Je vois ce jardin de Précy,
Précis, aux fines fleurs de ma peine
Où je m’avance triste et sereine,
Où je tombe comme au fonds d’un puits.
Mais c’est sur la pointe de l’esprit
Le cœur à l’envers, déchiré
Sur un coin de pierre du passé
Où l’oiseau de l’enfance s’est pris.
Et je retrouve au creux du nid
Entre les roses d’un voyage blond
Des restes de rêves à mon front
Derrière un voile tremblant de nuit.
Me pousse un arbre dans la tête.
L’arbre des souvenirs, infini,
Dont je vois les rameaux flétris
Au bout d’un éclat qui s’entête.
Mais ma voix reste prisonnière
Et je ne reviens de ces plis
Des chaleurs de tant d’étés fuis
Qui me couchent dans un lit amer.
Flottent les chuchotements volatiles
Me portant plus frêle qu’une fourmi
Pour me ramener jusqu’ici
Sur les rails d’un réel futile.