A la veille du 1er décembre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Marie-France Genèvre : la chance.
- Accueil
- > Archives pour novembre 2012
Archive mensuelle de novembre 2012
A la mémoire de Roger Gernier et de Rachel Mahieu
A deux cent mètres de la maison,
Dans la ferme d’Achille, mes pétards
Retentissaient sous l’écho des hangars.
Etre malicieux était ma mission
Sandra, Jonathan, Olivier
‘’Jouer’’ n’avait qu’eux pour sujet
A l’époque mon jardin comptait moins d’ombres
Cependant mon herbe était bien plus verte…
La ferme à Médar portait bien son nombre
D’années, et son chien alors très alerte
Essayait ses dents sur le mollet de mon grand-père…
30, rue de la Barrière de fer
Etait l’adresse qui avait ouvert
Les chemins paisibles de la retraite
A mes grands-parents. Le temps des passions
A temps plein…Lui qui patiemment crochète
Des tapis entre ses télévisions
Et son verre de bière ; ma grand-mère
Tricotant d’une main extraordinaire
Les ouvrages que les gens commandaient
-Les pelotes de laine, fagots
De son feu sacré : le tricot-
Ainsi leurs vies confluaient vers l’avenir,
Attristées en voyant leur passé jaunir
(Enlisé) dans les sables du temps
(Michaël Reigner – Mes fondements)
D’un ciel floconneux
Un manteau d’innocence
Un paysage blanchi
Blanc comme neige
De neige, blanc
La lumière venant de lui dans la gelure hiémale
Comme le pardon d’une saison
Qui peut-être impie dans l’hiver ?
C’est un leurre de croire « Le bonheur vient d’ailleurs »
Il vient de soi.
Quand il est là
On retrouve l’enfant d’avant tous les tracas.
Et on le sent qui vibre au plus profond de soi
Tout simplement,
Donne le la,
Ne demande que ça, et fait ses premiers pas.
Libéré du carcan des idéaux troublants
Qui nous minent.
Oui mais comment ?
Nous font penser à tort qu’aimer est le plus fort.
Et s’oublier encore…
Dans le jardin, du château d’azur
Les roses princesses s’émerveillaient.
Parfums délices sous leur parure,
Il y avait bal au palais du prince été.
Nous devons être les plus glorieuses !
Que nos pétales soient les plus dignes.
Pour que le prince des îles radieuses,
Nous emporte sur les ailes du cygne.
Vers les jardins du château d’azur,
Dans un carrosse brodé de mille éclats.
Dans le crépuscule d’une nuit très pure,
Les roses s’y rendaient en apparat.
Que de danses il y eut cette nuit là,
Que de pétales bondirent dans la joie.
Les roses tournèrent tant cette nuit là,
Qu’elles en perdirent toute leur soie.
Quand le prince vint au petit matin,
Au cœur des ailes maculées du cygne.
Il n’emporta pas les roses en chemin,
Elles n’avaient plus rien du tout de digne.
Ce fut les freesias aux couleurs soyeuses,
Que prit le prince pour ses îles radieuses.
Sur le cygne elles se posèrent gracieuses,
Dans un écrin, aux senteurs délicieuses.
Les roses flétries furent chassées,
Et leurs pétales furent emportés.
Pour avoir trop cru en leur beauté,
Elles périrent toutes au clair de l’été.
Voici une version .pdf qui offre peut-être une meilleure lisibilité… Cliquer sur le lien pour ouvrir le fichier : Richard Flieller LE COEUR EN VERS…
Une puce avait pour tout abri
La toison de poils durs d’un chien.
Cette puce rencontre un hérisson fort gentil,
Affable, poli, qui passait dans le coin.
L’embrasser, lui tenir conversation ;
Madame la puce n’attendait que cela,
Mais il fallait que son ami le dogue,
Surtout ne s’en chagrina.
Et l’animal plein d’épines,
l’encourageait dans son émoi.
La puce entre en propos
Et lui demande ouvertement :
« Y’a-t-il une place sur votre dos
Car j’aimerais avoir plus chaud. »
« Il ne tiendra qu’à vous, belle demoiselle,
D’être aussi saine que moi.
