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Jean-Claude George entre à l’Académie

Notre ami Poète, Jean-Claude George fait son entrée à l’académie…

LES MEUSIENS le connaissent. Comme homme de lettres. Jean-Claude George est un auteur régional, voire régionaliste, un poète, un rêveur, un « buveur de lune ». Il pouvait s’attendre à être élu à l’académie Stanislas. Il vient — à sa grande surprise — d’être élu à l’académie lorraine des… Sciences ! Avec deux autres impétrants, Ferri Briquet (directeur des Presses universitaires de Nancy) et Philippe Vidal (paléoanthropologue âgé de 44 ans).

Jean-Claude George, lui, a fait sa carrière sur des rails. Ceux de la SNCF. Il aurait pu rester chef de gare à Sampigny. Un aiguillage a décidé d’une évolution de carrière, tournée vers la formation et la communication. Avec de nombreux déplacements.

« Le soir, je m’ennuyais ferme. Je lisais, fréquentais les bibliothèques. Petit à petit, le goût de la recherche historique a pris place dans le wagon de la curiosité. »

Retraité, Jean-Claude continue à former, triturer le clavier, tricoter des vers. Libres. Comme son esprit fouineur qui déniche l’insolite et l’étrange, tout ce qui donne du sel aux petites histoires locales.
Président de la société des poètes et artistes de France, il est également directeur d’Art et Poésie, revue internationale de culture francophone.

Prix de poésie à 20 ans

Et il aligne les prix comme un pilote chausse la pole position éternelle :

• Grand prix de poètes de France (en 1967, il n’avait que 20 ans) ; des écrivains lorrains (1985) ;
• Prix Jean Cocteau (2000) ;
• Grand prix national du conte (2000) et (ouf…)
• Grand prix Victor-Hugo pour l’ensemble de son œuvre. Et ce, sans candidature.

En deux ans, l’auteur a écrit trois (gros) bouquins, vient d’achever un ouvrage sur les Ardennes, s’attaque déjà à deux nouveaux opus : « Les mystères de l’Aisne » (sortie en 2013) et « Les mystères du Cher » (sortie en 2014).

Bref, comme il le dit lui-même avec humour : « Il me reste peu de temps pour faire mon bois ! »

Modestie… Car Jean-Claude trouve encore le temps d’animer des ateliers d’écriture, de poésie dans les écoles et les lycées.

Source : L’Est Républicain via Pierre Lombard sur Facebook (Merci Pierre !)

L’accroche-coeur

Lorsque vous aurez, Madame, 

Quelques cheveux blancs, 

Souvenez-vous que mon âme 

Et mon cœur ardent 

N’avaient pas d’autre demeure 

Que vos deux bras blancs… 

S’il arrive que je meure, 

  Souvenez-vous en ! 

 

Quand vous viendrez sur ma pierre, 

Vos pleurs épancher, 

Ou arracher quelque lierre 

Qui s’y attachait, 

Parlez-moi de votre vie, 

Sans moi, maintenant, 

Des espoirs et des envies 

   Du monde vivant… 

 

Le gisant qui , là, sommeille, 

Regrette en secret 

D’une mèche à votre oreille, 

   Le parfum discret. 

Le parler meusien en 600 mots

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Noces de quelque chose…

C’est pas dessous les escaliers
Qu’on voit les couples réguliers,
        A  pleine bouche,
S’embrasser comme au premier jour,
Quand tous les deux pensaient «  toujours »
        Ce serait louche !
Mêm’  quand rien n’est vraiment cassé
Le passé reste le passé
        Et l’habitude.
Tarit l’envie de s’embrasser,
Réunit sans les enlacer,
        Nos solitudes.

Sans qu’on ait vu passer les temps
Il y a bien vite vingt ans
       Qu’on vit ensemble.
Qu’hier, aujourd’hui et demain,
Passent, sur nous, sans que nos mains
       Réunies, tremblent.
Elle a ses soucis qu’elle garde
Lui ses tracas. Ils se regardent
       Sans se surprendre
Si l’on n’y fait pas attention,
On sort à une autre station,
       Sans rien comprendre.

Quelque fois , je voudrais lui dire
Qu’il y a mieux, qu’il y a pire
       Ce qui importe
C’est de saisir la main qu’on tend
Et ne pas, même un seul instant
       Claquer la porte.
Même au bout de ces vingt années
Où l’on croit que l’on se connaît
       Se dire : «  Je t’aime ! « 
Comme aujourd’hui, incidemment
Je le dis maladroitement
       En ce poème 

Longwy

La sirène a zébré la nuit rouge et tremblante
Et, dans le bois de Châ, casques blancs, casques noirs,
Sur le haut échiquier que patine le soir,
Pour le droit à la tour ( 1 ), se partagent l’attente.

Le pavé de chez nous résonne chaque jour
Du pas lourd des proscrits que l’oubli désenchante.
On leur avait promis des lendemains qui chantent,
Les «  demains » , à Longwy, ne sont plus des «  toujours » !

Longwy du proche oubli, le chômage et la gène
Vont vider les maisons dont le terme est échu.
Un spectre d’aciérie flotte comme un fichu…
Et l’on pleure à Longwy, même sans fumigènes !

