Le chat et la rose

UN CHAT amoureux d’une rose !…
( était-ce un chat horticulteur ? )
lui miaulait les plus tendres choses
qui lui venait au fond du cœur 

Hélas la ROSE était coquette
et fréquentait un GROS BOURDON
qui le matin lui faisait fête
en l’embrassant sous le menton
Elle riait à pleins pétales
aux mots ardents du CHAT SIAMOIS
dont la passion était fatale :
il maigrissait de mois en mois
car il voyait que la frivole
pleine d’ardeur pour le bourdon
manquant toujours à sa parole
N’AIMAIT QUE CE MAUVAIS GARCON ! 

Un matin…ivre de colère
Il se jeta sur son amour
Et ses griffes la déchirèrent…
Rouge son sang-miel des beaux jours-
se répandit sur l’infidèle
qui embauma jusqu’à la nuit 

De cette fin ( combien cruelle )
d’une rose et d’un mistigri
pouvez-vous me donner la preuve ? 

Caressez donc la ROSE SANG
vous sentirez sous sa peau neuve
la griffe aiguë du chat perçant !

Elie VINE
(Alérion d’OR 2004 pour son recueil «  Affabulons…élucubrons…avec nos amies les bêtes ») 

 

Pour les gourmands

Il y a les fraises bonbons tagada au goût du fruit,
les fraises au vin,
les fraises à la crème,
et les meilleures et les plus gourmandes
les fraises avant l’heure du dessert cueillies au jardin.

Le rire

Quand la réserve s’oublie pour apprécier le burlesque,
le rigolo et sans retenue
faire son soleil doué d’expressions.
Une fraîcheur heureuse qui vient dérider, adoucir d’une
exclamation saccadée et vibrante le trop sérieux,
chatouiller et déclencher le réflexe qui efface tout des
doutes et des peines pour dessiner la couleur amie et
salutaire.
Un élixir pour fêter la vie, pour nous changer de la soupe
à la grimace quand il vole en éclats,
la pépite facettée qui brille et rehaut du trésor extraverti
communique ,se partage plus heureuse encore ensemble,
le pétale retrouvé aux humeurs rengorgées pour parachever la fleur
spontanée des gorges déployées,
un sourire à qui il ne manque plus la parole et la joie
qui se consume dans les crépitements à brûler son feu de joie,
un enfant au nez rouge irrésistible qui joue l’inénarrable
au clown de chacun.

Saisons déboussolées (Hommage à Rutebeuf)

Que sont nos saisons devenues
Qui rythmaient nos vies contenues
En même élan ? 

Revenaient sans faillir, chaque an,
Donnaient au labeur son mitan
Où tout repose. 

Las ! Où que mon regard se pose
Ne vois que laide et triste chose :
Point d’harmonie ! 

Soleil troublé, monotonie,
Des éléments rigueur honnie !
Terre en colère ? 

Accablés du présent mystère,
Pour éviter pire misère :
Amis, changeons ! 

De peau, de mœurs, et lors baillons
Neuve boussole à nos saisons
Surtout bon vent ! 

Surtout long temps ! 

 

Ma ville (poème quiz)

A ta splendeur passée, tes secrets préservés
Qu’on allait dénicher, enfants, aventuriers
Ton histoire intrigante nous appelait.
Curieux, on partait chercher tes mystères
On s’élançait par les venelles peu claires
Rue des Grangettes, du Rossignol
De la Tour Heyblot délaissée
Du passage de la Halle négligé
Le Moyen-âge ressortait
La rue des Ducs idéale
Nourris de vieilles pierres
Propices à l’imaginaire
Nos mains se posaient
Nos pensées vagabondaient, galopaient
Elaboraient les plus beaux scénarios
Les chevaliers parcouraient
Des souterrains creusés bien hauts
Sous ma cuisine trois caves plongeaient.
La flamande dans mon grenier
Au torchis intact qu’on inspectait.
Théâtre de mes plus belles histoires,
Ma ville tu me berces encore les soirs
Me manque quand la nostalgie m’empare
Ton âme reste en moi
Cité des Ducs tu me hantes
J’ai côtoyé les fantômes de ton passé
Un trésor est né de tes vestiges imaginés
Innocemment revisités
Et mon cœur je t’ai laissé
Sur chaque pierre caressée.

A bientôt en vrai !

De quelle ville s’agit-il ? Faites vos propositions en cliquant sur le lien « commentaires » en-dessous du titre

Juin

J  ubile bel été quand juin juteux festonne
U  n pré pulpeux saoulé de tant d’exubérances.
I  ris et nénuphars, en folles luxuriances,
N  oyés dans la lumière, au bel étang, foisonnent.

