Archive mensuelle de août 2009

Fête foraine

La fête bat son plein à la belle saison.
Les rires et les cris font un joyeux tumulte.
Une ardeur juvénile agit sur l’âme adulte :
Paraître un peu frivole enivre la raison. 

Les lampes sur les stands, lumineuse toison,
Me semble protéger un grand délire occulte.
Selon ses sentiments, on s’émeut, on exulte !
On s’offre pour un soir des plaisirs à foison ! 

A l’écart de métiers lourds d’intenses musiques
Et d’inviter la foule aux vertiges physiques,
Je retrouve en mon cœur d’infantiles abois : 

J’admire d’un manège, allègre centenaire,
Le doux balancement de ses chevaux de bois
Que rythment les accords d’un orgue limonaire. 

Aquarelle (poème quiz)

Le soleil est si doux qu’on ne saurait le taire
Ornant de pourpre et d’or des horizons si purs
Il appelle un instant où l’ombre de Voltaire
Répond par un sourire à leurs regrets obscurs. 

Le tranquille jardin, comme l’on se recueille
Semble redécouvrir un somptueux passé
Et le bruissement que murmure la feuille
De la chanson du vent donne un léger tracé. 

Et l’arbre du grand parc dit au mur du château :
« Mon prince ! voyez donc la couleur qui me pare,
C’est celle que portait jadis à son manteau
Le maître de ces lieux…Que nul ne s’y compare ! 

Mais la bise du Nord est venue en sifflant
Au bel arbre elle dit : «  Je prends votre parure
Pour que l’hiver s’en vienne en un geste galant
Vous revêtit de neige et d’hermine très pure. » 

La complainte du mercenaire

Je suis un capitaine, oh combien, d’infortune,
Avec une flamberge arrimée au côté !
De tailles et d’estocs, je vis au débotté.
Mon chapeau sous sa plume est tout en demi-lune. 

Je sors d’une escarmouche au seuil de Pampelune
Un peu plus pauvre ici d’être las et crotté.
Pour n’avoir pas trahi, médit ou comploté,
Mon sang donne sa pourpre où fleurit la callune. 

Ma brunette d’Espagne a de grands yeux de nuit.
Rappelle-lui le jour où leurs feux m’ont séduit.
La lagune d’argent soupirait sous la dune. 

Pleure ma dulcinée aux soirs d’Andalousie.
Pour l’amante que j’ai, retiens ta jalousie.
D’une humeur possessive, elle est froide et sans cœur ! 

Que fais-je donc mourant sur ce pré sans honneur ?
Le roi n’a rien donné. Il a volé ma vie.
Viens me chercher, ma douce et la mort assouvie,
Garde ce souvenir d’un instant de bonheur :
Notre enfant merveilleux, son rire et sa candeur !

Vivre

Oui, c’est vraiment sentir du profond de son âme
C’est vibrer pour le bien, s’extasier pour le beau
Vivre c’est marcher droit, au dépit de tout blâme
Suivant le droit sentier, comme on suit le drapeau. 

C’est le frisson d’un grand et d’un noble enthousiasme
Une faveur bénie des jeunes et des purs
Vivre c’est ignorer jalousie et sarcasme
C’est le défi lancé aux sentiers longs et durs. 

Vivre, c’est supporter stoïque, la souffrance
Qui forge en son creuset le caractère humain
Vivre, c’est notre cœur, ouvert à l’espérance
Mais c’est aussi le clore à tout désir mesquin. 

Vivre , c’est mépriser les tentations du monde
C’est savoir rester libre, en tout temps, en tous lieux
C’est accomplir sa vie et la rendre féconde
C’est vivre dans la paix sous le regard de Dieu.

Maurice THIEBAUT  à obtenu sous le pseudonyme de Lambé- Jardin, le Grand Prix des poètes Meusiens 1994  pour son recueil « Poussière d’étoiles ». ( à cette époque, j’avais réussi à faire doter l’édition d’un recueil,  par le Conseil Général, pour le meilleur poète de chaque département ) 

 

Allez viens !

