Gros Bonhomme Noël, me diras-tu pourquoi
Les pierres du parvis l’ont vu mourir de froid ?
La fille aux cheveux d’or, craquant ses allumettes
Se mordait-elle aussi les lèvres violettes ?
De l’enfant du grand erg fixant tes doigts gantés
Caresser du traîneau ton renne ensanglanté,
Essuieras-tu le bleu qui coule au bord du chèche ?
Tu as assassiné les mages de la crèche.
Sauras-tu éviter qu’au retour des frimas
On n’offre aux sans abris qu’un baiser de Judas.
Comment me diras-tu, avec des mots faciles,
Le viol d’un ange blond et l’avion sur la ville ?
Caché sous ton manteau, as-tu lu mon courrier ?
Je ne sais pas écrire et j’ai dû colorier.
N’as-tu pas reconnu dans tous ces découpages
Mes parents réunis sur une même image ?
Tu sais, je n’ai eu droit qu’aux regards de maman.
J’ai ouvert mes paquets auprès de son amant
Et je n’ai pu trouver de papa, dans ma botte,
Qu’un frisson de baiser échappé de ta hotte.
A ma fille qui a bien grandi depuis, et aux nombreux pères qui n’ont pas eu ma chance…
La lecture de ce poème m’a noué la gorge…
Frisson de baiser…
C’est très joli
Les mots me manquent devant cette lecture, l’émotion est intense et ces mots dits par une petite fille sont encore plus touchants, c’est si tendre et cruel à la fois.
Je le ferai lire à mes filles lorsqu’elles rentreront ce week-end, merci!
Je viens de lire ton magnifique texte et je n’ai pu empêcher mes larmes de couler tant l’émotion est intense.
Oui, mais pas Margot!
Ce sont plutôt des larmes de mères…
Rien n’est plus poignant que les peines d’enfant!
C’est vrai que nous savons que ces règles sont obsolètes, comme rimer les singuliers avec les singuliers et les pluriels avec les pluriels, mais à chaque fois que nous écrivons et que nous nous en affranchissons, avec raison quand le fonds nous le commande, il nous en reste une petite voix à l’intérieur qui nous chuchote à l’oreille un besoin de perfectibilité….. La preuve en est, les remarques que tu viens de faire toi-même sur ton texte qui prouve que tu en étais conscient…. Et donc un petit besoin de justification…. Je sais, je suis comme toi….
Comme ces trois hiatus que tu as laissé, quasiment inévitables avec le verbe avoir surtout en utilisant le seconde personne du singulier, c’est le piège, combien en ai-je laissé dans mes chansons…. « tu as assassiné » double hiatus avec de surplus le son « a » redoublé… Même pour un comédien, difficile à réciter, encore plus à chanter….
On devrait s’en « foutre » !…. Mais elles nous enquiquinent quand-même ces règles classiques ….
Malgré tout ton poème à touché le cœur des lecteurs et des lectrices…. Serait-ce le principal ? Bravo….
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au lieu d’une virgule.
Encore une fois, lorsqu’on décide d’écrire à notre époque dans une forme classiqze, les solutions sont nombreuses pourvu que l’on puisse entrer dans l’intelligence de ce qui sous tend la prosodie, et pour le seul plaisir des lecteurs, but final de la « manoeuvre ».
On n’a qu’à autoriser les z, t, b….que sais-je pour faire des liaisons et adieu les hiatus…
Mon paletot t’aussi devenait t’idéal…ça fait toto mais bon…
J’allais sous le ciel mus’ z’et j’étais ton féal
hihi…on enlève les voyelles qui gênent aussi…
de nouvelles règles ???
Je plaisante
Est-ce que c-est vraiment la faute du père Noêl? Non, pas vraiment.Mais aux hommes de mauvaise volonté, qui n’ont pas « l’esprit de Noêl ».Cela dit, ton poême est bien tourné.Pleure donc,pleure donc pas comme cela, ça fait pleurer le bon Dieu, la, la,
ça fait pleurer le bon Dieu.