Archive pour la Catégorie 'Poèmes du mois'

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Départ

Sablier de nos instants dispersés, 

Le dernier appel sonne le glas 

      Et la mer se retire. 

Avec elle, notre sève de vie 

    Lorsque tu t’enfonces 

Dans le silence des eaux meurtrières. 

  Recroquevillée sur la grève, 

J’écoute les salves désespérées 

  De l’écho bientôt disparu. 

Frénésie de pleurs nouée à mon corps. 

  Le temps que tu voulais retenir 

S’est caché dans sa coquille ; 

Il ne reste qu’un trou béant 

Où grince le moulin de nos ailes brisées 

La dernière coulée

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Faux départ

Pourquoi le mot « départ » fait-il autant pleurer
Alors qu’il porte en lui tout ce que l’espérance
Avait su conserver avec tant d’assurance
Sans la moindre raison d’aller s’en séparer ?

Lui qui met en pratique, au lieu d’en délirer,
Le rêve de la vie avant même l’enfance
Lorsque l’éternité bouillonnait d’impatience
En faisant que le temps puisse s’en emparer…

… Et plus tard s’imposer dans le cerveau de l’Homme
Comme un ver qui déconne en sortant de sa pomme
Et se faisant happer d’un coup sec par un bec !

Mais s’il avait compris que ce qui court-circuite
Se voit toujours voué au plus cuisant échec,
Il n’aurait pris la fuite s’il eût connu la suite !

Les voyageurs solitaires

Remonter le temps avec une manivelle 

Et s’arrêter là où commencent les regrets 

Rejoindre la terre au point originel 

Et contempler béat, son être qui renaît 

 

Au mitant de la nuit, suspendre une échelle 

Compter sur les astres et se laisser guider 

Se souvenir des notes d’un doux violoncelle 

Célébrer sans faste, la fin d’un long été 

 

Il se peut qu’un jour, de loin on nous appelle 

Et que le vent qui file transforme nos noms 

Regardant la terre, nous dirons qu’elles est belle 

Partir est facile, mais tout seuls nous marchons. 

La résonnance de partir

Il lui fallut partir…

Alors, il a tiré sa révérence ;

ça lui a tiré les larmes :

il a tiré le mouchoir de sa poche,

essuyé son visage défait, tiré.

Le temps des geignements s’étire

puis tire à sa fin.

Il tire un trait sur l’amitié,

retire sa peine comme une épine

quand il sait trouver une suite par la lumière de la vie…

Station balnéaire

La brise est moins douce aujourd’hui. Une nuée d’oiseaux blancs traverse le ciel. La mer monte; bientôt disparaîtra le dernier château de l’enfance. 

Autour des tables, les voix se font rares et les pensées plus profondes; un nuage passe dans la lumière et c’est comme si le souffle d’une lampe vacillait. 

Le soir, au bar, je verrai crépiter l’éclat du vin et je chercherai très loin le souvenir de ton rire. 

Ton rire? Il s’en est allé avec cette valise que j’ai vue dans le hall, ce matin… 

Tu remontais alors dans ta chambre pour prendre ton foulard fleuri oublié sur le fauteuil… 

Pendant ma promenade, je salue des visages sans les reconnaître. 

Mais mon coeur a sursauté tout à l’heure: 

Trois gouttes marines 

dans mon col de laine. 

Seraient-ce des larmes 

mêlées de baisers 

que tu m’envoies? 

Je me surprends à y croire… 

et à aimer ce mal 

qui nous sépare. 

La voix d’un ange (poème quiz)

Il allongeait son souffle court
Pour arriver à l’excellence
Et conjurer ce mal si lourd
Qui obstruait son existence.

Il combattait avec puissance
Un manque d’air inéluctable
Lançait loin sa persévérance
D’une voix cristal indéniable.

Il a brisé
la résistance
Et ses bronchioles obstruées
Ont abdiqué à sa vaillance,
Pour diffuser la pureté.

Angelot héroïque

Tes grands yeux clairs ont fait de toi
L’exemple du courage vrai
Et ta vie courte t’a comblé
Elle en vaut dix, laisse sans voix.

(de qui s’agit-il dans ce poème ?)