Allez viens ! entre dans ma danse
Danse langoureuse de nos deux corps étreints
Etreints au rythme de cette musique
Musique qui nous déchaîne et nous entraîne
Nous entraîne vers des rêves irréels
Irréls peu importe, car je vois dans tes yeux nos lendemains
Lendemains remplis d’amour
Amour le tien et le mien ne font plus qu’un.
Allez viens ! c’est ton jour de chance
Allez viens ! entre dans ma danse
Danse qui nous réunit
Union, fusion, passion, telle sera notre histoire
Notre histoire est le début du chemin
Chemin dont tu fais partie
Partie qui se joue à deux dans nos ébats amoureux
Amoureux nous le sommes, ça ne trompe personne
Personne ne s’immiscera entre nous
Nous deux c’est l’amour fou ! !
Allez viens, reste avec moi
Ton regard brille déjà dans tes yeux noirs
Allez viens ! tu es entré dans ma danse
Danse, danse maintenant avec moi !
Moi et toi pour toujours
Toujours ensemble nous resterons,
Resteront nos deux corps en fusion.

Calendrier

Manivelle s’avance
Suivie de Paraffine qui danse
Surgit alors Lampion
Et son ami Guéridon 

C’est la valse des nouveaux prénoms.
Florilège, Mariluce,
Lucilise et Renan, Sigisbée.
Réintégrons Cassiopée. 

Et on supprime Eusèbe
Enguerran, Proserpine,
Wenceslas et autres Guénolés
Qui ne sont plus usités. 

D’un coup de plumeau,
Dépoussiérage des vieux prénoms
On ne les oublie pas, non,
On les met là-haut, 

Pour quand la mode aura changé… 

Que Dieu la garde ! (poème quiz)

Ô Dieu, garde-la donc de tout ce qui abîme,
            puisqu’il paraît que tu protèges notre ville…
et mets la honte au front de ceux qui pantomiment
            attisant sans cesse les haines imbéciles. 

                        Ô Dieu, garde-la donc de ces slogans débiles
                                   que rabâchent hardiment quelques tristes fripouilles…
                        de ce poison sournois qui lentement s’instille,
                                   ma ville il est grand temps que l’on te débarbouille ! 

Ô Dieu, garde-la donc des folles arrogances
            de ceux qui ne pensent jamais qu’à s’étriper…
à ces fauteurs de guerre je hurle ma défiance
            car trop souvent ma ville, jadis, fut rescapée. 

                        Ô Dieu, garde-la donc de toute intolérance ;
                                   notre ville, pour grandir, a besoin de respect…
                        que le jour vienne où, riches de nos différences
                                   et loin des anathèmes, nous saurons vivre en paix ! 

(De quelle localité s’agit-il ? Le nom du poète ne sera dévoilé qu’une fois la réponse exacte donnée afin de ne pas favoriser ceux qui le connaissent)

Ton regard

Ton regard, mon amour, je l’attends, je l’espère!
Telle au matin clairet, la rose offre satin
Etalant sa corolle au rayon levantin,
Au miroir de ton âme éclôt ma joie entière. 

Pensif ou pétillant, j’aspire à sa lumière.
Ton regard, mon amour, je l’attends, je l’espère
Et pourtant je le fuis, baisse les abat-jour
S’il s’étoile un peu trop, s’il détaille et discourt. 

Déjà l’heure tardive étire une ombre austère,
S’effeuille un calice en décompte imprécis…
Ton regard, mon amour, je l’attends, je l’espère
Mais plus que jamais, tant le redoute aussi! 

Comment pourrais-je croire en la vie éphémère,
Séduite si longtemps au riant de tes yeux?
Il rejette la crainte et en ces jours moins bleus
Ton regard, mon amour, je l’attends, je l’espère. 

Marie REITZ
(Grand Prix des Poètes Lorrains 2005 pour son recueil intitulé : «PULSATIONS »)

Marie Reitz

J’ai fait la connaissance de Marie REITZ en 2005, lorsque j’ai obtenu le Grand Prix des Poètes Lorrains.  Marie a obtenu ce prix l’année suivante et cette conjonction d’évènements a sans doute favorisé notre rencontre. J’ai perçu chez elle les qualités d’une grande dame, d’une « grande âme » serais-je tenté d’écrire. Dans sa personnalité tout d’abord, de douceur et de fragilité apparente ; dans son écriture également.  D’une grande sensibilité poétique, Marie était attentive au beau, au simple, à l’humain.

