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Archive mensuelle de janvier 2009

Février

Est-ce pour se venger de sa petite taille
Que cet instable mois, dans un brusque sursaut,
Se jette à corps perdu dans l’ultime bataille,
Pour offrir à l’hiver le bonheur d’un assaut ?

Mais bravant la froidure ou les flocons de neige,
Les enfants déguisés fêteront carnaval ;
Sur la place déjà les chevaux d’un manège
Attendent les acteurs du joyeux festival.

Au milieu de sa vie une journée entière
Est vouée à l’amour grâce au cher Valentin ;
Le cœur d’une fleuriste ou d’une bijoutière
Bat au rythme effréné des pièces du butin.

La douleur de partir est parfois prolongée ;
Un jour supplémentaire est un cadeau cruel
Pour qui voit sa tristesse à peine soulagée
Par le retour certain de l’an perpétuel.

(Ecrit le 01.01.1998)

Les quatre saisons

En tourbillons épais, tombent les flocons blancs
Qui font naître les jeux et rire les enfants,
Le visage et les mains refroidis par la neige,
Le corps emmitouflé dans une cape beige. 

Ils boivent goulûment l’élixir de jeunesse
Qui magnifie la vie et leur donne l’ivresse
D’un permanent « Toujours », – gage d’Eternité -,
D’un sentiment d’amour et de félicité. 

A l’hiver, cependant, succède le printemps
Qui secoue, d’un pas lent, la pendule du temps.
Le sol désengourdi s’ébroue et se réveille
Quand son ventre fécond engendre une merveille. 

La nature, d’instinct, dans sa beauté s’impose
Quand paraît le moment de la métamorphose
Des tendres jouvenceaux, gauches et tout gênés
Par le soudain émoi de désirs effrénés. 

L’adolescence, en fleur, exprime alors sa grâce
Tout pendant que l’été se prépare une place.
La sève, en bouillonnant, alimente les fruits 
Et nourrit la vigueur des jeunes gens séduits. 

Les branches des fruitiers, dans leur verte couleur,
Se gorgent de la vie, mûries par la chaleur
D’un soleil bienveillant aux rayons éclatants.
Les enfants de l’hiver sont devenus parents. 

Ils oeuvrent au labeur et sèment l’avenir
Pour les générations qui seront à venir
Afin de leur offrir, comme juste héritage,
La nature jolie et le bien en partage. 

Mais l’horizon, déjà, se voile de l’automne.
Si rapide est le temps que chacun s’en étonne.
Sur la pointe des pieds, les anciens se retirent
Quand leurs souffles derniers, dans le silence, expirent. 

Puis, les feuilles flétries jaunissent et rougeoient,
Les arbres dévastés se décharnent et ploient
Sous le joug épousé du rythme de la vie.
Epuisés, les aïeux n’éprouvent plus d’envie. 

Assis dans leur fauteuil, ils se sentent harassés
Sous le fardeau des ans,  fugacement passés,
Mais “prêts” quand vient l’instant – celui des abandons -
De se fondre à la terre et s’unir aux saisons. 

La lune et le soleil

Quand, un soir, je marchais dans la sableuse dune,
Le vent me rapporta la plainte de la lune
Implorant un secours pour vaincre l’infortune
Afin qu’en l’univers, chacun ait sa chacune. 

Je voudrais, disait-elle, être aimée du soleil
Car sa beauté dorée m’inonde sans pareil,
Me réchauffer, un peu, à son rayon vermeil,
Mais, sitôt qu’il parait, je tombe de sommeil. 

Quand le drap nuageux découvre sur la grève
Ce globe irradiant qui fait monter la sève,
Je ne vois son éclat qu’une minute brève
Car l’œil froid de la nuit se ferme sur mon rêve. 

Dans l’obscur de mon lieu, s’aventurer il n’ose ;
Sur mon lit étoilé, son regard il ne pose.
J’aimerais bien qu’à deux, en un jeu virtuose,
Nous repensions le Ciel en sidérale osmose. 

 C’est pourquoi, si parfois vous relevez la tête,
Peut-être verrez-vous une pâle planète,
Toute blanchie de nuit, formuler la requête
D’un rendez-vous galant avec ce bel athlète. 

