Archive pour la Catégorie 'Poèmes du mois'

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Dans mon panier

Il y a un pâtis où les vaches paissent

Il y a une jeune fille les cheveux noués en tresse

Il y a les girolles dans la mousse du bois d’à côté

Il y a un lièvre qui coure vite pour ne pas être attrapé

Il y a les galets roulés du ruisseau, polis

Il y a un coq qui chante au réveil

Il y a un seau d’eau claire tiré du puits

Il y a du raisin, en été, qui pend de la treille

et par-dessus… quelques mûres pour le vider heureux…

Le thème du mois de décembre : l’objet

A la veille du 1er décembre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle : l’objet.

Le thème du mois de décembre : l’objet

Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “Le cri”. Sept adhérents ont participé.
A partir de lundi et jusqu’au 31 novembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour décembre, Joëlle nous propose : l’objet. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.

Le cri des ombres

La tête me tournait : j’ai fermé les paupières.

Un homme se pencha pour ramasser des pierres,
Une arme redoutable au poing d’un révolté,
Au nom de la justice et de la liberté,
Pauvres mots bafoués dans un pays en guerre.
Un père pleure un fils qu’il ne connaissait guère
Mais que son peuple acclame en martyr idéal
Pour secouer le joug du monde occidental.

Une femme cachée aux regards sacrilèges
Disparaît sous le voile. Il est des sortilèges
Aux griffes des tyrans plus forts que la raison.
Pour punir l’adultère ou le vol d’un blouson,
La loi prend une main, parfois même la vie
Et transforme une peine en vengeance assouvie.

De jeunes orphelins sans larmes dans les yeux
Sont les muets témoins de mon Noël joyeux.
Ni bonhomme ni rêne et point de cheminée
Pour ces laissés-pour-compte, enfance assassinée.

Les huîtres fleurent fort et le saumon sent bon,
Dans le four se prépare une dinde, un chapon,
Le champagne pétille au son des mitraillettes
Et des gouttes de sang ternissent nos paillettes.
Le rire et les sanglots se livrent un combat
Sans même devenir le sujet d’un débat.

Mais j’entends des cailloux jetés dans nos soupières.
Le cœur me débordait : j’ai rouvert les paupières. 

Plus rien à dire

                               Plus rien à dire,

                                               tout à crier

                               et plus de larmes pour pleurer.

                La locomotive est déjà dans l’escalier.

                               Et cognent, cognent,

                                               mes peurs d’enfant

                                                               dans l’oreiller.

 

                               Plus rien à croire,

                                               tout à vomir

                               et plus de rêves pour dormir.

                L’inéluctable en guise de proche avenir.

                               Imminence du mur

                                               où nous allons finir.

 

                               Plus rien à dire,

                                               plus qu’à attendre

                               et plus de mots

                                                pour dire

                                                                le tendre.

                Les dents serrées,

                               le corps tendu,

                                               l’angoisse au ventre.

                               Monde abruti,

                                               bêtise au bord,

                                                               absurde au centre.

 

                               Plus rien à dire,

                                               tout à crier

                               et plus de souffle pour prier.

                La bête immonde

                               monte déjà

                                               dans l’escalier

                               et crache sa bave noire

                                               sur mon oreiller.

 

                               Plus rien à croire,

                                               tout à vomir

                               et plus de fièvre pour frémir.

                L’irréversible en guise d’ultime avenir.

                               Evidence du gouffre

                                               où nous allons finir.

 

                               Plus rien à faire,

                                               plus qu’à attendre.

                               Plus guère d’amis

                                               pour dire

                                                               le tendre.

 

                Cœur misanthrope,

                               tête épuisée,

                                               l’horreur au ventre.

                               Monde ahuri,

                                               le vide au bord,

                                                               la mort au centre.

 

Le cri du monde

Le Vide sidéral, en cours d’éternité,
Eut un jour un frisson simplement à l’idée
Que sa lisse beauté s’en trouverait ridée
Tel un plan d’eau n’étant plus guère inhabité.

Alors, ce mouvement fait de subtilité
Généra juste un Cri d’une voix débridée
N’émanant que de l’onde alors fort décidée
A parcourir l’Espace et sa sérénité…

Mais celle-là, heurtant à la fin sa limite,
S’amplifia de l’écho de ce son qu’il imite
Enrichi des confins de son morne Univers…

C’est ainsi que le Verbe, en sa verve empathique,
Engendra lentement le Monde au gré des vers
Venant de l’Infini de l’Âme poétique !

Du nid

Du nid grouillent des pépiements.

