Pour illustrer le thème du mois d’octobre consacré au temps qui passe, voici une toile de Salvador Dali intitulée « Persistance de la mémoire », plus connue sous l’appellation « Les montres molles ».
Cette huile sur toile de 24×33 cm a été conçue en 1931.
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Archive mensuelle de septembre 2011
A la veille du 1er octobre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle : le temps (celui des horloges).
Les Ateliers d’arts de Servon-sur-Vilaine en Bretagne organisent un concours dont vous trouverez le règlement en cliquant sur le fichier word ci-dessous :
concours2012littraireinternational.doc
Nous étions le week-end dernier à Yenne en Savoie pour le congrès annuel de la SPAF.
Arrivées samedi matin, c’est Jean-Luc Guaraldo, l’époux de Jocelyne Guaraldo, déléguée régionale qui organisait le congrès de cette année, qui nous accueillit au Clos des Capucins.
Nous avons assisté à l’assemblée générale présidée par Vincent Vigilant.
Outre la visite de la ville de Yenne par un guide, nous avons fait une croisière romantique sur le lac du Bourget sur le thème des Amants du Lac au son des plus beaux vers de Lamartine et au rythme d’un quatuor qui interprétait La jeune fille et la mort de Frantz Schubert.
Parti d’Aix-les-Bains, le bateau traversa le lac jusqu’à l’Abbaye de Hautecombe. Un récitant en costume d’époque évoqua la vie de Lamartine et notamment son chagrin après la mort de Julie Charles, belle jeune femme atteinte de tuberculose qui mourut quelques mois après avoir vécu un bonheur intense avec le jeune poète, au point qu’ils pensaient tous deux mourir ensemble, certains que la vie ne pouvait plus rien leur apporter.
Alphonse de Lamartine a beau avoir décrété qu’il avait dans la tête plus de politique que de poésie, ses vers évocateurs d’une grande passion amoureuse sont chargés d’une émotion palpable, que le récitant, Philippe Black, sut mettre en valeur.
Après le récital, les artistes hélas se métamorphosèrent en domestiques pour nous offrir une collation et le charme fut définitivement rompu…
Puis nous nous sommes rendus chez un vigneron pour une dégustation et le dîner. Nous n’avons pas goûté à tous les crus proposés par le généreux exploitant car même si nous étions pris en charge par un car, nous ne voulions pas y monter à quatre pattes !
Le lendemain matin avait lieu la remise des Prix nationaux de la SPAF. Le Grand Prix était décerné à Jean Bertolino, grand reporter dont l’émission fétiche 52 sur la Une est connue de tous. L’homme est très sympathique et très intéressant. Et très sensible ! Car en dépit de ses voyages lointains et de tout ce dont il a pu être témoin dans sa vie professionnelle, il a gardé une réelle émotivité et son éloge, prononcée par Véronique Flabat-Piot, lui ont arraché quelques larmes ! Puis c’est François Guerraz, membre assidu de la SPAF, qui nous enchanta avec les poèmes de Jean Bertolino qu’il a mis en musique et interprétés pour nous.
Bref, un merveilleux week-end et un congrès très bien organisé. Nous étions six de la délégation lorraine et nous avons retrouvé avec plaisir des têtes connues et fait connaissance avec d’autres.
Merci à Jocelyne et toute son équipe et rendez-vous l’année prochaine en Ile-de-France.
(Toutes les photos de l’album ont été réalisées par Monique Colin.) :
Mon horizon s’est fait sournois
Ce matin,
Il veut jouer au plus malin,
Avec moi.
Le médecin m’a dit : « prends garde,
C’est malin ! »
Qui veut donc briser mon destin ?
La camarde ?
Elle voudrait faire des siennes !
Mais demain,
Je vais encor prendre ta main
Dans la mienne.
Mon horizon m’a fait faux bond
Ce matin,
Il veut jouer au plus malin
Pour de bon.