Enseignante de formation, elle était née à Oran dans une famille d’origine espagnole. Sa jeunesse passée en-dehors de la métropole, sa double culture, expliquent en partie cette attention à l’autre, aux paysages, à la nature, la recherche du mot juste et  la musicalité, inhérents à ses nombreux poèmes écrits en français ou dans sa langue maternelle. Installée dans le charmant village de Lessy, sur les côtes dominant Metz et la vallée de la Moselle, Marie a souhaité y reposer après son décès en 2006. Au long de sa vie, elle fut guidée par trois objectifs : « remercier le donné, louer les merveilles qui nous entourent, dire le besoin des hommes ».

Son mari Jean-Marie est un défenseur passionné du patrimoine local, très impliqué pour faire découvrir les richesses de sa commune et des côtes de Moselle. Il s’est particulièrement réjoui des succès poétiques de Marie, primée lors de nombreux concours. Il a souhaité pérenniser l’œuvre de son épouse en rassemblant ses poèmes dans un recueil « La Plume Bleue ». Qu’il soit ici remercié pour sa complicité et l’aide qu’il nous apporte à faire perdurer le souffle poétique de Marie.

Armand Bémer

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 reitzpresse1.jpg

Le jeu qui vole

Air
Voler
Icare sans se brûler
Olympe de légéreté,oh!il vole
Nananère!le mien va plus loin

D’un jeu a flotter sur l’air
Encore du geste décolle la plume de papier

Pliage-voyage
Ader Clément
Plané:long,long,long
Insouciance qui se lance
Envol virevoltant;le message sans mot a le ciel à écrire
Rêve sur l’aile des airs,le tien fait aussi bien que le mien

Congrès annuel de la SPAF 2009

Les inscriptions pour le congrès avancent, il y a actuellement 34 personnes.
Comme la revue est arrivée tardivement, le délai d’inscription n’a pas pu être tenu. On peut donc toujours s’inscrire, il y a de la place…
Les tableaux seront exposés dans la salle des pas perdus (foyer communal) attenant à l’entrée du théâtre (aula) où se déroulera le congrès. Voir site : http://www.cossonay.ch/content/blogsection/14/115/

Bleu, blanc, rouge

Bleuets, coquelicots et blanches marguerites
Etendent sur les sols le plus beau des drapeaux
Quand l’été rayonnant fait jouer ses pipeaux
Pour que les cigalons chantent dans leurs guérites. 

Les blés à l’horizon se coiffent d’azurites.
Un vieux saule penché pour charmer les carpeaux
Sur leurs écailles, met le soleil en copeaux.
Pour l’humain, Cérès peint des édens sybarites. 

Carpe Diem dit Horace. Etres, cueillez le jour.
Le Monde vous accueille et dites-lui : bonjour.
Savourez cette paix puisqu’elle est votre chance ! 

Pesticides sournois, traîtres silencieux,
De quel droit avez-vous dans nos champs, sous nos cieux,
Voulu nous enlever les couleurs de la France ? 

Fleur d’hiver

Bouquets givrés 

    Cueillis blancs au charme 

    Ne donneront 

         En chaude maison 

         Que rameaux noirs 

             Grelottant de larmes.

(Antoine de l’ ESCALE , Grand Prix des Poètes Lorrains  1968) 

 

Genèse

Une femme enceinte
à l’âme en bourgeon,
une femme qui accouche
à l’âme en fleur,
une femme qui a accouché:
une nouvelle âme
et une âme née fruit de son âme.

