La flèche du désir, dans un monde étriqué,
S’affole et pique au sol. Icare dégringole,
Ses ailes battant l’air, tout son corps disloqué,
Ne traçant dans le ciel qu’instable parabole.
Tel est notre délire : Atteindre le soleil,
Un midi pour la vie ou l’arrêt sur image !
Conflagration subite et plaisir sans pareil !
Où mène l’inconscience ? A l’ultime naufrage.
Mais qu’importe ! Le sel de la vie est voyage,
Inauguré dès l’aube, en le simple appareil
D’un sentiment d’exil. S’extirper de la cage,
Fuir de la nuit des temps l’immémorial sommeil.
Rien ne sert d’entraver un oiseau qui s’envole !
Peut-il imaginer sa descente en piqué ?
Passe le mur du son ! Trouve enfin la parole !
Toi, flèche du désir, qui n’a pas abdiqué.