Archive pour la Catégorie '* GENEVRE Marie-France'

Page 2 sur 5

C’est la vie

Porter intérêt
Aux autres, leur demander
Ce qui les anime.

Aux petits bonheurs

Les petites joies ornent
La journée trop cadrée,
La routine si morne.
Pas toujours désirée

Savoir les repérer
Bat la morosité,
Etre bien aux aguets
Pour ne pas les rater,

Ces plaisirs quotidiens
Qui redorent un cœur,
Sont du soleil en brins,
Le parent de bonheur

D’un proche un courriel,
Une bonne nouvelle
Un éclat naturel
Et cet air qui rappelle…

Une émotion si belle,
Qu’un regard doux cisèle
Un souffle de vie tel
Comble ce don du ciel.

Petits ?

Ressentiment (à la manière de Baudelaire)

RESSENTIMENT

Sois rage, Ô ma douceur, et tiens-toi moins tranquille.
Tu réclamais l’espoir ; il t’attend ; le voici :
Un climat dangereux enveloppe la ville,
Les uns sortant la paix, les autres le souci.

Pendant que la lueur des cocktails d’or s’effile,
Sous le feu du courroux, ce moteur sans merci,
Va cueillir le débat qui là-haut se profile.
Ma douceur, donne-moi la main : viens par ici,

Près d’eux. Vois s’avancer les foules indignées,
Sur les ponts, les balcons, colombes alignées,
Surgir le privilège aboli souriant ;

Le réveil horizon venir du fond d’une arche
Et comme un long cortège allant vers l’orient,
Entends, ma chère, entends, la révolte qui marche.

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal CLIX

Haut les masques

Je ne veux pas vieillir
A l’aide,
Me rider, tout flétrir.
Moi je veux rester jeune,

De visage surtout.
Et pour ne pas changer,
Botoxer jusqu’au cou
Me muségréviner.

Et je passe à l’action,
A l’apprenti-sorcier
Je crache mon pognon.
Il m’opère en entier.

Je ressors nivelée,
Craquelée, tout lissée
Traits tirés, maquillée,
Bouche toute gonflée.

Je fais peur aux enfants
Mais j’y suis arrivée ;
j’ai à nouveau vingt-ans
Mais en bien plus épais.

Pas un ne me repère,
Camouflage opéré.
Je me cache derrière
Un portrait tout enflé.

Et je me tords de rire
Comblée de ces remblais.
Je suis Poupée de cire
Raccords prêts à céder.

Recto-verso

J’aime ces jours d’insouciance

Où tout glisse et j’ai confiance

Je me sens bien

En accord avec le monde de dehors

Et le mien. Contente, active

Sensibilité aux aguets

Composée

Intégrée…en éveil

Les jours où ça raccroche

Là, j’aime moins

Le moral bas, endormi

Envahie de doutes parasites

Qui me morcèlent.

Sensibilité détournée

Décomposée

Désintégrée…anesthésiée

Laisser passer

Finalement

N’aurais-je rien compris à la vie ?
Moi qui la croyais faite
De partages à l’infini,
D’échanges et compromis.

Il n’en est rien

Mais voir en soi
Parler pour soi
Tout part de là
Et l’aventure commence

La poésie m’apaise

Ogre félin

Tu ondules et serpentes
Oh chat, tu fais le guet
A cent mètres il arpente
De tes yeux l’épier.

Tu suis ses mouvements
Pas un seul ne t’échappe
Tu attends finement
Le moment de la frappe

Surgis de ton fourré
L’alpague et le relâche
Liberté surveillée
Tu joues et le recrache

De ses débats blessés
Il titube affaibli
Jusqu’à ton mot dernier
L’assaut tu reconduis

Le lapin désormais
Git au seuil du logis
Que tu as décidé.

Pour attraper un rêve

Ne pas le laisser flotter
S’égarer, s’évaporer
Se disperser, se perdre
En nébulosités

Il faut un verre ballon
Enchanté
Bien transparent
S’asseoir dedans

Qu’il sorte de vos pensées
S’échappe de vos idées
En fugaces fumées
Subtiles, dématérialisées

Dès qu’il apparaît
Vite rabattez, consignez
Ecrivez, domptez
Captez

Dans la bulle, fermez à clef.
Intouchable,
Il est prêt à vous ressembler
Devenir concret
Adopter la forme
Que vous lui donnerez…

Bric à brac


O n peut l’appeler chose
B idule encor’ machin
J oujou, bibelot rose
E t s’il jamais devient
T alisman, on dispose
S on truc dans un écrin.

Criant

Des clameurs s’élèvent.
Rousseau, Montesquieu, Voltaire
En grève, s’éteignent.

Ennemis

L’armée des Malentendus
Pour livrer bataille à l’amour
Est embusquée sous le talus
Ils s’amoncellent à chaque jour.

Non-dits, muets si négligents
Agglutinés en contrebas
S’entassent et à la base on sent,
L’infection qui passe au combat.

