A la veille du 1er octobre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Marie-France Genèvre : le plaisir.
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Archive mensuelle de septembre 2012
Les personnes intéressées par cet ouvrage peuvent d’ores et déjà le commander ( au prix unitaire de 18 €+ 3€ de frais d’envoi). Les recueils seront disponibles à partir du 15 octobre 2012.
Auguste lune
Ton regard froid
Me sauve de moi
De mes rancunes.
Telle une enclume
Tu restes coi
Mais de tes doigts
Derrière la brume
Viens remuer
Dans mon sommeil
Comme le soleil
Mon corps figé
Me rassurer
Dans un conseil
À mon oreille
Doucement soufflé.
Dans le pétrole
De ton lit bleu
Ton œil radieux
Appelle mon vol
Et l’âme molle
Vissée aux cieux,
L’esprit heureux,
Je quitte le sol
Puis je rejoins
Ta douce pâleur.
La nuit se meurt
Et je l’étreins
Et ne retiens
Que ta liqueur
À la faveur
De son déclin.
Puis je m’endors
Dans ton étau
Sous le rideau
De ton décor
Et sans effort
La nuit se clôt,
Le matin chaud
Déplie sa flore.
Visite du cimetière du Père Lachaise :
Pour voir d’autres photos, cliquer sur l’album ci-dessous :
Ce soir…
La nuit se pare de l’église aux vitraux
Pâles et éburnés comme d’un joyau.
Entre le sommeil des croix des cierges des Jésus
La lune exalte le recueillement des statues.
Impassibles statues ! Mystiques icônes !
Mon rêve vous sculpte des expressions humaines ;
Ses ciseaux sur votre marbre se promènent,
Ils sont forgés à la flamme rouge-jaune
De mon amour inassouvi.
Majestueuses statues
Qui rempliraient l’idéal en mes bras !
Et ce frisson sur ma joue
Est-ce le souffle de vos inaudibles voix ?
Parmi vos présences où se pressent le divin,
Parmi toi jolie Marie et tes yeux de mère
Je viens apaiser le manque, le chagrin
A ma solitude plus glacée que votre pierre.
(Michaël Reigner – Mes fondements)
Autres oeuvres, et Marie-Hélène Vigilant dans ses oeuvres !
Congressistes, administrateurs, adhérents et Bernard Tirtiaux
Jean-Jacques Chiron ; et la tribune officielle
La table des prix, et les lauréats lorrains félicités par Bénédicte Gandois-Crausaz : JJ Chiron, Gérard Dalstein, qui représentait aussi Isabelle Chalumeau.
Ouverture de l’exposition artistique par Jacqueline Gazonnois, en compagnie de Bénédicte Gandois-Crausaz, déléguée régioale d’Ile-de-France, organisatrice du congrès.
A côté de Vincent Vigilant, on note la présence de Vital Heurtebize, président de la Société des Poètes Français.
délégation de Lorraine : Christine et Jean-Jacques Chiron, Joelle Di Sangro, Gérard Dalstein, Denise Richard-Flieller, Armand Bemer
Quelques responsables de la SPAF, administrateurs et délégués régionaux
Les congrès nationaux se suivent et ne se ressemblent pas, mais ils rassemblent toujours avec autant de plaisir et permettent des rencontres enrichissantes.
Le soleil fut lui aussi de la partie, même s’il est frustrant de travailler en salle tout en voyant au-dehors des dizaines de jeunes s’adonner au sport à toutes les heures du jour… et même en nocturne, comme ce groupe de jeunes filles sourdes et muettes pratiquant le football. Nous étions à la Résidence Internationale, rue Louis Lumière, qui accueille aussi le siège de la Fédération Handisport de France.
Pour nous dégourdir les jambes, la promenade du dimanche matin nous procura un bol d’air et un exercice salutaires à l’occasion de la visite du cimetière du père Lachaise, à l’ombre des hautes frondaisons et dans la compagnie bienveillante des humbles et des illustres qui y reposent. Balzac, Rossini, Musset, de Nerval revinrent à nos mémoires tandis que nous découvrions cet espace de paix et de silence en plein cœur de Paris.
Temps forts du congrès, outre les réunions statutaires et le vernissage de l’exposition artistique : la rencontre avec Bernard Tirtiaux, grand prix international de poésie francophone. Souvenez-vous de son ouvrage paru il y a quelque 20 ans : le Passeur de Lumière, ce lumineux chef-d’œuvre du maître-verrier qu’il est resté.