Dans l’infini du temps, il n’est point de conseil
A prodiguer à ceux qui cherchent un pareil.
Et la lune, attristée, sombre dans le sommeil
Quant un matin nouveau accueille le soleil.

Etre à la hauteur

Le petit voit du grand le trou de sa narine,
Le grand voit du petit un crâne sans la mine ;
Le modèle réduit relève sa bobine
Quand l’immense géant arrondit son échine. 

Des montagnes dressées en puissantes murailles,
Les vallons et les prés adoucissent les failles
Et leur union subtile harmonise les tailles
Quand l’horizon les fond en belles épousailles. 

Que tu sois tout devant et que je sois derrière,
Toi, premier des premiers, moi, petite dernière,
A mon humble niveau de modeste ouvrière,
Sur l’édifice humain, je poserai ma pierre. 

Du fait d’être petit ou celui d’être grand,
Par pointes de l’humour, nous plaisantons gaiement
Mais si, en me toisant, le mètre est référent,
Jamais, je ne jouerai dans une cour des Grands.  

Le courrier

A deux pas de ma rue, dès l’aube matinale,
J’ai glissé mon courrier dans la boîte postale
Qui, bien enveloppé mais par une autre main,
Te sera distribué, probablement, demain. 

Sous ma plume inspirée, les phrases enlacées,
Du recto et verso de deux feuilles glacées,
Ont gommé toute peine et donné libre cours
A la prose et aux vers qui content les toujours. 

L’écrit, impressionné à l’encre de tes yeux,
Exprime le bonheur en un style joyeux.
Quand tu l’extirperas de son cocon douillet,
Tu verras qu’il contient un message discret. 

Nicole Métivier

metivier.jpg
Venue d’un autre temps, – le siècle de l’avant -,
Je ne me perçois pas encore tout à fait vieille
Car mon cœur bat toujours au rythme de l’enfant
Qui me semble, ma foi, être née de la veille.

En créant pour ma mère un petit compliment,
La chance m’est venue de tutoyer le rêve,
Flirter avec les mots gorgés de jeune sève
Et taquiner les vers … depuis que j’ai dix ans …

J’ai aimé mon travail, celui de secrétaire,
Que le temps m’a ravi, je suis sexagénaire,
Mais la joie m’est venue à la S. P. A. F. Lorraine
Où le poète est roi, la poétesse reine.

Sur des thèmes divers, libre est ma prosodie,
Mais les rimes amies sont si douce caresse
Que viennent les idées, en toute fantaisie,
Pour illustrer la vie, l’amour ou la détresse.
Je ne sais si l’écrit rime un peu, rime à rien,
- Peut-être même est-il tiré par les cheveux - !?
Mais je m’en vais, allant vers l’endroit qui plait bien
Où mes pieds ont compté des artistes nombreux.

Soeurs ennemies

 

La vie a ses miroirs,
ses secrets épars
et par ses secrets,
les chemins et semoirs.

La mort a ses mouroirs,
regrets et départs,
des parts de regret
au jour du dernier soir.

Les anges

Les anges ne lèvent jamais les yeux au ciel,
ils posent un regard bienveillant sur les vivants
et sages voudraient nous voir assagis,
sages comme des images.
Ils ont la candeur attendrie pour attendrir,
rendre la vie plus amour.
Quand ils nous laissent c’est aux anges,
quand ils nous gardent c’est pour le plus sûr destin.
Les anges ne lèvent jamais les yeux au ciel,
ils ont trop à demander au bon Dieu,
droit dans les yeux.

Un sourire

La grâce d’une politesse sans paroles au visage qui
s’ouvre quand l’expression fleurit ou la joie enjouée
à brûler son feu de joie avec l’ambition de séduire
sa bouche élargie à l’explicite.