Quand tout à coup un cri émerge
Il vient de l’amour expirant
Ecrasé sous ce qui diverge
Il demande le drapeau blanc :

Dialogue des Non-dits

N°1     il faut nous dissiper les gars
N°2     en tout cas moi, je me soulève.
N°3     Pour me laisser passer ?
N°4     Et la contagion éviter.
N°5     Mais j’ai du mal à remonter
N°6     moi je me suis trompé
N°7     je propose à tous une trêve
N°8     Ah enfin je peux respirer
N°9     après toutes ces années…
N°10   que puis-je pour vous aider ?
N°11   mais le passé est le passé
N°12   me voilà, j’y suis arrivé
N°13   Enfin et se réconcilier
N°14   allez, on fait la paix… ?

Il y en avait tant ?
oui
Allez, rangez
Ou bien changez
Dispersion…Rompez !

Oracles

Et qui peut me prédire maintenant ?
Savoir ce que déroulent les instants ?
Ce temps, chaque seconde qui défile ?
Sans retour, à jamais s’enfuit et file,

On ne sait où… ce réel impalpable,
Ailleurs ou nulle part, ferme la boucle
De départ ou bien s’en va pour toujours
S’évapore, disparaît sans détours.

Il nous passe à côté sans regarder
A chaque instant, inéluctable idée
Nous ignore, se succède à lui-même
Pour « ensouvenirer » nos vies blêmes.

Juste sentir sa main nous effleurer.
Tant de soupirs qu’on ne peut arrêter
Il est loin déjà au moment présent
Qui dégage et diffère constamment.

Pas de suspension, juste un mouvement
Qui monte ou bien descend au gré du temps
Lui se taille, le destin nous attend
Et nous laisse immobiles, c’est troublant.

Nous agissons, bougeons puis arrêtons,
Evoluons, créons, lisons, dormons,
Baillons, mangeons, respirons et pensons
Chantons, câlinons, aimons, détestons.

Entre-temps…

Tic-Tac, Tic-Tac, Tic-Tac….ad lib ! 

Notre Terre

Notre terre, qui es si bleue
Que ton air soit purifié
Que ton éclat revienne
Que ta splendeur se respecte
Sur le sol comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui la lumière du jour,
Pardonne-nous nos pillages
Comme nous regrettons aussi de t’avoir autant dévastée
Et ne nous soumets pas à la destruction
Mais reste notre maison
Amène.

Négligence

Les malentendus
Ennemis de l’amour, tuent.
Par manque de mots.

Horizons

Ils partent tous à l’unisson
J’entends résonner la chanson
Ca me fait mal d’être à l’écart
De tous ceux qui sont dans le car.

Je ne pars pas, tourne talon
J’ai dit au-revoir pour de bon
Attends de recevoir la carte
Me révélant la belle Sparte.

Je pars en rêve et j’imagine
Dans la longueur de la piscine
Ce que ça fait d’aller ailleurs
Moi sans bouger, tombent les pleurs.

Alors je lis des contrées vertes
Parcoure les champs, découvertes
En liberté mon paysage
A l’horizon fait un voyage.

Pour s’éloigner point n’est forcé
De se trouver au bout d’un quai…

Il fait nuit

Mon cœur s’est assombri, l’amour en un éclair
A quitté son abri vers un autre mensonge,
S’est volatilisé, évaporé dans l’air …
S’il a même existé, n’était il rien qu’un songe ?

Aveuglée de chagrin, je n’y vois plus très clair
Mon âme à fleur implose, s’enterre de dépit
Ton souvenir balance et berce mon calvaire
Me contente d’un rien, présent il me suffit. 


Soudain vidée de jour ma passion nue s’éboule
Rabougrie, se flétrit, imbibée de néant
Et le manque de vie autour de moi s’enroule
En boucle et le destin qui s’étouffe au dedans.

Plus jamais je ne vois de matin qui se lève,
Illumine ma vie comme au temps du bonheur
La nuit s’est imposée au plus profond du rêve
A jamais disparait l’indomptable lueur

Du jour où tu es parti.

Ma vie sans toi

Seule, je dépéris. Personne à qui parler.
Je tourne en rond, me sens perdue
L’angoisse se met à vibrer, me vide.

Le salon tourne autour de moi
Assise devant la télé
L’info se met à ronronner.

Je ne l’entends pas, suis en manque
De compagnie…une boule en plein ventre
La gorge qui me serre.

Et personne autour de moi
Pour partager
Tu me laisses là…abandonnée 


Je ne manque de rien
Ne suis pas malheureuse
Juste déçue

Tu es assis à mes côtés
Juste endormi
Et j’ai ta main dans la mienne…

Puis tu ouvres les yeux
Moi aussi…

 

 

Paradoxe

L’homme vit en couple
Il ne peut s’en empêcher.
Mais n’est pas fait pour…

Communication

Bon, là je raccroche
Qu’on ait encore à se dire
On se voit demain… !

Le comble de l’amour

Croire que c’est l’autre
Qui apporte le bonheur
Et ne pas les voir.

Défigurés

De produits mauvais
On se barbouille la peau
Pour se rendre beaux.

