qui embrasent ses phrases. 

Il va et vient de Pépée, l’chimpanzé assassiné,
Aux pépées qui s’cramponnent au pavé,
Des poètes qui chlinguent d’la tête et des pieds,
Aux enfants, aux artistes, aux mecs et aux chiens
Sur les trottoirs glacés des bistrots parisiens. 

Poète-musicien, poète,
Un piano dans l’idée, dans l’regard et la voix,
Il aime les beatniks et les guillotinés,
Les romantiques, les étrangers, les Espagnols
Et sa musique, diable ! sa musique est bonne ;
Quelquefois, elle s’envole, symphonique. 

Il y fout la mer et la mort qui meurt,
L’anarchie et la solitude qui s’rock and rollisent,
L’amour accoudé au temps qui  passe, cruel,
Et ses refus, ouais, ses refus qu’il mélancolise, mam’zelle. 

Il est l’inventeur, l’inventeur verbal génial,
Charriant des chouettes torrents de mots,
Des harangues violentes et sacrées
Dedans des gerbes de notes qui tanguent,
Des mots bien rangés
Dans le chargeur d’alexandrins de son âme verticale,
Des mots qu’il expulse soudain comme des balles
D’un fusil-mitrailleur qu’il tient entre ses dents. 

Avec tes longs cheveux, blancs comm’ l’hiver,
T’as mis les voiles un matin pour l’désert,
Me laissant crécher ici, tout seul, dans ton univers.
Eh ! Monsieur Léo, tu n’es pas mort,
Sur mon vieux phono, tu gueules encore ! 

 

Mainville. Le chevalement sous la neige. 1992.

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Le galet noir

Je l’ai vu sur l’estran nu,
Ce joli galet noir,
Posé sur l’étendue de sable, épuisé
Par les vagues océanes de Carcans. 

Je l’ai ramassé,
Ce caillou d’éternel silence,
Tout droit sorti des abysses
Ou de l’originel chaos.
Il avait la couleur des ténèbres,
De la tristesse,
Des nuages gonflés de pluie
Qui ne finissent de féconder la terre,
Noir comme les voiles des navires
De l’épopée grecque
Et noir, luisant,
Comme la pierre de La Mecque. 

Je l’ai respiré,
Ce caillou, comme on flaire une glèbe,
J’ai senti son odeur humaine,
De virginité,
De vie latente,
Ses relents de poudre et de foudre,
À la fois perversion et repentir,
Ciel d’angoisse et de nuit,
Céleste empire
D’inconscience et de mort. 

Je l’ai vu sur l’estran nu,
Ce joli galet noir.
Je l’ai ramassé, je l’ai respiré
Et je l’ai serré  maintes fois
Dans le creux de ma main ;
Il connaît mon secret désormais.
Tiens, je te l’offre aujourd’hui dans ce coffret,
Garde le bien puisque je m’en vais. 

Longwy. Hauts-fourneaux de Senelle

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Ô vous les grands arbres

Ô vous les grands arbres,
Vous les anonymes
Qui peuplez à l’infini
L’imprécise forêt,
Vous les forteresses vivaces
Plantées dans le grès,
Vous abritez dans les niches
De vos flancs victimes
Nos insaisissables âmes,
Légères, libres et désarmées,
Pareilles aux feuilles de vos cimes.

Ô vous les grands arbres,
Ceux des dieux et des morts,
Vous les mémoires
Qui préservez de l’oubli
Les croyances reculées,
Vous savez les célestes messages
Et veillez sur nos corps affaiblis
Comme des anges
Sur les promeneurs des aurores
Flânant vers l’invisible,
À l’âge des destins accomplis. 

Ô vous les grands arbres,
Les anonymes,
Les mémoires,
Vous les vivants d’un autre temps,
Nous renaîtrons un jour sans peine
De vos racines lointaines.

Grand Prix Polymnie

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Recension de Gérard Laglenne dans « Art et Poésie »

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Préface du recueil « Les lueurs bleues »

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Recueil « Les lueurs bleues »

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Coulée au crassier de Longlaville

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Vagabondage

N’entends-tu pas venir des grands bois de Burée
Ténébreux vagabond
L’écho sinistre et sec claquant sous la cognée
Des rudes bucherons ? 

Novembre se faufile à travers les futaies
Qui cernent le vallon
Et l’on sent dans la brume à l’haleine glacée
Une odeur de charbon. 

