La neige ralentit de minutes de plume
Mon horloge en émoi sur les murs endormis.
Contre les draps rêveurs dorlotant mes semis,
Pourrais-je enfin poser mon front qui se consume,
Au toucher du coton, mes landes d’amertume
Trouvent la clé des champs que tes yeux ont soumis.
De rires enfantins, loin des bruits ennemis,
Un été de blé mûr va consoler ma brume.
Un silence nouveau m’ouvre des univers :
Pour un pèlerinage aux lieux saints des hivers,
Il s’apprête à m’offrir son traîneau de fourrures.
Mais voici ton navire et sa fête d’un soir
M’emportant sur les eaux d’avides aventures
Où tes vagues auront l’embrun grisé d’espoir !