Alain Bontemps

bontempspidentit.jpg
Meurthe-et-Mosellan, je suis né à Jarny en 1963.
Invalide, je m’adonne à ma passion. 
À ce jour, six recueils ont vu le jour depuis 1997, le dernier en date « Poèmenons-nous », me tient à coeur car il est le fruit de l’envie de parler à la poésie de chacun en jouant du goût pour les harmonies de sens et de musicalité des mots.
Je 
participe a des concours depuis 2008 et ai obtenu:
-un diplôme a Châlons-en-Champagne(Grand prix)
-un prix source poétique(prix de Graffigny)
-une mention honorable au Grand prix des poètes lorrains
- Rose d’or de Rencontres artistiques et littéraires 2010 pour l’ensemble de mon oeuvre.
- Médaille d’argent internationale à l’Académie européenne des arts2009
- 1er membre d’honneur du bleuet international

Rang 98

L’avantage d’un blog collectif est qu’il évolue très rapidement.
Créé le 14 décembre 2008, notre blog a fait un prodigieux bond en avant puisqu’il se classe 98e sur les 1867 blogs de la catégorie « Littérature et poésie » de www.unblog.fr qui est le site hébergeur.
Notre blog comptabilise à aujourd’hui 78 articles, 76 commentaires et 661 visiteurs.

Comptine

Nous n’irons plus au bois, la forêt a brûlé
J’aimais tant les sentiers, la mûre, l’aubépine
Dans les cendres mon cœur a longtemps appelé
Mon enfance perdue à l’odeur de résine. 

Nous n’irons plus au bois car la forêt succombe
Un  nuage à ce jour est plus que menaçant
La pluie est un acide incisif et puissant
Nous n’irons plus au bois tout arbre est une tombe. 

Le pays de Merlin s’endort dans la rumeur
Et le poison sournois qu’exhale chaque ville
Le progrès qui tue l’homme est à l’homme servile
Nous n’irons plus au bois, car le cèdre se meurt. 

Chanson pour un amour

Ah ! vous souvenez-vous de cette nuit trop belle
Où vous êtes venu pour la première fois ?
Vous avez oublié, mais moi je me la rappelle.
J’entends encore vibrer le son de votre voix.

Ah ! vous souvenez-vous de cette nuit trop tendre
Où je vous ai aimé, pour mon plus grand malheur ?
Quand vous m’avez charmée, je n’ai pu m’en défendre
Et vous êtes parti en emportant mon coeur.

Ah ! vous souvenez-vous de cette île lointaine
Que la lune berçait de ses rayons allongés,
De la douce clarté du ciel et de la plaine,
Et de notre bonheur la divine beauté.

Ah ! vous souvenez-vous de ce calme infini
Qui berçait en chacun des rêves inconnus,
Et vous souvenez-vous que vous m’avez menti,
Que vous m’aviez aimée et que je vous ai cru ?

Mais vous souvenez-vous des tourments de mon âme
De mes gémissements, de votre trahison ?
Avez-vous oublié mon amour et mes larmes,
Votre lâche sourire et vos fausses raisons ?

Le remords vous suivra jusque dans la mort même
Pour vous rappeler et vous faire souffrir.
Je pourrai vous haïr autant que je vous aime,
Et enfin la joie de vous maudire.

Mais n’allez pas penser que je soupire encore,
Et que ces souvenirs m’arrachent encore des pleurs.
Mes stupides espoirs et mes regrets sont morts,
Mort mon amour pour nous, et morte ma douleur.

Laisse aller les violons

Je veux du soleil vert, des dentelles, des chimères, des photos du bord de mer dans mon jardin d’hiver. 

Laisse aller les violons. 

Je ne veux plus regarder en arrière, mais passer des nuits entières lovée entre tes bras, me fondre en toi. 

Dans ma tête résonne, les battements de ton coeur qui me déraisonne. 

Laisse aller les violons. 

J’ai chassé tous mes problèmes, oublié tous ces dilemmes, mes rêves chimériques peuplés de poupées psychédéliques. 

Laisse aller les violons. 

Dentelles et draps froissés de nos deux corps emmêlés, et dans tes yeux j’y vois des perles de rosée. 

Laisse aller les violons. 

Sonate d’automne dans mes veines le sang bouillonne, me délivre de mes chaines et je me déchaine. 

Sonate d’été mon soleil vert est arrivé dans mon jardin d’Eden où je t’entraîne. 

Allez laisse aller les violons, nos deux corps à l’unisson.