Par le vent qui dispute aux branches emmêlées
Un reste de toison,
Sonne la toccata aux notes saccadées
Du bocard des ferrons. 

Alors suis le galop des rigoles gonflées
Par les eaux de saison,
Tu trouveras au cœur d’un tourment de fumées
L’antre des forgerons. 

Et par un soupirail à la voûte cintrée
Qui perce un lourd fronton,
Tu verras une danse ombre et feu inspirée
Aux vaillants compagnons. 

Entre donc dégourdir tes mains ankylosées
Au ronflement profond
Qui ronge jour et nuit la panse vitrifiée
Du fourneau du Dorlon. 

Du grand fondeur rougi par le feu des coulées
Au jeune tâcheron,
Tous t’offriront crois-moi une chaude gorgée
Sans demander ton nom. 

Dans un recoin obscur de la halle embrasée
Quelques uns pauseront,
Rompant pour toi la miche assurément gagnée
A la sueur du front. 

Va, ils respecteront ta misère bien née,
Eux riches à foison
Des légendes du fer qui chantent la contrée
Des moines forgerons. 

Par toi qu’ainsi Dieu puisse un peu voir pardonnée
Leur folle passion
De brasser cet or vif sous la tympe brûlée
Sans penser aux canons. 

Extrait du recueil : Le bonheur est chemin  

Grand prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains 

Il est

Il est le soleil de ma vie, ma chaleur, ma poésie et mon bonheur.
Il est l’arbre de mon jardin, les racines profondes qui m’innondent.
Il est la douceur des fruits mûrs, et les senteurs de mon pays lointain.
Il est mes souvenirs d’enfance, mon espérance.
Il est mon meilleur ami, mes rêves de la nuit.
Il est ma vie.

Chemin d’espoir – 3. La Faux et le Bistouri

Elle était embusquée, présence délétère,
Dans quelque ombre discrète, au détour du chemin,
La Camarde attendait de célébrer enfin
Son pacte avec Hadès, alliance mortifère.

Son voile noir masquait l’horizon de mes jours,
La lame de sa faux, implacable accessoire,
Brillait de mille feux, tableau prémonitoire,
Sinistre et oppressant, comme un vol de vautours.

La Faucheuse arborait une arme redoutable.
L’homme, de blanc vêtu, releva le défi.
N’ayant pour l’affronter qu’un humble bistouri,
Il lui ravit sa proie. Morale indubitable :

« On devrait se méfier de plus petit que soi ! »

Jean-Joseph Carl

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Né à Guerting (Moselle) en 1955, Jean-Joseph CARL habite toujours son village natal. Il est fonctionnaire des douanes. Il est marié. Il a trois enfants et deux petits-enfants.
Adolescent, il composait des poèmes et des chansons ; la poésie et les poètes le fascinaient. (Hugo, Verlaine, Péguy, Apollinaire, Eluard, Brel, Ferré …) Plus tard, l’écriture poétique fut pour lui le moyen – un des moyens seulement, bien sûr – de toucher le cœur de sa fiancée, celle qu’il épousera en 1977.
Ses obligations professionnelles et familiales l’ont ensuite éloigné de la poésie. Mais l’inspiration lui est revenue un jour de 1993 pour une première participation à un concours où, d’emblée,  il a obtenu le 1er prix. Dès lors, le virus ne l’a plus lâché.
Depuis quinze ans il a reçu de très nombreux prix, certains modestes, d’autres très flatteurs comme, par exemple en 2004, le Grand Prix Lorrain de Poésie au concours littéraire international du CEPAL (Centre Européen pour la Promotion des Arts et Lettres). A chacune de ses trois dernières participations au concours des poètes lorrains de la SPAF, le jury lui a  décerné un « Prix d’Honneur. »
Jean-Joseph CARL est membre de la SPAF (1995) et du CEPAL (1996). Il collabore régulièrement aux revues « Art et Poésie »  et « Mil’ Feuilles Par Chemins.»
Il a publié un recueil de 235 pages intitulé « Les lueurs bleues » qui a reçu le Grand Prix Polymnie au 11ème concours du CEPAL, ce prix étant la plus haute récompense en poésie attribuée par le CEPAL en 2007. (Cf. ci-dessous la quatrième de couverture et la préface de l’ouvrage, la recension de Gérard Laglenne dans Art et Poésie n° 204 et l’article paru dans le Républicain Lorrain). « Les lueurs bleues » sont toujours disponibles chez l’auteur au prix coûtant de 19 euros + frais de port. Adresse électronique :
jeanjoseph.carl@laposte.net
La citation préférée de Jean-Joseph CARL : « l’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète. » (André Chénier)

Aumetz. Ruines de la mine Ida et Amalie

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Pastorale

Que ce soit dans le clos paisible du village,
Quand je cueillais l’instant, heureux du soir d’été,
Ou qu’un cri douloureux frappait mon cœur troublé,
Que ce soit dans le clos paisible du village, 

Tu m’as souri. 

