Archive pour la Catégorie '* AUGUSTIN Patricia'

Rue des iris

Jeux et farces du temps jadis
Où s’égrenaient les heures bleues,
Douce saison, celle du lys
Jeune fille cherche Adonis.

De ces années couleur anis
Eloignées à cent mille lieues,
Temps émietté tel du pain bis,
Mauve et blanc comme les iris.

Doux souvenirs sur fond de lys,
Sertis d’un empire d’aveux.
Belles pensées, myosotis,
Dans la jolie rue des iris.

18 ans de ma vie dans la rue des Iris…

Drôle d’adaptation

Drôle d’adaptation
Tempête de neige dehors
Ta méditation

Jour de chance

Sentir et revoir les errances,

Issues du fond de son enfance.

 

Oser voir avec bienveillance,

N’y trouver qu’une si belle instance.

 

Cueillir la rose de confiance,

Vêtue de pure préséance

Aimer cette nouvelle ambiance,

Nourrie d’une telle insistance.

Tomber puis avoir la quittance,

A l’aube d’un seul jour de chance,

En apprivoiser l’importance,

Tant que s’inverse la tendance.

 

Ouvrir un monde sans méfiance,

Unir ses envies en partance

Illuminer cette romance

 

A celui dont le cœur balance,

 

Léger et ivre d’ignorance, 

Allégé de tant de souffrance,

 

 

            Voir encore et toujours la rose,

          Inssaisisable du parcours,

         Eclose de ces beaux détours.

Tourments

Machine à mesurer le temps, 

Dévoile comment il sera. 

Aujourd’hui, demain, tendrement 

Contre les tourments s’en ira. 

 

Les secondes y font la ronde, 

Dans un monde et soudainement, 

Naufrages dans un grondement, 

Elles s’éclairent dans une onde. 

 

Une heure un été puis un an 

Ce mystère couleur lilas, 

L’esprit fuyant n’a qu’un élan, 

L’apaisement ou le trépas. 

 

Aucune montre en notre monde 

N’effacera les sentiments, 

Dommage de passer ce temps 

Qui s’écoule en pâles secondes. 

 

Le mirage à venir sera 

Les mots bleus de ce vert torrent, 

D’espoir enfui dissimulant 

Le secret qui ne vieillira 

 

Mots en songes évanescents  

Ces tempêtes qu’on ne dit pas, 

De la vie innocents serments.   

Lettre à la terre

A ma grand-mère tant regrettée 

 

 

 

J’aurai voulu t’écrire, 

Ces paysages immenses, 

Ces couleurs ocre denses, 

Une lettre pour dire, 

Mes émotions intenses 

Tu aurais pu me lire, 

 

J’aurai voulu t’écrire, 

Ces villages berbères, 

La pauvreté des mères, 

Un petit mot pour dire 

Mes visions éphémères, 

Tu aurais pu les lire. 

 

 

 

Tunis, El Jem, Monastir, 

  Un pays de prière, 

    Nuance  passagère, 

      Impossible de dire, 

        Sans maison, ma grand-mère. 

          Ici, ailleurs, t’écrire, 

            Et l’adresse c’est la terre. 

 

Un prénom à vie

Ma maman fut institutrice, 

Offrit à sa fille ce prénom 

Très étonnée, c’était mignon 

Une élève le portait bien 

Sans se douter, mais oh ! Combien… 

 

Moqueries, 

Oubli, humiliations, 

Niaiseries intolérables 

 

Paroles et viles réflexions, 

Rejet de ces gens de renom   

Et la fillette avec malice 

Nia tout à coup son prénom. 

On m’infligea un tel supplice, 

Mentir fut l’unique solution. 

 

Patricia, Patty, Pat, Patrice, 

Appelez-moi comme vous voulez 

Tout simplement, sans artifice 

Restez gentils mais acceptez ! 

Il faut bien qu’un jour soit propice 

Car la souffrance reste complice 

Et de grâce laissez-moi tranquille. 

 

            Patrice-Lucie AUGUSTIN 

Voleurs d’enfance

Pour la fraîcheur de l’innocence, 

Rester dans la non-violence, 

Ecrire une lettre à l’existence. 

Comprendre ou bien ne pas comprendre, 

Intenter un procès pour surprendre, 

Enfin quelqu’un qui veuille entendre. 

User sa vie dans l’avalanche, 

Soutenir une parole franche,                                                 

Ecouter un cœur qui s’épanche. 