La mort d’un ami

Ces derniers jours passés dans l’ombre et la souffrance,
À surveiller ton souffle au rythme de ma peur
Ont habillé le temps d’un voile de stupeur
Que la mort a levé pour notre délivrance.

Tu n’as longtemps montré que de l’indifférence
Face au mal qui plongeait ton corps dans la torpeur,
Et j’ai compris trop tard ton silence trompeur,
Quand tu marchais déjà sur ton chemin d’errance.

Ton souvenir me hante au-delà du chagrin
Et mon cœur à jamais reste le tendre écrin
D’un amour réciproque au secret de nos âmes ;

Mes amis de toujours te trouvaient bien mignon,
Mais il me semble ouïr le refrain de leurs blâmes ;
Si tu n’étais qu’un chien, tu fus mon compagnon.

 

*          J’ai écrit ce poème le 28 juillet 2000 en souvenir de Gréta, une gentille femelle labrador. Le dimanche 5 septembre 2004 à 23h30, notre chienne labrador Lorca est allée rejoindre sa copine. Je n’ai pas trouvé tout de suite de mots assez forts pour traduire la peine ressentie. Car si je n’ai jamais été la maîtresse de Lorca, elle était devenue mon chien. Alors ce poème est aussi pour elle. 

 

Le départ d’un fils

Je crois l’entendre encor, quand, sa main, sur mon bras,
Autour des verts remparts nous allions pas à pas :
 » Oui, quand tu pars, mon fils, oui, c’est un vide immense,
Un morne et froid désert, où la nuit recommence ;
Ma fidèle maison, le jardin, mes amours,
Tout cela n’est plus rien ; et j’en ai pour huit jours,
J’en ai pour tous ces mois d’octobre et de novembre,
Mon fils, à te chercher partout de chambre en chambre :
Songe à mes longs ennuis ! et, lasse enfin d’errer,
Je tombe sur ma chaise et me mets à pleurer.
Ah ! souvent je l’ai dit : dans une humble cabane,
Plutôt filer son chanvre, obscure paysanne !
Du moins on est ensemble, et le jour, dans les champs,
Quand on lève la tête, on peut voir ses enfants.
Mais le savoir, l’orgueil, mille folles chimères
Vous rendent tous ingrats, et vous quittez vos mères.
Que nous sert, ô mon Dieu ! notre fécondité,
Si le toit paternel est par eux déserté ;
Si, quand nous viendra l’âge (et bientôt j’en vois l’heure),
Parents abandonnés, veufs dans notre demeure,
Tournant languissamment les yeux autour de nous,
Seuls nous nous retrouvons, tristes et vieux époux ?  »
Alors elle se tut. Sentant mon coeur se fondre,
J’essuyais à l’écart mes pleurs pour lui répondre
Muets, nous poursuivions ainsi notre chemin,
Quand cette pauvre mère, en me serrant la main :
« Je t’afflige, mon fils, je t’afflige ! Pardonne !
C’est qu’avec toi, vois-tu, l’avenir m’abandonne :
En toi j’ai plus qu’un fils, oui, je retrouve en toi
Un frère, un autre époux, un coeur fait comme moi,
A qui l’on peut s’ouvrir, ouvrir toute son âme ;
Pensif, tu comprends bien les chagrins d’une femme :
Tous m’aiment tendrement ; mais ta bouche et tes yeux,
Mon fils, au fond du coeur vont chercher les aveux.
Pour notre sort commun, demande à ton aïeule,
J’avais fait bien des plans, – mais il faut rester seule ;
Nous avions toutes deux bien rêvé, – mais tu pars ;
Pour la dernière fois, le long de ces remparts,
L’un sur l’autre appuyés, nous causons, – ô misère !
C’est bien, ne gronde pas… Chez la bonne grand’mère
Rentrons. Tu sais son âge : en faisant tes adieux,
Embrasse-la longtemps… Ah ! nous espérions mieux. « 

(Auguste BRIZEUX – 1803-1858) 

Train dans la neige, la locomotive (huile sur toile) de Claude Monet

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Le thème du mois : le départ

A la veille du 1er janvier, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème avec une toile de Claude MONET (1840-1926) et une poème de Auguste BRIZEUX (1803-1858).J’espère que ces deux oeuvres seront un moteur pour tous les peintres et poètes de la SPAF Lorraine qui participent à l’animation de ce blog.