Liberté d’expression… oui mais…

J’ai déjà réfléchi, dans mon blog perso, sur la nécessité de pratiquer la censure. L’article faisait suite aux textes très controversés d’un chanteur nommé Orelsan (voir http://zazecritoire.unblog.fr/2009/07/14/liberte-dexpression-oui-mais/).
J’ai toujours pensé, et je le pense encore, que le rôle du chanteur – et a fortiori du poète – pouvait dépasser celui de simple observateur. Il peut mettre son talent au service de nobles causes, revendiquer des droits, défendre les opprimés, condamner les violences diverses et multiples. Bref, les vers du poète peuvent devenir les pavés des révoltés. A chacun son arme.
Au nom de la liberté d’expression dont nous bénéficions toujours dans notre pays quoi qu’en disent les esprits chagrin, faut-il pour autant laisser tout dire ? Doit-on empêcher Orelsan de propager ses appels au viol et à la violence ? Si les artistes ne s’imposent pas à eux-mêmes des limites dans leurs textes, s’ils ne pratiquent pas l’autocensure, doit-on les baillonner et les empêcher de diffuser des propos agressifs, injurieux ou racistes ?
Un sondage est en place pour recueillir votre avis.

Résultat du sondage du 17 juin 2009

A la question : « Considérez-vous que le slam soit une forme de poésie ? », 26 visiteurs ont voté :
18 oui
  8 non
Je sais qu’il est toujours difficile de répondre de façon aussi tranchée. En l’occurrence, j’imagine que cela dépend à la fois du talent des slameurs et des poètes…

Aime-moi

Aime-moi dit le flot en caressant le rivage.
Aime-moi dit le vent houleux au feuillage.
Aime-moi dit le soleil, je réchauffe ton corps.
Aime-moi dit la rose même si j’ai des épines.
Il est des mots trés doux qu’elle aimerait qu’on lui dise à l’oreille
Mais il ne lui dit pas.
Il est des mots calins qu’elle aimerait qu’on lui dise tout bas
Mais il n’y pense pas.
Il est des mots charmeurs dont le ton est un enchantement
Mais qu’il ne lui dira pas.
Elle, elle n’a qu’une seule envie, c’est de lui crier en un fol émoi :
AIME-MOI !

Anglicismes

Batterie, pile ?
Prescription, ordonnance ?
On ne fait plus la différence. 

Et les titres de film ?
Les slogans publicitaires ?
Filent à l’anglaise
Des formules concises. 

« Power crème de soin »
« Couleur résiste » pour le shampooing.
« Ca marche mieux »… dit-on,
« C’est pour l’impact. » 

Le langage « djeun’s » en est plein.
Amalgame linguistique,
Colonisation insidieuse du français. 

Qui ne fait plus assez bien !!? 

 

Fleurs des champs

Telle la frêle fripure écarlate
                        des champs de fragiles coquelicots,
le fouillis des lingeries délicates
                        frissonnant aux lisières de ta peau
ravit mon regard qui toujours s’épate
                        de tant de trésors en tes calicots. 

                                                Telle la corolle de l’orchidée
                                                           cachant en son mystérieux écrin
                                               les doux secrets de sa féminité,
                                                           tes tendres pétales qui sous ma main,
                                               d’abord bien clos et tout intimidés,
                                                           s’écarquillent soudain…jusqu’au matin. 

Tels les mauves ergots du chèvrefeuille
                                    dardés dans les broussailles violines,
ma vibrante impatience que tu cueilles
                                    et que tes doigts si savamment câlinent,
tandis que nous allons voir si la feuille,
                                    à l’envers, est toujours aussi coquine… 

Palmarès du concours Paul Verlaine

Le Républicain Lorrain de ce jour publie le palmarès où figure Armand en « poésie libre ».
palmarspaulverlaine.jpg

Plumes et saveurs

Chers amis, 

Voici, pour les trois mois à venir, le programme de nos dîners littéraires à Contrexéville, dans les murs chaleureux de la Villa Beauséjour. 

Samedi prochain, nous recevrons la romancière  

Henriette BERNIER   

pour son beau livre Petite Mère 

(éd. Presses de la Cité – collection Terres de France). 

En pièces jointes :  

-programme des trois mois. 

-photo de notre auteure Henriette BERNIER. 

-photo de couverture de Petite Mère.. 

Merci de réserver assez tôt auprès de Suzanne  

(03 29 08 04 89 – villa.beausejour@wanadoo.fr) 

Bonne semaine. 

A samedi. 

Très cordialement. 