Et puis, multiples cerises sur ce gâteau : la remise des prix aux lauréats, dont 3 Lorrains : Isabelle Chalumeau (représentée par Gérard Dalstein) pour son ouvrage Malou, Gérard lui-même pour Les Feux d’Eden consacré au monde de la mine, et Jean-Jacques Chiron, primé à 3 reprises, pour plusieurs de ses poèmes.
Un album de photographies sur ce blog illustrera mieux ces temps forts. En vous rappelant, à l’invitation du président national Vincent Vigilant, que nos congrès sont ouverts à TOUS les adhérents, et que le prochain se déroulera, justement, chez lui, dans le Poitou les 20,21 et 22 septembre 2013. Et grand merci à Bénédicte Gandois-Crausaz et à son équipe, qui ont su relever ce défi d’organiser un congrès national dans la capitale.
Armand Bemer, délégué régional Lorraine.
Brusquement la radio
Me coupe de mon rêve
Et ma sœur disparaît
Interrompt son entrée.
Vanessa en tandem
Traverse mes oreilles
Et Monsieur Météo
Annonce qu’il fait beau.
Pascale me rappelle
Qu’elle a servi le thé
Me donne des nouvelles
Du paradis d’après.
Au loin ses mots s’étirent
De la publicité
L’information résonne
Il faut bien se lever.
A ce soir ma sœurette
Garde le canapé
Je t’y retrouverai
Endormie, aussi.
Je te réchaufferai.
Brûlure au fond du cœur, châtiment suranné :
De vives émotions dont on ne sait que faire !
Un piège à sentiments, couverture grossière
Costume lacéré, déchiré, malmené !
Ce sont les sentiments qui brulent l’écorché.
Dès lors que grains de sable, pailles ou poussières,
S’en vont l’âme gratter bouleversant ses repères,
Le voici accablé, meurtris, abandonné.
Afin de respirer, l’hypersensible attend
Que se lèvent les maux, que se lève le vent,
Changeant de direction avec l’espoir de vivre
Un monde singulier où l’amour est partout
Généreux et léger, teinté de savoir-vivre.
Mais ne s’agit-il pas d’un rêve de vieux fou ?
J’aime en toi, crâne superbe et symbole de la mort,
Tout ce que tu renfermes dans ton curieux manoir
En ta matière laiteuse et riche et inodore
Où s’enracine la flore de tes tendres mémoires.
Ton front lisse et boudeur surplombe deux cavernes
Où des globes jadis y lançaient leur lumière.
Les deux trous ténébreux sont des puits qu’on n’observe
De peur d’y découvrir un effrayant mystère.
La cave entre ces puits est un tombeau obscur
Où le souffle va et vient sans y être invité.
Pourtant il fait vibrer toute cette solide structure
D’une onde imperceptible qui semble l’animer.
Ton sourire carnassier immobile qui luit
Offre ses stèles d’ivoire serrées qui se bousculent
Sur l’immense profondeur de cette étrange nuit
Où un peuple de cris s’amoncelle et pullule.
Et j’aime ta fierté, ton hiératisme vain,
Tu portes dans tes os les tourments et les larmes
Dont le cruel cerveau de ces siècles anciens
T’a imprégné, malsain, pour que tu nous les clames.
Ce soir…
La nuit se pare de l’église aux vitraux
Pâles et éburnés comme d’un joyau.
Entre le sommeil des croix des cierges des Jésus
La lune exalte le recueillement des statues.
Impassibles statues ! Mystiques icônes !
Mon rêve vous sculpte des expressions humaines ;
Ses ciseaux sur votre marbre se promènent,
Ils sont forgés à la flamme rouge-jaune
De mon amour inassouvi.
Parmi vos étranges présences séculaires
Que dépaysent les secrets en vos yeux témoins,
Parmi vous, majestueuses, et l’aura des saints
Parmi toi jolie Marie et tes yeux de mère
Je viens apaiser le manque, le chagrin
A ma solitude plus glacée que votre pierre.
