Dans la nuit qui m’étreint, le rêve est mon passeur.
Les images d’enfance en un bal de sorcières
Tourneboulent ma tête, y forent des clairières.
Toutes les nuits, le choc me comble de bonheur.
J’eus ce bonheur de voir et je rêve en couleurs.
Mille éclats dans le noir, virulentes lumières,
Forcent ma nuit, forcent le mur de mes paupières.
L’horizon saute aux yeux, pousse un feu ravageur.
L’homme qui parle ainsi pour chanter le sommeil,
Il porte dans sa voix les rayons du soleil
Que ne voient plus ses yeux. Il en porte la trace.
Perdre la vue un jour, sans perdre la raison,
Vous emmure en la plus éprouvante prison.
Dans le jour qui s’éteint, ses rêves lui font grâce.
septembre 2012
(Publié dans Anthologie poétique de Flammes Vives, 2013.)