Les gens de mon pays sont gens de conviction,
Ont l’amitié fidèle et cœur à l’unisson :
Point n’est besoin d’écrire ou signer de promesse ;
Quand parole est donnée, pas besoin de grand’ messe.
Ouvriers, paysans, ils sont gens de fierté
Sachant manier l’outil avec égal respect
Pour labourer la terre et cultiver ses fruits,
Pour creuser dans la glaise et enfanter leurs puits.
Sur les plateaux ventés le sol ont sillonné,
De sueur et de pleurs l’humus ont irrigué ;
A main nue, exploités, ont dompté cette terre
Pour nourrir rois et gueux des arpents de misère.
D’un sous-sol généreux ils ont extrait les gemmes
En labeur dangereux côtoyant les extrêmes,
Ont fécondé la mine au cœur noir du charbon
Et transformé le fer par le feu du brandon.
De montagne en vallée, ont asservi le flux
De la source et de l’eau pour tisser les écrus ;
Forêts ont abattu pour étayer chaumières
Où le froid disputait leur rigueur aux hivers.
Ont converti le sable en un précieux cristal
Où tintent les accents de leur parler jovial,
Entre Nord et Alsace, immigrants, vagabonds,
Sangs mêlés par la guerre, aujourd’hui compagnons.
Les gens de mon pays ont l’âme généreuse
Quand ils font du terroir partager l’enjôleuse
Saveur accommodée au pot des traditions
Qu’ensemble ils ont tissées, avec cœur et passions.
Du roc ils ont l’ardeur et du vent le courage,
Du bois ils ont le cœur et de l’acier la rage :
Trempés dans ton terroir par secrète alchimie,
Lorraine, ils ont puisé ta discrète énergie.
Février 2003
Ce titre est emprunté à une chanson du chanteur québécois Gilles Vigneault, croisé à l’aéroport Mirabel ( !) de Montréal il y a quelques années.
Le texte peut se couler dans la mélodie de la chanson.
En 2007, l’un de mes étudiants a prénommé sa fille « Lorraine » et m’a demandé s’il pouvait utiliser ce texte pour accompagner le faire-part de naissance. Quel honneur ! Un petit bonheur ! Merci Pierre.