(1) Le relais de télévision d’ Herserange 

Femme

Femme que la passion dévêt dans un baiser,
J’aime te contempler sous l’éclat des chandelles,
Quand la flamme indécise, en mille ombres nouvelles,
Vient caresser ta gorge, espérant l’apaiser 

Quand, sous le plafond bas aux solives de chêne,
Nos corps nus se dénouent et se nouent mille fois
Je sombre et je renais sans cesse sous ta loi,
Compagne aux mains de fée, amante au corps de reine ! 

Faisons, de chaque soir, la fête de l’amour,
Le monde est triste à vivre au-delà de ta chambre,
Fermons l’huis au verrou sous le pas de décembre,
Le soleil, ce matin, ne m’a pas dit bonjour… 

Accroche ton jupon au clou des calomnies,
Va pendre ta chemise au loquet des persiennes !
L’ homme n’a qu’une vie à dévider ; la sienne !
Le plaisir est sacré ! La vertu est impie ! 

L’auberge

Qu’il fait bon ripailler dans une vieille auberge…
Lorsque l’hôte chenu sert, avec un clin d’œil,
Un vin dont il est fier, serment de bon accueil,
Un refrain leste émeut les frais rideaux de serge. 

Le vin chauffe au-dedans, l’âtre clair au dehors,
C’est l’un des soirs bénis où l’on tutoie la terre,
La braise rougeoyante a creusé son cratère,
La lave du vin rouge enthousiasme mon corps… 

Il faut que je me lève et, jusqu’à la nuit noire,
Chante pour mes amis, quelque chanson à boire ! 

……………………………………………………….. 

La chandelle fumeuse a des élans de cierge,
Qu’il fait bon ripailler dans une vielle auberge… 

Point de vue

Il ne rêvait que pur amour,
Que brins d’esprit et brins de cour,
Pas de baisers sous les javelles,
Pas d’étreintes sous les tonnelles !
Découvrant un téton caché,
Il se refusait d’y toucher …

Ce qu’il a dû, cré nom de nom !
S’enquiquiner, le vieux Platon !

(Extrait du recueil La braise et la cendre paru en 1993)

Contes et Légendes de la Meuse de Jean-Claude George

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Le chapeau

Au couloir dérobé de la cour de Grand’mère,
Abandonné depuis le terme des saisons,
Mesurant, des hivers, la froide déraison,
C’est un chapeau de paille au clou de la patère…

C’est un chapeau de paille, hérité de la guerre,
Qui couvrit ses ardeurs, puis masqua ses frissons…
La fibre se délace, ainsi que nous laissons
La tresse de nos jours plus lâche que naguère…

C’est un chapeau de paille à l’espoir des beaux jours,
Un chapeau qu’elle incline à l’écho d’un bonjour

Quand, vers le « Bas-des-Rues », Claudine la convie…

Un chapeau qui comprend ce que ses yeux ont vu
Ce que ses mains ont fait, ce que son cœur a su…
C’est un chapeau de paille et c’est… toute une vie.

Extrait de La Braise et la Cendre, 1993.

Généalogie

Je suis de ce pays d’automne,
Geste de Meuse et de vallons,
Où la nue enfle à l’aquilon,
Où le rocher, tapi, détonne.

Je suis du Juré giboyeux,
De la forêt propice aux sources,
Quand le grand cerf hâle, en sa course,
Les centuries de mes aïeux.

J’ai quelques gouttes d’Arphays
Riches du sang du Roi Perdu,.
Je suis, par les temps éperdus,
Un soliveau de mon pays.

Wallon, par Namur et Bohagne,
Frère d’Orval quant à Chiny,
Un peu messin par Port-Sailly
Puis Apremont  qui l’accompagne.

Aux lignages du vieux Verdun,
Dont quelque évêque eut male envie,
Prend souche mon arbre de vie…
Je tiens de Godefroid de Dun,

Dont Bouillon paraît l’apanage,
La Meuse au cœur, ou folle ou sage,
La Meuse, enfin… qui est ma mie.

Extrait de La Braise et la Cendre, 1993.

Entretien avec Jean-Claude GEORGE

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Jean-Claude George

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Jean-Claude GEORGE est né  le 10 janvier 1947 à Verdun. Cadre de direction honoraire de la SNCF, il a une formation en psychologie sociale, en sociologie et en ingénierie de la formation.

Capricorne ascendant Cancer, il a été président de la Société des Poètes & Artistes de France de 1993 à 2008. Il assume par ailleurs la direction d’Art & Poésie, le bulletin national de la SPAF,  revue internationale de culture francophone et Orphée de la revue poétique en 1994.

Poète et écrivain éclectique, féru de généalogie, d’histoire locale et régionale, Jean-Claude a publié une quinzaine d’ouvrages qui témoignent de ses nombreux talents :  poésie, conte, histoire locale, bande dessinée, roman policier interactif, roman, lexique pratique du parler meusien, patrimoine local de Pagny-sur-Meuse. Ces 2 ouvrages ont été réalisés en collaboration avec Claudine REMETTER-GEORGE. Plusieurs de ses poèmes ont été traduits en roumain et en espagnol.

Grand Prix des Poètes Lorrains en 1971, Jean-Claude a été honoré de plusieurs distinctions tout au long de sa « carrière ». En 2008,  devenu Président d’Honneur de la SPAF, il a reçu de  la Société des Poètes Français son Grand Prix Victor Hugo, sans candidature,  pour l’ensemble de son œuvre et de son action (voir fac-similé de l’ article publié dans l’Agora, la revue de la SPF).




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