L’aube

L’aube surgit tout doucement,
Sans faire de bruit,
Elle est là blottie contre toi,
Non tu ne rêves pas.
Elle sourit dans son sommeil,
Tes sens de nouveau en éveil,

Tendrement il lui caresse le visage,
Non ce n’est pas un mirage !
Elle s’étire longuement,
A son tour le regarde amoureusement.

Passionnés par leur amour
Ils n’ont pas vu la première lueur du jour !
Corps en fusion et coeurs à l’unisson
Vont s’aimer longtemps au rytme des saisons. 

Feu

                                   F  inir 

                                   E  n cendres 

                                   U  ltime dérision. 

La tortue

Depuis sa fameuse victoire
sur Jeannot – Lapin le coureur
la Tortue revêt chaque soir
son maillot jaune et, tous en chœur
ses admirateurs crient : «  BRAVO ! »
il y a Maître le Corbeau
qui regrette son bon fromage
il y a le Loup et l’ Agneau
qui maintenant font bon ménage
et il y a le Rat des Champs
le Rat des Villes et tous ses «  fans « 
fameux animaux de la Fable
qui fêtent tous l’évènement… 

C’est fabuleux, c’est formidable
quand la tortue fait son stip-tease…
lentement se décarapace
montre à nu son anatomie
et galope autour de la place.
C’est du grand art…Il fait la voir
cette  championne hors série… 

Jeannot – Lapin, de jalousie
S’est fait un soir hara-kiri !
Gloire au vainqueur …mort au vaincu !

Elie VINE (Alérion d’OR 2004 pour son recueil «  Affabulons…élucubrons…avec nos amies les bêtes ») 

 

 

Résultats du sondage du 6 avril 2009

La question portait sur les poètes préférés. 49 personnes ont voté.
Baudelaire :       11
Hugo :                  8
Rimbaud :           7
Aragon :              5
Verlaine :            5
Prévert :             4
Apollinaire :       3
Autre :                2
Eluard :              1
Lamartine :       1
Ronsard :           1
Vian :                 1
Mallarmé :        0
De Musset :      0
De Vigny :        0
Villon :              0

Toutes mes condoléances aux quatre poètes qui n’ont récolté aucune voix. Cela ne veut pas dire qu’ils étaient nuls. Cela dit, moi qui suis une inconditionnelle de la poésie classique, je ne suis pas mécontente de voir arriver en tête Charles Baudelaire suivi de près par Victor Hugo ! Cela est très réconfortant à une époque où la prosodie semble relativement délaissée par les poètes actuels.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que deux personnes ont voté « Autre ». Je sais que l’un d’entre eux est notre ami Jean-Jacques Chiron car il avait mentionné dans un commentaire avoir voté « autre » en pensant à l’excellent poète spécialiste des sonnets classiques : Jose Maria de Heredia. Peut-être le second qui a voté « autre » peut-il nous révéler son favori ?

Un nouveau sondage est en place sur le slam.

 

Congrès annuel de la SPAF

Il aura lieu les 26 et 27 septembre (toujours le dernier week-end de septembre, en principe) à Cossonay-Ville, en Suisse (entre la frontière française et Lausanne).
Des renseignements complémentaires, notamment formulaires d’inscription, devraient se trouver dans le prochain numéro d’Art & Poésie.

Contemplation

J’avais franchi le seuil de la petite église
La porte retombait en faisant un bruit sourd
Un rayon de soleil ornait le demi-jour
D’une poussière d’or qui volait, indécise 

Mon regard se perdait jusqu’à la voûte grise
Et la sérénité de cet humble séjour
Changeait l’Autel de bois revêtu de velours
En un prisme où l’Amour à l’infini, s’irise 

Un faisceau de couleur s’échappa  du vitrail
Et le marbre en reçut la splendeur de l’émail
Car devant l’Eternel s’inclinait la Lumière ! 

Lorsque très lentement se dissipa le charme
De mon cœur ébloui, le flot d’une prière
Porta jusqu’à mes yeux l’écume d’une larme. 

Vous êtes formidables !