Mais que sait-il de mes espoirs,
de mes rêves ?
C’est l’aurore qui me soulève
Pas le noir !
Moi, je connais quelque chemin
En forêt,
Où l’on peut cueillir le muguet,
Le jasmin.
Je veux cueillir la fleur sauvage,
Au printemps.
Trouver dans un regard d’enfant
Le présage
D’un lendemain qui sera fait
De lumière.
J’ai trouvé près de la rivière,
Joie et paix.
Le petit roitelet huppé,
De ses trilles,
M’enchantera sous la charmille
Tout l’été.
Mon horizon fait le malin,
Quelle audace !
Il faudra que je le remplace
Dès demain.
Je veux aller par les vallons,
Les chemins
Et retrouver tous mes refrains
Et chansons.
Et je récrirai des poèmes,
C’est promis,
Pour te dire en catimini
Que je t’aime.
Lorsque vous aurez, Madame,
Quelques cheveux blancs,
Souvenez-vous que mon âme
Et mon cœur ardent
N’avaient pas d’autre demeure
Que vos deux bras blancs…
S’il arrive que je meure,
Souvenez-vous en !
Quand vous viendrez sur ma pierre,
Vos pleurs épancher,
Ou arracher quelque lierre
Qui s’y attachait,
Parlez-moi de votre vie,
Sans moi, maintenant,
Des espoirs et des envies
Du monde vivant…
Le gisant qui , là, sommeille,
Regrette en secret
D’une mèche à votre oreille,
Le parfum discret.
Au moment des rotations, il ne m’a pas été possible de faire quelques photos. Si les auteurs présents ont des photos à faire paraître sur le blog, merci de me les faire parvenir par mail en format .jpg 15×10 cm env.
La seule et unique photo que j’ai prise est celle de notre ami Gérard Dalstein que je suis allée voir à son stand ce jour après la rotation.
L’ouvrage « Les feux d’Eden » vient de sortir de presse et sera présenté au « livre sur la place » de Nancy au stand « Paroles de lorrains ». Les personnes qui ont répondu à la souscription pourront donc le retirer directement, et je serai présent pour les dédicaces les vendredi, samedi et dimanche de 15 à 17h.Pour les souscripteurs qui ne peuvent se déplacer, l’ouvrage sera posté la semaine prochaine.
La présentation officielle « dans son fief » avec les élus locaux aura lieu à la salle municipale de Saulnes le 30 septembre à partir de 17h. Un certain nombre d’originaux de dessin y seront exposés à cette occasion et un diaporama d’une centaine d’illustrations commentées projeté en boucle. Nous aurons peut-être le temps de laisser chanter quelques textes à des praticiens du genre. Mais ce type de manif comporte toujours quelques imprévus !
Le livre sera ensuite présenté à Villers-les-Nancy dans un contexte similaire, au château Mme de Graffigny, mais à une date qui n’est pas encore arrêtée. Je ferai passer l’info dès qu’elle sera connue. Bien à chacune et chacun.
Le Zèbre dans son pyjama
visite la belle Otarie
car il sait qu’il plait aux nanas
dans son costume fantaisie
L’ Alligoîtreux…l’Alligator
un vieux grincheux tout cacochyme
l’Alligator…L’Alli qui mord
un vrai méchant, un pousse au crime
est très jaloux de cet intrus
car il aime la belle Odile
comme un romantique é perdu…
Mais ses larmes de crocodile
Font rire la belle enfant
Qui n’a d’amour que pour le Zèbre.
L’Alligateux …aux mille dents…
Et dont les meurtres sont célèbres
A décidé de se venger
Et a choisi l’instant propice
Où les amants vont s’embrasser
Dans le clair de lune complice
Pour bondir la gueule en avant…
Dans un claquement de tonnerre
L’eau jaillit-écume d’argent-
Mais Alligoîtreux centenaire
Laissant échapper son lorgnon
Ne vient happer que leur deux ombres
Le Zèbre d’un coup de talon
Etourdit ce tueur de l’ombre
Puis s’enfuit avec l’Otarie
Pour banqueter sur la banquise…
Pâmée d’amour ! l’Otarie rit…
Mais le héros qui l’ conquise
grelottant et claquant des dents
dans son pyjama fantaisie
tousse mélancoliquement
et redoute la pleurésie.
