Archive pour la Catégorie '* JOFA Nathalie'

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Notre amitié

Amis qui êtes partis 

vers d’autres villes, d’autres rivages 

dans les nues, vos yeux sourient 

des yeux qui mangent le visage 

 

Sans vous, je refais la route 

où le sable a laissé des traces 

je les suis, en proie au doute 

les pas qu’un peu de vent efface 

 

Dans le jardin d’herbes folles 

où résonnait du flamenco 

lilas et muguet s’étiolent 

et les soirs vont decrescendo 

 

Le vin n’est plus aussi doux 

que celui qu’on buvait hier 

celui-ci avait le goût 

de la vie partagée en frères 

 

Son rire aux parfums d’Afrique 

ta liberté de fils du vent 

au sein de la mosaïque 

une Vierge noire à l’Enfant… 

 

O doux souvenirs aimés 

amis, vous me manquez déjà 

vite s’approche l’été 

regardez, il vous tend les bras ! 

 

Comme si le temps s’arrêtait 

j’attends celui des retrouvailles 

au coeur du jardin secret 

un grand feu de bois et de paille 

célébrera l’amitié. 

 

Dix ans déjà

Il y a dix ans déjà
Tu m’as ouvert tes bras
Moi, je n’avais pas de nid
Juste un lit trop grand et froid

Contre toi, comme sous une aile
Que ta chaleur m’a semblée douce
Ta voix me murmurait à l’oreille
« Moi je t’aime, aime-moi »

Sans attendre l’on s’est donné la main
Pour marcher ensemble vers la sortie du bois
Nous étions alors nus et maigres
Mais nos yeux étaient feux de joie

Nous avons ri, pleuré, bu et fumé
L’herbe surnommée ganja
Pour que le passé cicatrise
Nous nous sommes débattus parfois

Seule, j’étais à la fenêtre
Et rêvais à un homme comme toi
Dix ans ont passé, peut-être
Mais chaque jour est une première fois

Les jours d’hiver, lorsqu’il fait noir
Au printemps quand revient la lumière
Comme j’aime être à côté de toi
De notre Amour, je suis la mère
Et ta sagesse montre la voie

A toi, je resterai fidèle
Que l’on jeûne ou que l’on festoie
A tes côtés la vie est belle
Et nos deux cœurs au diapason
Tandis que filent les saisons
Chantent que notre Amour est roi.

Au printemps

Au printemps 

se renouent des serments 

aux coeurs ravivés 

les oiseaux sont comme les gens 

ils vont 

l’esprit léger 

 

Au printemps 

le jardin s’étire… 

Offert à la lumière 

il quitte sa léthargie 

Emerveillée, je l’admire… 

 

Au printemps 

le ciel est nouveau bleu 

les primevères 

tendres bouquets 

font le bonheur des amoureux 

 

Au printemps 

l’on boit du rosé 

dont la robe au soleil 

se pare de chauds reflets 

 

Au printemps 

la vie sourit 

et fait la nique 

à nos soucis 

la lumière nous éblouit… 

 

Encore habitées de frissons 

elles s’ouvrent en grand 

les maisons. 

 

On se dit que l’hiver est loin 

derrière…et on l’oublie… 

 

Hier ne sera pas demain 

car le printemps est là 

qui nous ouvre ses mains. 

C’est le printemps

Filent, filent les hirondelles 

Dans le ciel, couleur océan 

C’est le printemps, il fait soleil 

Qu’il est doux ce petit vin blanc ! 

 

Corolles vives et jupes s’ouvrent 

Fleurs et filles en beauté 

Dans la lumière l’on retrouve 

De l’allégresse enfin la clé 

 

Forsythias et prunus explosent 

De couleurs, au fond des jardins 

Dans l’herbe reverdie se pose 

Un blanc papillon de satin 

 

Je te regarde sculpter ton bois 

A l’ombre d’un arbre chantant 

Puis à la même cruche on boit 

En riant, le petit vin blanc 

 

Tiens, voici que quatre heures sonnent 

L’on entend au loin des enfants 

Près de nous, un bourdon bourdonne 

Les mésanges pépient gaiement 

 

C’est le printemps, il fait soleil 

Il flotte des nuages blancs 

C’est le printemps qui émerveille 

Et nous prend amoureusement. 

