Archive pour la Catégorie 'Artistes SPAF Lorraine'

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A chacun son soleil noir…

A l’heure où le brouillard lentement se retire,
Le ciel se découvrit, déserts incendiés,
Aux yeux des citadins, muets, pétrifiés,
Et la lune versa quelques larmes de cire.

Un sapin, torche vive, agonise au milieu
Des cris de désespoir, des gémissements rauques,
Et sur les bords en feu d’une mare d’eaux glauques,
Je vois un cœur se tordre, ultime écho vers Dieu.

Dans le silence impur de cette fin d’un monde,
Captive d’une cage aux barreaux de cristal,
Devant ce cataclysme à mon amour fatal,
Mon âme gît au fond de ce cloaque immonde.

Alors un soleil noir surgit à l’horizon,
Issu de mes tourments d’un passé solitaire,
Quand la peur me tenaille et m’oblige à me taire,
Et dans le doute, hélas ! vacille ma raison.

(extrait de mon recueil Les Hallucinations édité en 2000)

Le papillon…

photo1.jpg
… de Pascal Kwatkowski.

Soleil noir

De galerie en galerie,
Le silence,
Mémoire des grands fonds,
Erre,
Témoin muet
D’un monde déserté.
La cage à hommes
Ne descendra plus.
Du grand puits
Montent en écho
Des paroles mortes,
Poussières du temps.
Salle des pendus,
La grande horloge
S’est arrêtée.
Les lampes des mineurs,
Lucioles dans la nuit,
Se sont éteintes.
A jamais.
Un soleil noir
Git sur le carreau.
 

Coloriage

Du matin au soir
Mes crayons m’en font voir
De toutes les couleurs!
Quel malheur!
Ils ne font jamais grise mine
Quand ils dessinent
Mais ils sont bien las
Quand la gomme passe.
L’un se taille en douce
Tandis que l’autre tousse.
Un troisième gribouille
Une grosse citrouille.
Le quatrième, bien véloce,
Trace un carrosse!
Mais… voilà qu’ils chahutent!
Le maître me dispute.
C’est mon destin,
Je n’y suis pour rien,
Je ne sais par quel hasard,
Mes crayons sont bien bavards.
 

Pascal Kwatkowski

Je suis est né à Thionville en 1958. Je suis passionné par  la photographie et la poésie.
Je photographie surtout la nature : papillons, chamois, paysages (Alpes, Bretagne…). Je m’intéresse aussi au patrimoine de notre région (industriel, religieux, architectural et naturel).
J’ai présenté des expositions photographiques accompagnées de poésies dans différents lieux d’expositions de Lorraine (Arsenal à Metz, Centre Jacques Brel à Thionville, salle Poirel à Nancy, médiathèques, mairies …).
Actuellement, je réalise des diaporamas, entre photographie et poésie, magie de l’image.
En 1997, j’ai réalisé mon premier livre photographique: MOSELLE
PAYSAGES&LUMIERES DE LORRAINE aux
éditions Pierron (Prix des Conseils Généraux de
la Région Lorraine, mention spéciale photographie).
Avec l’éditeur Serge Domini, j’ai réalisé une dizaine de livres photographiques sur
la Moselle et ses communes.
En octobre 2004, j’ai (auto)publié mon premier recueil de poésies Entre Mer et Montagne aux Presses Littéraires (Grand Prix des Muses du Centre Européen pour
la Promotion des Arts et des Lettres).
Mon deuxième recueil de poésies Mémoire de Fer paru en 2006 porte témoignage et rend hommage aux mineurs et sidérurgistes (Prix Wilfrid Lucas de
la Société des Poètes et Artistes de France).
Mon troisième recueil paru en novembre 2008 le jongleur de mots sensibilise les enfants à la poésie, la nature, la peinture…  