Or…un docteur passant par là…
-l’aventureux Philéas-Phoque-
Le tire de ce mauvais pas
L’enduisant de graisse de phoque
Depuis lors…le zèbre mondain…
Dans les salons de sa Marquise
Loin du danger du grand saurien
Vit au chaud des amours exquises
Et chante du soir au matin.
« Tout va très bien dans la banquise,
Tout va très bien, tout va très bien… »
(Elie VINE – Lauréat du Grand Prix des Poètes Lorrains)
Savez- vous mes amis
Ce qu’est un florilège ?
Une brassée de fleurs,
A la face du monde
Projetée dans le vent.
Le filet d’eau mêlé
Au sable du chemin
Qui scellera le roc
Devenant pierre d’angle.
Des graines d’espérance
Enfouies sous la terre
Un jour prendront racine
Au soleil de l’amour.
Des galets, des étoiles
Se mirent dans la nuit
Et s’échappent du cœur
Un éblouissement
Florilège est encor
L’épanchement d’une âme,
Le rêve prenant corps
Et qui s’épanouit
Au jardin de l’été
Florilège est enfin
Une voix, un écho,
Un chant qui se prolonge
Au-delà des saisons,
Au-delà de la vie,
Au-delà de la mort !
Hélène VESTIER , Lauréate de l’Académie Française,
(Prix Auguste CAPDEVILLE 1967 pour son recueil intitulé : « Tout au long d’une vie »,
Premier Prix de poésie au Tournoi international féminin en Juin 1967,
Déléguée Régionale de la S P A F pendant 40 ans.
Il existe
sûrement
après la peine
un astre à toucher
un souffle à cueillir
une fleur à nommer
-au fil du poème
des mots d’amour
pour recoudre le Jour
Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “La prière”. 7 adhérents ont participé.
A partir de jeudi et jusqu’au 30 septembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour octobre, Joëlle nous propose : le temps (celui des horloges). Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.
O sublime nature ! O divine immanence !
Tu es temple et déesse en l’esprit converti,
Par toi j’aspire à Dieu, je touche l’infini,
Du véritable amour je bois la quintessence.
Atteignant le sommet des grandeurs oubliées,
De l’humaine mesure il ne reste plus rien ;
Le ciel est dans la mer et mes yeux dans les tiens,
Aux confins éternels de nos âmes scellées.
Combien de temps encor durera cette étreinte
Avant que de nos chairs il ne reste un lambeau ?
Aimons-nous jours et nuit jusqu’au bord de tombeau
Car de l’homme en folie j’entends le glas qui teinte !
Ainsi Dieu a voulu ce suprême holocauste :
De tous les beaux amants que la terre ait portés,
Mon bel amour ! Nous sommes les plus déchirés
Et dans un dernier cri, nous expirons leurs fautes.
Par le sang, par la mort, par la douleur encor,
La sagesse et l’amour sont des fleurs de souffrances :
Le grain de blé pourrit avant qu’il ne s’élance,
Promettant le retour des fruits de Thermidor.
Jean-Pierre RECOUVREUR (Grand Prix des Poètes Lorrains 1979)
L’enfant s’agenouilla dans le noir de sa chambre
Pour prier en secret sans lumière et sans bruit,
Rabaissant sur ses pieds la chemise de nuit
Propre de ce matin, premier jour de décembre.
« Petit Père Noël, je ne veux en cadeau
Ni robe ni jouet, pas même une poupée ;
Je n’ai qu’un seul désir : ne plus être frappée. »
Se levant, la petite écarta le rideau…
La neige étincelait sous un rayon de lune,
Le givre sur les fils, dentelle de cristal,
Eloignait la douleur du souvenir brutal ;
La fillette coiffa sa chevelure brune.