Gilles Laporte

 bernierhenriettepetit.jpg bernierpetitemre.jpg 
Plumes et saveurs dans * LAPORTE Gilles pdf prograotseptoct09.pdf

Au coeur de l’orchestre

Cette nuit j’ai rêvé…
Au milieu d’un orchestre je me trouvais…
Et j’implorais :
« Jouez, trompettes,
Résonnez musettes !
Accordez tous les violons,
Mais taisez les sanglots longs… 

Faites tout vibrer…
Jouez théorbes, tubas et violoncelles,
Faites des étincelles !
Vous, les cordes, frémissez,
Tendez vous sous les archets,
Libérez vos virtuosités… » 

Et les cuivres se sont déchaînés,
Les percussions se sont emballées,
Quand trompettes et timbale se sont mises à jouer
J’ai eu l’impression qu’un vaisseau tanguait
Au gré des flots en furie,
A perdre haleine… 

Heureusement sur cette mer agitée,
Le chef restait le capitaine
Mais moi je perdais pied, mon pouls s’affolait…
Et ,dans la tempête de mes sentiments,
Métaphore de mon cœur tourmenté,
En pleurant je me suis éveillée. 

 

L’innocence emprisonnée

(où il est question d’un petit garçon handicapé mental !) 

Toc !… Toc ! Elle se cogne à la vitre maudite
Qui lui montre le ciel et la retient céans.
Elle est comme en prison, pourquoi ce châtiment ? 
Pauvre abeille égarée dans un monde hypocrite.    

Elle grimpe, elle grimpe ! Et de son bec courbé,
Une fois, mille fois agrippe le grillage
De son isolement. Perruche dans sa cage,
Le bel oiseau n’a pas choisi d’être enfermé. 

De sa patte indomptée, le petit faon laboure,
Au pied de la clôture, un terrain caillouteux.
Il mourra prisonnier, il est né malheureux,
Son destin est scellé, qu’importe sa bravoure ! 

Il suffirait, parfois, d’un peu de bienveillance
Pour changer l’avenir d’un être prisonnier.
Ouvrir une fenêtre ou ôter l’échalier
Et redonner la vie, la joie et la confiance. 

Mais il est des prisons, à ce point mystérieuses,
Dont on ne connaît pas, Sésame sibyllin,
Ni le mot du début, ni celui de la fin
Tant le moindre rapport est chose ténébreuse. 

Une aimable chanson, issue de mon enfance,
Evoquait un ami, un ange, un enfant roi
Et qui, furtivement, dans un rêve parfois,
S’en venait me parler d’un chemin d’espérance. 

Un ange ! On ne peut pas parler avec un ange
S’il est dans un jardin dont on n’a pas la clé.
Mais peut-être, demain, croirai-je avoir rêvé
S’il me revient l’écho de quelque mot étrange. 

Car c’est bien dans la nuit, le secret, le silence,
A l’heure où tout se tait, qu’on écoute son cœur.
Alors, comme un murmure, on entend l’âme sœur,
Chuchoter quelques mots, les mots de l’innocence ! 

Epicurisme made in Holland ?…

bemerphoto.jpg

Anna, Elina

Ta voix, Diva, me berce
Sur un flot infini.
Seul, le silence me perce.
Sans ton chant, je suis puni. 

Quand Anna porte en Juliette
Tous les accents du Bel Canto
Pour Elina, beau Roméo,
Le moment subjugué s’arrête. 

Si clair est cet air qui s’élève,
Si hauts ces arpèges éclos,
Si doux l’arioso des mots
Le monde ébahi vit et rêve. 

Le poète touché les écoute,
Et s’incline à leurs pieds, interdit.
Tant de grâce a fleuri sur sa route,
Qu’il est Orphée au paradis. 

(Poème dédié pour la postérité aux deux merveilleuses cantatrices : Anna Netrebko et Elina Garança) 

Transparence des heures

Le soleil s’est levé sur un lit de nuées :
midi verra l’averse et l’éclair au ciel noir ;
puis des rayons blafards découperont,  le soir ,
nos sommets d’ajoncs clairs et de roches mouillées. 

La nuit, quand blanchira le village endormi
sous le regard penché de la lune indolente,
une immense moisson de l’orge qui s’argente
vers elle inclinera tout son peuple d’épis. 

