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Archive pour la Catégorie '* DALSTEIN Gérard'
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N’entends-tu pas venir des grands bois de Burée
Ténébreux vagabond
L’écho sinistre et sec claquant sous la cognée
Des rudes bucherons ?
Novembre se faufile à travers les futaies
Qui cernent le vallon
Et l’on sent dans la brume à l’haleine glacée
Une odeur de charbon.
Par le vent qui dispute aux branches emmêlées
Un reste de toison,
Sonne la toccata aux notes saccadées
Du bocard des ferrons.
Alors suis le galop des rigoles gonflées
Par les eaux de saison,
Tu trouveras au cœur d’un tourment de fumées
L’antre des forgerons.
Et par un soupirail à la voûte cintrée
Qui perce un lourd fronton,
Tu verras une danse ombre et feu inspirée
Aux vaillants compagnons.
Entre donc dégourdir tes mains ankylosées
Au ronflement profond
Qui ronge jour et nuit la panse vitrifiée
Du fourneau du Dorlon.
Du grand fondeur rougi par le feu des coulées
Au jeune tâcheron,
Tous t’offriront crois-moi une chaude gorgée
Sans demander ton nom.
Dans un recoin obscur de la halle embrasée
Quelques uns pauseront,
Rompant pour toi la miche assurément gagnée
A la sueur du front.
Va, ils respecteront ta misère bien née,
Eux riches à foison
Des légendes du fer qui chantent la contrée
Des moines forgerons.
Par toi qu’ainsi Dieu puisse un peu voir pardonnée
Leur folle passion
De brasser cet or vif sous la tympe brûlée
Sans penser aux canons.
Extrait du recueil : Le bonheur est chemin
Grand prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains
Que ce soit dans le clos paisible du village,
Quand je cueillais l’instant, heureux du soir d’été,
Ou qu’un cri douloureux frappait mon cœur troublé,
Que ce soit dans le clos paisible du village,
Tu m’as souri.
Que ce soit vers le ciel, dans les plus beaux alpages,
Quand au fil de l’Esprit, j’osais enfin prier,
Ou qu’un regard obscur venait tout dessécher,
Que ce soit vers le ciel, dans les plus beaux alpages,
Tu m’a compris.
Que ce soit en chemin de mon pèlerinage,
Quand je chantais ma Reine en sa toute Beauté,
Ou que dansaient, moqueurs, les spectres du passé,
Que ce soit en chemin de mon pèlerinage,
Tu m’as béni.
Que ce soit dans le feu de notre aréopage,
Au creuset de ton Rêve Fou d’humanité,
Entre ces murs d’amour qui marquent la Cité,
Que ce soit dans le feu de notre aréopage,
Tu m’as choisi.
Vers le pays du Père aux tendres pâturages
Qui prodiguent l’amour, le bonheur et la paix,
Tu connais par leur nom les brebis du voyage,
Et tu veilles sans bruit, et tu es mon berger :
Tu nous conduis.
« Le guetteur chante l’aube »
Dans l’ombre, imposante bouillotte,
Marquant l’air d’arômes brûlés
La loco vomit sous la hotte
D’épais relents noirs comme jais.
La rotonde alors que clignotent
Au lointain les signaux fermés
Rêve dans la lueur falotte
De l’oeil bleu du monstre apaisé.
Au fond de cette chaude grotte,
Faible écho de l’humanité,
Un mécano courbé sifflote
Puis se fond dans l’obscurité.
Par toi belle enfant qu’on mignote,
Sourire au bout des rails lustrés,
Ma joie en tous ces feux qui flottent
Rejoint ton pays enchanté.
(Extrait de « Les feux d’Eden »)
Grand prix 1983 des poètes lorrains
Premier charme d’un temps que l’amour illumine,
Un chemin roux filant sous de sombres buissons
Qui couvrent l’air du soir aux senteurs de limon
Ramenait, triomphant, une enfant de la mine.
Un chemin roux filant sous de sombres buissons
Au fond de la remise où rouillaient des berlines
Ramenait, triomphant, une enfant de la mine,
La belle aux cheveux lourds dont je chantais le nom.
Au fond de la remise où rouillaient des berlines,
Sous les rayons moelleux d’une fin de saison,
La belle aux cheveux lourds dont je chantais le nom,
S’offrait, d’un long regard, en sa noble origine.