Le thème du mois : le départ

Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “Noël”. 14 adhérents ont participé à ce thème.
Dès demain et jusqu’au 31 décembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres pour le thème de janvier consacré au départ.
Une adhérente nous propose en effet les thèmes suivants : le départ pour janvier, la tristesse pour février et l’intolérance pour mars.

Le fil d’Ariane

A Noël, on tisse les fils d’Ariane 

Qui sont autant de liens mystérieux. 

Leur nécessité est si vite oubliée, 

Dans nos vies, on s’identifie souvent à Diane, 

La chasse est ouverte au commerce miteux. 

 

Ce jour-là on mange des cœurs en chocolat, 

Et juste après c’est la fête des rois, 

En cette saison-là les cœurs sont aux abois, 

Ils cherchent alors le message du prélat. 

 

A Noël, on tisse les fils d’Ariane 

En famille, on partage des jours heureux, 

La maison vide est déjà repeuplée, 

Tout le monde s’accroche à cette liane, 

La douceur d’un soir efface un présent houleux. 

 

En ce temps-là on déguste le rouge grenat 

Après être gavés, le foie d’une oie, 

Le corps est épuisé, c’est le cœur qui larmoie, 

Apprécions cet élan vers l’artisanat. 

 

A Noël, on tisse les fils d’Ariane, 

Les étoiles scintillent, monde fabuleux, 

Rien ne remplace une telle épopée. 

Rejoins vite par une ligne médiane 

La petite étoile de ton cœur généreux. 

Les Noëls blancs

Souvenez-vous, Amis, de ces Noëls d’antan… 

 

 

 

Les saisons s’installaient, marquant de leur empreinte 

Une terre meurtrie qu’un rayon de printemps 

Réchauffait d’un soleil, telle une toile peinte, 

Et jusqu’en fin d’été, quelques mois, en passant… 

 

 

 

L’automne enfin parait la contrée de lumière : 

Les jaunes et les bruns se disputaient à l’or. 

Les arbres des forêts à l’allure si fière 

Éteignaient un à un leurs reflets, sans effort. 

 

 

 

Au début de décembre, et telle une mariée, 

Dame Nature optait pour une blanche mante. 

Dès la fin de novembre, la neige immaculée 

Tombait et recouvrait les maisons et les sentes. 

 

 

 

Quand, pour Noël enfin, l’hiver prenait rigueur, 

Tous les enfants, ravis, s’amusaient de bon cœur. 

La veillée se passait dans la joie, le bonheur : 

On célébrait la vie naissant du Seigneur… 

 

 

 

~~~~~~~~~~~~ 

~~~~~~~~~~~~ 

 

 

 

Souvenez-vous, Amis, de ces Noëls d’antan… 

 

Noël d’enfance

Je devais avoir six ou sept ans et je m’étais mis en tête d’aller à la Messe de Minuit. Cela faisait plusieurs jours que je suppliais mes parents de m’y emmener et ceux-ci , privilégiant un réveillon dans l’intimité familiale n’étaient vraiment pas décidés à céder à ce qu’ils considéraient comme un caprice. 

 

Mais je me fis en fin d’après midi, tellement suppliante que mon père, finaud, attendit que la soirée s’avance et vers vingt heures trente, me conduisit jusqu’à l’église pour bien me démontrer qu’aucune lumière n’était allumée et qu’aucune Messe n’était programmée. 

 

Résignée je suis repartie, lui donnant la main mais parvenus à quelques maisons de notre demeure, il se fit sut le toit ce l’une d’entre elles un vrai charivari ! 

 

Effrayée, j’ai levé les yeux et mon père, profitant de l’aubaine, me demanda de hâter le pas…car le Père Noël approchait de chez- nous et il ne convenait pas de le perturber dans sa tournée. 

 

Arrivée à la maison j’ai, bouleversée, expliqué à ma mère ce qui venait de se produire et celle-ci me confirma qu’il avait été bien téméraire d’avoir ainsi prétendu aller à la Messe de Minuit ! 