L’aube s’annoncera dans le gris de la brume
traversée par le vol et l’appel d’un grand-duc :
mais l’abeille au soleil ira cueillir les sucs. 

Flamboyant ou fumeux, tel le Temps se consume :
Le poète aime un temps ce théâtre caduc,
veille, contemple…et dit l’Invisible à sa plume. 

(Antoine de l’ ESCALE , Grand Prix des Poètes Lorrains  1968) 

Un premier pas

Un balbutiement qui se rapproche,
s’insinue et observe ses silences sans mots dits,
un penchant qui s’immisce à plus savoir l’autre
et commence l’accord en donnant le sens aux
sentiments,
un allant qui naît dans un timidement osé et va
chercher l’autre en le prenant par la main
comme deux jeunes élèves entrant
à l’école des amours débutants,
pour apprendre,
infantile et réciproque à devenir grands.
Premier pas deviendra grand
pourvu que dieu lui prête vie.

L’Air

bemerphoto21.jpg bemerphotobis.jpg

Je remercie les personnes qui ont bien voulu se prêter à ce jeu du commentaire. Voici quelques explications.

Tout dépend effectivement du placement du photographe et de son angle de vue. Ici, la statue semble refuser la photo et repousser l’intrus que je suis.

C’est en tournant autour d’elle que m’est venue l’idée de cet angle insolite et du placement de sa main, qui semble disproportionnée, accentuant ainsi l’intensité de son refus.

Il s’agit d’une statue du sculpteur Maillol qui s’intitule « L’Air ». Elle se trouve au Musée « Kroller-Muller » près d’Otterlo aux Pays-Bas, dont je vous recommande la visite si vous ne le connaissez pas. Ou voyez son site internet.

On voit la statue de face, et les gens la photographient généralement… de face. Je l’envoie à Isabelle pour qu’elle la mette en ligne. J’espère que vous aurez ainsi la surprise de découvrir sa position « suspendue en l’air » et que vous pourrez reconstituer mon angle de vue.

Mon père

Mon père, émigré italien,
Homme généreux et humain,
Le coeur toujours sur la main.
La France lui a ouvert les bras,
Lui qui venait de son île 
là-bas.
Arrivé si démuni, il lui dit:
Merci, ho grand merci.
Accueillante tu fus
Avec cet inconnu,
Etranger fraîchement débarqué !
Fier de son nouveau pays
Qui lui a tout appris,
Qu’il remerciait sans cesse,
De toutes ses largesses !
Il avait connu la famine,
Il avait subi une guerre,
Pour nous sa  famille,
Finie la misère !
Une vie nouvelle nous attendait,
Nous étions enfin heureux.
Mon père travailleur acharné,
Mineur de fond il a été !
Avec lui nous avons appris,
Le respect, l’honnêteté et la droiture,
Qu’il nous avait forgé en armure.
Les insultes raciales pleuvaient,
Mais nous restions muets.
Le regard de notre père
Etait pour nous une véritable prière,
Nous réduisant au silence
Pour ne ne pas sombrer
dans la violence .
La maladie est arrivée,
Elle nous l’a enlevé,
Parti très brutalement,
Toi que nous aimions tant.
Tu as trouvé ton paradis,
Au sein même de ce pays.
La route que tu avais tracée,
Nous l’avons continuée,
On ne te remerciera jamais assez
Pour tout ce que tu nous as inculqué,
Tout l’amour que nous avons partagé
Nous a aidés à continuer 
notre chemin,
Même si toi tu es déjà bien loin 

Les Papeliers (poème quiz)

Les Papeliers, vous souvient-il ?
Un automne à l’aube vermeille
Un reflet, le savoir subtil
Qu’un rêve doucement s’éveille 

Les Papeliers, une senteur,
La rose offerte sur sa tige,
Et son parfum qu’avec lenteur
J’ai su cueillir jusqu’au vertige. 

Les Papeliers, c’était hier.
Un regard clair, un geste sobre,
Et l’écho d’un pas noble et fier
Aux Papeliers, chemin d’Octobre.

Quel est le lieu évoqué ?

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