Mas

joffamas.jpg

La rose bleue

La neige drue, derrière la fenêtre 

Une rose bleue 

Une gracieuse danseuse indienne 

Des papillons. Deux, brodés 

Sur des petits rideaux de dentelle… 

 

Dehors, une silhouette saupoudrée de blanc 

Dedans, le piano de Ravel 

Égrène des harmonies 

Volutes et couleurs 

Chaleur de notre nid… 

 

Toi, sculptant ton bois 

Moi, rêvant tout près de toi 

En regardant par la fenêtre 

La neige qui n’a de cesse de tomber… 

 

La rose bleue, est de verre 

Dehors, le printemps attend 

Au clocher voisin sonne l’heure 

Tiens ! Quatre heures ! 

La gracieuse danseuse indienne 

A toujours ses couleurs… 

 

La neige drue, derrière la fenêtre 

Nous, serrés, tout près du feu 

Les papillons de dentelle ont des ailes d’or 

Février dort et traîne un peu 

Je guette en rêvant, la fenêtre 

Devant une rose bleue… 

 

                        Extrait de : « Ames qui vivent » 

Le Xa en hiver

joffalexaenhiver.jpg

Lumière hivernale

Ce rayon sur tes paupières 

Pâle, à travers les rideaux 

Comme un clin d’oeil de l’hiver 

En novembre, il fait parfois beau 

 

Cette musique qui s’échappe 

D’une fenêtre sans lumière 

C’est le bonheur qui nous rattrappe 

Dans le piège tendu de l’hiver 

 

Ce sourire sous l’averse 

D’une enfant que la pluie mouille 

Ces échanges qui nous transpercent 

Prisons qu’un regard déverrouille 

 

Ce soleil comme une caresse 

Sur la peau plissée de frissons 

Comme un grand élan de tendresse 

Comme une trève dans la saison 

 

Novembre n’est pas avril 

Mais ce jour est tout de douceur 

A toi, la jeune fille fragile 

J’offre ce que taisait mon coeur. 

 

 

                                               Pour Emeline 

                                                        19 novembre2010. 

Comme un sanglot de violoncelle

Triste est la vie 

Comme un sanglot de violoncelle 

Gris est l’ennui 

Comme l’ondée qui ruisselle 

Sur tes cheveux 

Et sur tes mains. 

 

Tu pleures, silencieux 

Sur ton Amour éteint 

Et tes pensées arpègent 

Les notes de ta peine 

Voici le long cortège 

Que ton esprit déchaîne 

De désirs assassins. 

 

Triste est la vie 

Comme un sanglot de violoncelle 

Triste est ta chanson 

Que la pluie te rappelle 

Long est l’ennui 

Comme un souffle immortel 

Dénué de raison 

Comme un délire sans fin. 

Tristesse

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Regard

On pourrait voir du vert dans le puits de ses yeux, 

Approcher l’émeraude. On pourrait voir la mer 

Et percer le mystère de ces reflets gris-bleus 

 

On pourrait éponger ses larmes d’écume 

Les sécher au soleil pour qu’elles deviennent nacres 

Les paupières fermées, telles de fines plumes 

Devinant les roches et les pierres âcres 

 

On pourrait faire naufrage, sombrer sans accoster 

Dans les sombres abysses aux confins de l’iris 

Où les peines de vie finissent par brûler 

 

On pourrait s’en aller, se perdre et revenir 

Aimer cette prunelle aux vagues vertes et bleues 

Aimer le goût du sel dans l’air que l’on respire 

et les reflets changeants de l’encre de ses yeux. 

 

Poste restante

Je suis partie, je suis absente 

J’ai pris la clé des champs 

Veuillez m’écrire poste restante 

Dorénavant 

 

Sans même prendre un petit sac 

Sans un regard derrière moi 

J’ai pris mes cliques et mes claques 

C’est mon choix 

 

Amis, j’ai pris la tangente 

Et j’ai fui comme un brigand 

Veuillez m’écrire poste restante 

Dorénavant 

 

J’ai libéré le canari 

Et j’ai caressé mes chats 

Une dernière fois, je t’ai souri 

Et voilà 

 

Je n’ai pas regardé la carte 

Je suis partie bille en tête 

J’ai marché, marché sur l’asphalte 

Comm’ une bête 

 

A mon tour, je suis émigrante 

Où je vais, nul ne m’attend 

Veuillez m’écrire poste restante 

Dorénavant. 