Que ce soit vers le ciel, dans les plus beaux alpages,
Quand au fil de l’Esprit, j’osais enfin prier,
Ou qu’un regard obscur venait tout dessécher,
Que ce soit vers le ciel, dans les plus beaux alpages, 

Tu m’a compris. 

Que ce soit en chemin de mon pèlerinage,
Quand je chantais ma Reine en sa toute Beauté,
Ou que dansaient, moqueurs, les spectres du passé,
Que ce soit en chemin de mon pèlerinage, 

Tu m’as béni. 

Que ce soit dans le feu de notre aréopage,
Au creuset de ton Rêve Fou d’humanité,
Entre ces murs d’amour qui marquent la Cité,
Que ce soit dans le feu de notre aréopage, 

Tu m’as choisi. 

Vers le pays du Père aux tendres pâturages
Qui prodiguent l’amour, le bonheur et la paix,
Tu connais par leur nom les brebis du voyage,
Et tu veilles sans bruit, et tu es mon berger : 

Tu nous conduis.

« Le guetteur chante l’aube » 

Le bonheur

J’aime ce bonheur qui nous réunit le soir
Il arrive toujours à la tombée de la nuit
J’aime ce bonheur signe d’un grand espoir
Il naît chaque fois que nos deux corps sont réunis.

J’aime ce bonheur que tu laisses entrevoir
Il me fait don de ton amour qui grandit
J’aime cette lueur au fond de ton regard
Quand nos deux corps sont tendrement unis

Bonheur mélé à ces magnifiques nuits noires
Je ressens tout l’amour quand ton corps frémit.

Chemin d’espoir – 2. Le moral et la muse

C’est tout au fond de mes chaussettes,
Triste soir de doute abyssal,
Que j’ai aperçu mon moral
Bien à l’abri dans sa cachette.

« Que fais-tu dans cette oubliette ? »
Lui demandai-je, — « A
ssurément,
Tu devrais remonter céans
Et t’installer dans ma casquette ! » 

C’était plus qu’un conseil d’ami,
Je voulais ouvrir une brèche,
Décocher un trait, une flèche,
En fait, relever un défi.

Alors, j’exhortais mon moral :
« Fais fi de la mélancolie,
chasse la peur, je t’en supplie,
Et retrouve ton idéal » 

« Renais alors à l’espérance.
Pour aller puiser dans ses yeux
La poésie, le merveilleux
Et  vivre à nouveau la romance. » 

« Il est dans les yeux de ma muse
L’éclat que le soleil laissa
Lorsqu’un matin il s’y mira,
Tu n’as donc plus aucune excuse … ! » 

Adonc, je l’entendis me dire :
« Arrête de moral…iser !
J’ai compris, je vais muse…arder … ! »
Musarder ? Quel pince-sans-rire !

Lors, j’ai repris plume et papier,
Pour écrire.

Pour insérer un commentaire

J’ai « entendu » dire que certains d’entre vous rencontraient des difficultés pour insérer des commentaires dans les articles de notre blog.
Ce serait trop dommage qu’ils s’en privent ! Voici donc la procédure :
Une fois connectés à notre blog avec l’adresse www.spafenlorraine.unblog.fr, vous devriez arriver sur cet écran :
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Cliquer sur les commentaires de l’article (soit dans l’article soit dans la zone commentaires à droite). Vous arrivez alors sur cet écran :
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Vous voyez les commentaires précédents (ici celui de Joëlle) s’il y en a.
Dans la zone « Laisser un commentaire », votre nom s’affiche (ici le mien) que vous avez la possibilité de changer (pas conseillé à moins de ne pas vouloir être identifié… sauf par moi… parce que je suis l’administrateur !).
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Vous pouvez alors écrire votre commentaire (ici blabla blabla blabla) puis cliquer sur Envoyer.
Pas de panique si vous ne voyez pas votre commentaire apparaître dans le blog. Normalement, il doit être validé par l’administrateur (moi). Je dis normalement car parfois, le commentaire s’inscrit directement. Mais normalement, il doit attendre que je le valide. Cela peut prendre du temps, selon que je suis ou non devant l’ordi. Dès qu’un commentaire a été envoyé, je reçois un mail pour m’en avertir, et je n’ai plus qu’à aller valider le commentaire pour qu’il apparaisse dans le blog.
Attention à bien vous relire avant d’envoyer un commentaire. Cela vous évitera de le recommencer et de me demander de ne pas valider le premier…
Allez ! bon courage aux béotiens ! et faites chauffer les claviers !

