Un jour d’avril, mon sommeil au zénith.
Dix huit printemps, songes rêves adolescents.
J’ouvre mes yeux, sur des mots qui crépitent
J’entends l’horloge, bouger l’aiguille du temps.
Dans cette chambre soleil, au bout de la nuit.
Je quitte mon lit, l’esprit encore emporté.
Au mur, le portrait d’une enfant au paradis
Dans le miroir mon visage, dix huit années.
J’écoute les bruits, ce matin du mois d’avril.
La bêche fend la terre, qui craque sous les coups.
Le café se mêle aux épices, arômes subtils.
Sous la flamme, le murmure de l’eau qui bout.
Dix huit ans, les sourires frappent à ma porte.
Baisers cadeaux papa, maman vous mes parents.
Sur la joue de mon père, une larme, passion si forte.
Dans ses bras je me blottis, bonheur de cet instant.
Je me souviens de ses mots «Ma fille, un autre Père»
Des paroles qui me brisent au cœur, je l’aime tant.
Je m’effondre sans regard, sans réponse de ma mère.
Dix huit ans, une pluie glacée m’inonde en un instant.
Papa oh mon père, pourquoi cette terrible déchirure !
Dans ma chambre je me réfugie, le jour s’écroule.
Mon père oh papa, comment supporter cette blessure.
Ma vie défile et je crie sur cette vérité qui m’enroule.
Alors les jours, les années passent et meurent.
L’adieu de mon père, dans cette maladie sans parole.
Anéantie terrassée, je m’enlise dans de sombres heures.
Submergée de chagrin, aux portes du vide je m’envole.
Je me relève fébrile, les yeux toujours mouillés.
Dans le miroir mon reflet, je cherche un autre regard.
Silence de ma mère, sur les douleurs de son passé.
Mon père n’est plus, l’autre sans doute trop tard.
Lui il est là proche et loin, les yeux encore ouverts.
Des frères des sœurs, dois-je les ignorer! les oublier!
Quelques phrases écrites, sans réponse de ce père.
Il est pourtant l’homme sans qui, je ne serais pas née.
Un jour de printemps, mon réveil au zénith.
Dix huit ans, je quitte mon rêve adolescent.
J’ouvre mes yeux, sur des voix qui s’agitent
J’écoute l’horloge, avancer les aiguilles du temps.