 

Je n’ai fait aucune difficulté pour aller me coucher bien vite…Et ils ont pu réveillonner paisiblement, avec une pensée de gratitude pour les chats des voisins, en goguette en cette «  Douce Nuit ». 

 

La poupée de Noël

Voyez, comme je suis belle 

Dit, un jour une poupée, à ses amies 

Pour une petite fille, sans dentelle 

Je suis partie, près de la nuit. 

 

C’était un Noël, je me souviens 

Dehors, il faisait froid sous le verglas 

On m’avait paré, de beaux satins 

Et tous les regards étaient pour moi. 

 

Que de mamans, m’auraient voulue 

Moi la jolie poupée, de ce Noël 

Petit enfant, qui pleure dans la rue 

Je serai près de toi, à ton réveil. 

 

Et je tournais au son de l’orgue 

Debout, sur un tapis d’argent 

Je me souviens, du son de l’orgue 

Je souriais, à l’enfant sans nom. 

 

J’ai entendu la cloche de minuit 

Qui résonnait, dans le lointain 

De mon royaume, dans la nuit 

Je suis partie, sur le chemin. 

 

Près de l’enfant qui pleurait tant 

Je me suis endormie , jusqu’au matin 

Petite fille qui songe à ta maman 

Je serai l’amie de ton chagrin. 

 

Et, au matin de la  nuit de Noël 

Elle me berça contre son cœur 

Pour la Petite orpheline, de ce Noël 

Je fus la poupée d’un doux bonheur. 

La cantine

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La veilleuse de Noël

Ma nuit n’est plus 

la même 

quand ta fenêtre 

s’éclaire 

 

Tu as tiré 

les rideaux 

et laissé les volets 

ouverts 

 

Je ne te vois pas 

Mais j’imagine 

que tu attends 

l’Ami 

 

Peut-être 

accroches-tu 

une barrette 

à tes cheveux 

 

Puis tu t’assois 

pour rêver 

la tête posée 

sur ton bras 

 

Et tu penses 

qu’IL tarde 

sur le chemin 

des étoiles 

 

sans songer 

que moi aussi 

je m’impatiente 

dans la nuit 

 

Il me semble 

que passe 

une ombre 

devant ta fenêtre 

 

Ce n’est rien 

C’est la lune 

qui toute seule 

s’embrume 

 

Dans une heure 

tu allumeras l’or 

de deux 

chandelles 

 

Et moi 

je te veille 

résignée 

mais fidèle 

 

comme une flamme 

                            de Noël 

Doléances d’une petite fille… au Père Noël

Gros Bonhomme Noël, me diras-tu pourquoi 

Les pierres du parvis l’ont vu mourir de froid ? 

La fille aux cheveux d’or, craquant ses allumettes 

Se mordait-elle aussi les lèvres violettes ? 

 

De l’enfant du grand erg fixant tes doigts gantés 

Caresser du traîneau ton renne ensanglanté, 

Essuieras-tu le bleu qui coule au bord du chèche ? 

Tu as assassiné les mages de la crèche. 

 

Sauras-tu éviter qu’au retour des frimas 

On n’offre aux sans abris qu’un baiser de Judas. 

Comment me diras-tu, avec des mots faciles, 

Le viol d’un ange blond et l’avion sur la ville ? 

 

Caché sous ton manteau, as-tu lu mon courrier ? 

Je ne sais pas écrire et j’ai dû colorier. 

N’as-tu pas reconnu dans tous ces découpages 

Mes parents réunis sur une même image ? 

 

Tu sais, je n’ai eu droit qu’aux regards de maman. 

J’ai ouvert mes paquets auprès de son amant 

Et je n’ai pu trouver de papa, dans ma botte, 

Qu’un frisson de baiser échappé de ta hotte. 

 

 

 

A ma fille qui a bien grandi depuis, et aux nombreux pères qui n’ont pas eu ma chance… 

 

Noël joyeux

Nous nous sommes quittés en souhaitant 

Officier et rejoindre les sages, 

En recelant ce bijou et cette image, 

La douceur de la voix du ténor chantant. 