 

Enfance rime avec insouciance, 


Non avec silence et souffrance, 

Fermée en une non-assistance. 

Arrimer sa vie, voir se tendre, 

Nu dans une cruelle absence, 

Cet immense regard si tendre, 

En cette fragile efflorescence. 

Le fil d’Ariane

A Noël, on tisse les fils d’Ariane 

Qui sont autant de liens mystérieux. 

Leur nécessité est si vite oubliée, 

Dans nos vies, on s’identifie souvent à Diane, 

La chasse est ouverte au commerce miteux. 

 

Ce jour-là on mange des cœurs en chocolat, 

Et juste après c’est la fête des rois, 

En cette saison-là les cœurs sont aux abois, 

Ils cherchent alors le message du prélat. 

 

A Noël, on tisse les fils d’Ariane 

En famille, on partage des jours heureux, 

La maison vide est déjà repeuplée, 

Tout le monde s’accroche à cette liane, 

La douceur d’un soir efface un présent houleux. 

 

En ce temps-là on déguste le rouge grenat 

Après être gavés, le foie d’une oie, 

Le corps est épuisé, c’est le cœur qui larmoie, 

Apprécions cet élan vers l’artisanat. 

 

A Noël, on tisse les fils d’Ariane, 

Les étoiles scintillent, monde fabuleux, 

Rien ne remplace une telle épopée. 

Rejoins vite par une ligne médiane 

La petite étoile de ton cœur généreux. 

Noël joyeux

Nous nous sommes quittés en souhaitant 

Officier et rejoindre les sages, 

En recelant ce bijou et cette image, 

La douceur de la voix du ténor chantant. 

 

 

Jolie à entendre, une telle mélodie 

Otera le voile des sentiments, 

Y compris le poids des ressentiments, 

En effaçant les cieux d’un vieil âge, 

Une musique magique et volage 

X fois perçue comme une symphonie. 

 

 

Nous nous sommes dit «Joyeux Noël » 

Oui, nous étions épris de sincérité, 

En célébrant l’événement éternel, 

Le grand mystère de la Nativité.

nol7patricianoeljoyeux.jpg

Le grand-père et l’enfant

« -Dis, grand-père je voudrais retourner à la mer ! 

On referait des châteaux… 

 

Je connais des eaux tièdes, 

Regardant partir les bateaux dans le port 

Elles emportent avec elles, la monotonie. 

 

Je connais des eaux froides 

Entraînant les bateaux vers les rochers 

Qui  transportent ainsi la vilenie. 

 

Je connais de belles eaux 

Offrant aux bateaux un soleil couchant 

Elles partagent avec nous la beauté de la vie. 

 

Je connais des eaux douces 

Prévenant les bateaux de leurs phares lumineux 

Qui reflètent toujours la bonté de la vie. 

 

Je connais des eaux farouches 

Frappant les bateaux de leurs lames rebelles 

Elles hurlent surtout les mots dits 

 

Je connais des eaux profondes 

Ne se lassant jamais d’accueillir les bateaux 

Qui sont un puits de tendresse et d’oubli. 

 

- Ces eaux là n’existent pas, grand-père ! Je n’ai rien compris à ce que tu as dit ! 

  

- Tu sais, petit, tu verras cet été, les eaux ondulent, ricochent sur les obstacles, tombent, montent, se faufilent, filent, elles portent et engloutissent, peut-être plus tard, un jour, quand tu les auras bien regardées, tu diras… Je connais des eaux tièdes… » 

Chanter

Dans un même chœur, 

Unissons nos voix, 

Rapprochons les cœurs, 

Et ouvrons la voie. 

      Tous, à l’unisson 

Donnons le frisson… 

 

 

   

 

 Au souffle de nos voix, 

           Puisons dans les mots, 

                   Embellis comme par magie, 

                            Signons  notre envie, 

                                     Au souffle de nos voix, 

                                               Ne respire plus, 

                                                        Tente de décoder, 

                                                                  Embellis. 

                                                                           Un chemin d’étoiles, 

                                                                                     Rêvé se dévoile. 

 

 

 

Chanter,  

Dans un même chœur, 

Un lien qui nous unit, 

Comme un chemin de vie, 

Le regard sans erreur, 

Donnons le meilleur ! 

                                     

 

Cache-cache

Ce qui compte vraiment, 

C’est ce que l’on cache, 

Il ne faut pas qu’on sache. 

Plutôt tout deviner, 

Difficile à trouver, 

Tout ce que l’on cache 

Et qui nous attache, 

Morceau de firmament. 

