En dardant de ses feux une saison aride,
Le soleil exhalait une chaleur de plomb,
Asséchant la nature et crevassant de rides
Une terre gercée en de nombreux sillons.
L’atmosphère alanguie exsudait sa souffrance
En couchant de son poids les récoltes des champs,
Etouffant de chagrin la fragile espérance
D’une pluie allégeant la pesanteur du temps.
Tout au fond du jardin, sous la grande tonnelle
A la voûte jaunie, une humble goutte d’eau,
Dans sa beauté limpide, étincelante et belle,
Se perlait de moiteur pour s’offrir en cadeau.
Près du feuillage épars, une rose meurtrie
Convoitait cette larme avec avidité
Pour qu’elle désaltère et sa robe flétrie
Et son corps désireux d’un peu humidité.
A l’égal de la fleur, l’être vivant réclame
Un climat de douceur et d’échange alentour
Pour apaiser la soif et les maux de son âme
Aux sources de la vie affluant de l’amour.