Il y a, dans son cercle de brindilles,

des duvets d’encore petites plumes,

des duvets d’enfants.

À la becquée, les petits yeux  ronds s’allument :

il faut bien dire sa faim a maman.

Du nid, pelotonné chaudement,

l’appétit veut prendre son essor

un jour sous le soleil et aussi dans la brume,

les pépiements devenir chant,

l’oiseau être de plumes… volant…

Le cri

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Les hurleurs

 

Ils vivent à l’écart des villes.
Leurs hurlements cruels

 

Volent la vie,

 

Dérobent l’énergie,

 

Pour devenir plus forts.

 

 

 

A moitié morts,

 

Comme eux vous hurlerez…

(poème proposé par Pierrick, le fils de Marie-France Genèvre)

 

Criant

Des clameurs s’élèvent.
Rousseau, Montesquieu, Voltaire
En grève, s’éteignent.

Le thème du mois de novembre : le cri

A la veille du 1er novembre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle : le cri.

Le thème du mois de novembre : le cri

Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “Le temps – celui des horloges”. Neuf adhérents ont participé.
A partir de lundi et jusqu’au 31 octobre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour novembre, Joëlle nous propose : le cri. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.

L’horloge de mon enfance

Dans notre maison,  dans la salle à manger

Trônait une grande horloge, façonnée finement dans du bois d’olivier.

J’adorais petite, écouter mourir les heures que donnait le tempo du balancier en cuivre.

Ding, ding, dong , elle carillonnait

L’heure des jeux, du goûter

Ding, ding, dong

Le moment du coucher, le marchand de sable va passer.

Ding, ding, dong

L’heure du réveil

Pour la maisonnée qui  sommeille.

Ma mère en âge avançait, et je regardais la grande horloge

Qui elle aussi vieillissait.

Elle devint une femme fragile et frêle

Et bizarrement, l’horloge carillonnait, carillonnait

D’un son de plus en plus grêle.

Le jour ou ma mère a rendu son dernier soupir

J’ai entendu clairement l’horloge gémir

Et le vieux balancier en cuivre

S’arrêta brutalement d’aller et venir.

J’ai conservé cette horloge en bois d’olivier

Même si elle a fini de carillonner

Elle me transporte souvent vers les souvenirs du passé.

Ma mère est montée au paradis avec  allégresse

L’horloge elle aussi est morte de vieillesse !

Le sablier du temps

Le temps qui passe

Est un sablier tenace

Qui s’écoule jour à jour,

Sans aucun espoir de retour,

Sur les folles espérances

De nos beaux chemins d’enfance.

 

Jamais rien ne le retient.

On aimerait arrêter son cours

Mais il nous file entre les mains

Et toujours il court, il court

Sans se retourner,

Comme un dératé…

 

Jour et nuit

Il s’enfuit

Et nous enfouit

Dans les ombres de l’oubli…

Il estompe nos meilleurs souvenirs

Et nous laisse avec tous ces désirs,

Suspendus, inachevés,

Qui ne donnent que regrets.

 

Mais s’il est vrai, hélas !

Que le temps fugace

Emporte notre jeunesse

A toute vitesse,

Pourquoi succomber à la tristesse ?

Bientôt viendra l’heure de la sagesse,

De la patience, de la tendresse,

De l’aptitude à profiter

De chaque instant donné

Et de tout vivre avec intensité

Pour ne rien jamais regretter..

Je crois que je t’ai aimée

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Le temps du passé simple

Le temps du passé simple
n’est pas simple pour notre mémoire
car il porte le Passé à un degré suprême
et donne au Souvenir une parole absolue
qui abolit le Temps lui-même 

La vérité du temps

Le temps n’est qu’un éclair dont la fugacité
Varie en apparence, alors qu’il est le même,
Comme le sait le vent, lui qui toujours essaime
La frondaison jaunie à la fin de l’été.

Il est inexorable et dit la vérité,
Autant vers le futur que le passé qu’il aime
Pour son enseignement si riche qu’il en sème
Parfois sur le présent, lieu de l’éternité !

Le peintre et le poète en connaissent l’offrande
Lorsqu’ils sont inspirés sans la moindre commande
En voyant naître une œuvre à l’aune de leur main…

Car ils ont découvert que c’est l’instant qui compte
Plus que le souvenir ou que le lendemain
Ne servant qu’à puiser au bonheur un acompte…

Le cri du temps

Dans le cri du temps 

il y a à la seconde près : 

la douleur du grain de sable 

dans la mécanique de la vieille horloge, 

il y  a en ses entrailles la mort qui dit non, 

la trotteuse muette, 

le temps qui passe sans plus aucune mesure, 

se désincarne et devient l’âme de l’air du temps. 