Sous les rayons moelleux d’une fin de saison,
Le joyau de mon cœur, complice galopine,
S’offrait, d’un long regard, en sa noble origine,
En livrant le secret d’un intime sillon.
Le joyau de mon cœur, complice galopine,
Célébrait le corail et la rose en bouton
En livrant le secret d’un intime sillon,
Premier charme d’un temps que l’amour illumine.
(Extrait de « Les feux d’Eden »)
Grand prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains
J’entendis par le soir en dépassant Bourène,
Sur le chemin filant vers les cités du feu,
L’horizon des champs roux et des bois ténébreux
Craindre l’épaisse nuit tombant sur la Lorraine.
La terre bavardait comme l’eau des fontaines,
Mais d’une voix muée aux accents douloureux
Sans jamais épuiser le livre fabuleux
Ouvert au plus profond du ventre de la plaine.
Quel secret menaçant somnolait en ces lieux,
Quelle mort, quels départs, quelles terribles chaînes
Rendaient donc tous ces mots lourdement silencieux ?
Et le couchant rougeâtre, à pas cérémonieux,
S’éteignit lentement sur des craintes lointaines
Qu’en ce pays mon coeur élevait jusqu’à Dieu.
(Extrait du recueil Les Feux d’Eden)
Dansez flambeaux, volez paillettes
Devant la tympe du fourneau !
Ils ont tous repris la musette ;
Voici la nuit et il fait chaud.
Dansez flambeaux, volez paillettes !
On entend des cascades d’eau
Troublant la torpeur inquiète
Du monstre ceint d’un lourd anneau.
Devant la tympe du fourneau
C’est un sol d’étrange planète
Creusé de brûlants caniveaux,
Semé de flammes violettes.
Dansez flambeaux, volez paillettes !
Ils ont tous repris la musette
Pour aller prendre du repos
Laissant de longues silhouettes
Se casser sur de noirs poteaux.
Voici la nuit et il fait chaud ;
Le feu attend une autre fête :
La relève est sur le carreau,
Dansez flambeaux, volez paillettes !
(extrait du recueil Les feux d’Eden)
Grand Prix Alérion d’or 202 des poètes lorrains
Courbé sur ses pas lents, musette en bandoulière,
Par un beau soir d’été, larmoyant, ténébreux,
Quarante ans, l’âge d’or, et soudain déjà vieux,
Il sait que c’est la fin, et il fuit la lumière.
A la maison ce soir autour de la soupière,
Que de douleurs encore en regards silencieux !
Le chemin du retour est long et tortueux
Et répète, cruel : « C’était bien la dernière ! ».
Il portait simplement en lui comme promesse,
En fermant les volets sur les jours de labeur,
L’usine dans les yeux, son fourneau dans le coeur.
Le présent s’est figé sur la lourde détresse
Qu’une ultime coulée offre au premier fondeur
Et la nuit, cette fois, installe la froideur.
(Extrait du recueil Les feux d’Eden)
Né à Jarville le 13 mars 1948
Etudes secondaires classiques puis techniques. Etudes supérieures en Lettres. Licence de philosophie.
Vie professionnelle :
Maître d’internat puis enseignant lettres classiques de 1969 à 1973
Cadre administratif puis chef de service de l’Etat (préfecture) de 1973 à 2008
Retraité depuis mars 2008
Situation familiale :
Marié, père de deux enfants et grand-père de deux petits enfants
Vie associative. Activités extra professionnelles bénévoles :
Formation humaine et civique de 1985 à 1999 (Fondation
La Chênaie de Mambré)
Recherches et sauvetages en matière d’archéologie industrielle des 19e et 20e siècles
Réalisation de maquettes muséographiques
Poésie, éditoriaux et articles pour différentes revues
Dessin, illustration d’ouvrages
Etude et conduite d’un projet de restauration d’un ensemble industriel du XIXe siècle ( Association pour la sauvegarde du patrimoine métallurgique haut-marnais)
Travaux divers pour différentes associations
Editions : Réalisation d’ouvrages encyclopédiques sur l’histoire des industries du fer
Prix et distinctions
Officier des palmes académiques
Grand prix des poètes lorrains 1983
Prix 1995 de l’académie nationale de Metz
Prix 1995 Henri Lepage. Histoire régionale de la société Thierry Alix
Prix 2002 de l’Académie de Stanislas
Prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains