Me vient, ce soir, ex-abrupto,
L’envie de dire tout de go
Ce qui fait mon Eldorado :
Je n’ai pas gagné au loto,
Je n’ai pas, non plus, fait banco
Au casino de Monaco.
Mais fi de cet imbroglio,
Je ne me fie qu’à mon credo
Qui, rimant avec mon ego,
S’harmonise dans un duo.
Ma poésie et mon tempo
Je les veux toujours crescendo,
Mais je languis dans mon solo,
Guettant dans la nuit cet écho
Qui me renvoie, avec brio,
Mon chant en un concerto.
Mes vers sont en méli-mélo
Mais je veux mettre en ex-voto
Le nom de ma Calypso
Et ce sera sans quiproquo !
C’est ma princesse, ma Clotho,
Ma Nausicaa, ma Clio,
Ma Juliette, mon Erato,
Ma muse, mon adagio,
Je l’aime fortissimo,
Je le lui dit moderato
Ou lui chante en sol la si do,
Avant que d’aller au dodo
Et de jouer les Roméo.
Ma Vénus n’est pas de Milo
Quand elle m’enlace illico
Ou quasiment, grosso-modo.
Et lorsqu’elle dit, in petto :
« Je t’aime », pianissimo,
C’est un chant, un intermezzo,
Refrain plus tendre que largo
Et mon cœur devient brasero !
Je sais très bien que mon topo
Me vaudra un double zéro,
Quand vous saurez, c’est rigolo :
Je n’ai d’elle qu’une photo.
J’en ai même le vertigo
Parce que, dans mon mémento,
Il est absent …son numéro !