 

 

Jolie à entendre, une telle mélodie 

Otera le voile des sentiments, 

Y compris le poids des ressentiments, 

En effaçant les cieux d’un vieil âge, 

Une musique magique et volage 

X fois perçue comme une symphonie. 

 

 

Nous nous sommes dit «Joyeux Noël » 

Oui, nous étions épris de sincérité, 

En célébrant l’événement éternel, 

Le grand mystère de la Nativité.

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Noël

Il existe le Noël lumineux,
Celui qui rend notre coeur heureux !
Le Noël qui se perd avec le temps,
Triste réalité du moment !
Quelquefois un Noël oublié
Pour de pauvres âmes égarées…
Le Noël en solitaire,
Quelle grande misère
Encore sur notre terre !
Mais il y aussi le Noël chantant
Qui va apporter aux enfants
La magie et le rêve d’un instant !
Il y a le Noël dans nos coeurs,
C’est le Noël du bonheur…
Un grand sourire dans le regard
Car l’enfant est rempli d’espoir,
Et puis c’est le jour de l’année
Où il se prend à rêver !
Pour lui un moment de tendresse,
Partagé avec liesse…….
Le Noël peuplé d’amour
Revient toujours.
Alors petits et grands,
Oubliez vos tourments.
Joyeux Noël à vous tous,
Que cette journée vous soit douce…..

Noël de mon enfance

Je me souviens, dans mon enfance 

Quand, tombait la neige sur mon village 

Nous courrions tous, au ruisseau de France 

Les flocons, gelaient nos gais visages. 

 

Nous rêvions de beaux voyages 

Sur les terres gelées du Groenland 

Et nous imaginions des paysages 

Où fileraient, nos traîneaux, sur la lande. 

 

Pour nous, rien n’était plus beau 

Que le Noël blanc, de notre village 

Quand venait la nuit,dans le hameau 

Et que nous jurions d’être plus sages. 

 

Nous formions de grandes familles 

Autour des tables , aux joyeux festins 

Et près du sapin, de la longue nuit 

Nous attendions , les cadeaux du matin. 

 

Pour nous rien n’était plus chaud 

Que le feu sacré de la longue nuit 

Ou chacun rêvait, de son cadeau 

Près de l’enfant du ciel endormi. 

 

Nos yeux d’enfants, de ces Noëls 

Brillaient d’innocence et de pardon 

Nous joignions nos mains , vers le ciel 

Nos yeux remplis de prières et de chants. 

 

Je me souviens, dans mon enfance 

Quand tombait, la neige sur mon visage 

Pour moi , l’enfant d’un coin de France 

Que c’était beau, Noël dans mon village. 

Résurrection à Noël

La neige du passé revenait en décembre
Se coller sous les pieds des pauvres paysans
Dont les sabots cloutés attendaient patiemment
Pour enfin se passer de la boue de novembre.

Elle aimait se tasser où leur forme se cambre
Pour vite retomber et suivre, un court instant,
La messe illuminée par les regards d’enfants
Tout heureux de veiller en dehors de leur chambre.

Elle fondait alors, heureuse d’avoir vu,
Dans la chapelle, encore la crèche de Jésus,
Symbole de ce monde où tout est renaissance !

Et puis, s’évaporant, comme au fond des tombeaux,
Du pavé qu’elle inonde avec quelque brillance,
Elle ressuscite en haut du ciel ses cristaux !

Pascal Lefèvre
Merci d’avance aux experts du sonnet classique pour leurs commentaires techniques 

Noël

Je me rappelle :

La lueur orangée des chandelles
La lune nous regardait en cœur
Le froid dehors,

Mes sœurs…

L’ambiance feutrée de
la pièce

Y régnait une tension diffuse
Teintée de magie, d’excitation.
Le berceau de paille trônait sous le sapin
On célébrait la naissance du fils.

Le Père Noël s’entendait de très loin
Bien sûr, de son traîneau résonnaient les clochettes
Les rennes caracolaient auprès de nos fenêtres
De douces mélodies berçaient ces chers instants.

Dernière clémentine,
Encore quelques noisettes
L’heure a sonné

Aller se coucher. 

Pour qu’il « passe ».
Et vite s’endormir…

Impossible !

On l’épie, le guette 

On tend l’oreille tant 

Qu’à force on s’ensommeille
Et le rêve nous attire, plus fort.