(Extrait de « Poésies en liberté ») 

Le flocon d’argent

contedenoeldejoelle.jpg

Résultats du sondage du 15 décembre 2008

La question posée était :
« Ecrivez-vous vous-même de la poésie ? »
19 internautes ont participé
17 oui
  2 non
Cela se passe de commentaire ! J’espère que les deux personnes qui n’écrivent pas de la poésie ne se priveront pas de visiter notre blog régulièrement car on peut effectivement apprécier une discipline sans la pratiquer soi-même, comme moi le patinage artistique ou le piano… entre autres.
Un nouveau sondage est en place. Merci pour votre participation.

Conversation

Vous ne conceviez pas un Dieu qui nous gouverne
Une entité sublime au Vouloir tout puissant.
Au seuil de l’univers il n’est rien qu’un Absent
Disiez-vous ! inspiré par le penser moderne. 

Et puis ! s’ il existait ( et cela me consterne )
Croyez-vous qu’envers l’homme un si pauvre passant
Il garde un sentiment qui soit compatissant ?
C’est pour l’Indifférent qu’alors on se prosterne ! 

Vous me parliez d’un monde érigé par hasard
Où ne règne jamais qu’un temporel César
Que son orgueil oppose à l’humaine détresse. 

Mais je vis s’allumer dans un éclat très doux
Votre regard si clair tout baigné de tendresse
Quand je vous dis : «  l’Amour, quel nom lui donnez-vous ? »
    

                                  ( extrait de «  le rire des masques ») 

Il disait…

Quand partiront les hirondelles…
Nous rencontrerons, ma mie, amionnette 
Notre regard dira : c’est toi que j’attendais
Toi que j’ai tant cherchée en l’étrange planète
Où le froid de l’ennui toujours me répondait.

Quand partiront les hirondelles…

Que d’amour nous vivrons, ma mie, amionnette 
Notre âme nous dira : voici, je me cherchais
Je sais que le bonheur telle une devinette
En attendant d’éclore en nos cœurs, se cachait !

Quand partiront les hirondelles…

Je m’en irai très loin, ma mie, amionnette…
A leur retour j’aurai disparu pour jamais
Mais le vent qui connaît ma tendre chansonnette
Saura bien te redire ô combien je t’aimais…

                             ( extrait d’ «  ANNELYS » ) 

500 visiteurs

Nous venons de dépasser les cinq cents visiteurs ! En un mois d’existence, c’est vraiment très satisfaisant !
Merci à tous ceux qui ont contribué à alimenter ce blog et à le faire connaître.
Je n’aurai qu’un mot à ajouter : CON-TI-NU-EZ !!!

Rêve d’enfant

021berck4.jpg

Tes mains

Leur passion nouée à mon corps
Appelle une source
Nourrie au lait des lunes fécondées.
Tes mains comme des ailes repliées
Sur mon regard assombri de nuages noirs
Attendent que passe l’orage.
Tes mains comme des ailes ouvertes
Battant si fort que mes paupières s’envolent,
Avec les feuilles mortes
Pour ne plus voir l’hiver.
Parfois, trouvant sur ma peau
Une colombe apeurée,
Elles se fardent d’innocence.
Puis au cri du désir,
Chaudes au creux de mes reins,
Font trembler les flammes de l’enfer
Sous mes ongles !
Aventure charnelle…
Quand l’instant se drape du vieil or des cantiques,
Quand le profane épouse le sacré
Dans l’ombre des doigts croisés.
Plus tard,
Au seuil de l’oasis où le vain mot s’éteint,
Jamais abandonnées,
Elles partagent le pain à mes jours de disette.

D’un enfant devenu grand à sa mère

Toi seule protégeais de sourires berceurs
Mes yeux écarquillés au passage des lunes
Dessinant sur le noir mes chagrins et mes peurs,
Avant que le sommeil m’emporte en ses lagunes. 

Dans ton regard soyeux, je voyageais souvent
Sans délaisser le nid de tes bras en guirlandes :
Mon petit cœur volait sur les ors du levant
Comme une balancelle aux pays des légendes. 

