Visage toujours jeune au long cours du silence,
Tu surgis dans l’album exhumé d’un tiroir.
Je scrute alors, maussade, un perfide miroir
Reflétant mon image avec grande insolence.
Entre mille raisons je cherche et je balance.
Pourquoi n’avoir voulu jamais nous décevoir,
Rester insoucieux, même d’un au revoir,
Mais laisser le destin nous faire violence ?
La pénombre câline étouffe mes sanglots.
Le cœur appesanti sur des rêves bien clos,
Je sais que nos projets sont maintenant chimère.
Ni l’automne et ses ors, ni le tendre printemps
Ne pourront adoucir l’expérience amère
D’un amour qui se meurt aux ravines du temps.