Le flocon d’argent

La nuit tombait sur Décembre et les vitrines répandaient leur halo lumineux sur le trottoir où les passants se hâtaient.
Elle n’attendait plus rien, assise sur le bord des marches devant une boutique,un grand sac posé auprès d’elle.
Ses cheveux d’un gris sale, son vieux manteau élimé, et jusqu’à cette manière de se tenir voûtée, comme totalement immergée en elle même, recentrée sur sa misère… (on dit :  « précarité »…) les passants se faisaient plus rares, c’était l’heure qu’elle redoutait le plus , l’heure  où l’on ressent plus profondément la différence…chacun se presse , pour retrouver l’intimité d’un foyer , le confort , même minimal d’un chez-soi …et la chaleur ! la chaleur qui ; elle le sait , va dans  un trop court moment  , lui faire cruellement , insidieusement défaut…
Sa vie s’est figée sur cette séquence pitoyable, et plus aucun recourt ne lui est possible pour « repasser le film à l’envers » et comme elle le voudrait tant, prendre un chemin de traverse.
Elle en est là de ses pensées lorsque la porte d’un restaurant voisin s’ouvre pour laisser passer ,dans le brouhaha des conversations un groupe de personnes ne lui prêtant pas la moindre attention ….ce qui , d’ailleurs , lui apporte un étrange sentiment de soulagement et la voit s’enfoncer un peu plus dans l’ombre ; lorsque le dernier des convives s’arrête devant elle, lui tendant une pièce de monnaie.
Interdite elle lève les yeux et, stupéfaite, a beaucoup de peine à contenir son émotion…Dans son esprit le temps défile et sa mémoire la ramène aux jours de sa jeunesse, quelques trente années plus tôt…
Alors, les jours étaient pleins de soleil ! Sa jeunesse, sa beauté lui étaient éternels tout comme l’insouciance dans laquelle baignaient ses jours. Tellement heureuse, si vive, si sure d’elle que tout lui souriait !
C’était le temps doré où elle l’admirait tant, lui, si plein de vie et de talent, débordant de joie de vivre et pressentant obscurément que le cours de sa destinée s’inscrirait en lettres d’or !
Elle suivait avec passion chaque étape de la légende qu’elle voyait s’écrire avec émerveillement,mais répugnait à se comporter en « groupie », quémandant des autographes et des photos .
Pourtant, un jour,elle s’était enhardie jusqu’à faire un geste qu’il avait aimé puisqu’un bref sourire s’était inscrit dans ses yeux à son départ…
Voila ce qu’étaient ses pensées, à la vitesse où l’on voit,  lorsque l’on joue sa vie, celle-ci défiler devant soi.
Alors, prenant la main que l’on venait de lui tendre,elle dit :
___Merci ! Vous savez, je suis un peu sorcière…laissez-moi regarder les lignes de votre main.
Amusé, il lui abandonna sa main qu’elle prit en tremblant…et sans lever des yeux pleins de larmes,elle dit d’une voix qu’elle sut rendre anodine :
___Il y a trente ans, une jeune femme vous donna un flocon d’argent. Un flocon  monté en breloque.
et elle entendit, bouleversée,cette réponse :
___Je l’ai toujours !
Perplexe,il regarda cette femme voûtée,qui n’osait croiser son regard…le temps pressait,ses amis s’étaient éloignés : il hâta le pas et disparut dans la nuit.
Elle,lentement, leva les yeux : le ciel était plein d’étoiles…et il ne ferait pas si froid cette nuit !
Voyant quelques passants arriver à quelques pas d’elle, elle prit dans son sac son portefeuille vide et, l’appliquant à son oreille , s’engagea dans une conversation animée, laissant croire qu’elle attendait avec impatience que l’on vienne la chercher.

Joëlle di SANGRO

Pensées vagabondes

C’est une nuit sombre, profonde
Pas de lune à l’horizon.
Dans un silence je me consume
Le temps passe rapidement
Tout s’en va, que reste-t-il ?
Des larmes, de la douleur
Des mots vains dans le vent.
Les parfums d’amour se sont consumés
Le calme plat de l’hiver a endormi mes sens
Je reste là avec ma mélancolie.
J’écris ma nostalgie sur les feuilles des pensées
Pour laisser une trace de mes amours partis en fumée.

