Le violon grinçant du vent aigre s’est tu.
Si l’angoisse nocturne étouffait l’espérance,
Le malade qui geint sur un lit de souffrance
Retrouve enfin du cœur dans ce temps suspendu.
Chantecler s’égosille, à son rôle assidu.
Rien ne bouge alentour, sa rituelle transe
N’éveille aucun écho ; seul règne un calme intense,
Comme pour y blottir un bonheur impromptu.
Le cristal émietté du givre à la fenêtre
Tamise la lumière, et le jour qui pénètre
S’habille d’allégresse autant que de frisson.
La cendre chaude encore abrite au fond de l’âtre
Des charbons assoupis, qu’un brin d’air polisson
Fait rougeoyer parfois sous leur gangue blanchâtre.
* Le poème est en réalité intitulé « Aube », mais le blog impose un titre à 5 caractères minimum, d’où mon ajout du l’ que Denise me pardonnera sans doute.
Je m’apprêtais déjà à protester avec véhémence quand j’ai lu l’explication! (C’est pour rire, bien sûr!)
Cher Denise, vous n’avez pas idée du caractère tyrannique du blog !!!
J’adore ce poème qui reste un appel à rester sous la couette. On se laisse prendre aux langueurs hivernales.
Merci, Jean-Jacques. Personnellement, je préfère pourtant les aubes estivales!