 

Alors aimablement 

Se joue le cache-cache, 

Le masque se détache, 

Comment le rajuster ? 

Murmurer, dévoiler, 

Tout ce que l’on cache, 

Et qui nous rattache 

Avec ce filament. 

                                  Le regard, justement, 

C’est là que se cache 

Cette immense tâche. 

Essaie de décoder, 

Une vie à chercher 

A effacer la tache, 

Car l’absolu s’entache 

Par tout ce qui te ment. 

Le funambule

A toujours vouloir vivre 

En équilibre sur un fil, 

Mesurer chaque pas, 

Au-dessus du manège, 

Avancer, c’est survivre. 

                                                                                   

 

 

 

 

                   A toujours vouloir suivre, 

             Son ombre ou son profil, 

Quand un seul faux-          pas, 

                              Désaccorde cet arpège, 

              La chute au filet délivre. 

                               

 

 

 

 

 

____________________________________ 

 

 

 

   Accepter, si on se livre, 

  D’apprivoiser ce péril, 

     Le fil d’or guide les pas. 

     Le chemin sans stratège, 

 Est ce vide qui enivre. 

Les mots idéaux

Il y a des mots tellement beaux
Qu’on voudrait s’y noyer,
Des mots, des mots doux et tendres,
Des mots faciles à comprendre,
Légers et vrais comme des sceaux.

Parfois ils font mal comme des couteaux,
Il vaut mieux les refuser,
Les mots flous réduits en cendres
Qui sont difficiles à entendre
Lourds et pesants tels des anneaux.

Pour me plaire, rien que de belles eaux
Difficiles à dire, à oser,
Mots habiles pour mieux descendre
Le chemin de vie, passer
Le pont de la rivière et tendre
La colombe au milieu des corbeaux.  
 colombe.jpg

Si les mots…

Si les mots étaient des chemins,
Il faudrait sûrement les suivre.

Les mots sont des parfums,
Et il suffira pour vivre,
Souvent qu’on les respire.

Mille fleurs de mon jardin,
Où les plus belles corolles,
Touchent doucement le coeur,
Sous leurs airs si frivoles.

Sublimes farandoles,
Orneront de leurs couleurs,
Nouvelles à ces chercheurs,
Tellement de symboles.

Des mots tels des bijoux,
Eclos de mille écrins,
Sont des sentiers divins.

Vont et viennent les mots,
Inaccessibles voyageurs,
Etonnés de tant d’ardeur,
Soleils éternels de la vie. 

 

Rêve d’enfant

Juste pour moi,
Pour la tendresse à donner,
Pour ces moments de grâce,
Que j’avais oubliés, 

Juste pour moi,
Dans ce rêve à créer,
Toi, l’enfant à sa place,
Que j’avais inventé, 

Rien que pour moi,
Pour le plaisir d’aimer,
Pour le tendre encrage,
Que j’avais espéré, 

Juste pour moi,
Un merveilleux voyage,
Plus possible à mon âge,
Mais j’en rêve encore, 

Juste pour moi,
Dans cette belle image,
Issue de ce naufrage,
Qui l’a fait éclore, 

Vraiment pour moi,
Il n’aura pas d’âge,
Le sens de cet adage,
Si doux que j’adore,
Ce nouveau-né,

Je le prends en otage,
Juste sorti de sa cage,
Je le serre très fort,
Il est mon trésor,
Plus précieux que l’or,
Mon infini, mon visage,
Ce matin, à l’aurore
Me voilà, je suis née. 

Le roi de coeur

                      La belle circonstance,
               Et le compositeur… 

        C’est un jour de chance,
 Il arrive à l’heure,
  Effaçant toute peur,
   Lumineux serviteur. 

        Il ouvre la séance,
        Loue avec insistance.
        Le regard sans erreur,
        Un  curieux récepteur.
        Miroir d’assistance,
        Ilot porte-bonheur.
        Nouvelle, cette charte,
        Etre à la hauteur… 

                      Signe de grandeur,
                        Opale lueur,
                         Née de ce tuteur. 

                                            C’est un roi de cœur,
                                             Oublié du jeu de cartes,
                                          Et c’est lui le meilleur.
                                          Une peur qu’il s’écarte,
                                     Rêve du jeu de la vie. 

La source

U ne source a jailli, venue des profondeurs,
N ul ne pourra ravir ce jardin intérieur. 

