Après la version en noir et blanc, voici la peinture.
Merci à Claudio Boaretto pour nous avoir donné de précieux renseignements sur cette oeuvre.
Archive pour la Catégorie 'Poèmes du mois'
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Un oiseau m’appelle
Dans les arbres nus.
Sa voix est si belle
Que j’en suis ému.
Mais à tire d’aile
Et à mon insu,
L’ami infidèle
A quitté ma rue.
Plus rien dans le ciel
Ne me distrait plus.
J’apprends mes voyelles :
A – E – I – O – U
(Extrait du recueil « Dessine-moi un poème » illustré par Monique Colin)
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
Jacques PRÉVERT (1900 – 1977) – “Paroles”
A la veille du 1er septembre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème avec une toile de Jules Bastien Lepage (1848-1884) intitulée « Aller à l’école », et un poème de Jacques Prévert (1900-1977).
J’espère que ces deux oeuvres seront un moteur pour tous les peintres et poètes de la SPAF Lorraine qui participent à l’animation de ce blog.
« -Dis, grand-père je voudrais retourner à la mer !
On referait des châteaux…
Je connais des eaux tièdes,
Regardant partir les bateaux dans le port
Elles emportent avec elles, la monotonie.
Je connais des eaux froides
Entraînant les bateaux vers les rochers
Qui transportent ainsi la vilenie.
Je connais de belles eaux
Offrant aux bateaux un soleil couchant
Elles partagent avec nous la beauté de la vie.
Je connais des eaux douces
Prévenant les bateaux de leurs phares lumineux
Qui reflètent toujours la bonté de la vie.
Je connais des eaux farouches
Frappant les bateaux de leurs lames rebelles
Elles hurlent surtout les mots dits
Je connais des eaux profondes
Ne se lassant jamais d’accueillir les bateaux
Qui sont un puits de tendresse et d’oubli.
- Ces eaux là n’existent pas, grand-père ! Je n’ai rien compris à ce que tu as dit !
- Tu sais, petit, tu verras cet été, les eaux ondulent, ricochent sur les obstacles, tombent, montent, se faufilent, filent, elles portent et engloutissent, peut-être plus tard, un jour, quand tu les auras bien regardées, tu diras… Je connais des eaux tièdes… »
La vague sur ses rocs a des rumeurs sinistres.
La vague par ses chaos creuse les roches bistres.
J’écoute anxieusement, couchée sur la falaise, monter les hurlements qui
jamais ne s’apaisent.
Sans arrêt dans la nuit, le ressac sonne et gronde et ce sinistre bruit,
c’est la rumeur de l’onde.
Les tristes cormorans que la nuit épouvante ont fui le firmament et sa
lueur manante, seul un vieux braconnier avance dans la crique emportant
ses casiers.
Son ombre famélique se dessine un instant sur la grève où il passe, que
son pas hésitant marque de place en place.
Un petit coquillage
Que la vague abandonne
Au sable de la plage
De Saint-Georges-de-Didonne.
Une brise légère
Caresse mes cheveux
Tandis que sur l’eau claire
Courent des rides bleues.
Solitaire, un vieux phare
A l’horizon s’amarre
Tout comme le nénuphar
Au milieu d’une mare.
Le ciel couleur turquoise
Sertit un soleil d’or ;
Deux cerfs-volants s’y croisent
Planant comme des condors.
Des pelles et des râteaux
Façonnent le sable
Et bientôt des châteaux
En sortent comme d’une fable.
Hop ! je prends mon élan
Et … plouf ! dans l’océan
Qu’effleurent les goélands,
Je me jette céans.
Une sirène encor
Gémit dans le lointain :
Un bateau rentre au port ;
Le jour déjà s’éteint.
