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Archive journalière du 14 sept 2013

Article paru dans le Républicain Lorrain

 

vendredi 6 septembre 2013 17:57:02

Publiée le 05/09/2013

culture prix des poètes lorrains 2013 Des souvenirs éblouis aux Industrieuses amours

De son second ouvrage, Jacques Muller, Grand Prix des poètes lorrains2013, avoulu faire un instrument de partage d’impressions et d’émotions.Notez cet article :

 Article paru dans le Républicain Lorrain dans * MULLER Jacques muller-jacques-100x150

Jacques Muller, Grand Prix des poètes lorrains 2013. Photo DR

Le Grand Prix attribué à Industrieuses amours ( Éditions Baudelaire ) est « très satisfaisant », de l’aveu de l’auteur. Mais il ne fait que rendre plus belle l’expérience d’écriture à laquelle il s’est livré. Un élégant accessoire en somme, désormais associé à une œuvre que Jacques Muller porte depuis 40 ans.

Fils de sidérurgiste, né face aux hauts fourneaux d’Hagondange, il évoque dans ce livre les « souvenirs éblouissants » d’une jeunesse traversant les Trente glorieuses et dorée à la chaleur du métal incandescent.

« Très jeune, j’ai vu ces hommes, fiers de leur métier. Puis j’ai été au contact… », explique-t-il. En effet, étudiant en lettres classiques, le jeune homme se mêlera cinq années de suite, chaque été, aux autres postés, comme pontonnier : « L’automatisation était déjà en route ; l’expérience a néanmoins été très forte. Ce n’est rien de le dire. Un choc, pour moi qui étais pétri de culture classique. Un choc humain et esthétique. Il y avait quelque chose d’épique dans tout cela ! » Presque immédiatement, il forme le projet de « parler de cela un jour ».

Quatre décennies durant, cette ambition maturera. Le temps d’une carrière, au sein de différentes rédactions du Républicain Lorrain , qui, curieusement, lui permettra de vivre par procuration l’épilogue de la geste sidérurgique : « J’ai commencé en 1975, à Esch-sur-Alzette. Là même où les difficultés commençaient avec la fermeture de l’usine de Rodange et ses 1 800 suppressions d’emplois ! » Après Esch, le reporter rejoint Longwy dans les années 80 puis Thionville, au moment où ferment les hauts fourneaux d’Uckange. Durant toute cette période, il témoigne de la lente déliquescence du « peuple du fer » en professionnel de l’information. C’est-à-dire en pesant au trébuchet la part d’analyse économique, sociale et la dimension humaine qui mèneront au ton juste pour dire dans les colonnes d’un quotidien ce drame aux dimensions héroïques.

Lyrisme

Rangé des claviers en 2008, Jacques Muller a tôt fait de renouer avec la plume. Mais se jugeant incapable de commettre le roman, il opte pour la poésie.

Après un premier recueil salué pour sa force et son exigence en 2012, il s’est tout entier abandonné aux influences de ses « maîtres » – Saint-John Perse, Valéry, Apollinaire – pour restituer au fil des pages d’ Industrieuses amours le souffle de l’épopée. Celle qui hante sa mémoire depuis toujours. La matière, le travail, la cité, les maîtres de forge, le démantèlement : quatre chants et un épilogue pour narrer une de ces histoires d’amour dont on sait malheureusement trop bien comment elles finissent.

H. B.

Amours

La douce nuit s’anime en cette mi-novembre.
La lune languissante explore le jardin.
Au bouleau dégarni, d’ultimes feuilles d’ambre
Aimeraient conjurer leur funeste destin.

Des chats, tenant salon comme dans une chambre,
Miaulent, pleins d’ardeur, pour forcer le dédain
D’une belle perverse : un corps lascif se cambre,
Se tord, s’étire, griffe, esquive ou mord soudain.

Déjà l’élu s’avance et goûte sa fortune ;
La chatte lui décoche une tape opportune,
Feule, crache puis cède au plaisir attendu.

Tout près d’un lampadaire une dame vénale
Propose, verbe haut, sa triste bacchanale
A l’homme qui, narquois, risque un sous-entendu.




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