Les voyageurs solitaires

Remonter le temps avec une manivelle 

Et s’arrêter là où commencent les regrets 

Rejoindre la terre au point originel 

Et contempler béat, son être qui renaît 

 

Au mitant de la nuit, suspendre une échelle 

Compter sur les astres et se laisser guider 

Se souvenir des notes d’un doux violoncelle 

Célébrer sans faste, la fin d’un long été 

 

Il se peut qu’un jour, de loin on nous appelle 

Et que le vent qui file transforme nos noms 

Regardant la terre, nous dirons qu’elles est belle 

Partir est facile, mais tout seuls nous marchons. 

Bel inconnu

L’on se croise et  l’on se sourit 

Puis l’on s’engage à travers coeurs 

Bouche contre bouche, avec ardeur 

L’on se croise et puis l’on s’oublie 

 

L’on part tout seul à l’aventure 

Sur des routes qu’on n’a pas choisies 

De déchirures en déchirures 

L’on s’évade autant qu’on s’enfuit 

 

L’on erre dans sa solitude 

Priant le ciel pour qu’il s’entrouvre 

L’on erre et souvent l’on trouve 

A sa vie de l’ingratitude 

 

L’on se trouve et puis l’on se perd 

Qui étais-tu bel inconnu ? 

Un amant, un frère, un père ? 

A ton silence, j’ai survécu. 

Pluie aux carreaux

La pluie pique avec hargne 

Sur le dos brillant du carreau 

Je la contemple et me hasarde 

A t’écrire ces quelques mots. 

 

Ma plume noircit le papier 

Comme le ciel où s’ammoncelle 

La menace d’un été mort-né 

La pluie sur le carreau ruisselle. 

 

La pluie vêt ma mélancolie 

D’éclats mordorés de l’automne 

Je suis le maître de cet ennui 

Si doux que je m’y abandonne. 

 

Que la mélancolie me submerge 

Et mes vers deviendront des gouttes 

D’eau ou bien des larmes vierges 

Il faudra bien que tu m’écoutes. 

 

Dehors, l’asphalte noir reluit 

Et nous sommes seuls dans ce miroir 

A regarder tomber la pluie 

Jusqu’à se perdre du regard. 

 

Mes mots s’égarent dans la marge 

A la recherche d’une éclaircie 

Un arc-en-ciel venu du large 

Annonce qu’il est déjà midi. 

 

Le ciel enfin sèche ses larmes 

L’asphalte brille d’éclats d’argent 

La pluie a déposé les armes 

Tu peux me sourire à présent. 

 

                     

                    Extrait de : « Huitième printemps » 

Le cimetière abandonné

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Flânerie

J’ai croisé ce matin un’ femme portant son chien 

Elle avait l’air si triste, que je l’ai embrassée. 

.J’ai croisé un notable qui ne m’a pas saluée, 

J’ai rencontré Andrée, on a parlé de rien… 

 

Au hasard des ruelles que rase l’hirondelle, 

Fleurant bon le pain chaud et le sucré lilas, 

J’ai croisé un trouvère que suivait un grand chat 

Et qui, chemin faisant,jouait du violoncelle… 

 

J’ai  croisé un enfant, les yeux pleins de sommeil, 

Quand j’ai croisé Mokhtar, il était en retard.
De quoi donc ? Je l’ignore, comme l’ignorent la plupart.
J’ai caressé un chat qui dormait au soleil… 

 

J’ai croisé ce matin un’ femme portant son chien 

Sous le soleil  qui darde, tout redevient possible. 

J’ai aimé ces moments de bonheur invisible 

Quand flânant, je rêvais tout au lond du chemin. 