Quittez ce dogue, qui vous ensorcelle,
Demandez votre émancipation,
Car votre condition est inacceptable
Vous êtes faîte pour de doux voyages.
Sur mes épaules, accrochez-vous !
Venez avec moi, vous serez bien
Et plus heureuse, j’en suis certain. »
La puce lui dit : « d’accord, j’accepte ! ».
Elle saute et se frotte aux piquants
Du hérisson plus que ravi.
Ceux ci sont ressemblants et trop serrés.
Perdue comme dans un labyrinthe,
Elle se met à crier :
« J’en ai assez. Que m’importe votre amitié,
Je retourne immédiatement dans la fourrure
De mon trésor, s’appelant Zoé »
Suivant le Malouin au nord de l’Amérique,
Epris de liberté dans leur quotidien,
Ils allaient conquérir le royaume indien
Et nourrissaient leurs vœux d’un rêve allégorique.
Loin du songe aurifère animant l’Ibérique,
Ces premiers fondateurs du sol canadien
Ne pouvaient se douter qu’un néfaste gardien
Cèderait leur province à l’Anglais vampirique.
Au bord du Saint-Laurent, d’un noble cœur féal,
Attirés vers l’espace où naitra Montréal,
Ils vécurent, troublés, un instant mémorable :
Sur la neige couvrant la frange de Beaupré,
Reposait, comme empreint du zénith empourpré,
L’éblouissant reflet d’une feuille d’érable !
C’est la rue empierrée où claudiquent les mots
Les pas, les cris, les pleurs, de multiples vacarmes
Le passage incliné qui déverse son trop
Plein d’amour et de haine, et de vives alarmes.
Leurs flots à l’infini, chuchotent à mes pieds :
La cheire des badauds dégouline en la place.
La lame convulsive agite l’anxiété
Qui s’infiltre dedans et s’érige en impasse.
Et mon regard s’attarde en bas sur le côté,
Pour ne pas rencontrer les expressions horribles
Qui agitent et bafouent mes pensées sans arrêt,
Sentiments ressassés de moqueries pénibles
Ils déferlent en gros tonnes de sentiments.
La houle des passants, bien des échos, charrie.
Piégés dedans mes sas aux prismes déformants,
Les vocables au cœur se muent en barbarie
Traînent des bans entiers de terribles requins,
Grondeuse tempête où peinent tant de galères.
Souvenirs empêtrés d’irascibles refrains
Pouvant en tsunami se noyer sous l’amère.
Alors l’écume au front, je m’arrime aux flotteurs
Des couloirs commerciaux courant le long des rives.
Dans les rayons, je file et rame à cent à l’heure,
Quand une horde fluviale entre dans la coursive
Le flux m’emporte au loin. Il me pousse au dehors.
Il est temps de partir. Mes craintes je les rentre.
Et c’est en sous-marin que je rejoins mon port,
La tête en plein émoi, je regagne mon antre.
Ô soldat inconnu parti au champ d’horreur !
Dans des combats sanglants, d’affrontements, de rage,
Serviteur meurtri sans souci de ton âge,
On t’a fait oublier les vertus de ton coeur.
Ô soldat inconnu tombé au champ d’honneur…
Obus et baïonnettes étaient foudre de l’orage…
Fratricides et suicides représentaient l’image
D’une folie humaine contagieuse de malheurs.
Hier, aujourd’hui, demain… Combien de temps encore,
Les Nations par les guerres signeront-elles leur mort ?
Une trêve sans victoire est une Paix sans alliance !
Ô soldat inconnu protège bien nos mémoires…
Toi qui es le symbole de souffrances et de gloire
Pour partager l’Amour sur la voie d’espérance.
Le désir de fonder une famille, par la maladie en péril,
Peu à peu s’éparpille, pour devenir infertile.
Orpheline de deux parents, quoi de plus cher qu’être maman,
Perpétuer sa descendance, donner vie à son enfant.
