Poète marchand de nuages dit Baudelaire
Et moi j’avais longtemps gardé la tête en l’air
où flottaient des anges crépusculaires
en aubes bleues et tendre rose
Tu as illuminé la poésie des couleurs
de cette sublime candeur
et même les mystères de la foi
que l’on retrouve quelquefois
sur les murs glacés des cathédrales
Enfant des tremblants miracles
qui transforme les morts-vivants
d’un monde insignement insignifiant
en bergers d’une moutonneuse féerie
je m’émerveille de ton bestiaire
qui anime mes insomnieuses nuits
J’aime surtout le coq flamboyant
échappé de la grande pâque russe
qui vient picorer la descente émaillée
de mon lit de fleurs orphiques
Et puis l’âne sacré de la Bible
portant docilement mes vierges amours
par-dessus les toits de la ville
jusqu’aux jardins éthérés d’un nouvel Eden