Grêle et grelottante compagne
libératrice des insomnies
pétrie de la chair des silences
monocorde mea culpa émergé
de la nuit des temps immémoriaux
chantant a cappella la litanie
des solitudes aux fraîches matines
la cloche égraine son chapelet têtu
de croches prolifiques
Midi carillonneur exalté
de la grand’messe endimanchée
à toutes volées de vierges robes
dans le solennel débridement
de Pâques et des printemps hiératiques
Confrérie de dames rieuses
aux éclats de cœurs festifs
c’est toute l’enfance qui bourdonne
dans la languide somnolence des jours
Et quand mai lentement s’étiole
au soir des fatigues géorgiques
et des ombres aux ruelles esseulées
les Parques enfileuses de sons
sur le fil des heures trépassées
à l’unisson doucement se lamentent
dans la partition insondable des nuits
Annonce faite aux mémoires étales
qu’il sera toujours temps de mourir demain