Archive pour la Catégorie '* CHIRON Jean-Jacques'

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Le lac d’Annecy

Cette larme d’azur comble un superbe val ;
De ses limpides flots vit la faune palustre ;
L’enclave citadine arbore tout son lustre
D’où s’exhale un parfum du temps médiéval.

Liant la terre au ciel, un floral festival
Ornemente un massif, formidable balustre ;
Déjà, l’ombre du soir avec douceur délustre
L’aigue-marine alpestre en sombre aber nival.

Ce fluide songeur, fort d’aucune nécrose,
Dans un écrin paisible orné de tulle rose,
Nous invite à rêver d’un monde plus clément.

Or, l’Homme, dès la nuit, oubliant sa géhenne,
Juvénile démon, jaloux du firmament,
Constelle d’iles d’or l’onde céruléenne 

EQUINOXE

L’impact solaire teint les remparts de cannelle :
Un reflet d’exotisme imprègne la cité
Où le philtre discret d’un rêve suscité
Exalte la douceur d’une onde originelle.

Complice des amers, première sentinelle,
Un mât lumineux perce un mur d’opacité ;
A son pied se démène un ressac excité,
Lèvre des flots houleux, harde sempiternelle.

Ainsi le jour se pâme aux rives du nadir ;
Une rieuse vient encore s’étourdir
Sur l’ilot sépulcral qu’un flux salin taraude.

Sous l’ultime vitrail, rosace du ponant,
La mer en elle porte un charme surprenant :
L’infrangible beauté d’une terre émeraude !

(Premier Prix de Poésie classique au concours SPAF Bretagne 2009)

A Jean

<< Aimer à perdre la raison,
Aimer à ne savoir que dire ! >>
O charmants échos de ta lyre
Berçant les doux mots d’Aragon !

Lors, il suffit d’une chanson
Pour sentir de l’amour l’empire :
<< Aimer à perdre la raison,
Aimer à ne savoir que dire ! >>

Soumis au fabuleux frisson,
Ouverts au plus tendre délire,
Sans aucun mal pour le prédire,
Nous chanterons à l’unisson :
<< Aimer à perdre la raison ! >> 

Fragrances

L’effluve du pain chaud s’échappe du fournil ;
Sous le dôme d’azur, en vol trisse l’aronde ;
Hérissant leur pelage, un chœur de félins gronde ;
D’impatients bergers s’énervent au chenil.

Le verger rose enneige un bord du vieux ménil ;
Un galopin s’entraîne à l’emploi d’une fronde ;
La pâture embellit chaque taure gironde ;
La tendre fenaison s’exhale du fenil.

Quel arôme suave ! Une mauve jacinthe
Embaume d’un calvaire une œuvre noble et sainte
Où l’épure du Christ exalte un ton pastel ;

Un charme glorieux émane de l’église
Comme une fleur sacrée offerte à l’Immmortel !
L’emprise des parfums enivre Vézelise ! 

Emoi subtil

Lorsqu’un émoi subtil s’embellit d’un « je t’aime »,
Berçant le chrysalide au cœur d’adolescent,
Il offre à ressentir hors d’un monde innocent
Le doux premier baiser sans craindre l’anathème.

D’un aveu seul émane un songe évanescent
Lorsqu’un émoi subtil s’embellit d’un « je t’aime »;
Le vernal bonheur sacre un amoureux baptême :
Le désir se prolonge au feu de l’indécent.

Ferment des temps heureux, fort d’exposer son thème,
Le couple s’harmonise à l’hymne qu’il pressent ;
Lorsqu’un émoi subtil s’embellit d’un « je t’aime »,
Ce fol instant recèle un destin flavescent.

Dans le soir de la vie, au jour du chrysanthème,
Sous le ciel d’où s’exhale un frisson de l’absent,
Une larme découvre un deuil convalescent,
Lorsqu’un émoi subtil s’embellit d’un « je t’aime ». 

Honfleur

Dans le matin frileux, sans bruits inopportuns,
La nuit ne retient plus sa noire pèlerine ;
L’orbe carmin se vêt d’une brume ivoirine ;
La rieuse s’abreuve où cinglent les embruns. 