Je n’attends rien

Heureuse d’un rien
De la vie tout est cadeau
Je prends ce qui vient.

Les bulles

Qu’elles soient du pape ou de savon.
Emilie joue, et concilie.
S’envolent alors les rejetons
Du souffle en plein dans l’œilleton

Un vrai carton chez les voisins
Qui la rejoignent arme à la main.
Le combat des bulles fait rage
Quand passent les enfants pas sages.

Ils envahissent le jardin
Et leurs cris de guerre badins.
En longs chapelets translucides
Ondulent à la brise timide

Puis virevoltent au gré du vent
Tourbillonnent encore un instant,
S’échappent en reflets de soleil
Les bambins suivent, ils s’émerveillent,

Rient tous aux éclats de cristal
Et réconciliés par les balles
Ephémères ovales, s’égaillent.

Quand le jour a capitulé
Même le chien truffe imbibée
Sonne la fin de la bataille.

Avec ou sans

Seul avec quelqu’un ?
Présence, pas compagnie
Mais ça peut suffire !

Fichus

Si le cœur durcit
Tant qu’il ne reconnaît plus
Le pouvoir des pleurs.

Bon jour

Je suis gaie comme un pinson
Mais pas celui de mon jardin
Il m’a dit d’un gazouillis
Au milieu du gazon
Qu’il n’allait pas bien ce matin…

« Quelques soucis de nid
De grain, ce jour, pas de festin,
Et la pie rôde, je pars d’ici »
Quelle vie de chien
Non, de serin…

Je n’y comprends plus rien…
A qui donc se fier pour aller bien ?
Au poisson dans l’eau ?
A la biche, au vieux pou ?

Aux roulettes, à la pêche,
La banane ou la patate ?
A la forme de la frite,
Au bain d’huile, à la gaze ?

Non vraiment, ça déroute…

Présages

Aujourd’hui, je m’ennuie,
Ne suis pas en forme,
C’est mon horoscope qui l’a dit
Et il a raison, forcément.
Mes horoscopes devrais-je dire.
J’en ai lu cinq, tous différents.

J’ai choisi celui qui me conseille
De ne rien faire aujourd’hui,
Ca m’arrange.
Un autre me dit « attention les finances », 

Je l’oublie,
Prends celui qui m’annonce fortune.

Le dernier me promet Amour et volupté,
Je le mets en premier
Grâce à eux, je sais enfin
Où je mets les pieds
En cette journée
Ouf… !!

Mais attention au Destin,
Il rôde ce matin…

A deux

L’intolérable manque de l’absence
Augmente du sentiment la présence
La séparation attriste, attise aussi
Le cœur en pensée s’évapore
Sa chaleur froidement s’endort
Il est là obnubilant, omniprésent
Serre, oppresse tout l’intérieur
D’un vide qu’il précipite au fond
De l’âme. Elle attend fébrilement
Une compensation, un remblai
A cet insupportable creux
De vague à lame de fond
Dévasté, désolé, abandon
Légère dépossession de l’être
Tout à coup incomplet.

Pour le voir il fallait la distance

La constance du couple fait oublier
Au quotidien que l’on peut se manquer.
L’amour a besoin d’un supplice
Pour survivre et exister
Celui de la fission
Qui menace lorsque l’autre…

Est devenu la moitié.

L’ultime départ fait songer
A cet être qu’on ne regardait plus assez
Auquel on ne consacrait plus
L’importance qu’il avait.
Il est trop tard et
Ce souvenir devenu incurable
Permet juste d’estimer
Celui que l’on aime en retard.
On se passe tellement à côté,
Si occupés par soi-même
Que le dommage de l’absence
Se fait atroce.
Devenu irréparable, inéluctable,
Il consume à jamais.

T’ai-je dit que je t’aimais ?

C’est clair

Ellipse de lumière à l’horizon faiblit
Mille feux tout de roses incendient le bleu nuit
Et l’éclair de la lune égratigne haut la voûte
Rutilants les éclats du couchant d’or m’envoûtent.
Validés par la buse immobile en son champ
Elle fixe aux anges le soleil qui descend
Ilot de lumière qui s’attarde et se pose
Les arbres ruisselants d’étoiles s’interposent.
Le géant hypnotique au loin fait doux visage
Et persiste le bleu profond tel un présage
Mes yeux sont attirés comme par un aimant
Et contemplent le beau de si riches moments.
Nature nul autre n’offre scène si belle
Touchée à chaque jour d’une perfection telle.

Orage

Je secoue, rien sur ma page
Les mots dans le mélangeur
S’agitent, ils sont en rage
Je les retourne sur
la blancheur

Et bleue des champs mésange vole
Je les remets à l’intérieur
Deux s’envolent

Mésange des champs vole

Ouf ! De justesse,
Rase le sol.

12345



alfalsafa |
NIDISH EDITIONS : Contes - ... |
La Moire d'Ohrid |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Elle-Emoi
| Poèmes, Amour et Société
| Ned La Desosseuse