Petite fleur, je suis. Arborant mes clochettes,
Je renais chaque mai, présage de bonheur,
Blanche comme le lys noble et royale fleur,
Je ne suis que Muguet, c’est elle la vedette !
On m’appelle parfois, pourtant, « lys des vallées« ,
Mais le sous-bois me plaît, j’y trouve le secret
Qui sied à la blancheur, insigne qualité,
Qui, par dame nature, un jour, me fut donnée.
L’humus de la futaie m’est agapes secrètes,
Et l’automne me vêt d’un riche camaïeu
De feuilles pourpre et or, tel un cadeau des dieux
Protégeant de l’hiver ma retraite quiète.
J’entends comme en un songe, alors, le bruissement
Du vent, le chant des fées, le cri de la hulotte.
Mais quand vient le printemps, c’est l’amour qui chuchote,
Au détour d’un bosquet, quelque discret serment.
Lors, phénix des sous-bois, je redeviens clochette,
On me cueille, on m’assemble en sylvestres bouquets,
Je redis le bonheur, agréable souhait,
Mais ne fais que passer, comme prompte comète.
Si, trop tôt, ma fraîcheur vous apparaît fanée,
N’en soyez affectés, regardez vers les cieux,
Vous m’y verrez briller, petit point lumineux,
Au céleste jardin que l’on dit : Voie lactée !
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