Dernier vaisseau fidèle aux nautiques défunts,
Emblème épris d’azur que l’air salin burine,
L’église consacrée à Sainte Catherine
Exalte d’un faubourg les aspects peu communs : 

Pictural manuscrit d’un écrin pittoresque,
Les étroites maisons, telle une immense fresque,
Nous marquent d’une empreinte au cœur de prime abord ; 

Les fins coursiers de l’onde, enfants des caravelles,
Appréciant l’escale en l’historique port,
Rêvent de rives d’ambre et de brises nouvelles.
 

Féminine masculine

(Avec une pensée pour George Sand) 

A me voir fumer cette pipe,
Porteuse d’habits masculins,
Vos yeux n’offrent plus de câlins :
Cher ami, notre amour se grippe. 

Votre visage aussi se fripe,
Reflet de mes vieux gobelins,
A me voir fumer cette pipe,
Porteuse d’habits masculins. 

Mieux, je suis un nouveau principe,
Moins liée aux bourgeois filins ;
Ainsi maints disent patelins :
<< Songez comme elle s'émancipe ! >>,
A me voir fumer cette pipe.
 

??? (poème quiz)

Savourons simplement la douceur morvandelle,
Une invite au repos sous les grands marronniers ;
Aimant nous affranchir des actes routiniers,
Admirons, en plein vol, la vernale hirondelle. 

L’empire floral s’ouvre aux hymnes printaniers !
Savourons simplement la douceur morvandelle !
Béni d’une onde pure où gîte la judelle,
Du cœur des semis croît l’espoir de nos greniers. 

Par-delà cette ville, antique citadelle,
Le sol n’accepte plus les révoltants charniers.
Savourons simplement la douceur morvandelle :
La paix donne un recours aux esprits rancuniers. 

Près d’un halo nocturne éclos d’une chandelle,
Parcourant les hauts faits de fringants pionniers,
A l’instar des aïeux nous restons casaniers :
Savourons simplement la douceur morvandelle.

(De quelle ville s’agit-il ?) 

Fête foraine

La fête bat son plein à la belle saison.
Les rires et les cris font un joyeux tumulte.
Une ardeur juvénile agit sur l’âme adulte :
Paraître un peu frivole enivre la raison. 

Les lampes sur les stands, lumineuse toison,
Me semble protéger un grand délire occulte.
Selon ses sentiments, on s’émeut, on exulte !
On s’offre pour un soir des plaisirs à foison ! 

A l’écart de métiers lourds d’intenses musiques
Et d’inviter la foule aux vertiges physiques,
Je retrouve en mon cœur d’infantiles abois : 

J’admire d’un manège, allègre centenaire,
Le doux balancement de ses chevaux de bois
Que rythment les accords d’un orgue limonaire. 

Egérie polynésienne

En hommage à Jacques Brel et Paul Gauguin 

Vous guidiez-vous aux sons de vagues monodies,
Envoûtés des beautés d’un abyssal vitrail ?
Pareils à la baleine au superbe poitrail,
Prisiez-vous les embruns des aubes engourdies ? 

Les alizés diserts grisent de mélodies
La flore tropicale effleurant le corail ;
La sirène influente, au fluide sérail,
Module ses appels en promesses hardies. 

Pour consacrer son temps aux élans créateurs
Quels estrans laissent voir, en purs révélateurs,
Que peindre ou composer s’acquièrent aux Marquises ? 

Paul enrobait d’azur les arpèges des corps
Et Jacques transposait en couleurs ses accords…
La muse exige un art aux nuances exquises. 

Celtitude

D’un amour formidable, en fidèle Amadis,
Je retrouve ma lande, estampe mordorée.
Poursuivant son essor, l’émouvante borée
Berce l’estran fleuri de longs de profundis. 

Reflet mémoriel des confins de jadis,
Mon cœur s’ouvre aux échos d’une source ignorée ;
S’écoule ainsi l’espoir vers l’abyssale orée
D’où s’exhale, discret, le chant des âmes d’Ys. 

Le jour se pâme empreint de rougeurs vespérales ;
La brune altère aux cieux des voiles en spirales ;
La nymphe d’abondance y marche avec lenteur. 