Dans le cri du temps, 

il y a le silence de l’objet inerte : 

sentinelle appendue au mur 

de ceux qui n’ont plus d’heure. 

Oracles

Et qui peut me prédire maintenant ?
Savoir ce que déroulent les instants ?
Ce temps, chaque seconde qui défile ?
Sans retour, à jamais s’enfuit et file,

On ne sait où… ce réel impalpable,
Ailleurs ou nulle part, ferme la boucle
De départ ou bien s’en va pour toujours
S’évapore, disparaît sans détours.

Il nous passe à côté sans regarder
A chaque instant, inéluctable idée
Nous ignore, se succède à lui-même
Pour « ensouvenirer » nos vies blêmes.

Juste sentir sa main nous effleurer.
Tant de soupirs qu’on ne peut arrêter
Il est loin déjà au moment présent
Qui dégage et diffère constamment.

Pas de suspension, juste un mouvement
Qui monte ou bien descend au gré du temps
Lui se taille, le destin nous attend
Et nous laisse immobiles, c’est troublant.

Nous agissons, bougeons puis arrêtons,
Evoluons, créons, lisons, dormons,
Baillons, mangeons, respirons et pensons
Chantons, câlinons, aimons, détestons.

Entre-temps…

Tic-Tac, Tic-Tac, Tic-Tac….ad lib ! 

Tourments

Machine à mesurer le temps, 

Dévoile comment il sera. 

Aujourd’hui, demain, tendrement 

Contre les tourments s’en ira. 

 

Les secondes y font la ronde, 

Dans un monde et soudainement, 

Naufrages dans un grondement, 

Elles s’éclairent dans une onde. 

 

Une heure un été puis un an 

Ce mystère couleur lilas, 

L’esprit fuyant n’a qu’un élan, 

L’apaisement ou le trépas. 

 

Aucune montre en notre monde 

N’effacera les sentiments, 

Dommage de passer ce temps 

Qui s’écoule en pâles secondes. 

 

Le mirage à venir sera 

Les mots bleus de ce vert torrent, 

D’espoir enfui dissimulant 

Le secret qui ne vieillira 

 

Mots en songes évanescents  

Ces tempêtes qu’on ne dit pas, 

De la vie innocents serments.   

Quatre saisons

Quatre saisons 

Divisant le temps de nos existences 

Régulier comme un damier magique 

Solstice équinoxe solstice équinoxe 

 

Quatre Saisons 

Aux rythmes différents 

Nuit Aurore Zénith Crépuscule 

Comme la roue sans fin 

 

Qui tourne nos destins 

Quatre Saisons 

Conjuguant nos devenirs 

A tous les temps de l’être 

 

Quatre Saisons Quatre équilibres 

Ajustés en un carré parfait 

Sertis dans un cercle éternel 

Aimer Souffrir Vouloir Subir 

 

Quatre Saisons 

Aux couleurs de l’arc-en-ciel 

Tapissant nos émotions 

Sur le cadran du désir 

 

Quatre Saisons 

Blanc Vert Bleu Cuivre 

Et leurs désirs complémentaires 

Sur la palette de nos vies 

 

Quatre Saisons 

Comme autant de points cardinaux 

Naître Vivre Vieillir Mourir 

Balises sans repères  boussoles impitoyables 

 

Les montres molles

Pour illustrer le thème du mois d’octobre consacré au temps qui passe, voici une toile de Salvador Dali intitulée « Persistance de la mémoire », plus connue sous l’appellation « Les montres molles ».
Cette huile sur toile de 24×33 cm a été conçue en 1931.
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Le thème du mois d’octobre : le temps (celui des horloges)

A la veille du 1er octobre, j’ai le plaisir d’introduire le nouveau thème proposé par Joëlle : le temps (celui des horloges).

Le thème du mois d’octobre : le temps (celui des horloges)

Aujourd’hui a été publié le dernier poème sur le thème “La prière”. 7 adhérents ont participé.
A partir de jeudi et jusqu’au 30 septembre, nous aurons des oeuvres hors thème.
Pour octobre, Joëlle nous propose : le temps (celui des horloges). Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà m’envoyer leurs oeuvres sur ce thème.

Eternelle renaissance

O sublime nature ! O divine immanence ! 

Tu es temple et déesse en l’esprit converti, 

Par toi j’aspire à Dieu, je touche l’infini, 

Du véritable amour je bois la quintessence. 