A peine mon appel à de nouveaux textes était-il lancé hier matin que les poèmes arrivaient. Plus d’une vingtaine ont rejoint mon dossier « stock ». Voilà de quoi alimenter quotidiennement notre blog jusqu’aux vacances (les vôtres, pas les miennes !…).
Mon assiduité, vantée par Joëlle et Armand, est en fait largement récompensée et dynamisée par votre réactivité et l’intérêt que vous portez au blog que j’ai le plaisir d’administrer. Si Armand s’interroge encore sur le bien-fondé de la création d’un blog, le voilà renseigné et, je l’espère, rassuré !
Je vais vous confier un secret : il y a environ un an et demi, j’avais commencé à administrer un blog peinture pour quelques connaissances et les amis des amis. J’ai laissé tomber au bout d’un mois car personne n’a accroché… (c’est le cas de le dire !). Ce blog se voulait collectif, comme le nôtre, mais j’étais la seule à ramer…
Avec vous, qui soufflez dans mon dos un zéphyr poétique, je vogue avec allégresse sur les ondes du net pour mon plus grand bonheur, le vôtre et celui de pas mal d’internautes assidus voire accros.
Merci à tous et n’hésitez pas à envoyer vos textes, sans oublier les photos, les peintures, les dessins, etc. ; même si je tarde à les publier quand j’en ai sous le coude, ils passeront dans le blog tôt ou tard.

Ecrire…

Ecrire en vers … écrire en prose …
Mais l’important n’est-il pas d’écrire ? 

Ecrire avec ma tête, avec mon cœur,
Ecrire avec mes tripes …
Inventer une musique,
Créer un rythme et chercher l’harmonie.
Choisir mes mots et accueillir la rime.
Faire du verbe un prince, de l’adjectif un roi. 

Naître à l’inspiration,
Sans traquer ni braver cette belle insoumise.
Attendre qu’elle se révèle, qu’elle s’approche,
Se laisse apprivoiser.
La séduire telle une envoûtante maîtresse
Et accepter, sans condition, d’être séduit, pénétré, habité.
Vivre de son souffle et …écrire ! 

Inspiration aux mille visages et aux mille caprices :
Tantôt fragile ou éphémère …
« Comme on voit, sur la branche, au mois de mai, la rose »
Tantôt sereine et fidèle, à l’image de la Seine qui,
« Autant qu’il m’en souvienne »
Coule toujours sous le Pont Mirabeau.
Mais aussi, parfois, mélancolique et nostalgique
Comme « les sanglots longs des violons…«  

Inspiration, folle du logis,
Toi qui m’arrives toute nue, nimbée de mes émotions,
Toi qui m’autorises à t’habiller de mes mots,
Et te dévoiles sous les traits de ma muse. 

Muse et inspiration, fascinantes sœurs jumelles,
Sang-mêlé de mes passions et de mes rêves,
Eclairant d’une lumière diaprée
Ce chemin aux subtiles fragrances
Où mes émotions vagabondent vers la poésie ! 

Et c’est sur ce chemin, pavé des mots les plus beaux,
Jalonné d’œuvres sublimes
Et à l’horizon duquel dorment nos maîtres,
Ce chemin où je vais rampant,
Tel Ruy Blas, « ver de terre amoureux d’une étoile »,
C’est là que parmi les Nymphes et les Muses,
La poésie vient me prendre par la main …

PianOésie à Courcelles-sur-Nied le 12 juin 2009

Une cinquantaine de personnes ont assisté au récital piano-poésie organisé par la MJC avec le concours de membres de l’APAC, de la SPAF, accompagnés par le talent pianistique de Catherine Chaufard.
Catherine a apporté toute sa sensibilité dans l’exécution de 3 oeuvres de Chopin, et encadré avec enthousiasme la lecture de 36 poèmes par nos amis récitants : Simone Dézavelle, Geneviève Kormann, Maité Petit, Bernard Appel, Pierre Vincent et Armand Bemer.
Une expérience goûtée par l’ensemble du public et qui ne demande qu’à être reconduite… ici ou ailleurs.

Photos: Simone Dézavelle et Armand Bemer

PianOésie 2009
Album : PianOésie 2009
Récital PianOésie à Courcelles-sur-Nied le 12 juin 2009
15 images
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Le bout du monde

Les antipodes n’atteignent pas le bout du monde,
le bout du monde est aussi loin que la terre est ronde
et voyage sans fin. Il est là où on ne croirait jamais
se retrouver un jour seul avec soi-même ou quelqu’un
d’aimer et qui arrive, dépaysant exotisme, pour montrer
son ailleurs.

5000 visites

Avant de communiquer hier la place de notre blog dans l’annuaire « poésie et littérature », j’avais attendu un peu car le compteur des visites était presque à 5000. Mais il tardait à les atteindre… Voilà qui fut fait aujourd’hui. Plus de 5000 clics ont été réalisés sur notre blog, pour des visites plus ou moins longues. 5000 visites en six mois, cela fait une belle moyenne. Nous devrions atteindre les 10 000 d’ici le premier anniversaire. Mais si notre blog est autant visité, c’est surtout grâce à vous qui envoyez des poèmes pour l’alimenter régulièrement. Un grand merci !

