Archive pour la Catégorie '* CARL Jean-Joseph'

Page 3 sur 3

Le galet noir

Je l’ai vu sur l’estran nu,
Ce joli galet noir,
Posé sur l’étendue de sable, épuisé
Par les vagues océanes de Carcans. 

Je l’ai ramassé,
Ce caillou d’éternel silence,
Tout droit sorti des abysses
Ou de l’originel chaos.
Il avait la couleur des ténèbres,
De la tristesse,
Des nuages gonflés de pluie
Qui ne finissent de féconder la terre,
Noir comme les voiles des navires
De l’épopée grecque
Et noir, luisant,
Comme la pierre de La Mecque. 

Je l’ai respiré,
Ce caillou, comme on flaire une glèbe,
J’ai senti son odeur humaine,
De virginité,
De vie latente,
Ses relents de poudre et de foudre,
À la fois perversion et repentir,
Ciel d’angoisse et de nuit,
Céleste empire
D’inconscience et de mort. 

Je l’ai vu sur l’estran nu,
Ce joli galet noir.
Je l’ai ramassé, je l’ai respiré
Et je l’ai serré  maintes fois
Dans le creux de ma main ;
Il connaît mon secret désormais.
Tiens, je te l’offre aujourd’hui dans ce coffret,
Garde le bien puisque je m’en vais. 

Ô vous les grands arbres

Ô vous les grands arbres,
Vous les anonymes
Qui peuplez à l’infini
L’imprécise forêt,
Vous les forteresses vivaces
Plantées dans le grès,
Vous abritez dans les niches
De vos flancs victimes
Nos insaisissables âmes,
Légères, libres et désarmées,
Pareilles aux feuilles de vos cimes.

Ô vous les grands arbres,
Ceux des dieux et des morts,
Vous les mémoires
Qui préservez de l’oubli
Les croyances reculées,
Vous savez les célestes messages
Et veillez sur nos corps affaiblis
Comme des anges
Sur les promeneurs des aurores
Flânant vers l’invisible,
À l’âge des destins accomplis. 

Ô vous les grands arbres,
Les anonymes,
Les mémoires,
Vous les vivants d’un autre temps,
Nous renaîtrons un jour sans peine
De vos racines lointaines.

Grand Prix Polymnie

articlerl.jpg

Recension de Gérard Laglenne dans « Art et Poésie »

recension.jpg

Préface du recueil « Les lueurs bleues »

prface.jpg

Recueil « Les lueurs bleues »

4medecouverture.jpg

Jean-Joseph Carl

photo.jpg

Né à Guerting (Moselle) en 1955, Jean-Joseph CARL habite toujours son village natal. Il est fonctionnaire des douanes. Il est marié. Il a trois enfants et deux petits-enfants.
Adolescent, il composait des poèmes et des chansons ; la poésie et les poètes le fascinaient. (Hugo, Verlaine, Péguy, Apollinaire, Eluard, Brel, Ferré …) Plus tard, l’écriture poétique fut pour lui le moyen – un des moyens seulement, bien sûr – de toucher le cœur de sa fiancée, celle qu’il épousera en 1977.
Ses obligations professionnelles et familiales l’ont ensuite éloigné de la poésie. Mais l’inspiration lui est revenue un jour de 1993 pour une première participation à un concours où, d’emblée,  il a obtenu le 1er prix. Dès lors, le virus ne l’a plus lâché.
Depuis quinze ans il a reçu de très nombreux prix, certains modestes, d’autres très flatteurs comme, par exemple en 2004, le Grand Prix Lorrain de Poésie au concours littéraire international du CEPAL (Centre Européen pour la Promotion des Arts et Lettres). A chacune de ses trois dernières participations au concours des poètes lorrains de la SPAF, le jury lui a  décerné un « Prix d’Honneur. »
Jean-Joseph CARL est membre de la SPAF (1995) et du CEPAL (1996). Il collabore régulièrement aux revues « Art et Poésie »  et « Mil’ Feuilles Par Chemins.»
Il a publié un recueil de 235 pages intitulé « Les lueurs bleues » qui a reçu le Grand Prix Polymnie au 11ème concours du CEPAL, ce prix étant la plus haute récompense en poésie attribuée par le CEPAL en 2007. (Cf. ci-dessous la quatrième de couverture et la préface de l’ouvrage, la recension de Gérard Laglenne dans Art et Poésie n° 204 et l’article paru dans le Républicain Lorrain). « Les lueurs bleues » sont toujours disponibles chez l’auteur au prix coûtant de 19 euros + frais de port. Adresse électronique :
jeanjoseph.carl@laposte.net
La citation préférée de Jean-Joseph CARL : « l’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète. » (André Chénier)

123



alfalsafa |
NIDISH EDITIONS : Contes - ... |
La Moire d'Ohrid |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Elle-Emoi
| Poèmes, Amour et Société
| Ned La Desosseuse