Raté encore …

Fêtes de fin d’année

Il est nécessaire de situer l’époque ou fut écrit ce texte, soit en décembre 1992….

Voici déjà l’an neuf, et ses quatre vingt treize,
Et l’heure de Noël, l’heure des réveillons,

Leur train de confettis, leur part de cotillons,
Leur trop plein de grands crus qui nous mettrons à l’aise.

Le chapon ou la dinde et l’appétit s’apaise,
Saumon et caviar, et gras foie au torchon,
Et le champagne à flots, que saute le bouchon,
Et la musique en sus, si bémol ou do dièse.

Mais ces festivités, pourtant que j’aime tant,
Rire et boire et chanter, toujours tambour battant,
C’est bizarre aujourd’hui, d’allant ne me transportent.

Car sans vraiment courir, ni par monts, ni par vaux,
Tout près j’entends des cris, à côté de ma porte,
On assassine mon frère à Sarajevo. 

 

 

 

(Merci pour vos avis, critiques ou conseils….Toutefois, vous aurez remarqué l’absence de césure sur le dernier vers, sciemment voulue pour casser le rythme tranquille des alexandrins et provoquer un effet de rupture et de malaise à la lecture de la chute du sonnet….) 

Contrastes

Quand Noël se prépare au début de décembre,
J’ai toujours dans le cœur des sentiments confus :
Souvenirs douloureux pour l’enfant que je fus
Et charmes des parfums de cannelle et gingembre.

La ville s’illumine un peu plus chaque jour
Et dans les magasins, les petits s’émerveillent
Sous l’œil intransigeant des caméras qui veillent
Au ballet des vendeurs, de la foule alentour.

Pour garnir le sapin, des mètres de guirlande ;
Au menu : fruits de mer, timbales d’escargots,
Une dinde aux marrons, légumes en fagots,
Surenchère aux cadeaux, fête que j’appréhende.

Des gens de foi, bien sûr, parlent du Fils de Dieu,
Au chaud, dans une église, en chantant des cantiques
À la gloire du Père, aux paroles mystiques,
Apaisantes pour l’âme en cette heure et ce lieu.

Hélas ! aucune trêve en cette nuit divine ;
À l’autre bout du monde, à côté de chez soi,
Sur un homme s’étend l’ombre du désarroi
En face du trépas qui de loin se devine.

L’un succombe à l’orgie, un autre meurt de faim ;
Les desseins du Seigneur souvent semblent étranges
À qui ne veut pas croire à l’histoire des anges,
En la vie éternelle, en l’harmonie enfin.

Certains disent qu’il faut beaucoup souffrir sur terre
Pour accéder plus tard au Royaume des Cieux ;
C’est pourquoi le martyr reste silencieux
Quand le poète écrit par refus de se taire.

(Extrait du recueil Rouge et Noir Eden) 

Noël

Le ciel est noir, la terre est blanche ;
- Cloches, carillonnez gaîment ! -
Jésus est né ; – la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.

Pas de courtines festonnées
Pour préserver l’enfant du froid ;
Rien que les toiles d’araignées
Qui pendent des poutres du toit.

Il tremble sur la paille fraîche,
Ce cher petit enfant Jésus,
Et pour l’échauffer dans sa crèche
L’âne et le boeuf soufflent dessus.

La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s’ouvre le ciel
Et, tout en blanc, le choeur des anges
Chante aux bergers :  » Noël ! Noël !  »

Théophile GAUTHIER (1811-1872) 

La Nativité (huile sur bois) de Lorenzo Costa

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Thème du mois de décembre : Noël

A la veille du 1er décembre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème avec une toile de Lorenzo Costa (1460-1535) et un poème de Théophile Gauthier (1811-1872).

J’espère que ces deux oeuvres seront un moteur pour tous les peintres et poètes de la SPAF Lorraine qui participent à l’animation de ce blog.

Epitaphe

Le destin trop cruel a séparé nos corps, 

Mais mon âme et ton âme, à jamais enchaînées, 

Ensemble graviront tout au long des années 

Le noble et dur chemin au bout duquel tu dors.

(Simone PONSOT) 

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