Comme par magie, quand la maladie, la fuite a pris,
Espoir, vous berce, de sa douce mélodie.
Après une baisse d’énergie, la renaissance surgit,
Et illumine votre cœur, chaque jour, chaque nuit.
Aujourd’hui, dans mon ventre arrondi, un miracle grandit,
Il est le fruit, de l’amour partagé avec mon mari.
Petit ange, ta future maman, tu épanouis,
Fille ou garçon, nulle importance, ta santé je choisis.
Virginie VERDUN née MARNAT le 13/10/1980 à Briey (54).
1998 : Baccalauréat Littéraire mention assez bien
2002 : BTS Assistante de Direction
Situation familiale : mariée depuis le 04/06/2011
Profession actuelle depuis 2005 : Hôtesse de caisse en hypermarché
Passion : mon chien Endy ; lecture ; écriture de poèmes : éditée plusieurs fois dans des recueils collectifs de l’association « Les Flammes Vives de la Poésie ».
Ma devise : « Souris à la vie ». Même si la vie ne m’a pas toujours souri (mon père est décédé en 2002, ma mère est décédée en 2009), j’ai décidé de prendre ma revanche et de sourire de nouveau à la vie. Je me suis lancée
dans l’écriture d’un recueil que j’intitulerais « Le Miroir de mon Cœur » car il reflète mes émotions, mon passé, mes souhaits.
De jaune à gris,
De gris à noir
Il craque le soir
Sur nos abris,
Un sac de grêle
De blancs cailloux
Qui mordent et trouent
Le sol de miel.
Et la crinière
Qui vrille les cieux
Et tord les yeux
Crie aux oreilles
Sa rage virile,
Dragon houleux
Crachant son feu,
Brisant les fils.
La bête ronronne
Et se retire.
Après les tirs
Du ciel qui tonne,
Le blanc revient
Et puis le jaune.
Sur le pylône,
L’oiseau serein
Retrouve sa place.
Les larmes d’eau
Bues par le chaud
Ne laissent trace.
Et comme après
Un beau mirage
Les yeux voyagent,
L’âme est en paix.
Comme il est froid, ce lit ! Je cherche un creux d’épaule,
Tes bras tendres et forts pour bercer mon sommeil.
Ma main se tend vers eux, c’est le drap que je frôle :
Jamais plus dans mes nuits rien ne sera pareil
Jamais plus dans mes jours, jamais plus dans ma vie…
Le temps coule, cruel et constant fugitif.
Mon cœur émietté, mon âme inassouvie
Rêvent pourtant de pause et de bonheur furtif.
De nos liens bénis voici l’anniversaire.
Seule je redirai le oui sacramentel
Qui naguère était double ; or notre amour sur terre,
En l’emportant vers Dieu tu l’as fait immortel.
J’ai repris le chemin pavé d’espoir tenace,
Empierré de tracas, de regrets, de douleurs.
J’irai jusqu’à l’instant du nouveau face à face
Qui pour l’éternité balayera mes pleurs.
Je suis née le 13 juillet 1934 à Fresse/Moselle dans les Hautes-Vosges. Après avoir vécu successivement à Auboué, Margut (village ardennais où Maurice Carême composa quelques-uns de ses poèmes), Pierrepont (près de Longuyon),j’ai fait mes études secondaires à Verdun et j’ai retrouvé la montagne vosgienne en 1953. J’habite Epinal depuis 1987.
Membre de la SPAF depuis 1963, j’ai participé quatre fois au concours des Poètes lorrains : 1963, prix des Poètes des Vosges ; 1964, grand prix d’honneur avec un disque 45T de six de mes poèmes ; 2001,prix d’honneur à l’unanimité et 2012, Grand Prix des Poètes lorrains.