A l’horizon se forme un étrange distique :
Entre onde et terre vibre un songe salvateur,
Tel l’arpège exaltant d’une harpe celtique ! 

Concours littéraire du Centre d’Art Lorrain

Chers Amis,

En tant que Président de la Commission Littéraire du Centre d’Art Lorrain et Président du jury, je vous remets ci-dessous le mot du Président ainsi que le palmares et les photos prises lors de la remise des prix effectuée le 16/04/09.

        LE MOT DU PRESIDENT

En mettant à l’honneur Joachim du Bellay pour cette remise de prix du Concours international de Littérature patronné par le Centre d’Art Lorrain, nous sommes heureux du nombre de participants qui se sont engagés et les en remercions.
Ainsi, pour compléter nos éloges à ce grand poète, nous vous proposons de lui adresser une épître collective :

<< Cher Joachim,
Nous te rendons hommage comme membre de la Pléiade qui a relancé la Poésie en France avec Ronsard et d’autres confrères.
Aussi, ton recueil intitulé << LES REGRETS >>, où nous lisons tes plus beaux vers inspirés par la Terre nourricière et la douceur angevine, nous rêvons d’être un de tes amis vivant à ton époque pour te  dire et donner l’espoir pour mieux supporter ton séjour dans la ville éternelle :

Quand nos âmes parfois demeurent en souffrance
          Face aux jours moins humains,
L’horizon temporel offre des lendemains
           Embellis d’espérance.

Loin des antiquités de Rome, de la Chapelle Sixtine parée de chefs-d’oeuvre et des arcanes pontificales, dans cette humble église désaffectée, ornée d’oeuvres diverses des talents d’aujourd’hui, avec la force musicale des couleurs, la force picturale des mots et la force d’une ligne épurée et fluide des sculptures, nous espérons séduire en toi l’artiste.
Reçois, cher Joachim, notre respectueuse admiration. >>

Jean-Jacques CHIRON
Président du Jury 2009 
Concours littéraire du Centre d'Art Lorrain dans * CHIRON Jean-Jacques doc palmareslitteraturecal2009.doc 

Centre dArt Lorrain 2009
Album : Centre d'Art Lorrain 2009
Remise des prix du concours littéraire du Centre d'Art lorrain le 16 avril 2009
5 images
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Riche et pauvre

          << Parfois pour mieux se protéger,
  la vérité a besoin de beaucoup de mensonges. >> 

Riche à donner la mort, pauvre à donner la vie,
Qui peut suivre demain cet infâme bretteur ?
Plonger dans le combat auquel il nous convie ?
Se croire aux yeux du monde un guerrier salvateur ? 

Prêcher dans le désert, plus rien ne l’en dévie :
Riche à donner la mort, pauvre à donner la vie,
Moderne templier, quel étrange pasteur
Pense offrir à l’Irak un futur prometteur ? 

Sa trompeuse vertu demeure inassouvie :
Sous prétexte d’exclure un cruel dictateur
Riche à donner la mort, pauvre à donner la vie,
Il œuvre aux vœux d’un clan : signe révélateur. 

Englué dans la haine, un mal que nul n’envie,
Préparant au grand jour un flot dévastateur,
Le Texan se transforme en horrible vecteur
Riche à donner la mort, pauvre à donner la vie. 

Une femme

Elle rêve, lascive, ardente originale,
A cette phase ultime, intangible moment,
De sentir tout son corps frémir intensément,
Béni d’un flux d’amour, l’offrande séminale. 

Au jardin de son cœur, seul parfum qu’elle inhale,
Le bonheur désiré vit sous un ciel clément ;
Ce fruit pur de sa chair annonce clairement
Son besoin d’assouvir une faim matinale. 

- Tel un hymne subtil, l’appel du nourrisson
Dans l’âme maternelle inspire un doux frisson ! -
Elle œuvre au divin philtre en la source ivoirine, 

Par une longue étreinte où l’enfant se complaît
Le rassure, s’assoit, tend son ample poitrine
Et donne à ce bel ange un sein gonflé de lait. 

Sur l’océan d’amour

Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège,
D’en goûter simplement l’ineffable langueur,
Nous rêvons de subir le divin sortilège :
Sentir nos corps frémir au séisme du coeur. 