Pays où je rêvais d’aller à vos côtés,
Terre lointaine, île du vent sous le tropique,
Dont je sentais si fort le charme romantique,
Antilles adorées aux éternels étés…
Soleil brûlant, peaux colorées… mille beautés
Que je voyais dans vos prunelles exotiques,
Patois créole aux chauds accents, danses typiques,
Paradis où la mer offre ses voluptés…
Plages au sable fin, à la tiédeur du soir,
Lorsque la lune enfin baigne son doux visage
Dans l’onde reposée… Heure où sur le rivage
J’aurais aimé la nuit, auprès de vous, m’asseoir…
Pays du bout du monde où ma douleur est née ;
Puisque c’est là que vous m’avez abandonnée !
Simone PONSOT
Tenus en laisse au rivage,
la coque engoncée dans la vase,
quelques bateaux impotents,
affalés sur le flanc,
agonisent…
Mais la mer reviendra sur la plage …
Elle passera tout doux sa langue
au tendre des ventres vernis
pour qu’à nouveau
les bateaux
tanguent…
La mode à une époque fut de composer des chansons sur la Mer et la Marine…. Comme je suis de lignée Vénitienne, que nombre de mes ancêtres furent marins, que mon père fut marin dix années durant avant d’émigrer en France, que je fis le marin pêcheur pendant plusieurs saisons en Bretagne du Nord, je me sentis l’apostolat pour écrire une chanson sur ce thème….
Pour cette chanson, je ne composai pas la musique…. Non pas que j’en fus incapable, mais je voulais que cette chanson soit une œuvre commune avec le musicien, chanteur et ami qui habituellement m’accompagnait, Jean-Marie Duwicquet, parti depuis en Martinique, vivre sur un bateau, comme par hasard…. Comme je citai son nom dans les paroles de cette chanson, je désirai qu’il fût le compositeur de la musique….
J’ai pris plaisir à écrire cette chanson sur une seule rime en « O », rime masculine (mes préférées) disposée par quatrains de rimes parfaites…. Les vers de douze pieds sont cadencés sept plus cinq pour les besoins de la mélodie….
« Sur la mer et les matelots »
Guitare capodastre 1
Mim Ré
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Do Si7
Nous aussi on peut pousser quelques trémolos
Mim Ré
Nous aussi on peut chanter un méli-mélo
Do Ré Do Mim
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Sol Ré
On n’a jamais embarqué sur le Santiano
Do Si7
Avec ses mâts et ses nœuds et tous ses tonneaux
Mim Ré
On s’appell’ pas Hugues Auffray ni même Renaud
Do Mim
On n’a jamais embarqué sur le Santiano
Sol Ré
Ton nom toi c’est Jean-Marie le mien c’est Claudio
Do Si7
Nous aussi on peut chanter ce vieux scénario
Mim Ré
Donnez-nous des musiciens un super studio
Do Ré Mim Do Mim Do
Ton nom toi c’est Jean-Marie le mien c’est Claudio
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Nous aussi on peut pousser quelques trémolos
Nous aussi on peut chanter un méli-mélo
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Dans notre univers y-avait pas de grands vaisseaux
On avait plutôt les deux pieds dans le ruisseau
C’est p’têt’ la faute à Voltaire la faute à Rousseau
Dans notre univers y-avait pas de grands vaisseaux
Nous on n’a jamais vu les horizons nouveaux
On a plutôt navigué dans les caniveaux
Que voulez-vous dans la vie chacun son niveau
Nous on n’a jamais vu les horizons nouveaux
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Nous aussi on peut pousser quelques trémolos
Nous aussi on peut chanter un méli-mélo
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Mais lorsqu’on voit partir ces grands bateaux sur l’eau
Prendre le vent du large fendre les rouleaux
On a le cœur qui fout l’camp le cœur à vaux l’eau
Lorsqu’on voit partir tous ces grands bateaux sur l’eau
J’aime à chanter avec vous quand j’ai le cœur gros
Mes frères de la côte les maigres les gros
Pour retrouver mon tempo qu’il soit allegro
J’aime à chanter avec vous quand j’ai le cœur gros
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Nous aussi on a poussé quelques trémolos
Nous aussi on a chanté un méli-mélo
Haut hisse et haut sur la mer et les matelots
Pour écouter sur la mer et les matelots, cliquez ci-dessous
http://boaretto.unblog.fr/2010/02/02/sur-la-mer-et-les-matelots/
De rubis, de perles et de diamants,
Sont les épousailles de l’océan ;
Du levant au couchant
Il gronde doucement.
Paré de ses plus beaux atours,
C’est comme un chant d’amour
Qui étincelle
Et regarde le ciel.
Ô doux réveil où je m’émerveille !…
L’immensité prête à rêver…
Il change de couleurs
Au gré de ses humeurs :
Reflets ardents
Ruisselants d’or et d’argent,
Bleu turquoise, vert émeraude,
Jusqu’à l’aube,
Lagon transparent,
Si troublant, si tentant…
Au loin s’élève le chant des vahinés :
Femmes fleurs, fleurs parfumées,
Elles dansent le tamouré
Au son du ukulélé.
Mouvements de hanches chaloupés,
Merveilleusement rythmés.
Envoûtantes et charmeuses,
Grandes amoureuses de l’océan
Pour des épousailles
De rubis, de perles et de diamants…
Le merveilleux lagon de Bora-Bora !…
Regarder les bambins barboter
Sur les plages de Hahiné.
Hahiné, la sauvage, Raïatea la sacrée.
Merveilleuses îles de l’archipel de la Société
Où les filles et les fleurs se ressemblent !
Mon cœur en tremble…
J’aimerais, de ces îles enchantées,
Faire ma demeure dernière
Sans regarder en arrière
Et comme Gauguin,
Enfin,
Terminer mes jours sur l’un de ces archipels,
Connaître l’ultime destination,
Oui, larguer tout,
Vivre dans les Tuamotu…
Et, comme Jacques Brel,
Chanter jusqu’au bout :
« Par manque de brise
Le temps s’immobilise
Aux Marquises ».
Dans un port, les fesses au bord du fleuve, à son embouchure, le regard vers le large, le cœur naviguant déjà sous spinnaker….
L’été le long du fleuve a dénoué ses ris.
Aux brumes du matin les chalands sont partis.
Chimérique suaire écrit sur le musoir,
Mon visage se tord aux rides du miroir.
Les oiseaux ont suivi les grandes barques blanches.
Déjà le ciel effrange ses haillons aux branches.
Il ne reste, étonnée, qu’une grue qui s’inquiète
De voir sur le pavé trainer sa silhouette.
Matelots éclatants vous m’avez oublié.
J’entends jaillir vos rires sous les mangliers.
Et moi, j’ai posé là mes rêves de marin,
Sur l’ancre abandonnée aux rouilles du chagrin.
Mais je sais que demain reviendront pour l’escale
Les coques parfumées de senteurs tropicales.
Alors je cinglerai vers un nouveau rivage,
Eclaboussé de vent, debout seul sur l’étrave.
Je serai roulé par la mer
son jouet jusqu’à l’infini
et poli luisant de lumière
j’étincellerai dans la nuit.
Un enfant jouant sur la plage
m’emportera comme un joujou.
Presse-papiers d’écolier sage
je serai pour lui « le caillou »
Mais je reviendrai dans ses rêves
le hanter de sonorités :
chevaux d’écume sur les grèves
des manades hallucinées
Alors je le verrai sourire
dans la lumière du matin
comme sourit un avenir
dans les songes fous d’un gamin.
Élie Viné
La fin d’une terre.
La fin des pas.
Pour qu’aller …vogue
Pour qu’un horizon sur le miroir de l’onde touche le ciel
Pour qu’un gréement gonfle sa voile
Pour que loin du phare un voyage n’en finisse pas
Pour que les larmes du départ soient en osmose
Pour les gouffres amers
Pour qu’un albatros…
Pour que l’homme et la mer…
La vague a déferlé comme une gerbe d’or
Et la perle irisée au creux du coquillage
Quitta l’écrin de nacre et suivit son sillage
Mais le sable vermeil la voit frémir encor.
Un regard a trouvé son miroir dans tes yeux
Et ton âme rêveuse en quête de partance
Prit un nouvel essor à cet appel intense
Et puis s’en fut cueillir l’amour au fond des cieux.
La muse a soulevé son voile diapré
Le songe doucement s’est posé sur sa lèvre
Afin que d’un baiser elle apaise ta fièvre
Et que s’éveille en toi l’Autre enfin révélé.
Ma joie de voir la mer pour la première fois
Fut incommensurable, à l’instar de mes rêves
De marcher sur le sable de ses immenses grèves
Roulant comm’ le tonnerr’ de cent tôles qui choient…
Le laminoir d’enfer où j’avais mon emploi,
Souvent plus redoutable qu’une mauvaise grève
Brisant de faux coupables désignés pour leur brèves
Tempétueuses colères, avait déjà sa voix…
… En effet, arrivant sur la côte normande,
Entre Dieppe et Fécamp, au moment de la grande
Foi du Front populaire, elle me fit bizarre…
… Par son surprenant bruit sous ces galets rouleurs
Concédant, sans mystère, un petit peu plus tard,
A mes pieds, plus d’ennuis encor’ qu’à mon labeur !
Un cheval luisant léger trottait,
Traînant un sulky de long en large.
Un chien noir, comme un lévrier,
S’était lancé derrière des sternes affolées.
Quelques chars à voile de l’École du vent
Progressaient à grand peine si lentement.
Et puis, là-bas, soudain, dans les dunes,
Telle une vierge apparue,
Une belle mariée en robe d’ivoire
Posait, irréelle et docile,
Pour un photographe virevoltant.
À deux pas de l’épave d’un blockhaus,
Un vétéran texan au parler malsonnant
Refaisait pour six touristes
Le débarquement de juin quarante quatre,
Dessinant la bataille en pointillé,
Du bout de sa canne, sur le sable mouillé.
Je marchais presque seul sur Omaha Beach
Dans la lumière vibrante et les miroirs
D’un ciel incessamment en mouvement.
Sur le sommet du talus d’intense verdure
Flottait la bannière américaine
Par-dessus le cimetière militaire
Où s’alignent impeccablement et à jamais
Des milliers de croix blanches.
Les ombres de ces lieux hantent encore la plage :
Des fantômes kaki d’à peine vingt ans
Qui étaient venus, pourtant, mourir ici.
Les catastrophes sont chiffrées en dollars.
A quand le chiffrage en hectares
Pollués, détruits, salis
Pour des décennies ?
Sans vergogne on détruit le vivant
En puisant ce que la terre
Avait enseveli pour longtemps.
Non contents des fléaux naturels
Que nous précipitons
Par ce que nous dérangeons,
Nous éloignons la vie
De notre futur.
En oubliant la nature,
Nous perdons l’harmonie
De nous-mêmes y compris.
Et nos sociétés meurent
D’aisance.
A la veille du 1er août, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème avec une toile de Franck Carron, peintre contemporain de renommée notamment en Bretagne et en Provence, et un poème de Charles Baudelaire qu’il n’est pas nécessaire de présenter.
J’espère que ces deux oeuvres seront un moteur pour tous les peintres et poètes de la SPAF Lorraine qui participent à l’animation de ce blog.
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur,
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié, ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !
(Charles Baudelaire – Les fleurs du mal)
(Tableau reproduit avec l’autorisation de l’artiste).
Pour en savoir plus sur le peintre professionnel Franck Carron, cliquer sur :
http://franck-carron.com/index.htm
Comme deux papillons, dans le temps automnal,
A l’esquisse du jour, évanescente image,
S’en vont, par les coteaux, frôler d’une aile sage
Les fils blancs cotonneux, ouvrage virginal.