Chemin d’espoir – 1. Vers demain

Quand trop sombre est ma nuit, l’espoir devient chimère
Et le doute m’étreint. Faiblesse passagère ?
Il me faut être fort pour atteindre demain,
J’ai toujours peur du noir … viens me tenir la main ! 

Mais, quand l’aube paraît, et que revient le jour,
Un flamboiement jaillit, je renais troubadour. 

Je voudrais être oiseau pour tutoyer le ciel,
Iriser mes journées, en faire un « arc-en-ciel ».
De la rose apprécier la subtile fragrance
Et d’un rire d’enfant habiller l’espérance. 

Mais, je voudrais surtout me battre sans relâche.
Au cœur de tout combat, la guerre, que je sache
N’est gagnée, ni perdue. Sa fin aléatoire
Me permet d’espérer une juste victoire. 

Lors, je m’en vais traquer l’abominable bête,
Jusqu’au dernier recoin de son antre secrète
Et lorsque arrivera son heure d’agonie,
Je verrai se lever une heureuse embellie !

Et, au creux de ma main,
Je garderai la tienne
Pour aller vers demain,
Tous deux, quoique il advienne !

Souviens-toi

Tu n’avais invité, le jour de tes vingt ans,
En plus de la famille et des amis d’enfance,
Que deux ou trois garçons, sortis de l’innocence
Mais soumis au respect de mes trente printemps. 

À l’écart, j’admirais ta beauté juvénile,
Incitant ton regard à se poser sur moi
Et suivant sur ton cou le rouge de l’émoi
Que pouvait expliquer ton discours volubile. 

Tes parents endormis sous l’ombre d’un figuier,
Des couples ont quitté la table et la terrasse ;
Alors j’ai vu l’azur de tes yeux pleins d’audace
Me montrer le chemin de ta chambre à coucher. 

Ton corps à pivoté dans un bruit de dentelles
Et dans ce mouvement, plus vif qu’un tourbillon,
Ta robe s’est ouverte, aile de papillon,
Sur le galbe d’un sein… J’ai défait mes bretelles. 

J’ai cueilli sur ta bouche un râle de plaisir
Quand mes doigts ont touché le velours de ton ventre
Tendu vers la caresse, et de cet épicentre
Une onde évolutive a failli m’engloutir. 

Ta chevelure éparse autour de ton visage
Éclairait ton amour d’un rayon de soleil
Tandis que dans ta gorge en forme d’o vermeil
Naissait la volupté comme un heureux présage. 

Puis tes reins ont creusé la vague du bonheur,
Poussant ma résistance au bord de l’agonie
Jusqu’à ce que l’étreinte, étroite symphonie,
Me libère d’un cri de joie et de douleur. 

Nos souffles emmêlés dans un tendre murmure
Formulaient des serments ponctués de baisers
Pour aviver le feu de désirs apaisés,
Sur nos lèvres sentir le goût de la luxure. 

Ta langue récoltait la liqueur d’abandon
Quand un gémissement marquait l’apothéose ;
J’ai butiné cent fois le bouton de ta rose
Sans me lasser des fruits dont tu me faisais don. 

L’extase dure encore après cinquante années ;
Les gestes sont plus lents mais le cœur bat toujours
À l’approche d’appas devenus presque lourds,
Et le temps se mesure aux nuits désordonnées. 

(Poème écrit pour un concours de poésie érotique)
(Extrait du recueil « Rouge et Noir Eden ») 

 

Les vendanges

Je t’ai vue, accroupie au pied du cep tordu,
Cheveux emprisonnés dans un foulard pervenche,
Et mon âme s’enfla d’un amour éperdu
Qui persiste aujourd’hui même si mon cœur flanche. 