Ta voix d’une flanelle apaisant l’ouragan
Trouvait toujours la clé de mon pauvre silence.
Tendresse enveloppante aux vertus d’un onguent
Soulageant d’un baiser les bobos de l’enfance. 

Maman ! ce mot si doux inventé par un dieu,
Ce mot déjà connu quand restait sur mes lèvres
Un goût de lait tiédi pour un babil joyeux,
Ce nom miraculeux qui dissipe les fièvres ! 

A présent que mes jours s’effacent au lointain,
Ta fontaine d’amour coule encor dans mes veines,
Toi qui sais pardonner si je m’en vais, hautain,
Vers d’autres océans, séduire les sirènes. 

Passion

Cri d’angoisse venu des balcons en prières
Pour la vierge pleurant du cristal rédempteur :
C’est l’homme qui renaît du sang de tes rivières,
Après un long voyage au sommeil de son cœur. 

Balancement du ciel dans le frisson du risque,
Avant que le vitrail ne tombe dans la mer,
Ton église devient harem où l’odalisque
Pétrit notre désir aux formes de l’enfer. 

Marque nos corps félins avec des croix de flammes,
Enchaîne d’un regard les chevaux andalous.
Ton verbe se dénude aux fenêtres des drames,
De jour comme de nuit, peuplés d’amants jaloux. 

L’amour du flamenco sacralise ta bouche,
Quand le baiser s’y perd dans un chant éternel.
Tes mantilles de braise ont préparé la couche
De l’esclave des sens pris à ton jeu charnel. 

Au-delà de tes yeux brûlent nos crépuscules
Et nos âmes de sel que déserte l’oiseau.
Envoûteuse au jupon frangé de libellules,
Rafraîchis tes ardeurs aux larmes du roseau. 

Adieux

Silence d’organdi
Mouillé du sang de l’étoile mutilée
La nuit a dénoué sa chevelure,
Bleu-sombre sur mon cahier.

Dans chaque source,
Gît un peu de moi,
Un peu de mon encre diluée.
Et la rivière s’habille de paroles tristes. 

Sur un bateau d’ivoire,
Mes adieux passent,
Dans le gémissement des lunes voilées.
Personne ne le sait,
Pourtant l’éventail s’embue de larmes. 

Tremblement de l’étoile
Au petit matin.
La dernière page tournée,
Je m’efface à la croisée des chemins,
Mon corps de papier à jamais déchiré,
Mon âme-plume à jamais envolée ;
Epilogue, au vent, écrit. 

Marilène Meckler

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Depuis 1995, j’ai choisi l’écriture poétique (classique ou libre) comme réponse à mon besoin de créer.
Le dialogue avec la page blanche m’offre des pauses dans une vie trop active (direction d’établissements de santé et médico-sociaux). Alors je laisse voyager la plume dans mon imagination et je renais à chaque poème.
Membre agrégé de la SPAF, Sociétaire de la Société des Poètes Français, j’ai bénéficié de l’édition de quatre recueils en tant que lauréate des prix suivants :

-          Grand prix des poètes lorrains 2001 : recueil « Catharsis »
-          Prix de l’édition de la Société des Poètes Français 2006 : recueil « Passagère du vent »
-          Prix de la Nouvelle Pléiade 2007 : recueil « Dans le regard des jours »
-          Prix de Châteauneuf du Pape 2008 : recueil « Sur les ailes des mots »
Autres prix obtenus :
-          Grand prix du LIEN à Metz en 2002
-          Grand prix du Salon Orange à Reims en 2002 et 2006
-          Grand Prix de la Maison du Boulanger à Troyes en 2003
-          Prix de la Vallée des Rois à Tours en 2003
-          Alérion d’Or (Grand prix des Grands prix des poètes lorrains) en 2003
-          Grand Prix des écrivains de l’Ouest à Rennes 2006
-          Prix Georges Riguet à Monceau les Mines en 2007

D’après moi, voici une des plus belles définitions de la poésie :
« La poésie comme la prière est une échelle vers le ciel » (Virgil Gheorghiu)

Devoir de paix et d’amour

Nous leur devons la paix, nous leur devons l’amour
Aux enfants de la Terre, anges d’un futur monde !
Ces rameaux d’avenir forment jour après jour
Un sublime olivier que l’Homme infâme émonde.
 