Rosaria Mora-Laconi

Je m’appelle Rosaria MORA-LACONI, je suis née en 1953 en Italie plus exactement en Sardaigne. Emigrée en France en 1959 avec toute ma famille, nous avons déposé nos valises dans un petit village lorrain: Anderny.
Je n’avais que 6 ans et je ne parlais que le sarde. J’ai suivi tout mon cursus scolaire ici et la passion des mots a commencé très tôt, avec mes premières rédactions et ne m’a plus jamais quittée.
Je suis mariée.
Je participe depuis peu à des concours de poésies.
Un tableau d’honneur m’a été délivré en 1992 par la ville de Dombasle.
Premier prix de poésie libre délivré par l’association « les Italiens et nous » à Woippy en Moselle le 24/11/2006, Médaille d’argent par le Cercle littéraire de Graffigny à Lunéville en 2008 et Prix d’honneur au concours des « Poètes Lorrains » en décembre 2008.
J’ai édité un premier recueil de poésies « Poésies en liberté » le 19 mars 2008 bilingue français-italien, collection privée et le deuxième recueil paraitra probablement en janvier 2009 « Vent de folie, vent de poésie »

La neige

Pendant la nuit, sans bruit, les flocons ont paru
Et valsé dans le ciel avant de toucher terre,
La recouvrant bientôt jusqu’au moindre parterre
D’un mince tapis blanc de nul pas parcouru.

A l’aube cependant le silence est sublime :
La ville a revêtu son manteau virginal,
Et chacun découvrant ce décor hivernal
Est saisi malgré soi d’un respect légitime.

Parfois le vent s’amuse à frôler dans le parc
La cime des sapins frissonnant sous le souffle ;
Le pied d’un banc chaussé d’une étrange pantoufle
Réconforte un rameau recourbé comme un arc.

Moi, si j’étais la neige, à partir de novembre
Je tomberais sans cesse avec l’espoir diffus
De semer un émoi dans ton regard confus,
Au risque de périr sur le seuil de ta chambre.

(Extrait de mon recueil Amours Multiples édité en 1999)

Adresse à Paul Verlaine (né à Metz)


La ville où tu naquis a soigné ses attraits:
Ton regard de cent ans la reconnaîtrait-il
De ruelles en rues où tu partais, agile,
Au printemps de ta vie, entre fleuve et Palais? 

Suis-moi dans ta cité au siècle finissant,
Et marchons tous les deux pour enjamber le temps:
Voici les lieux, poète, où ta muse enfantine
Accoucha ton talent, guida ta main mutine.

Etait-ce la Jurue où vous caracoliez,
Retour par la Taison puis par la Pierre-Hardie,
Recherchant pour tes vers la musicalité
De sons nouveaux, exquis, de voix en harmonie?

Couriez-vous rue des Murs, en surplomb de la Seille,
A travers Metz, heureux, au bord de la Moselle,
Pour rentrer à mi-aube, les yeux lourds de sommeil,
Enivrés par la nuit, l’écho, la ritournelle ?

Rassure-toi! Les vieux veilleurs sont aux aguets,
Bien campés sur leur roc: clochers et cathédrale
Restent précieux jalons, de Saint Quentin au Val
Pour l’ami de passage ou l’hôte fatigué.

Pour eux toujours l’éclat des vieilles pierres blondes
Nimbe les soirs d’été dans un discret halo;
Illuminées la nuit, elles embrasent l’eau
Et pour mieux vous happer, noient leur feu dans les ondes.

Tu te souviens encor’ du sabot des chevaux
Portant les officiers en habit de parade,
Frôlant la robe enflée des magistrats bien trop
Pressés pour regarder passer la cavalcade.

Mais tu n’as pas connu les pavés sous la botte
Défilant place d’Arme, en feldgrau insolent,
Verdun, la barbarie, ou l’horreur des déments,
L’engrenage infernal que l’irraison emporte.

Par delà les saisons et ce temps de souffrance
Ta ville a résisté puis conquis sa noblesse,
A traversé l’Histoire aux marches de la France
Et fait fleurir ton nom en lettres d’allégresse.

Aujourd’hui les amants, au pied de l’Esplanade,
Pour accorder leur cœur à leurs émois naissants
Célèbrent tes refrains en joyeuse ballade
Et te lient à leur vie en d’éternels serments.