J ’ai bu une goutte d’eau,
     A la source du courage,
          R ien qu’une goutte sage,
             D ouce comme un cadeau,
                   I ndicible message,
                         N ouvel apprentissage. 

  I ntarissable et beau,
               N ouveau, ce doux cépage,
              T rouvé dans cette image,
                             E mpreint d’une telle douceur.
               R enferme cette erreur,
               I
l suffit d’un passage
                E t sur l’autre rivage,
                         U nique, au bord de l’eau
                    R éapparaît une fleur.

coquelicot.jpg
 

Nu

nu.jpg
Dépouillé de tout artifice,
Tel un arbre en hiver,
Voir encore sans malice,
Aujourd’hui comme hier. 

Enlever toutes les écorces,
Armures et fausses forces,
Arrimé sur les branches. 

Encombré de tous les mots,
Jamais vains, inutiles ou sots,
N’en dire plus qu’un seul. 

Ne plus changer de veste,
Plus un mot, plus un geste,
Trouver l’habit qui reste. 

Noyé de toutes les pensées,
Rencontrer les plus épurées,
N’en garder plus qu’une seule. 

Dépouillé de tout artifice,
Dans un autre univers,
Entrevoir avec délice,
La médaille et son revers.

Jour de chance

               Sentir et revoir les errances,
                  Issues du fond de l’enfance. 

Oser voir avec bienveillance,
N’y voir qu’une si belle instance. 

         Cueillir la rose de confiance,
            Habillée de pure préséance
                Accepter une nouvelle ambiance,
                     Nourrie de tant d’insistance.
                         Tomber puis recevoir la quittance,
                              A l’aube d’un autre jour de chance,
                                   Intérioriser toute l’importance,
                                      Tandis que s’inverse la tendance. 

      Ouvrir un monde sans méfiance,
         Uniquement la vie, la chance,
             Immense cadeau tel une romance… 

                                      A celui dont le cœur balance, 

                      Léger et pur, ivre d’ignorance,
                   Allégé de tant de souffrance, 

                                                             Voir encore et encore
                                                                Immobile et subtile, la rose,
                                                                  Eclose d’un nouveau jour

 

Si les mots…

Si les mots étaient des chemins,
Il faudrait sûrement les suivre. 

Les mots sont des parfums,
E
t il suffira pour vivre,
Souvent qu’on les respire. 

Mille fleurs de mon jardin,
O
ù les plus belles corolles,
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ouchent doucement le cœur,
Sous leurs airs si frivoles. 

Sublimes farandoles,
O
rneront de leurs couleurs,
N
ouvelles à ces chercheurs,
Tellement de symboles. 

Des mots tels des bijoux,
Eclos de mille écrins
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ont des sentiers divins. 

Vont et viennent les mots,
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naccessibles voyageurs,
E
tonnés de tant d’ardeur,
Soleils éternels de la vie. 

Merlin et sa belle

Au pays des demoiselles
Voici venue saison si belle.
La fête du fruit d’or lui rappelle
L’âge tant aimé de la dentelle,
Où gentes dames en mousseline,
Revêtaient alors la vie messine.
Où t’en vas-tu, belle Mélusine ?
Elue reine de la mirabelle,
Entourée de tes belles ondines,
La foule salue la ribambelle.
Elle se mira, la belle
Dans l’eau de la Moselle.
Oh ! Jolie petite mirabelle,
Son reflet d’or dans l’eau rebelle,
Enchanta Merlin tant et si bien
Qu’il en fut saisi pour témoin.
Témoin d’un jour, c’était si bien,
D’apercevoir enfin Isabelle,
Délicieux souvenir que ce lien
Mystérieux qui l’ensorcelle.
Mais ce mirage de la belle,
C’était juste une passerelle
Et voilà Merlin qui chancelle…
Un goût de tarte aux mirabelles,
A suffi pour que se dessine,
Tout un passé de vie citadine. 

Patricia Augustin

augustinpatricia.jpg
Née le 8 octobre 1963, elle prend goût à la poésie à l’âge de dix-huit ans et commence à écrire ses premiers poèmes. Choriste, passionnée par les mots, elle aime leur musique à lire, écrire ou chanter.
Elle a publié un  recueil de poèmes, Embellie (1999), et réalisé Souffle de Plume (2006), en attente d’être édité.
Elle a obtenu le Prix Fruit Soleil de la ville de Metz en 2003 et le Prix François Devaux, du Cercle Littéraire de Graffigny en 2004.
Professeur des écoles, elle est mère de trois enfants.




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