 

Atteignant le sommet des grandeurs oubliées, 

De l’humaine mesure il ne reste plus rien ; 

Le ciel est dans la mer et mes yeux dans les tiens, 

Aux confins éternels de nos âmes scellées. 

 

Combien de temps encor durera cette étreinte 

Avant que de nos chairs il ne reste un lambeau ? 

Aimons-nous jours et nuit jusqu’au bord de tombeau 

Car de l’homme en folie j’entends le glas qui teinte ! 

 

Ainsi Dieu a voulu ce suprême holocauste : 

De tous les beaux amants que la terre ait portés, 

Mon bel amour ! Nous sommes les plus déchirés 

Et dans un dernier cri, nous expirons leurs fautes. 

 

Par le sang, par la mort, par la douleur encor, 

La sagesse et l’amour sont des fleurs de souffrances : 

Le grain de blé pourrit avant qu’il ne s’élance, 

Promettant le retour des fruits de Thermidor. 

Jean-Pierre RECOUVREUR (Grand Prix des Poètes Lorrains 1979) 

Lettre au Père Noël

L’enfant s’agenouilla dans le noir de sa chambre
Pour prier en secret sans lumière et sans bruit,
Rabaissant sur ses pieds la chemise de nuit
Propre de ce matin, premier jour de décembre.

« Petit Père Noël, je ne veux en cadeau
Ni robe ni jouet, pas même une poupée ;
Je n’ai qu’un seul désir : ne plus être frappée.  »
Se levant, la petite écarta le rideau…

La neige étincelait sous un rayon de lune,
Le givre sur les fils, dentelle de cristal,
Eloignait la douleur du souvenir brutal ;
La fillette coiffa sa chevelure brune.

Au son d’un grincement sa bouche se crispa ;
Quand la porte s’ouvrit, sa figure sereine
Ne laissait rien paraître. « Ô Marie ! Ô ma reine ! »
Dit-il. Elle, en un lourd soupir : « Bonsoir papa. »

Clameurs universelles

Car on me disait nègre, au siècle des Lumières 

Je vivais enchaîné ; mais en Lunévillois 

Un héraut de justice osa dresser sa voix 

Qui précédait Hugo et prolongeait Voltaire. 

 

 

Puis, pour mon ami juif, ce révolutionnaire 

En soutane avança qu’ en raison de sa foi 

Il ne saurait admettre ou tolérer de loi 

Qui créait un sous-homme et fondait la misère. 

 

 

Quand rugit près de nous la chaîne des clameurs 

Forgée par le mépris, les tyrans dans l’ horreur 

Tuent, dénigrant ma peau, raillant ta religion. 

 

 

Sans fin il nous faudra, pour racheter l’ Histoire, 

Des esprits clairvoyants qui sont, avec passion, 

A votre image universelle, Abbé Grégoire. 

Prière gastronomique

La prière est un œuf pondu par le cerveau
Dont le jaune est un rêve en fœtus qui babille
De joie à son idée alors que sa coquille
Epaisse de l’ego la cloître en son caveau.

Mais si celle-ci casse en changeant de niveau,
Par exemple où l’esprit d’un Chef étoilé brille,
Il se peut que s’engendre auprès de la papille
Une belle palette autrement que de veau…

Et surtout si plusieurs en ont fait la collecte
En restant éloignés de l’ombre d’une secte,
Il devient très courant que s’exaucent leurs vœux !

Car le Ciel a toujours une écoute attentive,
Tel un grand cuisinier cassant toujours ses œufs
Pour faire en sa cuisine une omelette hâtive…

Chère Else

aucune heure  

ne s’allumera  

après la lueur  

de ma bougie… 

 

Mais toi, mon amie,  

touche ma main  

dans la nuit  

et continue d’écrire. 

 

Ainsi soit l’heure 

du petit matin: 

qu’un nom respire  

pour chaque bougie… 

 

Ce poème a été écrit en mémoire de Selma Meerbaum-Eisinger, décédée le 16.12.1942 à Michaïlkovka dans un camp de travail de Transnistrie (Ukraine), à l’âge de 18 ans

Notre Terre

Notre terre, qui es si bleue
Que ton air soit purifié
Que ton éclat revienne
Que ta splendeur se respecte
Sur le sol comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui la lumière du jour,
Pardonne-nous nos pillages
Comme nous regrettons aussi de t’avoir autant dévastée
Et ne nous soumets pas à la destruction
Mais reste notre maison
Amène.

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