Armand Bemer

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Armand BEMER                 Grand Prix des Poètes Lorrains 2004

J’écris de la poésie depuis mon adolescence, depuis la découverte des poètes de la Pléiade dans le mythique « Lagarde et Michard » de mes années d’études au Lycée Charlemagne de Thionville (1960-1967). J’ai renoué avec l’écriture à la faveur de divers concours de poésie dans les années 1990. Dans les années 2000, j’ai eu la chance d’être primé à plusieurs reprises lors de concours SPAF ou par d’autres sociétés (SPF, APAC, CEPAL). Il m’arrive aussi d’écrire des nouvelles, des contes, des chroniques.
Dans un poème, j’apprécie le rythme, la musique, les images, la capacité à émouvoir, la forme, le choix du vocabulaire. Je goûte, et j’écris aussi, la poésie en langues étrangères : anglais, espagnol, allemand, francique luxembourgeois.
Sensible à  Shakespeare, Keats, Yeats, Robert Frost, Walt Whitman, Federico Garcia Lorca, Rilke, Schiller, Tagore, Emily Dickinson.
Une maxime :
« Un poème est une peinture invisible ; une peinture est un poème visible » (peintre chinois du XI è s).
Mes centres d’intérêt : photographie, nature, écologie, écriture, linguistique, patrimoine, ce qui relie les hommes entre eux, ce qui nous relie à notre petite planète bleue. 

Professeur d’anglais, ce qui ne m’empêche pas de défendre les langues régionales, patois et autres idiomes menacés d’extinction. Savez-vous combien il y a de langues en Afrique ?
Publications :
Alphabécéd’Airs (épuisé)
Palettes,  Grand Prix des Poètes Lorrains, 2004
Passerelles de Vous à Moi, éd. Les Presses Littéraires, 2005
Ailleurs Aussi le Vent, éd. Les Presses Littéraires, 2007 

Le Poète

Homme ou femme, être seul devant la feuille blanche,
Le poète en silence apprivoise les mots
Pour libérer les cris, les soupirs, les sanglots
Que son cœur accumule où son âme se penche.

Il respire l’odeur d’un bâtonnet d’encens
Pour construire des vers au feu de sa magie,
Aux rythmes violents, puis la fougue assagie,
Se laisse envelopper dans ses parfums puissants.

Son esprit vagabonde au gré de ses pensées
Que sa plume est trop lente à transcrire en quatrains,
Rimes plates ou non, parfaits alexandrins,
La césure conforme aux règles avancées.

Dans cette solitude il écoute, la nuit,
La tristesse lunaire et perçoit des paroles
Qu’il interprète au mieux sans trahir les symboles
Des messages d’amour cachés dans chaque bruit.

Il chevauche le vent, décroche les étoiles,
Quitte nos horizons pour d’autres univers
Où l’ombre des étés réchauffe les hivers
Que la brume d’automne abrite sous ses voiles.


Le poète quittant le charme et la beauté,
Dépassant le terrain de ses douleurs intimes,
Devient porte-parole en dénonçant les crimes
Perpétrés tous les jours contre l’humanité.

Car s’il a pour devoir d’offrir du rêve au monde,
Il faut qu’il sache aussi faire entendre sa voix
Pour parler des martyrs dont il porte la croix
Lorsqu’une bombe éclate ou que la terre gronde,

Condamner la torture et ne pas dire amen
Aux bourreaux déguisés en maîtres respectables,
Soulever les tabous, démasquer les coupables
Et malgré tout chanter ce rouge et noir Eden.

(Extrait de mon recueil Rouge et Noir Eden publié en 2005) 

Isabelle Chalumeau

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Isabelle Chalumeau, née en 1957, membre de la SPAF depuis 1998, lauréate de nombreux concours locaux, nationaux et internationaux.
Grand Prix des Poètes Lorrains en 2002, j’ai obtenu l’Alérion d’or en 2005 et 2007.
Secrétaire commerciale trilingue en France et l’étranger pendant vingt-cinq ans, j’ai été licenciée en 2002. Après une année d’intérim, j’ai décidé de travailler comme écrivain public indépendant. J’ai créé ZAZ-ECRITOIRE en janvier 2004. Pour en savoir plus :
http://ichalumeau.free.fr
Depuis 1999, je publie chaque année un ouvrage en autoédition : poèmes, nouvelles, roman épistolaire, poésies pour enfants.
Ecrire était pour moi un exécutoire ; cela est devenu mon métier.

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