Rencontrant mon regard, ton visage rosit
Au souvenir si doux de ce matin d’octobre,
Et l’élan mutuel du désir nous saisit
Comme il nous fit jadis amants malgré l’opprobre. 

Je te revois encore, au milieu du raisin,
Piétinant les fruits mûrs, tes jupes relevées,
Tenant farouchement le bras de ton voisin
Et je sens m’envahir des ardeurs retrouvées. 

Sur la peau satinée et blanche de ton sein
Mes doigts suivent sa courbe, et sa pointe durcie
Semble appeler ma bouche à calquer son dessin
Avant de se poser sur ta lèvre épaissie. 

Les râles de ta gorge excitent mon émoi ;
Ma langue aventureuse explore tes cachettes.
Me renversant, soudain, tu te couches sur moi,
Souriant du bonheur dans lequel tu me jettes. 

Car tu mènes la danse aux rythmes endiablés
Ponctués par les sauts de ta poitrine lourde,
Les échos lancinants des soupirs redoublés
Et de mes cris de grâce auxquels tu restes sourde. 

Rien n’a vraiment changé depuis le premier jour
Où nos corps l’un à l’autre unis dans l’érotisme
Ont emporté nos cœurs dans un élan d’amour,
Mêlant avec succès luxure et romantisme.

(Poème écrit pour un concours de poésie érotique) 
(Extrait du recueil « Rouge et Noir Eden »)

Fontoy. Entrée de la mine Carl Lueg (1988)

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La rotonde

Dans l’ombre, imposante bouillotte,
Marquant l’air d’arômes brûlés
La loco vomit sous la hotte
D’épais relents noirs comme jais. 

La rotonde alors que clignotent
Au lointain les signaux fermés
Rêve dans la lueur falotte
De l’oeil bleu du monstre apaisé. 

Au fond de cette chaude grotte,
Faible écho de l’humanité,
Un mécano courbé sifflote
Puis se fond dans l’obscurité. 

Par toi belle enfant qu’on mignote,
Sourire au bout des rails lustrés,
Ma joie en tous ces feux qui flottent
Rejoint ton pays enchanté. 

(Extrait de « Les feux d’Eden »)
Grand prix 1983 des poètes lorrains 

 

La remise (Pantoum)

Premier charme d’un temps que l’amour illumine,
Un chemin roux filant sous de sombres buissons
Qui couvrent l’air du soir aux senteurs de limon
Ramenait, triomphant, une enfant de la mine. 

Un chemin roux filant sous de sombres buissons
Au fond de la remise où rouillaient des berlines
Ramenait, triomphant, une enfant de la mine,
La belle aux cheveux lourds dont je chantais le nom. 

Au fond de la remise où rouillaient des berlines,
Sous les rayons moelleux d’une fin de saison,
La belle aux cheveux lourds dont je chantais le nom,
S’offrait, d’un long regard, en sa noble origine. 

Sous les rayons moelleux d’une fin de saison,
Le joyau de mon cœur, complice galopine,
S’offrait, d’un long regard, en sa noble origine,
En livrant le secret d’un intime sillon. 

Le joyau de mon cœur, complice galopine,
Célébrait le corail et la rose en bouton
En livrant le secret d’un intime sillon,
Premier charme d’un temps que l’amour illumine.

(Extrait de « Les feux d’Eden »)
Grand prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains 

Message de Véronique Flabat-Piot

Amis et amies en poésie !

Veuillez trouver en pièces jointes les réglements 2009 des concours de poésie et de nouvelles organisés par le Cercle de Poésie et de Littérature de Crainhem, société amie.
Ces concours sont ouverts jusqu’au 30 juin 2009, le cachet de la poste faisant foi.

Nous vous invitons à y prendre part, car cette Association est très sérieuse;  elle offre de très beaux lots (objets d’art remarquables) et l’ambiance de la proclamation des palmarès est des plus chaleureuses.

Nous vous souhaitons bon choix de textes et franc succès si vous décidez d’y tenter votre chance !

Avec nos amitiés.

Véronique Flabat-Piot
Présidente-fondatrice
ASBL « La Plume Vagabonde »
220, Rue de Maubeuge
6560 – ERQUELINNES -
Belgique

Tel : (00.32)(0)71/55.69.87.
Mél : laplumevagabonde@gmail.com

Message de Véronique Flabat-Piot dans Divers pdf rglementkraainem2009posie09b.pdfpdf dans Divers rglementkraainemnouvelles200909b.pdf

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