Au son d’un grincement sa bouche se crispa ;
Quand la porte s’ouvrit, sa figure sereine
Ne laissait rien paraître. « Ô Marie ! Ô ma reine ! »
Dit-il. Elle, en un lourd soupir : « Bonsoir papa. »
Car on me disait nègre, au siècle des Lumières
Je vivais enchaîné ; mais en Lunévillois
Un héraut de justice osa dresser sa voix
Qui précédait Hugo et prolongeait Voltaire.
Puis, pour mon ami juif, ce révolutionnaire
En soutane avança qu’ en raison de sa foi
Il ne saurait admettre ou tolérer de loi
Qui créait un sous-homme et fondait la misère.
Quand rugit près de nous la chaîne des clameurs
Forgée par le mépris, les tyrans dans l’ horreur
Tuent, dénigrant ma peau, raillant ta religion.
Sans fin il nous faudra, pour racheter l’ Histoire,
Des esprits clairvoyants qui sont, avec passion,
A votre image universelle, Abbé Grégoire.
La prière est un œuf pondu par le cerveau
Dont le jaune est un rêve en fœtus qui babille
De joie à son idée alors que sa coquille
Epaisse de l’ego la cloître en son caveau.
Mais si celle-ci casse en changeant de niveau,
Par exemple où l’esprit d’un Chef étoilé brille,
Il se peut que s’engendre auprès de la papille
Une belle palette autrement que de veau…
Et surtout si plusieurs en ont fait la collecte
En restant éloignés de l’ombre d’une secte,
Il devient très courant que s’exaucent leurs vœux !
Car le Ciel a toujours une écoute attentive,
Tel un grand cuisinier cassant toujours ses œufs
Pour faire en sa cuisine une omelette hâtive…
aucune heure
ne s’allumera
après la lueur
de ma bougie…
Mais toi, mon amie,
touche ma main
dans la nuit
et continue d’écrire.
Ainsi soit l’heure
du petit matin:
qu’un nom respire
pour chaque bougie…
Ce poème a été écrit en mémoire de Selma Meerbaum-Eisinger, décédée le 16.12.1942 à Michaïlkovka dans un camp de travail de Transnistrie (Ukraine), à l’âge de 18 ans.
Notre terre, qui es si bleue
Que ton air soit purifié
Que ton éclat revienne
Que ta splendeur se respecte
Sur le sol comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui la lumière du jour,
Pardonne-nous nos pillages
Comme nous regrettons aussi de t’avoir autant dévastée
Et ne nous soumets pas à la destruction
Mais reste notre maison
Amène.
(En hommage à l’Abbé Grégoire)
Offrons-nous, aux enfants, la paix des nations ?
A quelle vie ainsi nous les initions
Dans ce monde en alarme ?
Au cœur de tous les temps l’Homme parfois se perd,
Nourri d’un culte extrême, épris du feu qui l’arme
Pour tuer en expert.
Qu’une race envers l’autre impose l’esclavage,
Son acte vil nous montre une horde sauvage
Acquise au lucre obscur.
La misère endémique exige qu’on offense
Par un labeur cruel, gage d’un noir futur,
Les jeunes sans défense.
La haine encor détruit nos rêves salvateurs,
Transformant des humains en horribles vecteurs,
Vêtus d’ignominie.
Le combat pour l’Amour se construit constamment.
Vivre en toute amitié dans la joie infinie
Reste mon seul serment.
Approuvant tes écrits, ton esprit nous éclaire
Sur les valeurs à suivre en un pacte exemplaire,
Parchemin granité.
Aussi, portons bien haut, tels bénis du Saint Chrême,
Au fronton de nos cœurs le mot – FRATERNITE -,
Comme enseigne suprême !