Rang 20

En six mois, notre blog s’est hissé de la dernière à la 20e place. Il apparait désormais en bas de la première page de l’annuaire des blogs dédiés à la poésie et à la littérature qui en comporte 2287 : http://unblog.fr/annuaire/?cat=litterature (pour les curieux, notre blog est intitulé  »sans titre » parce que nous n’avons pas utilisé une présentation standard mais une présentation personnalisée).
A ce jour, il comptabilise 4980 visites, 272 articles et 436 commentaires.

2e prix au concours « Les Amis de Thalie » 2009

diplomerosaria.jpg
Rosaria nous fait part du 2e prix attribué à son recueil « Parfums » au concours de poésie  » Les amis de Thalie « . Elle recevra courant de l’été 2009 un magnifique pendentif créé par l’artiste Sandra Bregieras d’une valeur de 200euros.
Félicitations, au nom de l’ensemble de la communauté du blog de la SPAF Lorraine.

Ma douce grand-mère

J’ai cueilli pour toi dans mon enfance
Tout un bouquet de fleurs éternelles.
Chaque seconde il te rappelle ma présence,
Il me ramènera toujours sous ton aile.

Bien que les saisons se soient égrenées,
Elles n’ont pas terni la beauté de ton visage
Ton regard profond rempli de gaieté
Ta voix limpide qui sait me rendre sage.

Parfois la vie m’emporte au-delà des mers,
Alors mes yeux se tournent vers ta ville,
Là où je trouve un bonheur paisible, sans goût amer.
Je sais que tes pensées viennent vers ta petite-fille.

Comme j’aime les petits plats que tu prépares,
La douceur et la chaleur de ton foyer,
Je te regarde et j’adore t’écouter parler.
Dans mon petit monde tu es ma perle rare.

Quand le soir s’épanouit à l’horizon,
Tu déposes sur mon front, un tendre baiser,
Alors tout doucement, je passe mes bras autour de ton cou .
Oh ! toi que j’aime, ma douce grand-mère.

Dialogue avec

LA POLICE : 

Rampe à la rampe, va, décanille et décampe
Vite ; vire, file, déguerpi et dégage
A pied, à vélo, en taxi ou à la nage. 

Etre humain, toi ! Tu n’as même pas de papier,
N’es ni fiché, encore moins enregistré.
Vie inconnue, pas fichu d’être identifié. 

Tu déranges et n’as surtout pas à te montrer !
Sans nom propre plus aucun droit.
En mal d’adresse le sans-toit ? 

LE « SANS-TOIT » : 

Seul sans toi unique soutien je ne suis rien
Ta fidèle affection me tient, me fait du bien
Seul sans toi je ne suis rien copain d’infortune 

Seul sans toi je ne suis plus rien qu’un misérable
Hère sous la lune ou là terré dans l’étable
Seul sans toi non plus rien sous mon carton à prunes… 

Si, un chien ! 

Un secret

Avec pour seuls témoins ceux qui le détiennent entrés
dans la confidence en se rompant au silence il
n’apparaît qu’à l’intérêt de la discrétion. Énigme qui
pose sa question à ceux qui le supposent, quel est-il ?

Récital pianOésie

Message d’Armand Bémer :

Cher-e-s ami-e-s de la poésie,

Nous vous proposons un récital PIANO POESIE vendredi 12 juin à 20h en l’église de Courcelles-sur-Nied.Les récitants seront des ami-e-s de sociétés de poésie amies, et nous serons accompagnés au piano par Catherine Chauffard qui nous créera une ambiance musicale. Elle jouera aussi quelques oeuvres classiques, Chopin notamment.
Plus d’infos et programme complet dans les 2 pièces jointes :
Récital pianOésie dans Divers doc pianosieinfointernet.docdoc dans Divers programmeintrieur.doc

Et vous pouvez bien sûr diffuser ces infos largement autour de vous 

Aimer

A  imer c’est le sourire au secret d’un visage
I   risant chaque jour de sa sérénité
M  ille rêves et mots donnant forme au mirage
E  t faisant naître en nous la soif d’immensité ! 

A  imer, c’est un enfant qui dessine une image
I   mprovisant un monde infini de beauté
M  êlant larmes et rire en un même langage
E  t puisant de ses mains l’eau de la pureté ! 

A  imer c’est avancer sur les sentiers de l’âge
I   sensés d’espérance et de fragilité
M  ais laissant chaque jour tel un léger sillage
E  parse en cet amour toute l’éternité ! 