Nuit bretonne

jofanuitbretonne.jpg

Chanson d’hier

Avant, il y avait l’été
Le printemps, l’automne, l’hiver
Aujourd’hui, tout a changé
Et le temps va de travers

Si tu cueilles du lilas
Ami, prends garde à la neige
La neige sur les mimosas
Il n’y a plus d’saisons disais-je

Le ciel fait n’importe quoi
Dit une vieille dame pieuse
D’mon temps, c’était pas comm’ ça
Et j’étais bien plus heureuse…

On s’accroche aux vieux dictons
On voudrait encore y croire
Mais, madame, y a plus d’saisons
Les gens crient ô désespoir !

Des Noël, et des  Saint-Jean
Gardons nos vieux souvenirs
De quand nous étions enfants
Car le pire est à venir…

Si tu cueilles du lilas
Ami, prends garde à la neige
La neige sur les mimosas
Il n’y a plus d’ saisons disais-je. 

Orage

jofaorage.jpg

La rivière

Sur le chemin de la rivière
Poussent genêts et serpolets
Le sable vole devant nos pieds
Les papillons dans la lumière
Ont des ailes enluminées.

Il nous faudra encore marcher
Sur le chemin étroit que bordent
Des lianes épaisses comme des cordes
Nouées aux branches des noisetiers
Où de petits oiseaux s’accordent.

Et puis nous entendons au loin
Chantant d’une voix cristalline
L’eau, ou peut-être l’Ondine.
J’y plongerai mes mains, mes pieds
Dans l’eau aux reflets opaline.

Cherchant des yeux l’ombre des saules
Nous hâtons le pas vers la rive
Le bruit de la rivière m’enivre
Une libellule sur mon épaule
Des ailes, indique de la suivre.

Je découvre enfin la rivière
Claire elle est, sur son lit de galets
Sur son bord, j’aime me poser…
Mon regard va de pierre en pierre
Où poussent des roseaux clairsemés.

Toi et moi, assis sous l’ombrage
En fumant, la regardons couler
Rafraîchissante à nos pieds
Farouche et joliment sauvage
Elle va, rapide et indomptée.

            (extrait de « Ames qui vivent »  2007) 

La crique

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Sur la page blanche

Sur la page inhabitée comme un angoissant désert, j’erre, le stylo à la main… 

Il n’y a pourtant que le premier mot qui coûte.
Celui qui fait jaillir l’idée et couler goutte-à-goutte des images de sublimité. 

 

Sur la page vierge, à l’étendue inexplorée, je cherche le souffle et l’envol dans un vent où flotte l’inspiration encore muette. 

Avec la fièvre de fébriles désirs. 

 

Ignorant le précipice de la marge, je disperse sur la page, mon alphabet… 

Peu à peu les mots se dessinent un visage, une couleur.
Ils sont musique et je traque les harmonies tandis que la pensée s’ordonne de griffonnages en ratures. 

 

À l’unique fontaine, celle de l’âme, je puise les vérités de l’intime.
Elles sont l’eau apaisante d’un fleuve libérateur et nourricier. 

 

Sur la page tout juste apprivoisée, je commence enfin à semer de petits cailloux sur mes premiers pas et je trace un chemin solitaire. 

Celui qui mène à cette petite étoile qui luit là-haut comme un brillant point final au firmament de la création. 

 

Extrait de « Flammes » 2010 

Marées symphoniques

Cette symphonie, telle un océan me lève et m’élève 

au sommet de la vague 

 

cette symphonie, comme un oiseau blanc 

que pousseraient l’air et le vent 

 

Si pure, si légère, cette symphonie vêt 

ma mélancolie d’une aube printannière… 

 

À l’archet sautillant, aux cuivres 

qui s’imposent. Aux doigts agiles 

sur les noires et blanches, 

 

buvons ce vin pétillant dont les bulles 

se parent d’harmonies 

 

buvons à cette symphonie, océan de beauté 

qui m’illumine l’âme… 

 

Dansantes mandolines, cristallines cordes 

effleurées, contrebasse qui chemine 

à pas feutrés… 

 

Cette symphonie, 

je l’entends et je l’écoute 

 

Puissant et bienfaisant, 

c’est un vent qui m’emporte, quand il donne rendez-vous 

 

c’est un souffle qui porte, tel un bel oiseau blanc 

c’est Béla Bartók ou Anton Dvorák 

c’est Ravel qui appelle… 

 

Ils peuplent mon être, d’un bonheur crescendo 

 

Infinité de torrents dont les eaux 

ruissellent note à note, sur ma peau. 