Comme deux roitelets, ou comme deux mésanges,
Ivres de liberté, fusent dans le matin,
Pour aller caresser, d’un coup d’aile mutin,
Graciles et dorés, les longs cheveux des anges.
Comme deux papillons, comme deux passereaux,
Deux mains de musicienne, élégance infinie,
Des mains riches d’émoi, de fougue et d’harmonie
Exécutent céans un ballet des plus beaux.
Harpiste, feu follet, délicat sortilège,
Dont la légère main, pittoresque tableau,
S’échappe en imitant l’envolée de l’oiseau
Et se pose, déjà, pour un subtil arpège.
Chaque main est l’oiseau, chacune est papillon.
Chaque main vit l’accord, comme un couple fidèle
Qu’une même harmonie enchante ou ensorcèle,
Quand l’amour, dans le cœur, plante son aiguillon.
Chaque main est l’oiseau qu’un destin pathétique
Oblige à voleter loin de son compagnon,
Et qui vient effleurer, barreaux d’une prison,
Les cordes d’une harpe obstacle emblématique.
Deux égaux, deux jumeaux, l’hymen est interdit,
Sur les cordes ces mains sont l’image réelle
De deux oiseaux chantant la même ritournelle
Et qui n’iront jamais hanter le même nid.
Pourtant, ce sont bien là deux âmes accouplées,
Deux mains symbolisant un lyrique duo :
Euterpe la joyeuse et l’aimable Erato,
Musique et poésie à jamais accordées.
Si l’on n’entre pas en poésie sans sonnet,
On n’entre pas dans la musique sans clé de sol
Pour ouvrir la portée en armure de bémols
Aux musiciens comme aux croque-notes les plus sonnés.
Qu’elle vous donne des boutons ou vous fasse frissonner,
La musique vous emporte, vous décolle du sol ;
Le temps d’un soupir, l’âme en peine elle console
Offrant en point d’orgue un plaisir insoupçonné.
Dans le concert des nations, sans hégémonie,
Les blanches et les noires s’accordent en harmonie
Au rythme des chansons modernes ou rétro.
On dit que le poème est le chant du cœur,
Tout comme le chant serait le poème du chœur.
Allegro, prestissimo, musique maestro !
Un petit air de clavecin,
Si bleu galant, notes décloses,
Parfum de rimes en essaim,
Ouvre un poème, ouvre des roses :
C’est la sonate d’un antan,
Le coeur y danse et marivaude
Dans ses dentelles de sultan,
En révérences, même minaude…
Un petit air de clavecin,
Si bleu galant, notes marquises,
N’a pas de plus charmant dessein
Que, sans serments, bises exquises…
Sous la charmille de l’instant,
Fleurit, courtoise, la musique,
Accords plaisants de l’inconstant,
Thème en ballade bucolique…
Un petit air de clavecin,
Si bleu galant, ses sérénades :
Rêve d’un soir près d’un bassin
Où luit la lune et ses oeillades…
L’amour l’idylle voletant,
La toccata fuit sous l’arcane
De la nuit se dépailletant
Le clavecin s’éteint et… Diane…
Ô musique éternelle
Ô musique souveraine, intemporelle !
J’écoute une symphonie,
Je suis en harmonie
Et j’aime la vie…
Avec Mozart,
C’est toujours le grand art !
Avec Bach je monte aux cieux !
Avec Vivaldi,
Je vais même au paradis…
Ô musique !
Dynamique, euphorique…
Tu épouses tous mes sentiments
Et jamais tu ne me mens…
Ô musique !
Le surnaturel
Entre dans mes veines.
Pas de rancune,
Pas d’amertume,
Pas de place pour le chagrin !
Tes chemins
Ne sont jamais importuns ;
Malgré les ronces et les épines,
Tu es ma drogue, mon adrénaline,
Mon amphétamine,
Mon absinthe divine.