Ce pouvoir sans égal offre un seul privilège :
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège
Guidé vers le rivage élu de prime abord,
Parvenir satisfaits aux délices du port. 

Nul ne sait – ô combien – comment l’âme s’allège
Quand le bonheur exalte un meilleur lendemain ;
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège,
Le désir se dévoile en un miroir humain. 

Les gestes attendris forment un florilège
Que les couples heureux dressent comme drapeau ;
Viens, ma Douce ! Voguons vers l’éden le plus beau,
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège !

Devoir de paix et d’amour

Nous leur devons la paix, nous leur devons l’amour
Aux enfants de la Terre, anges d’un futur monde !
Ces rameaux d’avenir forment jour après jour
Un sublime olivier que l’Homme infâme émonde.
 

Qu’espèrent nos petits aux âmes sans détour ?
Nous leur devons la paix ! Nous leur devons l’amour !
Eradiquons la haine, ancestrale vermine !
Pour un geste amical un regard s’illumine.
 

Nubiles exploités, ils sombrent tour à tour
Dans un gouffre terrible où la mort les caresse.
Nous leur devons la paix ! Nous leur devons l’amour !
L’amertume en leurs coeurs inhume la tendresse.
 

Faisons de la planète un suprême séjour !
Plus d’enfance chétive, esclave ou meurtrière !
Seule, une action pure exauce la prière !
Nous leur devons la paix ! Nous leur devons l’amour !
 

Sainte Colombe

Dédié à Alain Corneau pour son film :
Tous les matins du monde.
 

<< Chère femme défunte, aimerais-tu t'asseoir
A nouveau dans ce havre où muserait Silène ?
Sous l'empire lustral du bel astre sélène
Ce clos subtil se mue en un vaste encensoir.
 

Effleurant de son aile un floral ostensoir,
Que révèle à mon deuil cette unique phalène ?
Je songe aux fins accords d’un virtuose hellène…
Or, ma viole aspire à vibrer chaque soir.
 

Au coeur de cette alcôve, ineffable nymphée,
Tu m’apparais enfin ! Egalerai-je Orphée
Pour retenir ton âme ornant mes voeux secrets ? >>
 

Distillant sa musique aux indicibles charmes,
De ses yeux son amour s’exhalait en des larmes
Qu’inspirait tendrement le Tombeau des regrets.
 

Irisation (Mont Sainte Odile)

La brune d’orient retire son tchador,
Laissant s’épanouir dans l’aurore estivale,
Sous le vital soleil, étoile sans rivale,
Le ruban mordoré du rhénan corridor.
 

Au pied du mont soyeux, rose et saint mirador,
Eclate au coeur d’un bois l’écho d’une cavale ;
Un long frisson parcourt l’immense mer uvale
Dont jaillit la splendeur des lourdes grappes d’or.
 

L’ange des frondaisons clame sa cantilène,
Douce aubade en hommage au bel astre sélène,
Prunelle ornant d’émail la perle du matin.
 

Près d’un lambeau d’azur où se mire, assouvie,
La demoiselle frêle, insecte cabotin,
Naît du prisme fluide un arc-en-ciel de vie !
 

Jean-Jacques Chiron

chironpetit.jpg
Né en 1949, ayant travaillé comme comptable, je suis retraité, membre de la SPAF depuis 1995 et lauréat de plusieurs concours, entre autres :
Grand Prix des Poètes Lorrains 1999 de la SPAF
Prix Voltaire 1998 et 2006 du Cercle de Graffigny de Lunéville
1er Prix de Poésie classique 1998 de l’Académie Léon Tonnelier de Nancy
Prix Jacques Raphaël-Leygues 2001 de la SPF. 
J’écris de la poésie depuis mon adolescence, défenseur de la Langue française, attiré par la richesse des mots et les rythmes qu’ils offrent à travers leurs couleurs sonores. Aussi, chaque vers équivaut à construire une église : les piliers sont les consonnes, les voyelles les ogives et l’abside la rime. Ainsi, sous le vaisseau de pureté, il suffit de se laisser bercer par souple, ample et douce polyphonie.
Ma devise :
La pure Poésie, au souple appui vocal,
Anime dans mon coeur un monde musical.
 

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