 

Dans la prairie

Dans un frisson de plume,
Dame libellule
Etale ses ailes au crépuscule.
Un essaim d’abeilles déambule
Et butine avec ardeur
Un joli champ de fleurs.
De brindille en brindille
Sautille la chenille.
Passent un gros bourdon
Et son ami le papillon
Qui, fier comme un paon,
Sort de son cocon.
Pressentant quelque danger
Au hasard du grand pré,
Demoiselle coccinelle
Cache ses deux ailes.
Pauvre petit escargot
Tout fatigué, tout pâlot,
A force de porter
Sa maison sur son dos !
Et le vilain moustique,
Croyez- vous qu’il pique !
Et le hanneton
Qui se prend pour un avion !
Tandis que chante le grillon,
La sauterelle et le criquet,
Qui vont bientôt se marier,
Dansent en tourbillon… 

En été,
Allongée dans le grand pré,
J’aime observer, de tous mes yeux,
Toutes ces petites bêtes à Bon Dieu
Qui me rappellent, dondon, dondaine,
Les fables de La Fontaine. 

Celtitude

D’un amour formidable, en fidèle Amadis,
Je retrouve ma lande, estampe mordorée.
Poursuivant son essor, l’émouvante borée
Berce l’estran fleuri de longs de profundis. 

Reflet mémoriel des confins de jadis,
Mon cœur s’ouvre aux échos d’une source ignorée ;
S’écoule ainsi l’espoir vers l’abyssale orée
D’où s’exhale, discret, le chant des âmes d’Ys. 

Le jour se pâme empreint de rougeurs vespérales ;
La brune altère aux cieux des voiles en spirales ;
La nymphe d’abondance y marche avec lenteur. 

A l’horizon se forme un étrange distique :
Entre onde et terre vibre un songe salvateur,
Tel l’arpège exaltant d’une harpe celtique ! 

Carnet de voyages

Je m’entraîne à rimer au gîtant bastingage
Arrimée à la vue du plus beau des sillages
Installée sur un banc blanc cassé du navire
Allant au gré des flots sans souci mêm’ du pire 

Il convoie à force de fabuleux voyages
Clandestins et rupins en volée de destins
Croisés et rassemblés ignorant le partage
Du véhicule doublant le port byzantin 

Je compose sachant à observer le vent
Que la magie s’opère en mélanges savants
Le fonds marin transpire ses vers et j’attrape 

Sur mon banc blanc saisis discrètement sous cape
L’émotion des amants embarqués en croisière
Etrangers au clampin qui se planque à l’arrière… 

Juin

Le muguet s’est fané, la jonquille a péri ;
Au pied des arbres gît la parure éphémère
Du printemps vieillissant après avoir mûri
Sous le soleil et l’eau d’une aube douce-amère.

Le vent libère aussi les fleurs d’un cerisier,
Eparpillant partout l’averse de pétales ;
Sur la branche un pinson, chantant à plein gosier,
Accompagne leur chute aux prémices fatales.

Dans un vase agonise un bouquet de lilas,
Dans les jardins bientôt reparaîtra la rose ;
Sous la toiture un nid, duveteux matelas,
S’emplit des gazouillis d’une famille éclose.

Et pour fêter le jour de son avènement,
L’été s’offre la nuit la plus folle en musique :
Dans les bars et dehors tout un assortiment
De concerts pour atteindre au bonheur amnésique.

De l’indifférence

A ce propos, Monsieur ! qu’ en est-il de votre âme ?
Comment ce pourrait-il que la mienne s’enflamme
Trouvant au fil des mots tant de rêve et d’émoi
Et que vous paraissiez si lointain devant moi ? 

L’amour vous est un jeu ! vous charmez sans vous rendre
Et bien folle serait qui s’y laisserait prendre !
D’un félin vous avez ce penchant carnassier
Et mêlez la tendresse à l’éclat de l’ acier . 

Mais je sus m’amuser de cette passion
Vous confondre au réel puis à l’illusion
Et sereine je vis sous mon regard vainqueur
Se perdre dans vos yeux, le fond de votre cœur ! 

Terre

Terre
toucher terre
avoir les pieds sur terre
terre et parterres, beautés
terre, terre à terre
et rente des coeurs à l’ouvrage
terre, parcelle que je sais mon pays
terre qui en fait tout un monde
sur la piste de l’évolution humaine
terre des hommes
et des hommes tombés par terre
de passage sur cette même terre
et puis, un jour où finit la terre
sous elle,
redevenir poussière…

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