Archive pour la Catégorie '* MARTIN André'

In memoriam André Martin

In memoriam André Martin dans * MARTIN André martin-andre Notre ami André MARTIN, de Villers-les-Nancy, nous a quittés brutalement le 7 septembre dernier, après une
courte hospitalisation.

André avait obtenu le Grand Prix des Poètes Lorrains en 2010 et nous avions pu goûter sa poésie à travers ses textes consacrés à sa chère Lorraine et à ses « Symboles Vivants » : son histoire, ses valeurs, sa terre, son terroir, ses hommes et ses femmes, ses mirabelliers et son fruit d’or.

 « Les nuits de mai, la voie lactée goutte du ciel / Dans les coupes des fleurs, en poussière de miel / Les racines qui fouillent leurs entrailles charnelles / Vont transmettre la vie en féconde litière / Vie d’un témoin fidèle, en glèbe
maternelle / D’un vieil arbre aux fruits d’or, orfèvre en la matière. »

Une pensée pour André, en le remerciant pour les beaux textes qu’il nous laisse et pour son doux sourire. Toutes nos condoléances à son épouse Suzanne et à sa famille.

Armand BEMER,
délégué régional de Lorraine.

Bonne année

Bonne année dans * MARTIN André martin-bonne-annee

Jardin secret

L’enclos de mon enfance est un jardin secret :
Buisson ardent suave en folle exubérance ;
Fruits vermeils élixirs de grandes espérances ;
Fleurs bleues de l’innocence au sentier des regrets.

Clowns, jongleurs et soldats, comédiens guillerets,
Emules du vrai cirque au ris d’irrévérence,
Francs gais lurons ravis, tirent leur révérence
Au candide plaisir que leur jeu proférait.

Rideau dans la mémoire enchantée et trop brève
D’une scène idéale embellie par le rêve.
L’âge a sonné le glas des candeurs de l’enfance.

Jardin secret rêvé dans les parfums d’antan,
Refuge maternel des matins triomphants
Et des regrets amers vécus à contretemps.

Bonne année

Bon vent vers l’autre rive au pays de l’accueil,

Où l’étranger n’est pas une brebis galeuse,

Nourrie du droit du sol de façon scandaleuse,

Ni ce bouc émissaire auteur de nos écueils.

Et ce pays perdu pourrait s’appeler France.

 

 

Appelons de nos vœux la cité de l’humain,

Nouvel havre de paix et de saine confiance,

Nouvelle ère d’échange en culture et croyances,

En cultivant l’espoir de meilleurs lendemains.

Et ce pays rêvé mérite son nom : France …

Lorrain

Une croix de Lorraine hissée sur la victoire ; 

Le blason d’un duché d’or et de sang teinté, 

Dans l’envol fulgurant d’alérions argentés ; 

Un beau mirabellier, arbre prémonitoire. 

 

 

 

Voici de la Lorraine un emblème notoire. 

L’or rutilant des fruits au blason incrusté, 

Ailes d’oiseaux et fleurs de même pureté. 

Glorieux pilier vivant d’un noble territoire. 

 

 

 

Migrant venu d’ailleurs en terre d’adoption, 

Promu lorrain de souche comme être d’exception. 

Par tous ceux qu’endurcit le climat de rigueur. 

 

 

 

Au mois d’août le Lorrain dans sa charpagne* égrène, 

Sous les mirabelliers enracinés de cœur, 

Les merveilleux fruits d’or aux couleurs de Lorraine. 

 

 

 

 

* Panier à deux anses. 

Apanages

La croix et le blason, emblèmes du courage, 

Sont bien lourds à porter pour défendre Lorraine : 

Laver aux larmes, au sang, sans orgueil et sans haine, 

D’une terre violée l’ignominieux outrage. 

 

 

 

Le ralliement des cœurs aux glorieux apanages : 

Trois alérions d’argent filant à perdre haleine ; 

Le signal de l’assaut que sang et or entraînent 

Au salut du pays, fier et noble héritage. 

 

 

 

Deux traverses brandies ; la croix sur la bannière 

Chasse un usurpateur, Bourguignon téméraire. 

Notre-Dame éplorée, croix lorraine brisée ! 

 

 

 

La croix des maquisards et des gars de Leclerc ! 

Plutôt l’exil que terre asservie, divisée ! 

Croix de libération dans un beau matin clair … 

Terre charnelle

Au pays éprouvé des marches de Lorraine, 

De l’argile rebelle aux calcaires profonds, 

Un nectar d’eau de vie sourd sans fin du tréfonds, 

Un nectar d’eau de mère à couronner des reines. 

 

 

 

Promesse de fruit d’or, discrète et souterraine, 

Quand s’ouvre, imperceptible, un œil sur un greffon. 

L’arbre au sein de sa mère en secret puise à fond 

Un élixir de vie pour prunes souveraines. 

 

 

 

Les nuits de mai, la voie lactée goutte du ciel, 

Dans les coupes des fleurs, en poussières de miel. 

Les racines qui fouillent leurs entrailles charnelles 

 

 

 

Vont transmettre la vie en féconde litière, 

Vie d’un témoin fidèle, en glèbe maternelle 

D’un vieil arbre aux fruits d’or, orfèvre en la matière. 

Premier mirabellier

« Des arbres beaux à voir ; des fruits bons à manger » 

La Genèse en couleurs et parfums confondus. 

Pur bonheur exhalé dans le profond verger 

Du beau jardin d’Eden, le paradis perdu ! 

 

 

 

Les premières lueurs d’une aurore vermeille 

Teintent d’or les beaux fruits de la félicité : 

Mirabelles mûries au jardin des merveilles, 

C’est Lorraine promise à la fécondité. 

 

 

 

Au couchant, le brasier du premier jour s’achève, 

Il fait rougir d’envie le fruit mûr du pommier 

Qui nourrit en secret un serpent de sa sève, 

En défiant l’éternel, le divin jardinier. 

 

 

 

L’arbre n’était connu ni d’Eve ni d’Adam, 

Capable d’éloigner du démon de l’envie, 

Au merveilleux jardin, les premiers résidents. 

Mirabellier – Dieu seul le sait – « l’Arbre de vie » ? 

 

André Martin

Né à Saint-Dizier en1932. 

 

Baccalauréat lettres classiques philosophie. 

 

Carrière d’enseignant : 

 

De la classe unique rurale à l’enseignement du français en collège en poursuivant de 

front des études universitaires en lettres modernes. 

Fonctions exercées de 1958 à 1975 en Moselle, puis au collège Louis Armand de Nancy jusqu’en 1995 

Animé du désir de transmettre le goût de la lecture et de l’écriture, en particulier aux 

élèves en difficulté. J’ai toujours aimé écrire surtout de la poésie, sans jamais rien publier. 

 

Le plaisir de l’écriture est devenu un besoin et j’y consacre pas mal de temps.

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