(Michaël Reigner – Novembre 1999)
Zaz Chalumeau : « Colin-Maillard »
Mes lectures sont devenues au fil des années trop sélectives en raison de travaux de recherches qui les appellent. Alors, à l’occasion d’un échange avec Isabelle lors d’un salon du livre à Villers, j’ai eu envie de « rajeunir » un peu dans ces lectures, de m’octroyer un plaisir de vacance. Aussi j’ai acquis la saga « Colin-Maillard » pour m’évader un peu dans les espaces de liberté qui s’associent bien avec l’été. Mais j’ai trouvé mieux qu’une simple évasion avec une série de romans qui sort quelque peu de l’ordinaire en faisant bouger le regard sur la vie, sur l’amour, sur les relations homme-femme. Alors, voilà, je tenais à livrer quelques impressions sur cette aventure de lecture, car elle en vaut vraiment la peine, et il me paraît juste de le dire.
Gérard Dalstein
Pour découvrir la critique dans son entier, cliquer sur ce lien : Colin-Maillard bis
Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “Le temps – la météo”. Quatre adhérents ont participé.
Jusqu’au 30 septembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour octobre, Marie-France Genèvre nous propose : le plaisir.
Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.
Préface anticyclonique, soleil
Pile ou face : non
Pas de hasard à te regarder
L’échappée belle, d’yeux à yeux,
sans fard, se dit : une dentelle,
un amour en ses ajours, en ses creux
La vérité y brille, darde
Un œil cille
L’autre le regarde infrangible
Une volte-face serait mentir d’un nuage
mais un ciel lisse ne l’a pas à effacer…
Efflorescence bleue…
Épilogue anticyclonique
Beau fixe
Face à face, un baiser de framboises
et que l’envie le refasse…
Du sinistre chapeau à la bordure étrange
Tombait une pluie fine en guise de cheveux
L’orage a explosé colérique et nerveux
Sur le perron céleste au firmament des anges
Et l’on ne voyait plus qu’un énorme nuage
Qui courrait dans la rue comme un chat de gouttières
Emportant avec lui les ombres et lumières
Du jour, et l’entrainait vers des contrées sauvages
En plein mois de juillet, la voûte sanglotait
Et de rage, faisaient, sourdre quelques tempêtes
Voilées de grésilles qui dardaient sur nos têtes
Comme billes de verre au ciel emboucané
Et les gens se pliaient dessous leur parapluie
L’objet contorsionné bataillait sous le vent
Baleines en morceaux crépitaient en mourant
Le badaud n’avait plus qu’à plonger sous la pluie
Un simple jour d’été quand le soleil déchoit
Quand le monde soudain perd un peu d’énergie
La nature s’emballe et ressent l’agonie
Lui titiller les joues, bien au-dessus des toits.
Le bouleau frémit à peine
Les herbes s’agitent mollement
L’air est comme une chaude haleine
Pas le moindre souffle de vent…
Les sapins sont immobiles
Leur résine embaume alentour
Fumant de plaies indélébiles
La colline n’a plus d’atours.
La route est en déliquescence
Les semelles collent au macadam
Le soleil, par sa présence
M’accable et je sens que je pâme.
Étourdis, les oiseaux se taisent
L’air est un four de boulanger
Je rêve d’une haute falaise
Que vent et eau viendraient fouetter…
Marchant sous les cieux plombés
Un paysan traîne sa peine
Le long d’un champ de blé brûlé
Le long d’un champ de blé en graines.
La vie cherche où elle peut, de l’ombre
Et l’eau fraîche des fontaines
Claire dans les bassins sombres
Sources profondes et lointaines.
J’attends que le soleil dardant
Tombe en feu à l’horizon
Que ma peau qui bout en dedans
Trouve en la nuit, le frisson,
J’attends en tricotant des rimes…
Voici que se lève le vent
Ce soir, le ciel d’azur se grime
Les nuages arrivent en courant.
Je m’use s’amuse ma muse d’un clin d’œil
Taquine elle illumine au-dessus mon recueil
Qui reste de glace, de marbre et de mélasse
Il fait grève du mot si peu que je l’embrasse.
Quand m’embarque en l’écume, un cheval tout de brume,
Fait rugir mes embruns, je le suis, me costume.
Soudain inopportun il m’emmène au galop.
Sirène du destin je bondis dans ses flots.
Ses subites fureurs suffoquent mes élans.
Il se peut qu’un matin je le suive en pleurant.
Il m’anime, m’étreint sur sa côte d’airain,
M’attire à lui, me prend, m’emporte et me retient ;
Il m’étire, s’agite et marche sur mon cœur,
Il est passé si vite que mon éclat se meurt.
Plaquée là étourdie et vaincue de ressac,
Sa tempête éloignée me laisse tout en vrac.