Elle avait pris la main de l’enfant intrépide
Et poussait doucement la porte du lieu saint
Pour tenter de combler l’irréparable vide
Que creuse le départ d’un bien-aimé défunt.
Dans sa désespérance et le cœur invalide,
Elle cherchait la paix allégeant le chagrin
Cependant que l’enfant, du vitrail translucide,
Poursuivait du regard les couleurs au grand teint.
Les rouges et les ors illuminaient l’abside,
Les bleus et les grenats, irisant le lutrin,
Profilaient mille éclats d’apparence fluide
Que la nef enchantait en un tableau divin.
Puis il perçut au sol, sur la pierre rigide,
Un kaléidoscope évoquant au gamin
Un ballon lumineux que, d’un geste rapide,
Il voulut attraper dans le creux de sa main.
Mais l’ombre de son bras, un peu gauche et timide,
Fit disparaitre alors cet objet cristallin
Qui l’avait invité d’une façon perfide
A savoir qui, des deux, était le plus malin.
Elle reprit la main de l’enfant intrépide
Et repoussa, sans bruit, la porte du lieu saint
Avant de s’engager sur le chemin aride
Que creuse le départ d’un bien-aimé défunt.