Octobre a pris congé de l’automne arlequin
Dont Eole moqueur défeuille le costume.
Les morts vont recevoir notre hommage posthume,
Des fleurs pour embellir leur ultime lopin.
Chers parents endormis sous un noir baldaquin
De granit où se brise en vain mon amertume,
Mon corps, saisi d’effroi, refuse la coutume
De vous rejoindre un jour en habit de sapin.
Je veux, réduite en cendre, être d’un sycomore
Le suc qui nourrira les jeunes frondaisons.
Que sa verte ramure aux amis remémore
Mes poèmes dansant le ballet des saisons,
Nos heures de soleil et d’ivresse première,
Mon cœur, insatiable assoiffé de lumière.
Que voici un joli sonnet de circonstance….
Mais pour répondre sur le fond, c’est avec une certaine tendresse que je vais de temps à autre sur les pierres tombales de ma Maman et de mes grand-parents, sises au cimetière de l’île du Lido…. Ne pouvoir y faire pélerinage me manquerait…. Moins souvent sur celles de mes oncles et tantes sur l’île de San Michele….Et que dire de mon Papà, après 70 ans de mariage, pour qui la tombe de mia Mama est sa promenade quotidienne…. Et quand un souci administratif ou de santé l’en empêche, il me dit avec désespoir, « je n’ai pas pu allé voir Linda aujourd’hui »….
Que nenni les cendres pour mes vieux os….
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Merci, Claudio.
Personnellement, je songe au jour où l’urne biodégradable de mon mari et la mienne ayant disparu, nos cendres seront mêlées. Quelle inhumation traditionnelle pourrait m’apporter une telle espérance?
J’aime aussi aller au cimetière, mais pas trop souvent : à chaque visite, je me dis que finalement la seule sépulture de nos défunts, c’est notre coeur et notre esprit, c’est là qu’ils répondent à nos douleurs, à nos doutes, à nos angoisses ou nos espoirs et c’est très bien ainsi.
Je ne vais jamais sur les tombes de ma famille – encore moins à la Toussaint qu’à n’importe quel autre moment de l’année – car elles ne me « parlent » pas. En revanche, j’aime bien déambuler dans les cimetières, même s’ils ne sont pas aussi prestigieux que le fameux Père Lachaise. C’est mon fils qui m’a donné ce goût. Alors âgé de cinq ans, en vacances itinérantes avec moi en Bretagne, il s’était découvert une passion pour les cimetières !… Après la visite d’une église, cathédrale ou basilique, il m’entraînait dans le cimetière s’il était à proximité et nous marchions dans les allées. Nous regardions les photos, les plaques ; je lui lisais les noms et les épitaphes… Je crois que depuis, il est passé à d’autres distractions… J’ai gardé le plaisir de visiter les tombes anonymes…