Je suis par ailleurs lauréate(en 2003) et sociétaire de la Société des Poètes Français, lauréate des Jeux Floraux des Cévennes, de l’Académie Internationale de Lutèce, de l’Institut Académique de Paris, du Cercle Littéraire de Graffigny (Prix Voltaire en 2000), des Jeux Floraux du Vallespir, du Concours caritatif Richelieu…
Ayant abandonné en cours de route une licence de lettres modernes pour devenir institutrice, j’ai quitté mon métier à la naissance de mon quatrième enfant. Jean-Marie, mon époux, décédé le 26 décembre 2010, m’a toujours encouragée à écrire et il a toujours été plus heureux et plus fier que moi de mes succès. Il méritait bien que je lui rende hommage à l’occasion du dernier concours.
Ecoutez ces accents de la fête lointaine,
Le temps des Carnavals éloigne les frimas,
La musique de l’eau réveille la fontaine,
L’hiver s’en est allé sur des airs de sambas.
Et voilà qu’on entend, céleste mélopée,
Les cris des grands oiseaux, comme un chant de retour.
Ecoutez ! Dans le bois, de sa flûte enchantée,
Le merle vient fêter la naissance du jour.
Ecoutez ! C’est le cri qui annonce la vie !
Un cri, comme un appel au monde des vivants.
Un petit d’homme est né qui, déjà, nous convie
A venir célébrer le réveil du printemps.
Dans un souffle nouveau, comme brise légère,
L’enfant s’est endormi au creux des bras câlins,
L’heure est sérénité, qu’elle soit messagère
De l’avenir secret qui forge les destins !
(Extrait du recueil « Hymne à la vie » qui a reçu l’Alérion d’Or 2012 décerné par la SPAF Lorraine)
Chers Amis(es),
Ci-joint en information les journées du livre de Longuyon qui sont organisées tous les 2 ans.
Jean-Jacques Chiron
Pour en savoir plus, cliquer sur le fichier ci-dessous :
Invitation Journées du Livre 2013
Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “La lumière”. Trois adhérents ont participé.
Jusqu’au 30 novembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour décembre, Marie-France Genèvre nous propose : la chance.
Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.
A l’aube, elle s’immisce, entre dans les forêts
Tout doucement sans bruit, elle sort de sa couche,
Fait chanter les oiseaux en déployant des rais,
En déposant au nid des baisers sur leur bouche.
Elle suit son chemin, distrayant les fourrés,
Se confond au fouillis des feuilles sur la souche.
En clairière, inonde et son teint blanc doré
Va fouinant encore aux manoirs qu’elle touche.
Je la sens si fragile à l’antre du château.
En torche ou en bougie en étrange flambeau,
Au moindre courant d’air la voici qui flageole.
Et son ombre vacille, elle pleure aux murets,
S’allonge et puis se tord en perdant la boussole,
Avant que de mourir d’un stupide soufflet.
Le peintre a posé des couleurs, sur une toile vierge
Sous son pinceau, un arc en ciel s’est coloré.
De pastels éclatants ; qui vers la clarté convergent
Aux prémices orangées, d’un beau matin d’été.
Des flocons de nuages, parsèment ce bel horizon
A peine bleuté, au bout d’une nuit emportée.
Sous les doigts reviennent des reflets saisons
D’une fin de printemps, aux lueurs clairsemées.
L’aube encore discrète, éclabousse le soleil
Qui lentement s’éveille, se répand sur la terre.
Se profilent alors, les ombres de l’astre vermeil
Et l’aurore explose de mille rouges, mille verts.
Des bouquets multicolores se posent sur la toile
Une pluie de couleurs, se couche sous le pinceau.
Des prairies roses et blanches éparpillent leur voile
Alors jaillit la lumière, au cœur de ce beau tableau.
Sous ce bel horizon se colore, une voûte céleste
Un groupe d’oiseaux s’élèvent, vers les cieux.
Des crinières flottent, sur des gallots très lestes
Dans ce paysage ; ce flamboyant matin lumineux.
Au loin un rivage, écume ses blanches vagues
Sur les eaux une barque, miroite son image.
Seules des mouettes, au ras de l’onde planent
Sur le sable éclat d’or, s’ouvrent des coquillages.
Un homme est assis, solitaire sur un vieux banc
L’échine penchée, les mains ridées par le temps.
Sous son béret usé, coulent ses cheveux blancs
An coin de la toile achevée, il a couché son nom.