Qu’espèrent nos petits aux âmes sans détour ?
Nous leur devons la paix ! Nous leur devons l’amour !
Eradiquons la haine, ancestrale vermine !
Pour un geste amical un regard s’illumine.
 

Nubiles exploités, ils sombrent tour à tour
Dans un gouffre terrible où la mort les caresse.
Nous leur devons la paix ! Nous leur devons l’amour !
L’amertume en leurs coeurs inhume la tendresse.
 

Faisons de la planète un suprême séjour !
Plus d’enfance chétive, esclave ou meurtrière !
Seule, une action pure exauce la prière !
Nous leur devons la paix ! Nous leur devons l’amour !
 

Sainte Colombe

Dédié à Alain Corneau pour son film :
Tous les matins du monde.
 

<< Chère femme défunte, aimerais-tu t'asseoir
A nouveau dans ce havre où muserait Silène ?
Sous l'empire lustral du bel astre sélène
Ce clos subtil se mue en un vaste encensoir.
 

Effleurant de son aile un floral ostensoir,
Que révèle à mon deuil cette unique phalène ?
Je songe aux fins accords d’un virtuose hellène…
Or, ma viole aspire à vibrer chaque soir.
 

Au coeur de cette alcôve, ineffable nymphée,
Tu m’apparais enfin ! Egalerai-je Orphée
Pour retenir ton âme ornant mes voeux secrets ? >>
 

Distillant sa musique aux indicibles charmes,
De ses yeux son amour s’exhalait en des larmes
Qu’inspirait tendrement le Tombeau des regrets.
 

Irisation (Mont Sainte Odile)

La brune d’orient retire son tchador,
Laissant s’épanouir dans l’aurore estivale,
Sous le vital soleil, étoile sans rivale,
Le ruban mordoré du rhénan corridor.
 

Au pied du mont soyeux, rose et saint mirador,
Eclate au coeur d’un bois l’écho d’une cavale ;
Un long frisson parcourt l’immense mer uvale
Dont jaillit la splendeur des lourdes grappes d’or.
 

L’ange des frondaisons clame sa cantilène,
Douce aubade en hommage au bel astre sélène,
Prunelle ornant d’émail la perle du matin.
 

Près d’un lambeau d’azur où se mire, assouvie,
La demoiselle frêle, insecte cabotin,
Naît du prisme fluide un arc-en-ciel de vie !
 

Jean-Jacques Chiron

chironpetit.jpg
Né en 1949, ayant travaillé comme comptable, je suis retraité, membre de la SPAF depuis 1995 et lauréat de plusieurs concours, entre autres :
Grand Prix des Poètes Lorrains 1999 de la SPAF
Prix Voltaire 1998 et 2006 du Cercle de Graffigny de Lunéville
1er Prix de Poésie classique 1998 de l’Académie Léon Tonnelier de Nancy
Prix Jacques Raphaël-Leygues 2001 de la SPF. 
J’écris de la poésie depuis mon adolescence, défenseur de la Langue française, attiré par la richesse des mots et les rythmes qu’ils offrent à travers leurs couleurs sonores. Aussi, chaque vers équivaut à construire une église : les piliers sont les consonnes, les voyelles les ogives et l’abside la rime. Ainsi, sous le vaisseau de pureté, il suffit de se laisser bercer par souple, ample et douce polyphonie.
Ma devise :
La pure Poésie, au souple appui vocal,
Anime dans mon coeur un monde musical.
 

La messagère

Notre petite locataire
Une hirondelle au coeur léger
S’en est allée à tire d’ailes
Vers la douceur d’un ciel d’été
Pendant ces longs mois de froidure.
Battu par le vent et la pluie
Son tiède nid sous la toiture
Ne retentira de ses cris.
Mais au seuil d’un printemps précoce
Toute vêtue de noir et blanc
Elle reviendra pour ses noces
Avec un moineau des champs.
Ce jour-là leur gai tête-à-tête
Nous dira fort joyeusement
 » Dame nature se met en fête,
Soyez heureux, c’est le printemps !  »

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