 

 

Extrait de « Huitième printemps » 2006 

A un peintre

Voici des roses et des bleuets
croqués dans le jardin sauvage
taches vives parmi les blés
ourlant finement l’ouvrage.

Au fond de ses yeux, il garde
l’image pour mieux la retracer
sur son carnet de promenades
il peint ce que le regard a capté.

D’azur, le ciel deviendra mauve
les blés sont tendrement dorés
voici des bleuets et des roses
fleurs fiévreusement dessinées.

Agilement, de ses pinceaux
compositeur d’harmonies
il a saisi ce qui est beau
pour que jamais on ne l’oublie.

Voici des roses et des bleuets
engranger la moisson d’images…
Couleurs chaudes sur le papier
éclaircir encore les nuages…

Ainsi posera-t-il son regard
ainsi chantera-t-il l’été
et quand reviendront les brouillards
lui peintre, s’en sera allé.

Voici des roses et des bleuets
posés dans le paysage
roses et bleus parmi les blés
croqués dans le jardin sauvage.

            (extrait de « Odes et colères » 2008) 

Sentier enchanté

jofasentierenchant.jpg

Quelques extraits de « Flammes »

Extrait de « Sur la page blanche »

Sur la page inhabitée comme un angoissant désert, j’erre, le stylo à la main…
Il n’y a pourtant que le premier mot qui coûte.
Celui qui fait jaillir l’idée et couler goutte-à-goutte des images de sublimité.
Sur la page vierge, à l’étendue inexplorée, je cherche le souffle et l’envol dans un vent où flotte l’inspiration encore muette.
Avec la fièvre de fébriles désirs.
Ignorant le précipice de la marge, je disperse sur la page, mon alphabet (…)

Extrait de « Jeux d’Eole »

Lorsqu’il souffle, il commet des frasques D’ensorcelants enfantillages À faire bouger le paysage
Lorsqu’il souffle en bourrasques
Il emmêle les cheveux coiffés
S’engouffre sous les vestons
Qui se gonflent comme des voiles

Il est joueur et malicieux
Quand c’est les jupons qu’il dévoile

Les peupliers frémissent et ploient
Écoute la forêt gémir !
On dirait l’océan, une plainte, une voix (…)

Extrait de « Errances »

Se promener ivre, se promener seul
se promener nu

Partir à la dérive
avec son nom, avec sa gueule
et son vécu

Tracer des chemins jusqu’à la mer
à cheval, au grand galop

Tracer des chemins à l’envers
partir de rien, revenir de loin
vers le berceau

Marcher au hasard, ou par hasard
marcher dans la rue

Se sentir comme un banlieusard
avec l’oubli, avec l’ennui
être perdu

Saluer de la main l’étranger qui passe
lui dire : où vas-tu ? (…)

Flammes de Nathalie Jofa

joffaflammes.jpg
« Flammes », le dernier recueil de Nathalie JOFA ( Nej) est paru pour le printemps des poètes.
Il comprend une quarantaine de textes inédits ( poèmes et prose poétique) ainsi que des illustrations de l’auteur. 
De facture artisanale,  ( papier fort grammage, couverture Montval) , » Flammes » est une réalisation de l’ Atelier les mains libres. Disponible chez l’auteur au prix de 18 €  ( + 2, 20 € frais de port). 318 grande rue. 88000 DOGNEVILLE 

Fil d’avril

Avril fragile
comme la fleur du cerisier 

ne pas se découvrir
d’un fil
c’est difficile… 

Aimer le soleil neuf
à en pâmer
et le ciel pur
jusqu’à la déraison 

Avril en fleurs et bourgeons
de tendres verts
roses corolles
avril frivole… 

Des nues bleu pâle
tombe la neige de pétales
légère 

Le chat se dore
le chat s’endort
discret
dans l’herbe du jardin
retrouvé 

Avril
aux sourires dessinés
sur les lèvres 

Avril
aux prometteuses couvées
avril
qui t’a vu naître… 

Avril
à la fenêtre ouverte
avril fragile
comme le fil de la toile
tissée par l’araignée 

comme la fraîcheur du matin
quand perlent
les gouttes de rosée. 

Crépuscule

nejcrpuscule.jpg

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